Sujet Loi Hadopi : La création sacrifiée - Position de cd1d.com et de labels indépendants
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Darquandier
Loi HADOPI : La création sacrifiée
Lors de la 1ère édition des rencontres profesionnelles du MaMa à Bourges, les 21 et 22 avril 2009, les labels indépendants membres de cd1d.com (fédération professionnelle nationale de plus de 100 labels) se sont réunis et ont élaboré un texte collectif afin de faire entendre leur position singulière, largement ignorée dans tous les débats qui animent le monde de la musique (Loi Hadopi, nouveaux modes de répartition, etc). Ainsi, au travers des différentes fédérations, régionales et nationales, que nous sommes (cd1d, FEPPIA, Phonopaca, Ferarock, Fedurock...), ces acteurs indépendants ont décidé de se faire entendre et d'imaginer, ensemble, les collaborations susceptibles d'imposer davantage les réalités et les urgences de nos structures, nos équipes et les artistes que nous soutenons.
On vous l'avait bien dit... L'indépendance s'organise !
Nous avons ouvert un post sur le forum pour que chacun d'entre vous puissiez vous exprimer et échanger sur ce texte et cette loi :
http://www.cd1d.com/forum.php?topic=534
Lettre ouverte à Mesdames et Messieurs les Députés.
Hadopi : la création sacrifiée
Alors que la Loi « Création et Internet » revient très prochainement au Parlement, nous, producteurs indépendants de musique, voulons vous interpeller en apportant un éclairage radicalement différent de celui généralement promu par les grandes compagnies du disque.
Les Producteurs Indépendants de musique (communément aussi appelé Labels Indépendants) sont aujourd'hui plus de 600 en France et cumulent plus de 3 000 productions par an. Ils sont très souvent de toutes petites structures (sarl, scoop, association) comportant de 0 à 5 salariés en moyenne. Pour paraphraser le Syndicat de l'Artisanat, ils sont aujourd'hui la plus grande maison de disques de France, produisant 90% de création originale, soit généralement les première, seconde ou troisième œuvres d'artistes de tous horizons et de toutes esthétiques musicales. Très souvent hors des sentiers battus, ils représentent la véritable diversité culturelle que ce pays se flatte à raison de défendre. Sans eux, les Dominique A, Yann Tiersen, Ogres de Barback, High Tone... n'auraient jamais débuté (la liste pouvant être longue). Aujourd'hui, cette liberté de créer est menacée, car la majorité de ces structures indépendantes est au bord de l'asphyxie.
Les labels indépendants sont partagés quant à cette Loi. Pourquoi ? Parce qu'au fond, si elle rappelle le droit inaliénable des ayant droits à être rémunérés, elle en oublie la réalité vécue par des milliers d'artistes et de producteurs, en même temps qu'elle pose de vraies questions sur les libertés individuelles.
Pour les acteurs indépendants, les conditions de travail n'ont jamais été faciles et idéales, crise ou non. Mais la dévalorisation constante de la musique orchestrée par les majors a rendu ces conditions difficilement tenables aujourd'hui. Dès 2006, la mort annoncée (pour 2010) du CD, par une presse n'écoutant que les poids lourds de l'industrie musicale, a précipité cette chute du marché et conforté un large public dans la totale dévalorisation du support. Non seulement il n'en est rien, mais encore aujourd'hui, le physique représente près de 90% des ressources des producteurs indépendants. Mais dans un pays qui a laissé détruire son réseau traditionnel de disquaires au profit de chaînes omnipotentes, ces ressources traditionnelles chutent désormais, sans que le numérique vienne à les compenser. Et il y a, malheureusement, fort à parier qu'il n'en sera jamais ainsi.
La politique de fuite en avant des majors a très largement contribué à la dévalorisation de la musique. Par un discours inique contre le public, désigné comme voleur potentiel avant d'être amateur de musique, les majors ont radicalisé le phénomène, en développant en même temps une politique de prix cassé qui cherche à condamner le physique (moins rentable pour eux que le numérique). Après avoir bradé leur catalogue dans des offres parfois aberrantes (accès à l'ensemble d'un catalogue à volonté pour le détenteur de telle carte bancaire par exemple), les majors adoubent des sites de streaming tel Deezer.
