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Deals pourris et enroules

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Sujet de la discussion Deals pourris et enroules
Je pense que dans la carrière d'un groupe, l'ambition de sortir un album qui déchire et qui va se vendre comme des petits pains survient tôt ou tard. Et tant qu'à faire on va envoyer sa petite demo à gauche et à droite, en se disant qu'un label, un producteur, pourquoi pas un
méscène nous remarque.

Et puis un jour le téléphone sonne, un email arrive de la part de quelqu'un... un sauveur, un messie... et on finit par signer un deal... qui àprès la griserie des débuts se révèle être moins cool qu'on pensait voir carrément l'enroule du siècle.

Vos témoignages sont ici attendus :8)

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Je lance les hostilités. L'histoire est arrivée a un groupe dont j'ai fait partie. Après une demo enregistrée en 98 je quitte le groupe en question. Le bassiste lit une annonce dans un toutes boites (c'était une époque ou internet n'existait pas, oui oui c'est possible) "producteur cherche groupes". Il envoie la demo et le gars répond. Le bassiste m'en parle, vu que j'ai composé les morceaux du groupe. Au début je chiais un peu que ça décolle alors que je venais de partir... Le deal c'était une "coproduction 50/50". Le fameux producteur emmenait le groupe dans un studio spécifique et payait la moitié de la prod, le gropupe payant l'autre moitié. Il m'annonce les prix et là je vois l'enroule : j'avais téléphoné au studio en question peu de temps auparavant et le gars m'a donné comme prix à la journée exactement la moitié de ce que le producteur proposait. Mais ils ont quand même été en studio, enregistré une autre demo avec le "producteur" pas présent lors des sessions et qui a fini par disparaitre dans la nature.
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et kwé? Personne ne s'est jamais fait avoir? Je m'attendais à un afflux de témoignages ;)
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Bah, si, mais ce n'est jamais glorieux d'avouer en public qu'on s'est fait enc.... :(((

Bref, il y a quelques années un allemand, avec de solides références (albums produits aux usa, sortis à l'international, EMI Publishing etc...) s'est présenté comme intéressé par un artiste que je suivais à l'époque. Il fait 500 bornes pour venir voir le groupe avec toute une équipe, caméra vidéo pro etc, ça sentait plutôt bon. Sauf que j'ai vu arriver un junkie cocaïnomane au dernier degré. Comme ils sont tous plus ou moins dingues et camés dans le business j'ai quand même pris le risque. Ca m'a coûté entre 2 et 3000€ (prévus au départ pour un attaché de presse) de soi-disant frais sans aucune retombée.

Encore aujourd'hui je me demande si j'ai eu à faire à un type complètement à la masse mais qui croyait vraiment à ce qu'il faisait ou à un véritable escroc. Probablement un peu des deux, mais le résultat est le même.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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Oui comme tu dis, peu osent avouer qu'ils se sont fait gruger ;)

Encore une enroule que j'avais évoquée sur un autre sujet : l'agent artistique.
Sur Fesse de bouc je trouve le profil perso d'André Manoukian. Je m'ajoute comme friends. Il était presque à la limite (5.000). Un moment il lance l'idée de faire un casting online appelé Manoukasting. L'idée est de lui envoyer des mp3 avec des morceaux ou des liens à une adresse... gmail... déjà ça. En plus il y a une video qui annonce le truc mais bien cheap. Je googelise et je ne trouve trace nulle part de ce casting...sauf sur Fessebouc. Je fais part de mes doutes mais je me fais incendier par le faux Manoukian et par les autres friends qui voient en moi un jaloux, voir un apostat... Bref en poussant un peu quand même le gars a fermé le compte Manoukian. Mais il sévit toujours sur Facebook et a mon avis son Manoukasting lui a permi de récupérer les emails d'artistes bien crédules.
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De mon côté je me suis fait avoir par un soi-disant label. J'ai déjà évoqué l'histoire sur un autre sujet. Mais en tout cas ça me servira de leçon : toujours avoir un écrit.

Et comme dit Epebe il est toujours difficile de savoir si ces escrocs sont vraiment escrocs "conscients" ou s'ils sont plutôt des mythos qui croient qu'ils sont la réincarnation du Colonel Parker..

[ Dernière édition du message le 28/06/2011 à 16:01:42 ]

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c'est à cause de ce genre de situtation, de ces mecs foireux que les jeunes groupes ont peur de se faire aider, et veulent tout faire eux même (de l'enregistrement à la distribution).
Moi j'ai voulu monter un Label participatif (demandant de l'argent aux groupes), en échange de quoi je m'engageais de leur faire un CD, de leur trouver des dates, faire de la promotion.
Mais tous m'ont dis que j'étais gentil mais qu'ils préféraient s'organiser tout seul....

