Démotivé... Vos témoignages
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Sonograph

avant de vous exposer ma problématique, partons sur des bases concrètes, en toute franchise, alors, on se juge pas, on reste cool...
En gros voilà une synthèse de mon profil et mon historique de musicien:
CE QUE J'AI FAIT:
- J'autoproduit de la musique principalement électronique depuis 2011
- J'ai commencé à mettre ma musique sur quelques plateformes musicales libres de l'époque
- J'ai eu l'occasion de travailler sur des projets pour un petit réalisateur ainsi qu'un artiste graphiste (je n'ai pas aimé ça, trop de prétention, relation de consommation plus qu'artistique)
- En 2016 à l'occasion de la création d'un album, je le distribue sur les plateformes de streaming légales (Spotify, Deezer, Apple Music...)
- En 2020 je clôture la distribution de l'album en question sur ces plateformes, ça n'a pas été rentable, trop peu d'écoutes, je préfère dorénavant distribuer les 5 albums à mon actifs sur un compte Soundcloud, de manière gratuite (pour l'auditeur hein, pas pour moi bien-sûr), claire et intégrale.
CE QUI FOIRE:
- J'ai aucun réseau (proche ou non), mon style n'aidant pas.
- Donc personne vient écouter mon travail...
- Je suis allé dans un studio réputé pour présenter quelques travaux, dans l'idée de les peaufiner... L'avis de l'ingé-son était globalement vraiment optimiste quant à la qualité de mon travail pré-mix pro... Mais quand j'ai reçu les devis... J'ai juste oublié l'idée.
- J'ai encore du mal à catégoriser ma musique, c'est un sacré handicap. Dès que tu dis que tu fais de la musique électronique, on croit que tu fais de la House ou que tu es DJ...
- Mon style ne se prête pas vraiment à la culture actuelle des réseaux sociaux. Je n'ai pas de Facebook (j'ai horreur de ça) ni Instagram. Ça veux dire que je dois faire des contenus, des vidéos... Ça me pose problème. Je me sent dépassé rien qu'à l'idée de me mettre sur ces réseaux.
- Je ne sais pas communiquer (j'ai lu des pages sur internet qui traitent du "comment utiliser les réseaux pour communiquer..." Mouais.
- J'ai contacté je ne sais même plus combien de revues spécialisées, de radios locales... Aucun résultat.
Mon ressenti, c'est que les "y a qu'à, faut qu'on" genre:
"bah ouais c'est évident aujourd'hui d'avoir un insta! Et tu dois faire des vidéos, toute manière aujourd'hui suffit plus d'être juste musicien, faut savoir tout faire..."
Oui, merci, depuis le temps je connais tout ça par cœur.
Mon problème c'est comment trouver mon public.
Bon, à défaut, et manière de gagner en sérieux, je vais me créer un compte LinkedIn...
Je n'ai plus de tout l'envie de composer. Au mieux je joue un peu pour moi mais c'est tout. Je n'ai rien enregistré depuis longtemps.Je n'ai plus la foi, la motivation de créer des vidéos... Je voulais me lancer à faire du live, mais là non plus. Je ne sais pas quel est le meilleur endroit pour mon style... Mais comme je n'ai jamais de retour, je me dis que si les gens écoutent et ne laissent aucun commentaire, ni like, c'est que c'est juste nul. Alors j'ai plus envie. À quoi bon... Je suis quelqu'un de discret, ça aide pas aussi.