Deezer est non seulement une escroquerie, mais surtout le dernier degré de la dévalorisation de la musique.
- Deezer a fondé son succès sur la gratuité totale d'écoute de musique piratée. Il est paradoxal que les majors du disque aient depuis tant d'années vilipendées les internautes pour adouber une société commerciale qui aujourd'hui encore propose du contenu piraté.
- Deezer n'est pas une radio. En effet, avec Deezer, vous choisissez d'écouter ce que vous voulez, quand vous voulez, autant de fois que vous voulez, là où vous le souhaitez. C'est une discothèque à distance écoutable depuis n'importe quel ordinateur ou téléphone mobile (type Iphone). Contrairement à une radio qui diffuse un programme choisie par ses soins.
- La rémunération de Deezer aux producteurs est ridicule et inadmissible : 24 185 écoutes = 22,85 euros.
- Mais surtout Deezer avalise auprès du public l'idée que la valeur de la musique est égale à 0. Et c'est peut-être cela le plus grave car rien ne le justifie.
- Si l'internaute grâce à Deezer peut se construire gratuitement sa propre discothèque consultable à volonté, pourquoi dès lors achèterait-il de la musique sur les sites de téléchargement légaux ?
- Enfin, on propage l'idée que Deezer favorise la découverte par l'internaute de nouveaux artistes. Il n'en est rien dans la grande majorité des cas. Aujourd'hui, les producteurs indépendants vendent toujours moins de disques et ne constatent pas une augmentation du public venant voir leurs artistes en concerts. Il y a bien d'autres moyens de découvrir de la musique via par exemple les réseaux sociaux type Myspace.
Avec Deezer, les majors du disque abattent la valeur de la musique au profit d'une rentabilité à court terme (combien Deezer a-t'il acheté sa « légalisation » par Universal ? Quel est la rémunération de Universal et quelle en est la répartition Universal / artiste Universal ? Les majors du disque construisent leur rentabilité de groupe puissant sur le dos des producteurs indépendants que nous sommes et dont ils font peu de cas.
A cela, nous devons remarquer qu'à aucun moment il n'est fait état de la responsabilité lourde que portent les Fournisseurs d'Accès à Internet (FAI) dans la situation actuelle. Les FAI ont construit leurs réseaux, communiqué dans leurs campagnes publicitaires et acquis leur clientèle grâce à un contenu musical qui ne leur appartenait pas. Car à quoi bon souscrire du haut débit pour recevoir de simples courriels ? De télévision on ne parlait pas il y a encore quelques mois de cela, c'est donc bel et bien essentiellement la musique qui, avec le cinéma, a été le terreau du développement de l'internet commercial. Ces fournisseurs d'accès n'ont, à ce jour, jamais reversé le moindre centime à la musique. Au contraire, ce sont les chaînes de télévision publiques qui sont désormais en partie financées par une taxe versée par les FAI, par la grâce d'une décision politique.
Le débat doit aujourd'hui changer de nature et poser les vraies questions.
- assigner en justice de façon systématique (et collective) les sites faisant commerce de nos contenus en toute illégalité,
- créer une redevance prélevée sur le chiffre d'affaires des FAI destinée à la création,
- éliminer définitivement les problèmes d'interopérabilité matérielle et donner la libre utilisation des fichiers acquis légalement, dans la limite de son cercle d'amis,
- interpeller la sacem sur la nécessité d'adapter son système de perception et de répartition aux nouveaux modèles technologiques,
- favoriser l'émergence de modèles économiques alternatifs aux grands conglomérats (qu'ils se définissent comme des majors ou des indépendants),
- réintroduire et développer le réseau de diffusion du disque physique, loin d'être mort, avec les disquaires ainsi que d'autres commerces de proximité tels les libraires, salles de concerts...
- lutter contre l'atrophie actuelle de l'offre physique dans les chaînes de magasins ; le disque est un objet culturel, pas un baril de lessive,
- intégrer plus largement les producteurs et labels indépendants dans toutes les discussions, réflexions et prise de décisions concernant la filière musique.
