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réactions au dossier Droit et diffusion

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Sujet de la discussion Droit et diffusion
Droit et diffusion
Après des heures et des heures de durs labeurs, seul ou à plusieurs, vous avez enfin finalisé votre première compo. L’ivresse de la création vous monte à la tête : ça y est, vous dites-vous, je suis un artiste, je suis un Créateur !

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Ce thread a été créé automatiquement suite à la publication d'un article. N'hésitez pas à poster vos commentaires ici !

I must not fear. Fear is the mind-killer. I will face my fear.

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26
Excellent article. Il n'y a qu'un point avec lequel j'ai un léger désaccord : BY
Citation :
Attribution (critère BY) : cette question consiste à se demander si on exige (ou non) que l’œuvre soit toujours diffusée en attribuant sa paternité à son auteur (obligation de mentionner qui est l’auteur de l’œuvre quand on la diffuse). Cette question n’a que peu d’intérêt pour un auteur français, étant entendu qu’en droit français il ne peut de toute façon pas renoncer à la partie « droit moral » de la paternité de son œuvre et que la loi française exige qu’on respecte cette paternité. On tend donc à considérer que pour un auteur français, le critère BY va de soi puisqu’on ne peut y renoncer jusqu’à son décès.

Tu dis que cette attribution est automatique en France. Ce n'est pas le cas. Sans le critère BY, une radio peut par exemple diffuser une oeuvre CC sans en citer l'auteur. Avec le BY, l'auteur devra être cité sous peine de violation de la licence.

Il en est de même en photo : sans critère BY, n'importe quoi peut utiliser la photo seul. Avec celui-ci, un diffuseurs de la photo devra impérativement indiquer "photo par XX".

Citation :
En quoi un artiste qui a placé ses œuvres sous licences libres et ouvertes ne peut pas faire payer de place de concert ni des albums ?

Cette affirmation est totalement fausse et la réalité des usages montre que bien des artistes peuvent tirer des revenus des ventes de places de concert ou d'albums.

L'article ne dit pas le contraire. Il dit qu'en cas de licence non commerciale, des tiers ne peuvent pas utiliser l'oeuvre dans un cadre commercial (par exemple, un DJ ne pourra pas passer le morceau dans une soirée où il est rémunéré ou dont l'entrée est payante). Le créateur, lui, reste dans tous les cas totalement maître de l'utilisation de son oeuvre.

Citation de rolandus :
La vente de disques je pense que c'est d'un autre temps perso.

On diffuse sa musique gratuitement pour se faire connaître et ensuite pouvoir jouir de prestations tarifées.

En tout cas dans mon créneau ( musique électronique ) c'est comme ca que ca marche.
J'en connais très peu qui font encore leur beurre avec la vente de disques....

Eh bien moi je connais pas mal d'artistes pour qui la vente de disques sur les concerts est une ressource loin d'être négligeable.
Bien, sur, ça veut dire faire beaucoup de concerts pour ça.
Ça n'est d'ailleurs pas incompatible avec une diffusion libre d'une partie de sa musique.
27
Citation de Will :

Tu dis que cette attribution est automatique en France. Ce n'est pas le cas. Sans le critère BY, une radio peut par exemple diffuser une œuvre CC sans en citer l'auteur. Avec le BY, l'auteur devra être cité sous peine de violation de la licence.

Il en est de même en photo : sans critère BY, n'importe quoi peut utiliser la photo seul. Avec celui-ci, un diffuseurs de la photo devra impérativement indiquer "photo par XX".


C'est une disposition du CPI, Code de la Propriété Intellectuelle, le droit de paternité y est importante. Si des publicités ou des photographes ne font pas apparaître les œuvres utilisées c'est parce qu'il existe des exceptions pour ces médias (vous remarquerez que cette exception n'est pas valable pour les films).
Pour information, cela fait partie du Droit Moral, "inaliénable, perpétuel et incessible"...
Droit de paternité : Droit d'être reconnu comme l'auteur de l’œuvre et d'être correctement cité comme tel.

