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Test d’AcousticSamples V-Horns Brass Section - Les Brass grand ouverts

9/10
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Ceux qui ont déjà posé leurs doigts virtuels sur les orgues, pianos électriques et guitares d’AcousticSamples savent le degré d’exigence auquel se situe l’éditeur lorsqu’il reproduit un instrument. Autant dire que l’arrivée dans son catalogue d’instruments à vent a de quoi faire lever un sourcil, et même le deuxième jusqu’à la pointe des cheveux…

Test d’AcousticSamples V-Horns Brass Section : Les Brass grand ouverts

Il faut dire qu’il y a eu un avant et un après le B-5 dans le petit monde des orgues virtuels, l’édi­teur pous­sant non seule­ment très loin sa repro­duc­tion de l’orgue Hammond B3, mais recou­rant surtout à une méthode payante à plus d’un titre : utili­ser la modé­li­sa­tion physique sur une base de sampling pour dispo­ser de la souplesse de la première et du grain de la seconde, et atteindre ainsi un réalisme saisis­sant au sein d’un instru­ment ne pesant pour­tant que quelques centaines de Mo. Dans ce contexte, le B-5 est devenu LA réfé­rence de quan­tité d’or­ga­nistes en matière d’ins­tru­ments virtuels, et il en a été de même pour le Rhodes (VTines) et le Wurlit­zer (VReed) qui ont suivi, repo­sant eux-aussi sur ce mélange de modé­li­sa­tion et d’échan­tillon­nage.

La démarche ne sera pas d’ailleurs sans rappe­ler à certains celle d’autres éditeurs nommés Sample Mode­ling et Audio Mode­ling (l’un étant l’éma­na­tion de l’autre suite à une brouille) qui proposent des cuivres deve­nus des réfé­rences sur le marché en termes de réalisme sous Kontakt ou le moteur maison SWAM. Seul hic avec ces derniers : certains parti-pris ergo­no­miques discu­tables qui rendent les instru­ments moins jouables sans dispo­ser d’un breath control­ler, ce qui restreint forcé­ment le public ; faire des instru­ments à vents pour des gens qui savent jouer des instru­ments à vent, c’est un marché de niche on va dire…

Voir Acous­tic­samples s’aven­tu­rer sur ce terrain est donc une excel­lente nouvelle, car l’édi­teur a pour le coup toujours eu à coeur de propo­ser des produits qui ne néces­si­taient pas le pilo­tage perma­nent de 30 contrô­leurs conti­nus via une douzaine de keys­witches pour sonner crédi­bles… Et c’est en effet le prin­ci­pal enjeu des instru­ments virtuels aujour­d’hui, un enjeu qui tourne à l’écueil chez bien des éditeurs : le problème n’est pas tant souvent d’amas­ser des dizaines de Go de samples ultra­réa­listes mais plutôt d’ac­cou­cher d’une inter­face et de scripts qui permettent de program­mer l’ins­tru­ment simple­ment, dans l’idéal avec un simple clavier MIDI et sa molette, soit l’équi­pe­ment de la grosse majo­rité des home studistes.

Et c’est forcé­ment face à ces attentes que se trouve confron­ter le V-Horns Brass Section qui nous occu­pe…

Section d’as­saut

AcousticSamples VHorns Brass Section : mainComme son nom le laisse suggé­rer, V-Horns Brass Section propose un ensemble de cuivres, soit deux trom­pettes, deux bugles et deux trom­bones, rassem­blés en trois banques qui squat­te­ront un peu plus de 400 Mo au total sur votre disque dur… C’est déjà la très bonne nouvelle que l’on doit à ce mélange de sampling et de modé­li­sa­tion physique : il n’est pas besoin de déployer des dizaines de Go de samples, avec tout ce que cela implique en termes de consom­ma­tion de mémoire ou d’ac­cès disques. Préci­sons-le aussi : contrai­re­ment à ce que pour­rait lais­ser penser le nom du produit, on ne dispose pas d’un moyen de jouer de la section en entier ; il faudra dealer avec chaque cuivre en instru­ment solo, même si nous verrons qu’il y a bien un moyen de les soli­da­ri­ser.


