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Test de Fabfilter Volcano 3 - Qualité filtre !

9/10
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Sorti en 2005, Volcano se voulait être une émulation des filtres analogiques de nos synthés vintage préférés avec des possibilités de modulation. Dans sa troisième version qui nous arrive, le plug-in promet beaucoup plus que des opérations soustractives. Une bonne raison pour voir si ce volcan est aussi chaud qu’on le dit.

Test de Fabfilter Volcano 3 : Qualité filtre !

Filtre tout sauf le café

Depuis le début, le but de Volcano est d’al­lier la flexi­bi­lité d’une inter­face numé­rique avec une repro­duc­tion fidèle du son analo­gique, d’au­tant plus fidèle quand on met le plug-in en mode High Quality en bas de l’in­ter­face, ce qui permet d’ob­te­nir la meilleure qualité sonore au détri­ment de la charge de calcul de votre ordi­na­teur.

filtersIl semblait évident de propo­ser le trio gagnant des filtres de synthé réson­nants, le passe-haut qui va filter les fréquences basses de votre son, le passe-bas qui, lui, filtre les fréquences hautes et le passe-bande qui permet de balayer le spectre sur une plage de fréquences donnée.

Cette nouvelle version ajoute à tout cela un filtre en cloche, sorte de passe bande plus étroit ainsi que des filtres de dégradé haut et bas et un filtre passe-tout. Tous sont décli­nables en plusieurs pentes selon que l’on veuille une coupure plus ou moins agres­sive (6, 12, 24 ou 48 dB/octave) et tous sont réson­nants à l’ex­cep­tion du 6dB/octave.

Si cela ne suffit pas, vous avez égale­ment accès à une liste de 11 modèles de filtres qui donne­ront des saveurs diffé­rentes à la réso­nance ainsi qu’à la satu­ra­tion de votre signal. On citera par exemple le modèle Tube (émula­tion de lampes), Extreme (pour les amateurs de sons agres­sifs) ou encore Smooth (pour des sons plus crémeux). Tout ces chan­ge­ments sont rela­ti­ve­ment subtils lorsque le filtre résonne peu mais on appré­cie d’avoir ces options car elles donnent parfois de plai­santes surprises notam­ment lorsqu’on pousse la réso­nance dans ses retran­che­ments, à plus forte raison quand la satu­ra­tion est de la partie : outre des fonc­tions de mixage simples de volume et de pano­ra­mique, une fonc­tion drive permet en effet de satu­rer le filtre, ce qui sera bien pratique pour gros­sir les basses par exemple.

routingEn addi­tion­nant tout cela, on a un choix virtuel de plus d’une centaine de filtres diffé­rents et pour couron­ner le tout, vous pouvez ajou­ter jusqu’à 4 filtres par presets, avec la possi­bi­lité de défi­nir leur rela­tion : soit en paral­lèle, soit en série ou dans diverses autres confi­gu­ra­tions, sachant qu’on fait cela via des diagrammes très clairs. Il y a du coup de quoi ouvrir des possi­bi­li­tés immenses en terme de trai­te­ment créa­tif. Et on découvre d’ailleurs en explo­rant les très bons presets qu’avec de bons filtres et de l’in­gé­nio­sité, il est possible de repro­duire un très grand nombre d’effets de modu­la­tion et même de créer des séquences basiques pour peu qu’on se plonge dans les modu­la­tions.

Ça bouillonne sous la surface

En tant qu’ama­teur de synthé, s’il y a bien quelque chose que je sais, c’est qu’un filtre est fait pour être modulé. Les déve­lop­peurs de Fabfil­ter l’ont visi­ble­ment compris car depuis ses débuts, ce plug-in dispose de plusieurs moyens de faire bouger les filtres dans le temps. Un des premiers outils à notre dispo­si­tion est un Enve­loppe Follo­wer qui va s’avé­rer très pratique lorsque on veut que le mouve­ment du filtre suive le volume d’at­taque de notre son. Cette enve­loppe dispose d’un mode normal et d’un mode tran­sient qui augmen­tera sa vitesse de réac­tion. Autre point inté­res­sant, il est aussi possible de déclen­cher l’en­ve­loppe grâce à un signal externe en side chain, ce qui peut permettre des effets inté­res­sants. Voyez cet exemple où l’on envoie un rythme de batte­rie dans un pad :

Drum Side­chain
00:0000:28

Rien qu’avec cette enve­loppe, on s’amuse bien et on obtient très vite des résul­tats très créa­tifs. Le deuxième outil de modu­la­tion est le XLFO qui est un LFO confi­gu­rable dans sa forme d’onde grâce a un astu­cieux système permet­tant de dessi­ner sa propre forme d’onde. Cela permet de créer de véri­tables séquences de modu­la­tion que l’on pourra même régler sur des fréquences précises corres­pon­dant à des notes. C’est ainsi qu’en faisant réson­ner un filtre jusqu’à l’auto-oscil­la­tion, on peut créer des séquences musi­cales à partir d’un son simple. Et c’est en explo­rant ces LFO que l’on comprend véri­ta­ble­ment la partie créa­tive de ce plug-in que l’on ne regarde alors plus comme un filtre mais comme un multi-effet d’un genre nouveau. Autre exemple possible avec ces XLFO, vous pouvez créer un effet de chorus fran­che­ment bluffant en utili­sant à la fois la pano­ra­mique et des filtres en cloche dont la réso­nance évolue.