Il n'existe pas une solution miracle mais un ensemble d'actions concrètes à mettre en place qui puisse tout à la fois permettre tant aux internautes, qu'aux artistes et producteurs de redonner sa véritable place à la musique et sa pleine dimension artistique. Il est grand temps de s'y mettre, en laissant de côté ces combats stériles qui, on le voit bien, ne mènent décidément à rien. Car au rythme où vont les choses, il n'y aura dans quelques années que les majors du disque pour produire la musique et quelques sites adoubés par elles pour la distribuer. Il en sera alors fini des artisans de la musique que nous sommes, défricheurs depuis toujours d'une véritable diversité dans la création. Est-ce là le but recherché ?
De part l'urgence de leur situation, les producteurs indépendants que nous représentons par nos signatures, s'organisent enfin pour faire reconnaître et entendre leurs problématiques et leur importance primordiale dans la création. Nous sommes aujourd'hui prêts à prêter notre expertise et contribuer à construire enfin une vraie politique en faveur de la création, de la rémunération juste et équitable des artistes et producteurs, et d'un dialogue renforcé et constructif avec les internautes dont la grande majorité est toujours prêt à payer pour écouter de la musique.
Philippe Couderc
Président de la Feppia, fédération des Producteurs et Editeurs Indépendants d'Aquitaine (22 labels adhérents)
Eric Petrotto
Président de CD1D, fédération professionnelle de labels indépendants (100 labels adhérents)
Les premiers labels signataires : 6AM / AILISSAM / ALBA CARMA / AMOR FATI / AZA ID / BANZAI LAB / BEE RDS / CLAPPING MUSIC / LA CHAUDIERE PRODUCTION / COLLECTIF CA-I / COMPOSIT MUSIC / CRASH DISQUES / CRISTAL MUSIQUE / CRYPTOHYTE / DAQUI / DIAMOND TRAXX / DA SKUD REKORDZ / FACTO RDS / ICI D'AILLEURS / IOT / IRFAN [LE LABEL] / JARRING EFFECTS / HORSNORMES ! / KIUI PROD / MARABI / MARV / MEDIATONE / MILLE MILLIARDS / NEURONEXION / ODETTE PRODUCTIONS / PATCHWORK / PLATINUM RDS / PRIKOSNOVENIE / SO YOUZ / SYNCOPE / TALITRES / TER A TERRE / TROISQUATRE8 / VAÏ LA BOT / VICIOUS CIRCLE / VOLVOX MUSIC / ZONE FRANCHE ainsi que les fédérations CD1D et FEPPIA.
Si vous désirez vous associer à ce texte, écrivez à : contact@feppia.org / 06 16 98 85 07 // promo@cd1d.com / 06 10 42 53 30
Nous avons ouvert un post sur le forum pour que chacun d'entre vous puissiez vous exprimer et échanger sur ce texte et cette loi :
http://www.cd1d.com/forum.php?topic=534[b]
Silicon Machine Extended
Citation : Tu pars du principe que les artistes ont envie de se taper tout le bordel autour du métier. Mais je connais des pros qui n'ont même pas envie de s'emmerder avec un home-studio pour enregistrer : leur boulot, c'est de jouer.
tu pars toi d'un autre principe, c'est que c'est aux gens de définir leur pratique professionnelle et au marché de s'adapter. ton boulot c'est de jouer que si y'a un marché suffisant pour te permettre de ne faire que ça. en ce moment, dur dur... C'est bien beau de vouloir faire que sa musique, avoir une agence de com' qui fait que la com', un tourneur qui fait que ça, et compagnie, mais c'est autant de bouche a nourrir, et les temps sont durs...
Mesyc
Citation : Mais je me demande quel genre d'artiste tu es pour tenir ce genre de propos. Sans doute un génie qui est capable d'écrire, composer et enregistrer un album par an, plus de répéter, faire des tournées, etc ?
D'abord, j'aborde la question coté label soit enregistrer un album. Parfois le mec qui enregistre est aussi le compositeur. Quoi qu'il en soit, en 35 heures semaines sur un an, ca laisse un peu de temps pour écrire au moins 10 titres. Si le facteur temps passé/qualité des morceaux avaient un lien directe, ca se saurait...Hors sujet : Citation : Bravo.