Citation de Will :

L'article ne dit pas le contraire. Il dit qu'en cas de licence non commerciale, des tiers ne peuvent pas utiliser l’œuvre dans un cadre commercial (par exemple, un DJ ne pourra pas passer le morceau dans une soirée où il est rémunéré ou dont l'entrée est payante). Le créateur, lui, reste dans tous les cas totalement maître de l'utilisation de son œuvre.

L'article ne dissocie pas les types de licences. Pour les licences libres, il n'y a pas de soucis à ce qu'un DJ reprenne des œuvres à but commercial. Pour des licences ouvertes, donc avec la mention NC ou ND, cela pose un soucis, sauf s'il a l'accord de l'auteur. Les licences sont toujours soumises à l'accord de l'auteur.

Citation de Will :

Eh bien moi je connais pas mal d'artistes pour qui la vente de disques sur les concerts est une ressource loin d'être négligeable.
Bien, sur, ça veut dire faire beaucoup de concerts pour ça.
Ça n'est d'ailleurs pas incompatible avec une diffusion libre d'une partie de sa musique.

Tout à fait d'accord ! Cela dépend des styles de musique, de l'activité générée...
28
super dossier
je flag !
29
Citation :
Pour information, cela fait partie du Droit Moral, "inaliénable, perpétuel et incessible"...
Droit de paternité : Droit d'être reconnu comme l'auteur de l’œuvre et d'être correctement cité comme tel.

Oui. Je sais. Ce que je dis, c'est qu'il y a plein de radio qui passent des morceaux sans les annoncer ou désannoncer. Il ne me semble donc pas qu'il soit systématiquement obligatoire de citer l'auteur. D'ailleurs, lorsqu'un morceau est annoncé ou désannoncé, c'est l'interprète qui est cité et non l'auteur et compositeur.
Le critère "BY" n'est donc pas si anodin puisqu'il oblige impérativement à annoncer les noms des créateurs.

C'est un peu la limite de ces licences : elles sont générales à la publication de l'oeuvre et les dérogations sont ensuite traitées au cas par cas. Si je publie ma musique en libre, je souhaite être crédité lorsqu'elle est diffusée, mais pas forcément obliger une radio à me créditer si c'est dans une émission où on ne désannonce pas.

Citation :
L'article ne dissocie pas les types de licences. Pour les licences libres, il n'y a pas de soucis à ce qu'un DJ reprenne des œuvres à but commercial. Pour des licences ouvertes, donc avec la mention NC ou ND, cela pose un soucis, sauf s'il a l'accord de l'auteur. Les licences sont toujours soumises à l'accord de l'auteur.

Merci de répéter ce que je dis :bravo:
30
Citation de Will :
Excellent article. Il n'y a qu'un point avec lequel j'ai un léger désaccord : BY
Citation :
Attribution (critère BY) : cette question consiste à se demander si on exige (ou non) que l’œuvre soit toujours diffusée en attribuant sa paternité à son auteur (obligation de mentionner qui est l’auteur de l’œuvre quand on la diffuse). Cette question n’a que peu d’intérêt pour un auteur français, étant entendu qu’en droit français il ne peut de toute façon pas renoncer à la partie « droit moral » de la paternité de son œuvre et que la loi française exige qu’on respecte cette paternité. On tend donc à considérer que pour un auteur français, le critère BY va de soi puisqu’on ne peut y renoncer jusqu’à son décès.

Tu dis que cette attribution est automatique en France. Ce n'est pas le cas. Sans le critère BY, une radio peut par exemple diffuser une oeuvre CC sans en citer l'auteur. Avec le BY, l'auteur devra être cité sous peine de violation de la licence.


Sans vouloir pinailler à mon tour, il y a une nuance entre l'attribution de la paternité de l’œuvre du point de vue du droit, et l'obligation de la citer pour le diffuseur...
Mais de toute façon concrètement lorsqu'on choisit sa licence CC, on est obligé de se prononcer sur ce point ce qui résout le problème. Je signale simplement que pour un auteur français ça n'a aucun sens de ne PAS choisir la modalité BY puisque le droit français lui donne un droit encore plus étendu par défaut et de manière non modifiable ;)

I must not fear. Fear is the mind-killer. I will face my fear.

