Peut-on vraiment vivre de la musique en France?
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getget
184
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 19 ans
Sujet de la discussion Posté le 02/05/2006 à 22:47:24Peut-on vraiment vivre de la musique en France?
Salut. Aujourd'hui après une longue méditation pour savoir si ça vaut vraiment le coup que je continu dans la musique (bon, j'ai que 18 ans hein, mais les études approchent...) tout en sachant que l'espoir d'un jour "réussir" est à peu près inaccessible, je me posais cette question, existe-t-il encore des groupes français qui gagnent leur vie uniquement grâce à la musique, sans faire de boulot à côté? Bon mis à part biensûr les quelques dizaines de groupes bien commercialisés (ce n'est pas forcément péjoratif), je ne pense pas que ce soit possible. Je parle par exemple de groupes dit "locaux" (bien que ça ne veuille pas vraiment dire grand chose, puisque tout est local à la base) qui tournent dans toute la France dans des salles petites ou moyennes.
Quel est votre avis sur la question? Ou bien gagnez-vous vous-même votre vie en jouant et tournant?
Personellement, la musique m'éclate, mais si c'est pour foirer mes études alors que je sais pertinemment qu'il est impossible de réussir, c'est pas la peine.
J'attend vos opinions.
Quel est votre avis sur la question? Ou bien gagnez-vous vous-même votre vie en jouant et tournant?
Personellement, la musique m'éclate, mais si c'est pour foirer mes études alors que je sais pertinemment qu'il est impossible de réussir, c'est pas la peine.
J'attend vos opinions.
#Houba
6572
Membre d’honneur
Membre depuis 16 ans
1051 Posté le 26/04/2011 à 13:53:11
Des compositeurs, arrangeurs, musiciens de studio ou de live qui gagnent de correctement à très bien leur vie sans être connus du grand public il y en a un paquet. Mais leur carrière est bien souvent beaucoup plus longue que celle des artistes eux-mêmes et les places se libèrent au compte-goutte. Les commanditaires qui ont les moyens de payer préfèrent souvent engager même cher du fiable reconnu que prendre des risques.
Pour les artistes qui se rêvent en haut de l'affiche c'est encore pire. Avec des coûts de promo croissants et des recettes décroissantes seuls une poignée de nouveaux artistes vont gagner leur vie... quelques années, avant de céder leur place à d'autres. Et encore plus rares seront ceux qui feront une carrière.
Devenir artiste professionnel ce n'est pas un projet, c'est un rêve qui a quelques exceptions près ne se réalisera jamais.
Pour les artistes qui se rêvent en haut de l'affiche c'est encore pire. Avec des coûts de promo croissants et des recettes décroissantes seuls une poignée de nouveaux artistes vont gagner leur vie... quelques années, avant de céder leur place à d'autres. Et encore plus rares seront ceux qui feront une carrière.
Devenir artiste professionnel ce n'est pas un projet, c'est un rêve qui a quelques exceptions près ne se réalisera jamais.
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Anonyme
3446
1052 Posté le 26/04/2011 à 13:58:50
ça c'est parlé. Je plussoie grave.
Bref, pour vivre de la musique, yakafaire comme Apple. S'engraisser sur les autres
Bref, pour vivre de la musique, yakafaire comme Apple. S'engraisser sur les autres
#Houba
6572
Membre d’honneur
Membre depuis 16 ans
1053 Posté le 26/04/2011 à 14:43:17
Exemple mal choisi. Apple ne prend pas grand'chose. Il y a même des concurrents qui disent que ce n'est pas rentable. Le catalogue Itunes pour Apple c'est juste de l'argument publicitaire pour vendre des Ipods.
Mais curieusement pour beaucoup d'apprentis stars dés que quelqu'un prend quelque chose c'est du vol, même s'ils n'ont jamais rien vendu . Le pire que j'ai eu c'est quand même un artiste pour qui j'ai dépensé un max qui m'envoie chier parce que ça ne marche pas tout de suite et qui a même le culot de me traiter d'arnaqueur parce qu'il a un contrat... Après ils s'étonnent de ne plus trouver d'investisseurs
Mais curieusement pour beaucoup d'apprentis stars dés que quelqu'un prend quelque chose c'est du vol, même s'ils n'ont jamais rien vendu . Le pire que j'ai eu c'est quand même un artiste pour qui j'ai dépensé un max qui m'envoie chier parce que ça ne marche pas tout de suite et qui a même le culot de me traiter d'arnaqueur parce qu'il a un contrat... Après ils s'étonnent de ne plus trouver d'investisseurs
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Thy26
75
Posteur·euse AFfranchi·e
Membre depuis 22 ans
1054 Posté le 26/04/2011 à 15:09:31
Comparer la prod et le casino c'est pas mal surtout pour illustrer l'état d'espri actuel et on se rend compte qu'on atteint vite fait les limites de la philanthropie (si tant est que ça ait éxisté), comme dans tous les domaines du business d'ailleurs.