Comme je n'ai toujours ni le nom de ton label, ni la moindre indication de qui tu es en tant qu'artiste et ce que tu fais...
Citation : Vraiment n'importe quoi. Que feraient les artistes sans les techniciens son et lumière, les organisateurs de festivals, les managers, les tourneurs, les chauffeurs de tour-bus, les gens qui gèrent l'administratif, les assureurs, les gus qui assurent la sécu à l'entrée des concerts...
Heu, je sais pas de la musique peut être ! Je dis : les artistes c'est les seules qui ont besoin de vivre pour et par la création.. Je le répète et l'affirme ! Le technicien son vie de son métier (aussi créatif soit il, c'est rarement de l'art) pareil pour le chauffeur de bus (qui est intermittent du spectacle, comme certains videurs...) les métiers que tu cite vive de la création d'autre qu'eux même, c'est pas moins honorable, par contre c'est pas vrai qu'ils vivent de leurs création... ET pour le cas précis de la vente d'album (cf l'intitulé du forum) Les managers et autre chauffeurs de bus ont pas grand chose à voir la dedans...
Citation : Tu m'étonnes.
Mais budget total ? Ampleur de la promo (parce "faire de la promo", c'est pas très précis) ? Montant des gains ?
En plus d'être confidentiel, c'est censé faire quoi ? me rendre moins crédible ? j'ai dit ce que je pensais, c'est une liberté (pas remise en question par HADOPI au moins) Tu veux que je te dise quoi, qu'on met 10 000 euros de com et qu'on refile 0,52 cents par cd vendu à l'artiste ? Ca te fait peur que je pense différement ? que je pense qu'on peux faire autrement ? Pourquoi tant d'agressivité ?
Will Zégal
Mais l'agressivité, elle vient que tu es venu squatter ce sujet en attaquant les labels tous azimuts (ça c'est ton droit) et sans aucune nuance. Tu te permets à leur sujet des propos que je trouve franchement limite et on aurait pas le droit de te répondre ?
En plus, désolé, mais ce genre de propos me débectent :
Citation : Quoi qu'il en soit, en 35 heures semaines sur un an, ca laisse un peu de temps pour écrire au moins 10 titres.
C'est exactement le propos des gens qui disent que les artistes sont des fainéants qui ne branlent rien et donc que ce qu'ils gagnent (parfois) est justifié.
Tout le monde sait très bien qu'il suffit à un artiste de s'assoir à sa table de travail pour pisser de la création, année après année.
Citation : Je dis : les artistes c'est les seules qui ont besoin de vivre pour et par la création.. Je le répète et l'affirme ! Le technicien son vie de son métier (aussi créatif soit il, c'est rarement de l'art) pareil pour le chauffeur de bus (qui est intermittent du spectacle, comme certains videurs...) les métiers que tu cite vive de la création d'autre qu'eux même, c'est pas moins honorable, par contre c'est pas vrai qu'ils vivent de leurs création...
Ok, mais alors explique moi la différence entre un ingé son ou un chauffeur de tour bus qui vit de son métier et un type qui, bossant dans un label, recherche des financements pour produire un album, recherche les bonnes personnes pour travailler dessus, assure la promo de l'album, cherche et organise une distrib, etc.
Il ne vit pas de son métier, lui ? Tu veux dire que c'est juste un type qui met du fric sur la table et va ensuite se dorer la pilule à Ibiza ou Marakesh en attendant que ça rapporte ?
Citation : En plus d'être confidentiel, c'est censé faire quoi ? me rendre moins crédible ?
Désolé, mec, mais c'est toi qui avance des chiffres, comme ça, en l'air. C'est à la portée de n'importe qui. Mais si on veut parler avec un peu de crédibilité, il faut être un chouilla concret, dans ce cas.
Dire "je fais une offre où pour 2000 €, j'enregistre et je presse 500 ex et je fais de la promo", c'est évident que ça intéresse les gens. Qui ne signerait pas pour ça ? Sauf que si on ne sait pas quel promo et quel retour derrière, désolé, mais c'est du vent.