[ Dernière édition du message le 23/09/2016 à 11:37:25 ]

31
J'ai comme l'impression que c'est pas pour tout de suite toutes ces questions :oops2: !

Et plus j'essaye de comprendre un peu plus comment ça se passe, plus je m'embrouille icon_facepalm.gif.
De ce que je comprends c'est qu'entre la SACEM et tout le reste c'est un peu comme le système administratif français (Impots, alloc...). Même si il existe des catégories et des textes précis de lois ou autres, tu te retrouve toujours à gérer chaque chose au cas par cas pour savoir si tu es censé payer ou recevoir de l'argent.
Une bonne prise de tête quand même !

EDIT : J'irais même jusqu'à dire que ça arrange pas mal de monde au final (comme d'hab) que ce soit autant le bordel ! Ca évite que les petits artistes comme certains d'entre nous aille pinailler à droite et à gauche pour faire valoir ces droits !

Rien ne se perd, tout se transforme ! http://soundcloud.com/confdntl

[ Dernière édition du message le 23/09/2016 à 11:48:38 ]

32
Citation :
Sans vouloir pinailler à mon tour, il y a une nuance entre l'attribution de la paternité de l’œuvre du point de vue du droit, et l'obligation de la citer pour le diffuseur...

Tu as raison sur cette nuance.

Cependant, si je prends ce que dis le site CC fr pour "BY" (le gras est de moi).
Citation :
Attribution — Vous devez créditer l'Œuvre, intégrer un lien vers la licence et indiquer si des modifications ont été effectuées à l'Oeuvre. Vous devez indiquer ces informations par tous les moyens raisonnables, sans toutefois suggérer que l'Offrant vous soutient ou soutient la façon dont vous avez utilisé son Oeuvre.


J'en conclus que l'indication du critère BY dans une licence CC oblige tout utilisateur de l'oeuvre sous ladite licence à créditer (donc citer) le créateur.

Dans la mesure où le droit français spécifie une paternité perpétuelle et irrévocable de l'oeuvre, le BY n'est effectivement pas nécessaire puisque déjà couvert par la loi. Concernant une oeuvre musicale, choisir d'intégrer ou pas ce critère peut avoir des conséquences sur la diffusion de l'oeuvre : une radio qui passe le morceau ou un DJ qui le joue doit légalement citer l'auteur. Je me trompe ?

[ Dernière édition du message le 23/09/2016 à 12:06:17 ]

33
x
Hors sujet :
Citation :
EDIT : J'irais même jusqu'à dire que ça arrange pas mal de monde au final (comme d'hab) que ce soit autant le bordel ! Ca évite que les petits artistes comme certains d'entre nous aille pinailler à droite et à gauche pour faire valoir ces droits !


Ba oui, c l'idée, les politiques font de beau discourt, les info annonces de belles lois, et ya que Sarkozi et autres richards qui peuvent ce payer un avocat suffisamment balaise pour dénouer les texte de lois et en tirer profit, les autres qui n'y comprennent rien, ba eux ils payent pour les autres... mais attention, faut pas le dire, c tabou hein, vu qu'on est dans un pays de libérés et d'égalités...
34
Mouais. Concernant le droit d'auteur, c'est comme tous les sujets de droit un truc qui demande un minimum de connaissance et d'attention, mais rien de sorcier quand même. Et la musique, on est très loin de la délicatesse qu'il peut y avoir en dépôt de modèles ou de brevets qui, eux, nécessitent presque obligatoirement de faire appel à un avocat spécialisé pour être faits de façon efficace.
35
x
Hors sujet :
je parlait globalement par rapport au système français, pas spécialement Sacem.
Perso je suis patron, et franchement je me paye de bonnes barres de rire quant je vois les info, on est a un niveau d'enfumage que les gens qui n'ont jamais essayer de créer leur boite ne peuvent même pas imaginer, ça donne juste envi de faire ça dans un autre pays quoi, décourageant au possible, a moins d'avoir le budget pour avocat ou autres dérivés qui s'occuperais de tout, un système fait par des riches, pour des riches, c asse évident, pour moi en tout cas...