Bref, voyez la variété de choses qu’il est possible d’ob­te­nir :

Ghost Melody Beat
00:0000:15
  • Ghost Melody Beat00:15
  • Spooky Chop00:22
  • Pumping Pad00:34
  • Phasey Break00:28
  • Chorus_Rhodes00:16
  • XLFO Beat00:16
  • Drum Side­chain00:28

Les autres outils de modu­la­tions sont une enve­lope ADSR, un contrô­leur XY qui vous permet­tra de faire rapi­de­ment du morphing entre vos diffé­rents para­mètres ainsi que des sliders pour faire des contrô­leurs macro. Dernier outil de modu­la­tion et pas des moindres, le MIDI ! Grâce à celui ci vous pouvez assi­gner n’im­porte lequel des para­mètres MIDI, de la molette de modu­la­tion à la vélo­cité en passant par l’en­semble des 127 CC que comporte la norme. C’est un point impor­tant car cela rend ce plugin prêt à suivre les musi­ciens sur scène.

Inter­face explo­sive

global2Peu d’édi­teurs de plug-in peuvent se targuer, comme Fabfil­ter, de devoir autant leur renom­mée à la qualité sonore de leurs algo­rithmes qu’à l’ex­cel­lence de leur ergo­no­mie. Concer­nant Volcano 3, l’in­ter­face est abso­lu­ment remarquable tant au niveau de l’ex­pé­rience d’uti­li­sa­tion que de la lisi­bi­lité : en haut à droite de l’in­ter­face, on trouve ainsi la possi­bi­lité de passer le plug-in en mode plein écran (ce qui peut servir si vous voulez faire une belle photo de votre studio pour votre commu­nauté Insta­gram ou que vous voulez simple­ment avoir la meilleure visi­bi­lité possible sur ce que vous faites) ou de sélec­tion­ner diffé­rentes tailles de fenêtre. Et comme d’ha­bi­tude avec Fabfil­ter, on dispose de bulles d’aide qui s’affichent lorsqu’on laisse la souris sur un para­mètre (fonc­tion désac­ti­vable), tout comme de la possi­bi­lité d’an­nu­ler/réta­blir une modi­fi­ca­tion ou de la possi­bi­lité de compa­rer deux patches diffé­rents grâce à l’op­tion A/B : en conjonc­tion avec la fonc­tion Copy, cela vous permet de retom­ber sur vos pattes si vous avez un peu trop joué avec les XLFO.

modulationMais l’in­té­rac­tion est au-delà de cela un vrai régal. Même sur des presets complexes, on retrouve vite son chemin car chacun des filtres est numé­roté : il suffit de cliquer dessus pour que les para­mètres affichés corres­pondent à celui-ci ! On appré­cie égale­ment de voir une anima­tion du spectre de notre signal ainsi que des anima­tions des filtres lorsqu’ils sont modu­lés. Sur le plan de l’er­go­no­mie, souli­gnons d’ailleurs que pour créer une modu­la­tion, il vous suffit de sélec­tion­ner et de dépla­cer le point coloré de votre modu­la­teur vers n’im­porte laquelle des desti­na­tions (fréquence, drive, etc.) ; un petit menu s’affiche ensuite vous permet­tant de régler la profon­deur de la modu­la­tion et le tour est joué !

Quand la cendre retombe

Il m’est arrivé à maintes reprises d’uti­li­ser des filtres logi­ciels mais j’avoue que je pense avoir trouvé celui qu’il me fallait. Une inter­face claire, un son malléable, modu­lable et toujours de grande qualité et des capa­ci­tés de commu­ni­ca­tion avec l’ex­té­rieur grâce aux fonc­tions de side­chain et au MIDI : c’est tout ce dont on a besoin. Que l’on soit un savant fou qui veux expé­ri­men­ter en empi­lant LFO sur LFO pour créer des formants bizarres ou que vous vouliez simple­ment créer des auto­ma­tions de filtres sur votre morceau afin de le rendre plus dyna­mique, vous trou­ve­rez avec Volcano 3 tous les outils dont vous avez besoin.

Certes, on n’est pas au point de dingue­rie de « l’éga­li­seur » UVI Shade qui offre encore plus de types de filtres (filtre en peigne notam­ment) modu­la­tions (Pitch Tracking notam­ment qui permet de modu­ler en fonc­tion de la hauteur tonale du signal) et de trai­te­ments (dyna­miques notam­ment, de sorte qu’on peut en faire un compres­seur multi­bande comme un EQ dyna­mique), plus de bandes aussi, avec des pentes attei­gnant jusqu’à 6000 dB/octave, et la possi­bi­lité de para­mé­trer chaque filtre en mode LR ou MS, et non pas seule­ment la globa­lité du plug-in comme dans Volca­no… Sauf que sans que cela ne retire aucun mérite à l’ex­cep­tion­nel plug-in d’UVI, Volcano 3 entend rester à sa place de filtre dans la gamme de Fabfil­ter, et s’avè­rera peut-être plus aisé à prendre en main parce qu’il en fait moins juste­ment, qu’on n’est pas tenté de s’y perdre. C’est à vous de juger donc, sachant que ce qui nous est livré là mérite sans problème ses 109 euros et qu’on a hâte, du coup, de voir quelle lave sortira de Volcano 4…

Notre avis : 9/10

Award Valeur sûre
Valeur sûre
Award
  • Qualité du son
  • Interface parfaitement lisible
  • Possibilités de modulation étendues
  • Nombreux filtres disponibles
  • Pris en charge MIDI complète
  • Peu gourmand en CPU
  • Pas de filtre en peigne au programme
  • Gestion du M/S globale et non par filtre
  • Moins ambitieux et complet qu'un UVI Shade... mais du coup plus simple

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