AcousticSamples VHorns Brass Section : micsQuel que soit l’ins­tru­ment, l’in­ter­face est toujours la même et s’or­ga­nise en 4 onglets. Celui qui nous accueille est extrê­me­ment épuré et propose, outre une repré­sen­ta­tion de l’ins­tru­ment, trois potards corres­pon­dant au souffle, au vibrato et à la réverb, tous assi­gnés à un contrô­leur continu par défaut, lequel est bien évidem­ment éditable.

Les trois autres onglets servi­ront aux réglages avan­cés de l’ins­tru­ment et sont donc nette­ment plus four­nis ! Mix permet bien évidem­ment de doser les sons utili­sés par les diffé­rents micro­phones lors de la prise : ces derniers sont au nombre de quatre et l’illu­tra­tion propo­sée en regard des faders détaille leur posi­tion­ne­ment. Tout près d’un panneau dédié à la réverb du logi­ciel, on aperçoit aussi toute­fois une paire de micros appe­lée « Virtual Space Mic » et qui nous conduit fort logique­ment à nous inté­res­ser à l’on­glet Virtual Space.

virtualspaceDans ce dernier, on aura le loisir de posi­tion­ner en 3D l’ins­tru­ment au sein de la section de cuivre, comme de choi­sir la confi­gu­ra­tion de micros utili­sée pour la capta­tion de la section : AB, XY, MS, Tête, ORTF, avec para­mé­trage de la largeur stéréo. C’est de cette façon qu’on va pouvoir retrou­ver le rendu d’une section d’un instru­ment à l’autre.

PREFS, le dernier onglet, est enfin dévolu réglages avan­cés de l’ins­tru­ment et
s’or­ga­nise en 6 panneaux : PITCH, LEGATO TRAN­SI­TIONS, VIBRATO, GENE­RAL et MIDI.

AcousticSamples VHorns Brass Section : prefL’oc­ca­sion de préci­ser que les prin­ci­paux contrô­leurs à vent du marché sont pris en charge : EWI, EVI, Aero­phone, Sylphyo en plus d’un Breath Contro­ler géné­rique et du clavier MIDI de base… Au-delà de ce détail et de choses atten­dues (accor­dage fin et trans­po­si­tion, contrainte de l’ins­tru­ment à une gamme par exemple), c’est ici qu’on se rend compte des apports de la modé­li­sa­tion et de la minu­tie des scripts mis en oeuvre vu qu’on peut régler des choses très précises comme les varia­tions de pitch sur les attaques ou encore l’im­pré­ci­sion de ce dernier de manière globale (oui, la fanfare bour­rée, c’est possible), ou encore le seuil et le temps du Glide en jeu lega­to… On peut même dessi­ner à main levée son propre vibrato comme défi­nir sa durée ou sa vitesse. Bref, c’est rela­ti­ve­ment complet et c’est d’au­tant plus impor­tant que c’est grâce à ces multiples para­mètres qu’on va pouvoir faire des variantes de compor­te­ment à partir d’un même instru­ment et obte­nir de plus grosses sections en multi­pliant les occu­rences de V-Horns sans avoir l’im­pres­sion d’un doublage arti­fi­ciel.

Reste à voir ce qu’il en est des sensa­tions de jeu…

Le cercle des Pouets retrou­vés

Et c’est là qu’on se prend une bonne petite claque ! Pourquoi ? Parce qu’avec un simple clavier et une molette de modu­la­tion, on parvient à réali­ser des phra­sés ultra-réalistes quelle que soit la vitesse à laquelle on joue. Pas besoin d’un keys­witch pour passer du stac­cato au legato, il suffit simple­ment… de jouer stac­cato ou legato ! On ne se lasse pas en outre de jouer entre la vélo­cité et la molette de modu­la­tion pour faire varier les attaques comme le sustain de chaque note, avec au maxi­mum du souffle des effets de Growl à tomber par terre. Et cela sans qu’on ait jamais l’im­pres­sion de passer d’un layer de sample à un autre, voire d’une note à l’autre comme sur le trom­bone : seam­less comme disent les anglais. De fait, on se retrouve avec des instru­ments au feeling orga­nique, répon­dant au doigt et à l’oeil avec tout ce qu’il faut de dyna­mique et d’ex­pres­si­vité : on y croit à mort ! Et sans aucun keys­witches (ces derniers étant réser­vés aux arti­cu­la­tions plus anec­do­tiques types Rises et Falls) ! Voyez cet exemple, illus­trant la dyna­mique des instru­ments, d’abord sur du pianis­simo allant vers du fortis­simo pour chop­per le grand méchant growl, puis la même chose en contexte :