Les gens sont prêts à perdre du pognon au casino du moment que ça concerne leur gueule et leur plaisir seuls, mais investir avec des risques sur un groupe où là il y a peut-être plus de gens à faire vivre, tout de suite ça intéresse moins de monde. C'est vraiment la société non pas de l'individualisme mais de l'égoïsme complet, du "je veux bien investir sur ta pomme mais surtout faut que ça me rapporte un max"
Et ça ne dérange personne de dire qu'on s'occupe de la musique, comme de l'art en général, uniqueent pour les bénénfices et non pour la promotion de l'art. Il n'ya qu'à regarder le niveau général d'ailleurs.
On vit une époque fort m... idable ! ! !
Les gens sont prêts à perdre du pognon au casino du moment que ça concerne leur gueule et leur plaisir seuls, mais investir avec des risques sur un groupe où là il y a peut-être plus de gens à faire vivre, tout de suite ça intéresse moins de monde. C'est vraiment la société non pas de l'individualisme mais de l'égoïsme complet, du "je veux bien investir sur ta pomme mais surtout faut que ça me rapporte un max"
Et ça ne dérange personne de dire qu'on s'occupe de la musique, comme de l'art en général, uniqueent pour les bénénfices et non pour la promotion de l'art. Il n'ya qu'à regarder le niveau général d'ailleurs.
On vit une époque fort m... idable ! ! !
#Houba
6572
Membre d’honneur
Membre depuis 16 ans
1055 Posté le 26/04/2011 à 15:41:24
@Thy26 : Alors faut pas chercher des producteurs mais des mécènes, ce n'est pas la même chose et c'est encore beaucoup plus rare. Le producteur, même passionné, il vit quand même avec l'espoir de récupérer sa mise (pour reprendre encore la comparaison avec le casino). Pour ma part, vu le manque de reconnaissance (et parfois bien pire) de beaucoup d'artistes, j'arrête. Que les grands artistes incompris motivés uniquement par l'art pour l'art misent donc leur propre pognon et plus le mien, je pourrai enfin prendre des vacances au lieu de dépenser mes économies pour des ingrats
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Thy26
75
Posteur·euse AFfranchi·e
Membre depuis 22 ans
1056 Posté le 26/04/2011 à 16:32:19
On vit dans une société de m... où seules, strasses et paillettes comptent. On préfère de loin le gros c.. qui gagne des millions plutôt qu'un partage un peu plus équitable ou un peu plus de monde y trouve son sompte... Si on visait un peu moins cet unique objectif de la rentabililté maximale (et j'insiste sur ce point car il est clair que pout qu'une entreprise soit viable il fait qu'elle soit un tant soit peu rentable), il y aurait peut-être un peu plus de place pour un peu plus de monde. Quand on ne veut qu'un seul et énorme gros lot, il n'y a forcément qu'un seul gagnant. Revoyons les valeurs de base pour ça (et ça vaut pour les artistes)
Investir sur un artiste (groupe, solo) c'est vouloir promouvoir un style, un son, une voix voire le tout ensemble et bien d'autres choses encore, et, que tout le monde puisse y gagner sa vie convenablement paraît logique. Mais aujourd'hui, on a l'unique sensation de l'appât du gain, le reste paraît franchement secondaire
Investir sur un artiste c'est également investir sur du "travail" (si tant est que l'exercice d'un art soit un travail), alors que miser sur un numéro à la roulette c'est du hasard pur et simple (même si ça vaut pour l'artiste) mais avec quel travail de la part du numéro ?
De plus, tu connais des artistes qui exercent leur art (à la base) que pour l'appât du gain ? Et ben bien mâlin qui peut y prétendre ! ! !
Il me semble qu'on commence par s'adonner à un art par ce que ça nous plaît et ensuite on est reconnu comme artiste (avec des raisons + ou - valables) mais je ne pense pas qu'on puisse se déclarer artiste en vue de faire du pognon.
En plus, la question de base étant "Peut-on vraiment vivre de la musique en France ?", il faudrait définir ce que vivre veut dire. Ca veut dire tirer un revenu qui permet de pouvoir assurer les subsides comme monsieur tout le monde qui va à l'usine ou bien c'est forcément vivre comme un nabab ? J'ai l'impression qu'on est un peu sur cet élitisme quand même...
Investir sur un artiste (groupe, solo) c'est vouloir promouvoir un style, un son, une voix voire le tout ensemble et bien d'autres choses encore, et, que tout le monde puisse y gagner sa vie convenablement paraît logique. Mais aujourd'hui, on a l'unique sensation de l'appât du gain, le reste paraît franchement secondaire
Investir sur un artiste c'est également investir sur du "travail" (si tant est que l'exercice d'un art soit un travail), alors que miser sur un numéro à la roulette c'est du hasard pur et simple (même si ça vaut pour l'artiste) mais avec quel travail de la part du numéro ?
De plus, tu connais des artistes qui exercent leur art (à la base) que pour l'appât du gain ? Et ben bien mâlin qui peut y prétendre ! ! !
