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Editorial du 14 décembre 2024 : commentaires

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Sujet de la discussion Editorial du 14 décembre 2024 : commentaires

Solal« Il n’y a pas de musique intéressante sans surprises, à commencer par celles qu’on se fait à soi-même. » Ce sera le propos à méditer en cette fin de semaine, d’autant qu’on le doit à l’immense Martial Solal qui vient de nous quitter après avoir écrit quelques-unes des plus grandes heures du jazz…

Évidemment, la surprise ne tient pas tant à votre matériel et pourrait tout autant sortir d’une American Ultra II Telecaster de Fender que d’une interface audio Polar 2 de Blackstar ou encore d’un Multi/Poly de Korg. Non, la surprise, c’est en bousculant vos routines de création que vous irez la trouver, que ce soit en essayant de nouveaux accordages ou en abordant un style qui n’est pas le vôtre, en vous mettant à un nouvel instrument ou tout bêtement en jetant une oreille sur la discographie de l’ami Martial. Il y a toutes les chances en effet que vous en sortiez à bout de souffle

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
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2
De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace !
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Un grand musicien, et une figure du jazz français... Il a été un des premier musiciens français (ou plutôt, un des plus talentueux dans cette veine, dès la fin des années 50) à complexifier ou libérer les structures classiques du jazz de l'époque (en tant que compositeur donc). Il a aussi un jeu assez inédit en France à l'époque, par sa virtuosité, son swing monstrueux et son toucher très percussif.
Il me fait beaucoup penser à Sonny Rollins (qui a d'ailleurs presque le même âge) : même humour discret, même exubérance rythmique, mêmes expérimentations dans les formes sans jamais se départir de l'importance de la mélodie. Il n'était pas très fan du free jazz (ce n'est pas mon cas, la plupart de mes enregistrements préférés sont étiquetés "free"), mais tout en respectant les règles de l'harmonie il était tout de même très libre et sans doute plus que beaucoup de musiciens "free".
Il faut écouter la "suite en ré bemol pour quartette de jazz", et se dire que ça date de 1958 (la même année que Freedom Suite de Rollins, et je trouve que les deux enregistrements ont beaucoup de points communs)... Je suis aussi tombé sur un live de 1970 en quartet que je ne connaissais pas, avec deux contrebasses : c'est le genre de formes nouvelles qu'il expérimentait sans arrêt... C'est assez énorme (nonobstant le son de l'enregistrement, un peu "petit").
https://www.youtube.com/watch?v=u5p7PrxHl0g
(marrant, à un moment il parle de son piano d'étude chez lui, qu'il a été obligé d'étouffer et de trafiquer pour ne pas gêner les voisins, et qui sonne comme une de ces bibliothèques Kontakt à la Max Richter. Il parle aussi du free jazz vers la fin : c'était le grand débat depuis les années 60 )

Ça me paraît hallucinant qu'il soit né en 1927, que sa carrière ait débuté il y a presque 80 ans et qu'il y a quelques années il était toujours sur scène...
4
R_E_S_P_E_C_T
S_P_E_C_T_R_E

oh combien la musique s'enrichit de fantômes si respectueux et respectables à une époque de l'oubli, du narcissisme (" narcotistique") généralisé.
Remerciements à AF et à vous pour laisser une trace numérique à ces âmes célestes ou stellaires.

Pas désolé pour cet encensoir
5
Martial Solal est/était un très très grand musicien, pianiste, mais aussi compositeur. Et j'ai toujours pensé, quand je l'écoute, dans sa rigueur d'interprétation mais aussi d'inventivité, dans son phrasé virtuose, qu'il était dans le domaine du jazz l'équivalent d'un Pierre Boulez. J'aurais bien aimé le voir jouer avec Anthony Braxton qui lui aussi dans le cadre de ses compositions assimile les apports de la musique contemporaine instrumentale avec le plus de la liberté maîtrisée du free-jazz.
6
... parce que derrière un instrument se trouve des mains, des doigts et derrière des doigts... un esprit
... et pas toujours une industrie, des stratégies de stars et d'academy
... pas tout le temps et sur tous les temps, par tous les tempos.

On se prend de "belles claques" avec certains musiciens, qui réveillent, qui éveillent, quand tout vacille par ailleurs, dans notre dos, "gentiment", avec pas mal de pubs "bien comme il faut".
C'est toujours un peu de subjectivité en plein dans les dents à l'IA ( fascinante pour autant ) mais aussi aux Majors et à tous leurs complices ( détestables par ailleurs ), aux goldenmen, goldenboys et autres goldentubes et tellement de golden-tocs.
7
Formidable interview, pointue pour les amateurs de Jazz:

https://www.jazzmagazine.com/les-news/actus/martial-solal-paroles-musique/