Après le Wavestate, l’Opsix, le Modwave et le KingKORG Neo, la série des synthés compacts signés Korg s’enrichit d’un nouveau modèle mêlant différentes formes de synthèse et de filtrage. Trouvera-t-il sa place dans la gamme tout en se démarquant de la concurrence ?
![Test du Multi/Poly de Korg : Un petit gars bien élevé…](https://img.audiofanzine.com/img/fr/article/cover/5740.jpg?fm=pjpg&w=704&h=396&fit=fill&s=ef6e57969f9992a00d47c93b360ca859)
S’il existe une famille de synthés qui marque aujourd’hui le paysage de la musique numérique par sa profondeur et sa largeur de gamme, c’est bien la série des Wavestate/Opsix/Modwave et KingKORG Neo. Chacun y va de ses moteurs de synthèse spécifiques injectés dans une plateforme de modulations et d’effets assez similaire entre modèles, le tout empaqueté avec un clavier compact facile à transporter. Certains modèles ont commencé à être déclinés en modules, grands claviers (tout le reste étant égal par ailleurs), puis améliorés en révision II, suivant l’ancienneté, bénéficiant des avancées technologiques au fil du temps. Sans parler des séries limitées… Ainsi chacun peut aujourd’hui choisir un synthé de la gamme selon ses préférences en matière de synthèse, de place disponible à la maison, de parc existant ou de destination (studio/scène). Dernier modèle en date, le Multi/Poly promet l’accès aisé à différentes formes de synthèse complémentaires dans un synthé multitimbral compact, avec tout ce qu’il faut pour les contrôler…
Synthé compact : Design, ergonomie et transportabilité
Comparable à ses prédécesseurs et toujours aussi minimaliste, la connectique est intégrée au panneau arrière : prise casque stéréo (jack 6,35), paire de sorties stéréo (2 jacks 6,35 TRS symétriques, merci !), prise pour pédale de maintien (jack 6,35 TS), prise USB type B (Midi, données de programmes, mise à jour du micrologiciel, mais pas d’audio), entrée/sortie Midi DIN, interrupteur secteur et borne pour alimentation externe (12 VDC à centre positif avec bloc à l’extrémité bien cheap). Toujours pas très généreux…
Excellentes sonorités : Une polyvalence sonore impressionnante
![](https://img.audiofanzine.com/images/u/audio/508306.png)
- Multi_Poly_1audio 01 Wake up01:34
- Multi_Poly_1audio 02 Gorgeous pad00:54
- Multi_Poly_1audio 03 So string00:47
- Multi_Poly_1audio 04 Acid combo01:06
- Multi_Poly_1audio 05 Toto brass00:24
- Multi_Poly_1audio 06 Digital motion01:00
- Multi_Poly_1audio 07 Multi tech01:18
- Multi_Poly_1audio 08 Machinery layer00:38
- Multi_Poly_1audio 09 Pad max01:25
- Multi_Poly_1audio 10 Dodo pad00:41
Organisation globale : Une architecture technique bien pensée
Vient ensuite l’assignation des voix : mono avec priorité de jeu + unisson (nombre de voix, désaccordage, épaisseur et largeur stéréo) ou poly (empilage ou redéclenchement d’une même note, utile pour les percussions) avec allocation dynamique ou réserve de voix. On passe ensuite au canal Midi de réception (global ou 1–16), à la réception de la pédale de maintien et à la réception des CC Midi. Tout cela est rapide à éditer, grâce à une organisation claire en pages menu. Au niveau supérieur de la Performance, on peut régler le volume, la transposition, le tempo et le tempérament de clavier (plusieurs présélections avec possibilité d’import via l’éditeur/bibliothécaire fourni). En position « Extrême », la fonction suréchantillonnage, disponible par programme, permet d’améliorer la qualité au détriment de la polyphonie ; en pratique, elle est surtout utile pour certaines modulations à hautes fréquences.
Six sources : Oscillateurs et générateurs sonores en détail
Le mode oscillateur numérique permet de travailler avec des tables de 64 ondes (composées chacune de 2048 échantillons 32 bits à virgule flottante) en scannant la position de lecture en temps réel (via une source à définir, comme une enveloppe ou un LFO), en modifiant le contenu harmonique de la table (filtrage/amplification/quantification statique du contenu harmonique suivant une bonne trentaine de présélections) et en appliquant du morphing en temps réel (compression, expansion, inversion, effet miroir, assignable — entre autres — à un LFO). On peut même régler le temps de fondu entre les ondes consécutives d’une même table. Bref, de quoi bien d’amuser ! Le synthé est livré avec plus de 200 tables prêtes à l’emploi, mais on peut en importer d’autres via l’éditeur/bibliothécaire fourni.
Le troisième mode d’oscillateur est le Wave Shaper, notamment pour les amateurs de synthèse West Coast. Le principe est de déformer une onde sinus ou triangle avec un gain et un décalage plus ou moins prononcés. Il existe de très nombreux modèles de déformateurs : triangle, carré, sinus, pickups, saturateurs, séries additives, multiplieurs, FM, lampes, diodes, fuzz, Berkeley (modélisation du Wave Folder originel de Don Buchla) et 60 modèles issus du Korg 01/W, une Workstation du début des 90’s, successeur du M1, qui permettait déjà à l’époque de déformer des ondes et multiéchantillons dans le domaine audio. Les autres réglages des oscillateurs sont essentiellement liés au pitch : octave, demi-ton, centième, pente de suivi de clavier, action de l’enveloppe de pitch (bipolaire), portamento (type de déclenchement, temps/vitesse, durée) et modulation du pitch (commune) par le LFO.