Si tu veux, je te vends un superbe écran plat de 107 cm de diamètre pour 100 € port compris. Tu signes ?
Citation : tu pars toi d'un autre principe, c'est que c'est aux gens de définir leur pratique professionnelle et au marché de s'adapter.
T'as vu ça où ?
Citation : ton boulot c'est de jouer que si y'a un marché suffisant pour te permettre de ne faire que ça. en ce moment, dur dur... C'est bien beau de vouloir faire que sa musique, avoir une agence de com' qui fait que la com', un tourneur qui fait que ça, et compagnie, mais c'est autant de bouche a nourrir, et les temps sont durs...
Bien sur. Mais je ne vois vraiment pas le rapport, là.
On parle des artistes qui vivent correctement de leur boulot et dont certains en vivent bien. Et font aussi vivre plein de gens autour. Mais c'est aussi parce qu'il y a ces gens autour qui bossent pour l'artiste que celui-ci peut vivre bien de son boulot.
Silicon Machine Extended
Citation : Tout le monde sait très bien qu'il suffit à un artiste de s'assoir à sa table de travail pour pisser de la création, année après année.
bien sur que non, et donc a coté, ça laisse du temps, du temps pour faire sa com', du temps pour apprendre la compta, même si on aime pas ça, au moins on rentabilise un peu plus le salaire qu'on peut éventuellement se verser. occuper les interstices, les périodes ou justement on pisse pas la création.
Citation : On parle des artistes qui vivent correctement de leur boulot et dont certains en vivent bien. Et font aussi vivre plein de gens autour. Mais c'est aussi parce qu'il y a ces gens autour qui bossent pour l'artiste que celui-ci peut vivre bien de son boulot.
ça c'est la situation ou tout va bien. Mesyc dit cependant qu'au moment de prendre la vague, les labels pensent a sauver leur peau avant celles des artistes, et qu'on se retrouve dans un rapport inverse, a savoir qu'au lieu de réduire son activité ou ses couts pour coller au marché, le label préfère se justifier et tirer sur la corde coté artiste en mettant en danger leur rémunération avant de s'attaquer aux marges du label. Moi j'ai aucun problème avec ton modèle, ou l'artiste fait vivre quelques professions périphériques qui lui permettent en prime de se concentrer vraiment sur la musique, mais je suis d'accord avec mesyc pour dire que ça craint le boudin quand ces intermédiaires tirent la couverture sur eux, et oublie justement leur rôle de périphérique.
Nico53
Citation : En plus, désolé, mais ce genre de propos me débectent :
Citation :
Quoi qu'il en soit, en 35 heures semaines sur un an, ca laisse un peu de temps pour écrire au moins 10 titres.
C'est exactement le propos des gens qui disent que les artistes sont des fainéants qui ne branlent rien et donc que ce qu'ils gagnent (parfois) est justifié.
Tout le monde sait très bien qu'il suffit à un artiste de s'assoir à sa table de travail pour pisser de la création, année après année.
... c'est vrai que...
Mesyc
Citation : C'est exactement le propos des gens qui disent que les artistes sont des fainéants qui ne branlent rien et donc que ce qu'ils gagnent (parfois) est justifié.
Tout le monde sait très bien qu'il suffit à un artiste de s'assoir à sa table de travail pour pisser de la création, année après année.
Je suis aussi artiste. Je vis de la musique. Faire un album peux prendre 10 ans, mais "l'indsutrie" prend plutôt 3 à 5 mois (oui comprenant écriture, repet' et enregsitrement) Et oui si tu te met devant ton boulot tu vas faire du boulot ! La nuance se fera sur la "qualité" artistique (pertinence, problématique, propos...) mais pas sur la quantité. Qu'elle que soit ton instrument, et si tu es compositeur, tu dois être capable de trouver 3 accords qui s'enchainent bien en moins de 7 heures quand même ?
D'ailleurs c'est surement en ce point que l'on pourrai définir création et art, en les mettant en comparaison...
Citation : Ok, mais alors explique moi la différence entre un ingé son ou un chauffeur de tour bus qui vit de son métier et un type qui, bossant dans un label, recherche des financements pour produire un album, recherche les bonnes personnes pour travailler dessus, assure la promo de l'album, cherche et organise une distrib, etc.