[ Dernière édition du message le 23/09/2016 à 14:27:48 ]

36
Pardonnez ma question de newbie mais je n'ai pas bien compris un point : est-ce que je peux diffuser ma musique en creative commons et vendre ma musique, mais interdire que les autres le fassent ? (mention "non commercial ?") Merci !

Mes compositions (y compris les compos collectives et inspirées d'AF !) 

Mes démos de matos : Soundcloud - Youtube

Mon groupe Montoya

37
Oui et non.

Normalement, le Creative Commons est une licence "libre", c'est à dire qu'elle n'est pas destinée à protéger des oeuvres destinées à être commercialisées.

La licence CC NC interdisant formellement l'usage commercial (qui sans cela est permis) permet de protéger contre tout usage commercial de ta musique par des tiers.

Après, rien de t'empêche de la vendre, mais à partir du moment où tu l'a diffuse en CC (c'est à dire que tu autorises les gens à l'utiliser et la redistribuer), c'est difficile de demander aux gens de payer pour. Sauf à passer sur un principe de donation : "vous pouvez librement télécharger et écouter ma musique, mais si elle vous plaît, merci de me verser quelque chose".

Après, tu peux évidemment gagner de l'argent avec :
- en te produisant en live (mais tu n'auras pas de droits d'auteur, juste le cachet)
- en vendant une licence d'utilisation spécifique, négociée au cas par cas à des gens qui voudraient en faire un usage commercial.

Pour des particuliers qui vont simplement la télécharger pour l'écouter, la licence CC dit justement que c'est autorisé.

Après, ça ne t'interdit absolument pas de presser ou graver des CD avec ta musique en CC dedans et de les vendre. Il faut juste que les gens soient prêts à payer pour avoir sur un support physique ce qu'ils peuvent avoir autrement librement (y compris, ils ont le droit de copier le CD pour en donner la copie à leurs amis). Maintenant, sur les live, beaucoup de gens sont prêts à ça : quand ils ont kiffé un groupe, ils apprécient de repartir avec l'objet CD.

[ Dernière édition du message le 23/09/2016 à 16:20:32 ]

38
Merci pour ta réponse très claire, Will Zégal :)

Mes compositions (y compris les compos collectives et inspirées d'AF !) 

Mes démos de matos : Soundcloud - Youtube

Mon groupe Montoya

39
Je nuancerais:
Tu peux par exemple comme je le fait, la mettre a disposition gratuitement sur Soundcloud, sur ton site etc.. mais la mettre en vante de maniere indirect ou non..
De manière indirect, c'est a dire que ce sont les diffuseurs qui te paye et non l'auditeur, comme sur Youtube, deezer, spotify etc ...
Ensuite, il y a la vente directe dématérialisée, comme sur Itune et ensuite la vente physique en CD ou Vynil.

Dans mon cas, je suis assez fier de presser des vinyles avec un gros logo CC dessus. Les morceaux que je sort en vinyl, je ne les met pas a dispo de suite gratuitement, mais une personne ayant acheter le vinyl peut l'enregistrer et le diffuser par la suite.
Ensuite, tu peux aussi par exemple mettre a disposition des fichiers mp3, et vendre la qualité Wav sur des plateforme, ainsi, les dj qui souhaiterons pourrons l'acheter pour la diffuser en meilleur qualité.

Voila, les possibilités sont assez grande.. ce qui est bien avec le libre, c'est justement d’être LIBRE !


NB: attention avec les licences sans clause NC, c'est que n'importe qui peut alors décider de la vendre..
40
Citation :
Voila, les possibilités sont assez grande.. ce qui est bien avec le libre, c'est justement d’être LIBRE !

à une nuance près, on n'est pas libre de changer d'avis sur la licence une fois la diffusion faite (pour par exemple choisir les "droits réservés") ce qui revient à un manque de liberté total
41
Article clair et passionnant.
J'utilise CC BY NC depuis des années pour mes compos car elles sont clairement inspirées des musiques trad. et je veux qu'elles soient jouées comme telles, par tous ceux à qui elles plaisent et sans SACEM lorsqu'on les joue en fest-noz.

Bernard

http://sonotrad.org --- http://diato.org --- "Collectionneur" de tables numériques Innovason et de micros DIY --- Fer à souder toujours chaud...