En fait... Je me confie ici non pas pour qu'on me dise quoi faire, comme s'il s'agissait d'une recette de cuisine.
J'aimerai savoir si face d'autres vivent cette sensation d'être face à un mur, qui nous pousse à dénigrer ses propres qualité, son travail, à anéantir toute motivation à dépenser de l'énergie dans la création (musicale, de contenue...).
https://soundcloud.com/xmfirstcontact

the bubble

Je suis allé jeter un oeil à ton Soundcloud, tu as pas mal d'écoutes tout de même !?
oui, sur souncloud, il y a un peu d'écoute et sur youtube aussi (même si ça reste modeste): je parlais des sorties offcielles sur deezer, apple music etc.......là c'est le bide (et le vide).
En tout cas merci d 'avoir écouté. Sur soundcloud, je ne mets que le chantier et les reprises.
Tout ça t'a dégouté. Toi, ton objectif, c'est d'être artiste à plein temps, c'est ça ? Ou c'est... Une ambition?
On va dire que c'est devenu un objectif, mais au départ c'était un envie ultra forte, ce besoin de partager cela sur scène (et j'adore ça). Avec le temps, je me suis rajouté des compétences d'home studiste (modestes). En tout cas merci, Sonograph, de poser la question sans te moquer ou sans agressivité comme j'ai pu le constater bien trop de fois. Aujourd'hui, et objectif me semble inateignable, et j'avais mis tellement d'énergie pour tenter de l'atteindre que je suis face à un grand vide impossible à combler.
Si on ne trouve pas d'autres matières à satisfaction pour son ego (je veux juste dire par là l'image positive qu'on a de soi) que la seule pratique de la musique alors la perte de motivation amène à des questions existentielles.
Et toi, j'ai envie de dire que c'est "pire" dans le sens où pour toi, la musique n'est pas qu'un hobbies, mais à la fois une profession, et des études (pas comme tu l'entends certes).
oui c'est ça: je nage entre deux eaux en m'accrochant pour ne pas me noyer.
[ Dernière édition du message le 10/08/2021 à 17:35:04 ]

Sonograph

oui, sur souncloud, il y a un peu d'écoute et sur youtube aussi (même si ça reste modeste): je parlais des sorties offcielles sur deezer, apple music etc.......là c'est le bide (et le vide).
Alors ça t'inquiète, c'est normal. J'ai pareil. La grosse différence c'est que Soundcloud est un réseau social d'artistes. Alors que Deezer, ce n'est pas un réseau social, c'est une plateforme de streaming.
La différence réside dans le fait que si tu n'as pas encore de public, il ne pourra jamais te trouver sur Deezer. Alors que sur Souncloud si, en tout cas tu as des chances de pouvoir réellement faire partager ton travail (ce qui es le cas!).
Ne t'en fais pas pour Deezer... La chance avec Soundcloud, c'est que tu peux entrer en contact avec des gens.
Deezer, ça fait longtemps que j'ai laissé tomber. Je suis bien plus épanoui avec Soundcloud (même si j'ai horreur de l'interface...).
je peux passer 10h à travailler dans le domaine musical par jour, en cumulant création, travail technique (piano ou voix), sessions d'enregistrement, mixage, et au travail bien sûr. Perso je suis incapable de m'arrêter même en période de démotivation. C'est usant et non gratifiant à partir du moment où je ne partage pas assez (à mon point de vue) mes créations (pas les repises comme sous soundcloud). je suis aussi un éternel insatisfait donc je ne connais pas la pause nécessaire
Alors là ! 10h/jour ! Waouuu eh bien, alors... comment dire... Ouais là je comprend mieux ton état d'épuisement psychique. Comme l'ont dit plusieurs AFien ici : il faut savoir partir pour mieux revenir, à mon avis. Tu as besoin de souffler un peu... Et oui ce fameux perfectionisme... Un faux ami, et tu le sais. Il est nécessaire, mais c'est comme tout, à forte dose c'est nocif (et insidieux!).
Tu es un artiste. Franchement j'aime lire ta passion. Mais tu as absolument besoin d'un break et de faire le vide... Pour mieux revenir

https://soundcloud.com/xmfirstcontact

Sonograph

Pour ceux que cela intéresse. Il y a l'hypnose. Possible par Skype.
Pour se "reprogrammer" , se motiver.
Cela est primordiale pour croire en vous si cela n'a pas été fait à l'enfance...
Infos en PV
ça peut t'intéresser...
https://soundcloud.com/xmfirstcontact