Il ne vit pas de son métier, lui ? Tu veux dire que c'est juste un type qui met du fric sur la table et va ensuite se dorer la pilule à Ibiza ou Marakesh en attendant que ça rapporte ?
Tu n'exproprie pas l'ingé son ou le chauffeur de bus de ses droits patrimoniaux, c'est déjà pas mal. Pourquoi l'art devrait être un biz comme un autre ? pourquoi pour chaque voiture vendu on donne pas de l'argent aux compagnies de bus en guise de "manque à gagner" ? C'est juste que ca ma fatigue d'entendre ces discours qui disent "sauver la création" alors qu'ils veulent sauver "le biz autour de la création" et excuse moi d'y voir une nuance...
Citation : Dire "je fais une offre où pour 2000 €, j'enregistre et je presse 500 ex et je fais de la promo", c'est évident que ça intéresse les gens. Qui ne signerait pas pour ça ? Sauf que si on ne sait pas quel promo et quel retour derrière, désolé, mais c'est du vent.
Du vent ? Tu veux les chiffres pour quel album ? celui ou on se croute comme des nazes ou celui qui me fait briller par tout les billets verts rapporté ? Par ce que c'est cà aussi la réalité, en dehors de toutes promos (et de tte qualité artistique ou technique d'ailleurs) Par ailleurs, on produit des choses que l'on sait commercialement peu viable, le problème est un peu différent quand tu sors de la chanson française...
Chacun est libre de se lancer dans la musique pour les raisons qui lui paraissent être les bonnes. Gagner de l'argent, faire passer un message, être traité comme un prince, peu importe. Chacun sait où il doit frapper (plus du coté des majors pour la thune, parfois les indés pour le message...) en fonction de ces choix. Je ne fais ici que contester les propos de la lettre de CD1D, connaissant assez bien le fonctionnement de plusieurs de leurs membres fondateurs, ayant parfois travailler pour eux, en tant que producteur ou artiste.
Les communautés comme AF laissent passer un tas d'idées très fausse, ou en tout cas qui peuvent être 1000 fois remise en question car font l'objet d'un consensus sur de nombreux sujets qui ne laissent pas tellement de place au libre arbitre (amusez vous a faire un sujet Alesis VS Avalon pour vous en faire une idée précise). Je profite de cet espace pour me confronter à d'autre (d'ailleurs finalement, les plus gros labels de CD1D ne traine pas sur ces pages, c'est aussi étrange que révélateur)
Quand je donne mon point de vue en tant que professionnel, on me re balance à la gueule que je suis soit un vendeur de vent, soit un doux réveur. Pourtant ce que je vous est exposé ici est ma réalité. Je dégage la totalité de mes revenus de mes activités artistique et tout ce que j'ai avancé peut être confirmer par des contrats, des chiffres...
on essaie par contre de me "prendre" sur des points aussi futile que "la place de l'artiste et son rapport à l'argent" ou des conneries de ce genre alors que j'ai DEJA très clairement exprimé mon opinion à ce sujet sur CE forum (merci de prendre le temps de relire un peu avant de poster)
Donc c'est bien de me taper dessus comme ça mais j'ai l'impression qu'on a pas été nombreux à essayer de rendre les choses plus claires, en apportant des données réelles (c'est pas des chiffres en l'air justement) et que par contre pour faire avancer le débat, ou juste prendre position y a moins de monde...
Darquandier
Ton problème mesyc, c'est que tu as un point de vue qui généralise à fond. quand tu parles de labels indépendants, tu me décris Universal et Cie...
T'as une mauvaise histoire avec un label de cd1d, et tu estimes qu'ils sont tous comme ça. en plus, c'est facile en restant anonyme derrière ton écran je peux pas aller chercher l'autre version de l'histoire auprès du dit label...
Pour toi, et sillicon, les labels ne pensent qu'à leur marge... c'est faux, je connais des labels qui sont en train de couler parce que les salaires net des artistes sont passé avant les marge et charges sociales et que les dettes s'accumulent...