42
Citation de alex.d. :
Citation de Music4space :
Mais il y a une erreur : chaque oeuvre déposée à la Sacem peut être gérée entierement par la Sacem, ou etre gérée sous Creative Commons avec utilisation non commerciale. Le choix se fait après le dépôt, pour chaque oeuvre du catalogue, au detail, et c'est toujours le cas à l'heure ou j'écris ces lignes. En clair, toutes les oeuvres doivent etre deposées à la Sacem, mais c'est ensuite qu'on precise si on veut que telle ou telle oeuvre soit sous licence creative commons

Tu as des sources pour ça ?
Plus précisément, un diffuseur qui diffuse de la musique en Creative Commons de compositeurs affiliés à la SACEM, quelle tête aura sa déclaration SACEM et combien verse-t-il ?


Quand je vais sur mon catalogue SACEM, j'ai la possibilité de choisir les oeuvres que je veux passer en CC, pour utilisation non commerciale. Il faut cliquer sur un bouton, confirmer que c'est bien ton souhait, car il me semble que c'est irréversible, et voilà. Elles restent dans le repertoire SACEM, mais ils ne s'en occupent plus je pense.

Pourquoi jouer tant de notes alors qu'il suffit de jouer les meilleures ? (Miles Davis)

43
+1 avec tsunami Wazahari

On peut très bien diffuser librement les mp3 et vendre du non compressé. Attention quand même : sauf erreur de ma part, légalement, la licence concerne l'oeuvre et non son support. De fait, des gens qui ont acquis un format non compressé d'une oeuvre en CC peuvent la distribuer librement.

Une autre solution peut être de publier librement ses morceaux et d'en vendre des versions différentes, lesquelles seront soumises à licence et à droits plus restrictifs. Par exemple, on publie en libre une version courte et on commercialise une version "extended". Mais ça demande à ce ses morceaux s'y prêtent. Plutôt facile en électronique, pas si simple en chanson, par exemple.
44
Citation de Music4space :
Quand je vais sur mon catalogue SACEM, j'ai la possibilité de choisir les oeuvres que je veux passer en CC, pour utilisation non commerciale. Il faut cliquer sur un bouton, confirmer que c'est bien ton souhait, car il me semble que c'est irréversible, et voilà. Elles restent dans le repertoire SACEM, mais ils ne s'en occupent plus je pense.

Du côté de l'artiste, ça marche bien ; effectivement si tu leur dit que tu ne veux rien toucher sur un morceau, ils ne te versent rien. Le binz est plutôt du côté du diffuseur. C'est peut-être corrigé maintenant, mais en tout cas pendant longtemps, celui qui diffusait de la musique CC d'artistes affiliés SACEM, la SACEM lui réclamait de payer.
45
Citation de alex.d. :
Citation de Music4space :
Quand je vais sur mon catalogue SACEM, j'ai la possibilité de choisir les oeuvres que je veux passer en CC, pour utilisation non commerciale. Il faut cliquer sur un bouton, confirmer que c'est bien ton souhait, car il me semble que c'est irréversible, et voilà. Elles restent dans le repertoire SACEM, mais ils ne s'en occupent plus je pense.

Du côté de l'artiste, ça marche bien ; effectivement si tu leur dit que tu ne veux rien toucher sur un morceau, ils ne te versent rien. Le binz est plutôt du côté du diffuseur. C'est peut-être corrigé maintenant, mais en tout cas pendant longtemps, celui qui diffusait de la musique CC d'artistes affiliés SACEM, la SACEM lui réclamait de payer.


Attention, la SACEM est en droit de demander des sous si le répertoire est constitué d'œuvres de son répertoire (et quelques auteurs ont choisi les licences CC (avec la mention Non Commerciale) en étant à la SACEM, c'est le but de leur expérimentation depuis 2013 (environ 200 auteurs, compositeurs et éditeurs concernés)).

Diffuser avec une licence CC NC ne prévaut pas d'aller vérifier si l'auteur vous autorise expressément la diffusion.