soft­wind(3)
00:0002:47

Et voyez cet autre exemple où le motif en stac­cato est rejoint par des swells, puis par le même solo adapté au regsitre de la trom­pette, du bugle puis du trom­bone. L’oc­ca­sion de se rendre compte que le bugle est clai­re­ment moins dyna­mique que le trom­bone ou la trom­pette, un peu plus mou, dirons-nous, mais qui tient visi­ble­ment à la nature même de l’ins­tru­ment qui ne fonc­tionne pas tout à fait pareil dans sa concep­tion.

Vhorns­funk
00:0001:16

Or ce n’est pas tout car l’édi­teur a même pensé à joindre des sour­dines à ses instru­ments, très convai­cantes pour la plupart en dehors de la plun­ger dont l’ou­ver­ture est auto­ma­ti­sable mais qui peine à convaincre et se fait un peu marcher sur les pieds par le vibrato dès qu’on pousse un peu le souffle : dur d’ar­ri­ver à faire un trom­pette wah-wah …telle qu’on l’ima­gine. Ce détail mis à part, admet­tons tout de même que ces diffé­rents acces­soires permettent d’ob­te­nir des sons extrê­me­ment réalistes ; bravo pour cela aussi. Voyez ce que ça donne :

NoMute(2)
00:0000:18
  • NoMute(2)00:18
  • Mute­Har­mon(2)00:18
  • Mute­Plun­ger00:18
  • MuteS­traight00:18
  • Mute­Cup00:18
  • Mute­Bu­cket00:18

La remarque sur le plun­ger nous fera d’ailleurs verser sur la phase plus critique de ce test, en sachant que le prin­ci­pal défaut de V-Horns pour l’ins­tant, c’est qu’il donne envie de menot­ter son déve­lop­peur à un radia­teur et à ne pas l’en déta­cher avant qu’il ait finit de sampler et modé­li­ser tout ce dans quoi on peut souf­fler ; cor, tuba, eupho­nium, cornets à piston, trom­bone basse, et puis évidem­ment la famille des bois à commen­cer par les saxo­phones, histoire d’avoir une vraie section de Jazz Band, puis les flûtes, bassons, haut­bois, etc. Car c’est un fait, une fois qu’on y a goûté, on voudrait retrou­ver le même rapport simpli­cité/réalisme sur tous les instru­ments à vent virtuels dont on peu avoir l’usa­ge… Bref, c’est une très belle réus­site.

Conclu­sion

Acous­tic­Samples a encore frappé en livrant avec V-Horns Brass Section des cuivres qui sonnent du feu de dieu sans néces­si­ter des heures de program­ma­tion, et pléthores d’op­tions pour person­na­li­ser les instru­ments, dont des sour­dines sacré­ment effi­cace. Le tout en quelques centaines de mega et pour un prix parfai­te­ment raison­nable, à plus forte raison si l’on consi­dère que le pack est actuel­le­ment en promo pour les fêtes de Noël. On est si emballé que le plus grand reproche qu’on fera à V-Horns, c’est de ne pas en propo­ser assez : on espère vite voir débarquer la suite pour complé­ter l’or­ches­tre…

Notre avis : 9/10

Award Valeur sûre
Valeur sûre
Award
  • Ça sonne grave !
  • Son organique (aucun saut de vélocité perceptible), dynamique et expressif
  • Interface bien fichue
  • Nombreuses possibilités du côté des micros…
  • Et des réglages du comportement des instruments
  • Virtual Space intuitif
  • Quelques centaines de Mo sur le disque dur seulement
  • Jouable avec un simple clavier et une molette
  • Les sourdines intégrées
  • Le prix
  • Sourdine Plunger qui peine à faire le wah-wah qu’on attend
  • On en veut plus !

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