Il me semble qu'on commence par s'adonner à un art par ce que ça nous plaît et ensuite on est reconnu comme artiste (avec des raisons + ou - valables) mais je ne pense pas qu'on puisse se déclarer artiste en vue de faire du pognon.
En plus, la question de base étant "Peut-on vraiment vivre de la musique en France ?", il faudrait définir ce que vivre veut dire. Ca veut dire tirer un revenu qui permet de pouvoir assurer les subsides comme monsieur tout le monde qui va à l'usine ou bien c'est forcément vivre comme un nabab ? J'ai l'impression qu'on est un peu sur cet élitisme quand même...
Silicon Machine Extended
4561
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 15 ans
1057 Posté le 26/04/2011 à 16:48:07
:alerte revolution.com:
#Houba
6572
Membre d’honneur
Membre depuis 16 ans
1058 Posté le 26/04/2011 à 17:05:25
Citation :
Investir sur un artiste (groupe, solo) c'est vouloir promouvoir un style, un son, une voix voire le tout ensemble et bien d'autres choses encore, et, que tout le monde puisse y gagner sa vie convenablement paraît logique.
Oui, ma motivation était bien là. Mais quand un seul investit, que ça ne se passe pas aussi bien ou aussi vite que prévu, et que le ou les autres se cassent sans un merci, on est un peu loin du monde solidaire et désintéressé dont tu parles. Et le désintérêt pour l'argent, dans ce cas de figure, c'est surtout le désintérêt pour l'argent dépensé par un autre.
Ce genre de situation se passe entre artiste et producteur mais souvent aussi entre membres de groupes en auto-production. Les contrats sont là pour se protéger contre ce genre d'attitude lâche. Parce que des artistes et musiciens qui passent de projet en projet à la recherche du pigeon qui va financer leur passion, il y en a . Et ça ne mérite pas plus le respect, peut-être même moins, que celui qui fait de la musique "alimentaire"
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
Sp|ne
1821
AFicionado·a
Membre depuis 21 ans
1059 Posté le 26/04/2011 à 17:06:38
Pour ma part, j'ai suivi le "conseil" de Epebe et j'ai autofinancé mon projet... là je suis en rouge de 5.000 euros au bas mot. Pourtant l'album se télécharge pas mal (en pirate) et les chroniques sont plutôt bonnes. Là où je me fais le plus "allumer" c'est chez les djeunz moins de 20 ans. Ils se plaignent qu'il n'y ait pas de guests "prestigieux" et que la prod n'est pas hénaurme... mais eux il n'achètent pas, je ne vends qu'à des 30naires et plus pratiquement et ces derniers sont bien moins exigeants... Alors, les jeunes sont-ils blasés?
Slapman69
5
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 17 ans
1060 Posté le 26/04/2011 à 17:36:28
Malheureusement l’industrie musicale a suivi (à tort) l’évolution de l’économie en général. Il y a trente ans on commercialisait des produits pour qu’ils durent. On passait la satisfaction du client avant celle de l’actionnaire. En musique, on hésitait pas à investir trois albums avant que le quatrième marche. On misait sur une carrière et pas sur un « coup ». Les producteurs étaient des passionnés, souvent musiciens, qui investissaient sur le long terme. Et puis surtout les mélomanes trouvaient « normal » d’acheter un disque pour le consommer. Et puis on a considéré que le produit musical était un produit industriel comme un autre. Comme l’aspirateur qui doit tomber en panne au bout de trois ans, les artistes doivent vendre dès le premier « single ». Car il ne suffit plus de gagner de l’argent, il faut en gagner rapidement! Les producteurs sont devenus des gestionnaires, pour beaucoup des incultes du métier, souvent des directeurs financiers qui obeissent au diktat de la bourse et des actionnaires. Le client, on le méprise, lui qui peut télécharger sur internet en toute impunité ! Certains « mammouths » se font virer de leur maison de disque (pas rentables) et on a fait des émissions de télé, pour fabriquer de toutes pièces des artistes qui vendront des disques au bout de trois mois. Alors non, la musique ne fait plus vivre. Elle fait partie du grand TOUT économique qui profite surtout aux actionnaires. Beaucoup d’entre nous « vivotent » et doivent travailler « à coté ». Les groupes font des tournées de 80 dates par an (un concert tous les trois jours) car les ventes ne suffisent plus (la meilleure vente d'album de tous les temps date de 1982!). Les milliards de la Sacem vont dans la poche des éditeurs et des diffuseurs qui rackettent les artistes en les obligeant à céder plus d’un Tiers de leurs droits et les obligent à travailler seuls en « home studio » plutôt que de payer un groupe et un ingé son en studio. Voilà la réalité. Mais l’économie peut encore changer et redevenir un peu plus humaine. Car la musique, ce n’est pas un aspirateur. Un aspirateur on peut s’en passer ! Mais peut-on concevoir une société sans artistes ?
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