Précisons que cela n'est pas valable pour les licences libres, telles les CC-By, les CC-by-SA et d'autres licences comme la WTFPL ou la LAL ; elles autorisent de fait toute utilisation commerciale sous réserve que l'utilisateur respecte les conditions (paternité, et/ou placement des œuvres dérivées sous la même licence).
46
Citation de Will :
Citation :
Sans vouloir pinailler à mon tour, il y a une nuance entre l'attribution de la paternité de l’œuvre du point de vue du droit, et l'obligation de la citer pour le diffuseur...

Tu as raison sur cette nuance.

Cependant, si je prends ce que dis le site CC fr pour "BY" (le gras est de moi).
Citation :
Attribution — Vous devez créditer l'Œuvre, intégrer un lien vers la licence et indiquer si des modifications ont été effectuées à l’œuvre. Vous devez indiquer ces informations par tous les moyens raisonnables, sans toutefois suggérer que l'Offrant vous soutient ou soutient la façon dont vous avez utilisé son Œuvre.


J'en conclus que l'indication du critère BY dans une licence CC oblige tout utilisateur de l’œuvre sous ladite licence à créditer (donc citer) le créateur.

Dans la mesure où le droit français spécifie une paternité perpétuelle et irrévocable de l’œuvre, le BY n'est effectivement pas nécessaire puisque déjà couvert par la loi. Concernant une œuvre musicale, choisir d'intégrer ou pas ce critère peut avoir des conséquences sur la diffusion de l’œuvre : une radio qui passe le morceau ou un DJ qui le joue doit légalement citer l'auteur. Je me trompe ?


mmm... se baser sur une dérive (les auteurs non cités dans les radios) pour en tirer la conclusion que la mention "BY" des Creative Commons est un frein... c'est un raisonnement un peu à l'emporte pièce.

La question c'est que la loi le demande. Elle est, de fait, et tu le remarques fort justement, peu respectée (et encore avec les flux numériques, il est possible de retrouver les auteurs / compositeurs sur les sites des radios ou les playlistes des DJ, et les radios de Radio France le font systématiquement), mais surtout comment et sur quelle base attaquer un diffuseur pour le non respect de cela ? N'est-ce pas se tirer une balle dans le pied pour tout auteur / compositeur que de demander quelque chose qui n'est pas respecté dans la profession ? De plus cela n'enlève en rien la paternité de l'œuvre.

Les licences Creative Commons ne sont pas exclues du champ de l'économie musicale, elles y sont et avec tous les défauts du secteur. Leur faire porter le chapeau pour ces dérives est un peu exagéré à mon sens.

Si sur la page que tu cites, tu cliques sur le mot "créditer", une explication plus approfondie est donnée du terme. Le terme "créditer" n'est pas aussi restrictif que tu sembles l'interpréter, le crédit peut se faire de manière textuel sur le site internet du diffuseur. Le tableau en lien suivant mentionne aussi les différentes versions des licences Creative Commons, nous en sommes depuis 2013 à la version 4.0 (celle qui est supportée par l'expérimentation SACEM/CC, et qui est proposée sur SoundCloud, Bandcamp, Youtube...).
"Dans la mesure du possible, vous devez donner le nom du créateur et des personnes à attribuer, une notice explicative des droits et crédits, une notice de non-responsabilité et un lien vers le matériel. Les versions antérieures à la version 4.0 des licences nécessitent également que vous donniez le titre du matériel, dans la mesure du possible, et peut avoir d'autres de légères différences.
Plus d'informations."

[ Dernière édition du message le 29/09/2016 à 11:40:28 ]

47
Citation de Aisyk :
La question c'est que la loi le demande. Elle est, de fait, et tu le remarques fort justement, peu respectée (et encore avec les flux numériques, il est possible de retrouver les auteurs / compositeurs sur les sites des radios ou les playlistes des DJ, et les radios de Radio France le font systématiquement)

Ou via le radiotexte du RDS, ce qui est assez généralisé. Quoique c'est systématiquement l'interprète qui est crédité, jamais le compositeur.
48
Citation :
La question c'est que la loi le demande. Elle est, de fait, et tu le remarques fort justement, peu respectée (et encore avec les flux numériques, il est possible de retrouver les auteurs / compositeurs sur les sites des radios ou les playlistes des DJ, et les radios de Radio France le font systématiquement), mais surtout comment et sur quelle base attaquer un diffuseur pour le non respect de cela ? N'est-ce pas se tirer une balle dans le pied pour tout auteur / compositeur que de demander quelque chose qui n'est pas respecté dans la profession ?