Grossière erreur d'ailleur...
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Je compatie à vos déboires, c'est pas bien de faire ça à des mecs d'AF.
De mon côté j'ai la chance de ne jamais m'être fait entuber mais je ne prends pas beaucoup de risques pour la musique donc j'ai ce que je mérite quelques part.
Mais ça me plairait bien de me faire aider, pour mon prochain projet de création musicale, je tenterais le coup.


9
Citation :
m'engageais de leur faire un CD, de leur trouver des dates, faire de la promotion.
Mais tous m'ont dis que j'étais gentil mais qu'ils préféraient s'organiser tout seul....
Grossière erreur d'ailleur...


Ils ont compris l'adage : aide toi et le ciel t'aidera. Et ils ont raison. Moi je ne filerai plus mon fric qu'à un vrai attaché de presse, pas un gars qui a deux ou trois contacts de plus que moi dans son carnet d'adresse.
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Bonjour, il y a aussi les éditeurs qui signent vos titres en édition et qui ne font rien. Ils attendent que ça marche tout seul pour prendre leur part.
bonne journée
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Voilà ça commence à arriver...il fallait amorcer la pompe.

Allez comme vous êtes gentils, encore un ptit truc. Je m'étais renseigné auprès d'un groupe pour savoir ce qu'ils pensaient de leur label, qui nous proposait kke chose. Voici donc (je change juste les noms).

"Hello,


Quecette conversation reste entre nous car pas envie d'avoir deproblème.

Notresignature avec LabelX est un echec cuisant.

12000 eurospayé pour l'album, on ressort de là avec un bon produit CD (quoi que mixé troppop pour notre style) bien distribué mais sans promo.

Résultatdes courses, 500 copies vendues (dont 250 par nous en direct en concert).

Presque pasde passage radio.

Peu deretombée sur les lives.

Au final,nous avons récupéré maximum 2000 euros sur ce qui a été investit.

Leur dealest super bien si il y avait un vrai travail promo derrière mais c'est pas lecas.

Aucungroupe actuellement signé par leur soin n'est satisfait du résultat sauf peutêtre The Tartempions qui a eu la chance de passer sur Schtroumpf FM. Et encore, suis pas surqu'ils aient récupéré leur investicement.

Merci depas me siter comme référence car on est encore lié pour presque un an pournotre 2 second album. Deal que nous allons essayé de casser pour sortir notre2ème album seul.

J'ai pasenvie que d'autre groupe subisse notre traitement.

Surtout quetout celà à provoqué le départ de notre chanteuse et de notre bassiste.


Musicalement."


Et voilà : 10.000 eur dans la tronche. Le deal est dans le même genre que celui que je citais dans mon premier post à savoir que c'est soi disant 50/50 mais in fine le groupe paie tout et fait fonctionner le studio du pote du gars du label... C'esat aussi ce genre de système qu'on retrouve chez MMC et autre Akamusic.

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Un deal 50/50 n'est pas obligatoirement malhonnête ou une mauvaise affaire. Un deal où l'artiste et un investisseur financent la prod chacun pour moitié et sont co-propriétaires à 50/50 du master est tout à fait correct... pour autant que le réalisateur/studio ne rétrocède pas la somme de l'investisseur comme dans ton exemple, parce que là ce n'est plus un deal mais de l'escroquerie pure et simple.

Cela dit, et pour répondre partiellement au message précédent, perso je n'investirais jamais sans prendre une part d'édition comme "prime de risque", même si ça peut choquer les artistes, parce qu'il faut quand même être conscient que la quasi-totalité des productions actuelles sont déficitaires. Il n'y a pratiquement plus que les droits d'auteur qui génèrent de l'argent, via les droits de reproduction mécanique mais surtout les passages radio et le live. Le disque n'est presque plus un produit en soi mais un support promotionnel, comme le clip vidéo.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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Epebe t'es en train de dire que "Prince" a raison en  disant que "le disque est mort"?

Le plus dur c'est pas la chute... C'est l'impact!!!! 

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En tant que produit qui peut raisonnablement (cad sans devoir en placer des centaines de milliers)générer de l'argent pour l'artiste, oui, certainement. Le revenu de l'artiste ce n'est plus le disque, c'est le cachet de concert, les produits dérivés de l'image de l'artiste, la pub pour les plus connus.