Citation :
On parle des artistes qui vivent correctement de leur boulot et dont certains en vivent bien. Et font aussi vivre plein de gens autour. Mais c'est aussi parce qu'il y a ces gens autour qui bossent pour l'artiste que celui-ci peut vivre bien de son boulot.
je suis tout à fait d'accord, tu aura beau faire le meilleur morceaux du monde tu arrivera jamais à faire le graphisme de ta pochette, trouver des dates presser des cd, les vendre en quantité énorme sans passer par un distrib, faire de la com... en continuant de bien bosser sur ta musique... c'est difficile d'être bon en tout !
Mais si tu penses que l'artiste peut tout faire pourquoi as-tu monté un label???
Mesyc
D'abord je ne décris pas universal (aussi glauque soit ma description, on reste encore assez loin des majors, allez faire un tour chez sony/bmg à l'heure du déjeuner pour voir comme c'est glauque!) Pour autant, cela ne veux pas dire que c'est des anges, ou qu'ils n'appliquent pas des taux de "capitaliste de base"
Pourquoi on me prête une mauvaise histoire avec un de ces labels ? Mais pas du tout, je pense juste pas du tout comme CD1D c'est grave docteur ?
Neuronexion et Ici d'ailleurs on peu de point commun finalement, en ça il y a plein de label de CD1D qui n'appréhende pas tout ce à quoi il sont censé adhérer...
Citation : Pour toi, et sillicon, les labels ne pensent qu'à leur marge... c'est faux, je connais des labels qui sont en train de couler parce que les salaires net des artistes sont passé avant les marge et charges sociales et que les dettes s'accumulent...
Oui quand une boite coule, les salariés sont payé mais la boite fait faillite, même chez les vendeurs de lessives. (qui plus est le label à pas le choix, si il ne paye pas les artistes, il ne répond pas à ses exigences contractuelle, le contrat n'est donc plus valable, le label n'a donc plus le droit de vendre les œuvres et donc plus RIEN ne lui fait gagner de l'argent.
J'ai monté un label qui sert à rien. On ne produit pas d'album et tout nos artistes sont mort...
Ah non pardon, par ce que c'est le seul moyen de s'implanter dans le décors français. En tant qu'artiste, même si tu fait tout tout seul, les partenaires ne veulent pas travailler avec toi, ils veulent une structure pour ça. C'est plus économique et simple pour eux. Une fois que tu as appris à faire tout les trucs de la prod, tu le gardes pour toi, tu gagnes du fric avec, ou tu partage ton savoir...
Par ailleurs, par ce que je crois au terme Label, comme une vraie signature artistique. Des gens qui ont tous une approche particulière d'un même propos, ou un propos très singulier mais avec la même approche. Aussi parce que les trucs qu'on vend, personne ne veux les vendre, et que je crois que c'est pas parce que tu vends moins de 1000 albums que tu as pas le droit d'exister !
Will Zégal
Citation : bien sur que non, et donc a coté, ça laisse du temps, du temps pour faire sa com', du temps pour apprendre la compta, même si on aime pas ça, au moins on rentabilise un peu plus le salaire qu'on peut éventuellement se verser. occuper les interstices, les périodes ou justement on pisse pas la création.
Citation : Pourquoi l'art devrait être un biz comme un autre ?
C'est marrant de tenir le discours que l'art et la création ne peut pas se traiter comme n'importe quelle autre activité et à la fois de vouloir faire rentrer l'artiste dans les clous de n'importe quelle autre taff.
Si la compta, écrire des communiqués de presse, appeler des journalistes et faire un myspace sont capables de nourrir ta créativité, tant mieux pour toi. Moi, ce qui nourrit la mienne, ce sont les rencontres, les autres arts, mes lectures, les voyages... et le temps de se poser et de penser.
Ah, oui. Pour n'importe qui, tout ça, ce sont des loisirs. En effet. Moi j'estime que ces loisirs font partie intégrante de la vie d'un artiste.