Mon propos visait justement à mettre en garde contre les conséquences d'utilisation de l'attribut "by", pas de dire qu'il fallait ou pas l'utiliser.

D'un côté, surtout pour un artiste qui cherche à se faire connaître, il est légitime de demander à ce qu'il soit cité / crédité lorsqu'on diffuse ses oeuvres. D'un autre côté, ça peut être un frein à la diffusion, notamment sur les radios qui ne désannoncent pas, mais aussi dans des sets de DJs.

Citation :
Les licences Creative Commons ne sont pas exclues du champ de l'économie musicale, elles y sont et avec tous les défauts du secteur. Leur faire porter le chapeau pour ces dérives est un peu exagéré à mon sens.

Je ne fais porter aucun chapeau et mon propos ne vise aucunement à attaquer les licences CC. D'ailleurs, toutes mes oeuvres diffusées (photos et musique essentiellement) le sont sous licences CC. Je serais donc mal placé pour les attaquer ou leur faire porter quelque chapeau que ce soit. :bravo:

Seulement, elles ont leurs limites et, si elles ont eu l'énorme avantage de permettre la diffusion libre d'oeuvres au choix de l'artiste, elles ne couvrent pas tous les cas de figure, ont aussi des conséquences et restrictions dont il faut être conscient.

D'un point de vue personnel, je suis d'ailleurs désormais contre le droit d'auteur à cause de la façon dont il a largement dérivé. A sa création par Beaumarchais, il visait à protéger les auteurs contre la spoliation par les éditeurs : en gros, un éditeur de livre, de pièce de théâtre ou de partition payait un auteur pour un premier tirage, puis tirait ou retirait autant de fois qu'il le voulait sans rémunérer l'auteur.

Désormais, le droit d'auteur limite beaucoup la création contemporaine. L'emprunt aux autres oeuvres qui était hyper courante auparavant (cf une bonne partie de la musique classique) est désormais quasi impossible. On voit tous les gens qui font des oeuvres autour de Tintin se taper des procès à n'en plus finir avec les éditions Moulinsart et le moindre mashup ou bootleg peut amener son auteur devant les tribunaux.
Enfin, on a vu avec l'hallucinante obtention par les major du disque d'actions de Deezer et Spotify lesquelles rémunèrent très mal les artistes que le droit d'auteur protège désormais beaucoup plus les éditeurs que les créateurs, soit l'inverse de son but d'origine.

[ Dernière édition du message le 29/09/2016 à 13:34:57 ]

49
x
Hors sujet :
Citation :
Enfin, on a vu avec l'hallucinante obtention par les major du disque d'actions de Deezer et Spotify lesquelles rémunèrent très mal les artistes que le droit d'auteur protège désormais beaucoup plus les éditeurs que les créateurs, soit l'inverse de son but d'origine.

En fait ça a toujours été le cas.
Pour le comprendre il faut remonter au début du "droit d'auteur", qui démarre un peut âpres l'imprimerie, qui a débuté peut avant la révolution française, qui était a cette époque le pays "de la culture" mondialement connus, autant dire un gros paquet de fric potentiel a vendre au reste du monde.
De là a dire que la révolution française était en fait une manipulation dirigé par des imprimeurs fortunées du nouveaux monde voulant toujours plus d'argent et de pouvoir (sans nul doutes eux même dirigés par d'autres...), il n'y as qu'un pas.
50
x
Hors sujet :
L'imprimerie remonterait au VII e siècle pour la xylgraphie, en tous cas en Chine, et est attestée au VIIIe siècle au japon. Dans le monde Ottoman, on a des traces remontant au Xe siècle. En Europe, on en a des traces matérielles datant du XIVe siècle. L'invention de Gutemberg date de la moitié du XVe siècle et se répand à toute vitesse. Difficile de dire que c'est "juste avant la révolution française" qui a lieu trois siècles ans plus tard. :-D