Beaucoup ne veulent pas l'admettre, de là, pour revenir dans le sujet, la multiplication des escroqueries. L'artiste prêt à tout pour vendre est une proie facile.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


[ Dernière édition du message le 29/06/2011 à 11:34:25 ]

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Citation de Epebe :
Citation :
Le disque n'est presque plus un produit en soi mais un support promotionnel


Cela me semble une ''[donne] pourrie''! Demandez-vous si un groupe a intérêt à livrer ses deux hits les plus appealing gratuitement au titre de 'se faire connaître'... justement tout le problème tient à la contestation malhonnête intellectuellement du principe suivant :
un projet musical est un tout ; vouloir le désosser pour que le consommateur n'achète que deux ou trois titres est une imbécilité.
Je viens d'acheter un disque d'un grand groupe continental des années 80; c'était initialement un support pour la tournée et l'album. Résultat: je n'achèterai en ce cas jamais un de leurs album, parce que j'ai ma chanson préférée. Et alors que ce support était initialement ''interdit de vente'', il est revendu par quelqu'un qui fait 49€ pour deux titres, sans que les artistes touchent quoi que ce soit.
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La revente de matériel promotionnel est vieille comme le monde. J'ai moi même nombre de vynyles des années 80 estampillées "not for sale, promotional use only". Ca leur donne même un petit cachet en plus ;)
Ce qui a changé c'est la facilité avec laquelle du matériel promo peut être détourné.
De même la quasi totalité des albums se trouvent sur Youtube via des videos de "fans". Quelqu'un qui actuellement va acheter de la musique est quelqu'un qui veut donner un coup de pouce à l'artiste qu'il apprécie. La démarche d'acheter est en effet plus ardue que celle qui consiste à tendre la main pour prendre.
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Hors sujet :

Lucasdesrets=> désossé des disques pour vendre des singles le principe existe depuis longtemps, la technologie d'aujourd'hui permettrais à des artistes de faire des albums d'une longueur infini. Genre l'album concept vendu sur disque dur externe. D'un autre côté le plus gros vendeur de musique du monde (apple) vend au détail...

 

Epebe comment font les producteurs pour se faire de l'argent si la vente de musique ne rapporte plus?

 

Le plus dur c'est pas la chute... C'est l'impact!!!! 

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Citation :
pour autant que le réalisateur/studio ne rétrocède pas la somme de l'investisseur

Moi je dirais "pour autant que les frais et dépens soient listés clairement". Or j'ai sur mon pc un exemple de contrat de ce "label" (filiale d'une major d'ailleurs). Sur ce document ils ne s'engagement à rien. Ils sont sensés faire pour 12.000 eur de travail puisque c'est du 50/50 et il n'y a rien qui fasse mention de quoi que ce soit.

[ Dernière édition du message le 29/06/2011 à 11:56:47 ]

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Splotch : il faut voir ce que tu appelles "producteur". Chez MMC le producteur est juste un cochon payeur. Et il ne gagne rien, que du contraire. Il fait vivre des métiers de la musique : des studios, des attachés de presse et autres publicitaires.
J'ai coutume de dire qu'on peut vivre de la musique... des autres.
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Hors sujet :
Citation :
désossé des disques pour vendre des singles le principe existe depuis longtemps
Oui, et cela payait bien lorsque ce mode de diffusion était prisé
Apple a des effets distorsifs sur la ''nouvelle [donne]''. Notre scène alternative/dark ne s'y retrouve pas du tout. Mais je ne prêche pas seulement pour ma paroisse ; mon exemple concerne un 'gros' groupe, dont le potentiel a certes été sabré par d'autresfacteurs (notamment : la presse rock française, un étouffoir, qui lorgne désormais pour partie sur M. Hollande et son endossement du pire de ce qui se fait sur la radio que vous savez). En cela, mon analyse est étayée.
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Hors sujet :

Citation :
Epebe comment font les producteurs pour se faire de l'argent si la vente de musique ne rapporte plus?


@Splotch : Les producteurs qui ne font qu'investir dans la production d'albums sont aussi sûrement en voie de disparition que les petits disquaires. La plupart des producteurs et labels prennent sur l'édition quand ce n'est pas aussi sur le live et les produits dérivés. C'est ce qu'on appelle les contrats 360°

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


[ Dernière édition du message le 29/06/2011 à 11:53:29 ]

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Hors sujet :

Merci Epebe

 

Le plus dur c'est pas la chute... C'est l'impact!!!! 

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Bref,aujourd'hui, si un "producteur" ou pseudo-label vous propose un deal sans conditions extrêment dures qui vous font plus qu'hésiter, c'est là qu'il faut vous méfier. Comme le dit souvent un avocat spécialisé que je connais " si ça paraît trop beau pour être vrai... c'est sûrement trop beau pour être vrai"

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


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Je suis actuellement un groupe que j'ai découvert par hasard. Ils n'ont aucun plan marketing et aucun label mais un album extraordinaire. Le buzz se fait pas mal via Facebook où les commentaires sont plus qu'élogieux. Je me demande jusqu'où ils iront sans grosse artillerie derrière eux. Parce que j'entends souvent des artistes se plaindre du peu d'intérêt que leur musique suscite mais parfois à l'écoute de celle-ci on comprend mieux.
J'espère qu'ils ne vont pas se faire "enrouler" ;)

[ Dernière édition du message le 29/06/2011 à 12:31:59 ]

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Hors sujet :
A vous lire ça donne vraiment plus envie de se casser le tronc à promouvoir de la musique