Mais rien que travailler son instrument (plusieurs heures par jour tous les jours) et une bonne quinzaine d'heures de répet par semaine au moins, tu les as déjà, tes fameuses 35 heures. Plus les concerts (avec les temps de trajet quivontbien), un peu de promo et com, et toutes les relations avec les gens avec qui tu bosses... Ça fait pas vraiment des semaines de fainéant, ça.
Citation : C'est juste que ca ma fatigue d'entendre ces discours qui disent "sauver la création" alors qu'ils veulent sauver "le biz autour de la création" et excuse moi d'y voir une nuance...
Là, je suis d'accord avec toi. Le problème, c'est que tu jetes le bébé avec l'eau du bain avec un discours extremiste qui se résumé à "la création ne devrait faire vivre que les artistes".
Les peintres, ils feraient quoi sans galeristes ?
Sans compter des théories du complot genre "d'ailleurs finalement, les plus gros labels de CD1D ne traine pas sur ces pages, c'est aussi étrange que révélateur". Ben voyons.
Citation : Une fois que tu as appris à faire tout les trucs de la prod, tu le gardes pour toi, tu gagnes du fric avec, ou tu partage ton savoir...
Mais là, tu pars du principe que tout artiste veut maîtriser la chaîne de prod. Une fois de plus, je connais des artistes qui sont excellents et qui n'en ont rien à foutre de quoi que ce soit d'autre que de créer et de jouer. C'est peut-être justement parce qu'ils ne s'occupent que de ça qu'ils sont excellents. Sans des gens pour s'occuper du reste, ils n'existeraient tout simplement pas en tant qu'artistes.
Par ailleurs, il y a des artistes que ça intéresse de gérer le business et la prod, sans compter la technique et tout le tremblement. Sauf qu'ils ne sont pas forcément bons dans ces domaines. Le jour où ils ont la chance de trouver des gens compétents pour s'en occuper, leur travail prend une toute autre dimension.
Pour des gens qui se disent vouloir défendre la création, je trouve un peu curieux que vous vouliez la mort de ceux dont le boulot consiste justement à permettre à certaines créations d'exister.
Citation : je crois que c'est pas parce que tu vends moins de 1000 albums que tu as pas le droit d'exister !
Ça au moins, on est 100% d'accord. Mais c'est pas parce que doivent exister ceux qui vendent moins de 1000 albums que tout le monde doit être logé à la même enseigne.
Que des labels refusent de s'occuper d'artistes qui vendent aussi peu me semble tout à fait normal. C'est comme si on demandait à Nestlé de vendre des marrons chauds au coin de la rue.
Darquandier
Citation : Ah non pardon, par ce que c'est le seul moyen de s'implanter dans le décors français. En tant qu'artiste, même si tu fait tout tout seul, les partenaires ne veulent pas travailler avec toi, ils veulent une structure pour ça. C'est plus économique et simple pour eux. Une fois que tu as appris à faire tout les trucs de la prod, tu le gardes pour toi, tu gagnes du fric avec, ou tu partage ton savoir...
Dans le genre je dis tout et son contraire... tu te contredis sans cesse.
Un artistes doit tout faire tout seul. t'es un artiste, tu as appris à te débrouillé donc tu monte un label pour partager ton savoir... mais à qui tu sers puisque les artistes doivent se débrouillé tout seul ??? bancal comme raisonnement
Citation : Par ailleurs, par ce que je crois au terme Label, comme une vraie signature artistique. Des gens qui ont tous une approche particulière d'un même propos, ou un propos très singulier mais avec la même approche. Aussi parce que les trucs qu'on vend, personne ne veux les vendre, et que je crois que c'est pas parce que tu vends moins de 1000 albums que tu as pas le droit d'exister !
oui je suis d'accord mais que tu vendes moins ou plus de 10000 albums est-ce que ça change forcément l'état d'esprit du label qui gère le label ? pour l'instant je vend moins de 1000ex. par prod car je suis sur des groupes émergents. si demain l'un 2 vend 5000 sur le prochain album, ça changera pas grand chose pour moi. Si, les rentrées d'argent me permettront de mieux accompagné son projet. mais le passage de 1000 à 5000ex. il se sera pas fait tout seul, mon label aura une part de responsabilité...et c'est pas pour ça que mon pourcentage sera plus grand sur l'album suivant...
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