Paire de filtres : Modélisation et diversité sonore
On peut régler le niveau d’entrée dans le filtre, la fréquence de coupure (hélas par demi-ton, ce qui génère des pas audibles lorsque la résonance est élevée), la résonance (avec auto-oscillation plus ou moins douce ou criarde suivant les modèles, hormis le mode SEM) et le niveau de sortie (compensation permettant notamment d’ajuster les différences de niveau entre filtres en mode parallèle). Dans certains modes, un réglage permet de contrôler le comportement du filtre dans les graves lorsqu’on pousse la résonance (restreinte comme sur un Minimoog ou ronde comme sur un Prophet-5). Il existe un mode Multi où on peut passer progressivement entre deux types de filtrage, choisir des présélections de combinaisons ou régler à la main la balance entre les modes HP/HP/BP (comme sur un Andromeda). Puissant ! Chaque filtre possède sa propre enveloppe (avec action de la vélocité), son propre LFO et un suiveur de clavier pour moduler sa fréquence. Ce dernier est très fourni, avec 3 points de séparation et 4 pentes. On peut aussi injecter une source audio de modulation de fréquence (oscillateurs 1/2/3/4, modulateur en anneau et bruit), excellent !
Des modulations à profusion : Créativité et contrôle avancés
Plein d’effets : Une section d’effets puissante et dynamique
Au niveau global de la Performance, on trouve une réverbe et un EQ 4 bandes semi-paramétriques. On peut doser le départ de chaque couche sonore vers la réverbe, ce qui permet de ne pas tout assaisonner de la même manière. Il y a deux grandes familles de réverbes, basées sur une quarantaine de présélections éditables, là encore avec des réglages de niveau sonore et trois paramètres variables. La réverbe est très bonne, on peut vraiment embellir les sons en utilisant les différents modes. On aimerait d’ailleurs en avoir plus (quelques plaques notamment…). Il y a évidemment moins d’algorithmes et de paramètres éditables que sur une station de travail, mais les choix faits par Korg sont judicieux et offrent un bon rapport puissance/ergonomie. Autre point à noter, les effets sont dynamiques, puisqu’on peut assigner leurs paramètres via la matrice de modulation. Super !
Séquences mouvementées : Un séquenceur créatif et innovant
L’édition se fait ensuite ligne par ligne, pas par pas. C’est ainsi qu’on accède aux lignes de Timing (durée ou division temporelle du pas, facteur de swing, type note/silence/pause) et de Shape (enveloppe de modulation par pas, assignable au volume, à la ligne de pitch et aux quatre lignes de mouvements). Pour la ligne de pitch, on peut définir un tempérament global puis modifier, dans chaque pas, le décalage de note et l’accordage par demi-ton. De nombreux réglages sont modulables (points de bouclage, probabilité…), ce qui ajoute du piment dans les séquences. Il est toujours impossible d’éditer plusieurs pas d’une ligne en même temps, dommage. Si on est perdu dans les menus, on peut passer par l’éditeur externe, qui donne une vision globale de la séquence. Les lignes utilisateur peuvent être sauvegardées dans la base de données, sans restriction connue de taille mémoire, mais sont aussi sauvegardées avec la Performance en cours, ce qui simplifie les choses, bien vu ! Les notes séquencées ne sont pas transmises en midi ; en fait, dans l’esprit, il s’agit plus de décalages de pitch que de notes à proprement parler, mais nous pensons que l’un n’empêchait pas l’autre…
Arpégiateur global : Des possibilités encore à améliorer
Section FAQ
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Qu’est-ce que le Korg Multi/Poly ?
- Le Korg Multi/Poly est un synthétiseur compact combinant des technologies de synthèse analogique et numérique, idéal pour les musiciens en studio et sur scène.
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Quels types de sons peut-on créer avec le Multi/Poly ?
- Ce synthétiseur offre une variété sonore immense, allant des basses puissantes aux textures éthérées.
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Le Multi/Poly est-il adapté aux débutants ?
- Bien qu’il propose des fonctionnalités avancées, son interface intuitive le rend accessible aux débutants passionnés.
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Quelle est la connectique disponible sur le Multi/Poly ?
- Il inclut des sorties audio symétriques, une prise USB pour MIDI et une prise casque stéréo.
Caractéristiques techniques
- Dimensions : 57 × 32 cm
- Poids : 3,5 kg
- Clavier : 37 touches sensibles à la vélocité initiale et de relâchement, mais non à la pression
- Polyphonie : Jusqu’à 60 voix dynamiques
- Oscillateurs : 4 oscillateurs par voix avec modes classique, numérique et Wave Shaper
- Effets : 14 blocs d’effets, incluant réverbe, délai et modulation
- Écran : OLED monochrome pour une navigation claire et fluide
- Connectique : Sorties audio symétriques, entrée/sortie MIDI DIN, prise USB (MIDI uniquement), prise casque stéréo