Deltank


On pourrait s'inquiéter de perdre en compétence par manque de pratique, mais cela ne semble pas être le cas pour ce qui me concerne.
En fait, s'aérer et lâcher les instruments permet de retrouver de la spontanéité quand on revient dessus, et aussi retrouver du plaisir à composer.
"Le monde se divise en deux catégories : ceux qui passent par la porte, et ceux qui passent par la fenêtre." (Tuco)
[ Dernière édition du message le 10/08/2021 à 17:57:56 ]

Sonograph

https://soundcloud.com/xmfirstcontact

Deltank


Si en plus vous avez des retours à faire, ce sera avec plaisir (vous savez que ça fait du bien un peu d'échange...).
← Faut cliquer sur la note de musique sous mon profil dans le forum.
"Le monde se divise en deux catégories : ceux qui passent par la porte, et ceux qui passent par la fenêtre." (Tuco)
[ Dernière édition du message le 10/08/2021 à 18:03:55 ]

Sonograph

Le lien AF renvoit vers le Soundcloud
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Deltank


Effectivement il y a 11 jours déjà... j'y vais pas souvent sur ma page faut dire, je les connais par cœur mes titres

"Le monde se divise en deux catégories : ceux qui passent par la porte, et ceux qui passent par la fenêtre." (Tuco)
[ Dernière édition du message le 10/08/2021 à 19:29:30 ]

Snowfall

Comment tu sais qu'ils sont biens si tu ne les écoutes pas ?
Parce que ce sont des artistes dont je connais déjà une grande partie de la discographie ou parce que les sources concernent des critiques/blogs en qui j'ai confiance. Faut pas chercher la petite bête pour rien. Pas besoin d'écouter toutes les œuvres de Mozart pour savoir que parmi celles restantes non écoutées, une majorité nous plaira pour peu que l'on apprécie le compositeur.
Internet facilite l'accès, c'est vrai, mais trouver des choses intéressantes n'est pas du tout facile, car Internet c'est des dizaines de millier de nouveaux titres en ligne tous les jours, avec aucun filtre de qualité minimale, qu'on trouve cela bien ou pas.
J'imagine que j'ai plus de chance que d'autres alors, parce que si je prends pratiquement n'importe quel label de musique du monde je suis sûr d'avoir des choses intéressantes à écouter pour plusieurs années, juste avec un seul label. Et ça c'est vrai pour beaucoup de genres.
Je fréquente beaucoup les sites de ventes dématérialisées, j'écoute des centaines de titres, et seulement 2-3% en moyenne me plaisent.
La différence entre nos deux approches est sans doute ici. Je passe en général par des intermédiaires types sites de chroniques, newsletters d'artistes/labels et quelques rares sites généralistes mais liés à un genre bien spécifique. Les filtres sont déjà faits sans même que je m'en rende compte.
C'a sans doute le mauvais côté de filtrer des choses que j'aurais pu aimer, certes, mais ç'a l'avantage de supprimer 99,9% des horreurs qui circulent.
Pour ce qui est du mixage nul des artistes modernes, peut-être, mais je garde aussi à l'esprit que Tenhi est le groupe que je préfère lorsque l'on parle de mix et pourtant ils ne savent pas mixer, ça sature même beaucoup parfois mais ça sert aussi la musique artistiquement parlant. Aphex Twin a beaucoup fait ça a une époque, c'était très mal mixé et c'est tant mieux. Je dis pas que c'est une règle à respecter, mais l'inverse est aussi vrai.

the bubble

Tu es un artiste. Franchement j'aime lire ta passion. Mais tu as absolument besoin d'un break et de faire le vide... Pour mieux revenir
merci du soutien.....en ce moment je suis en vacances donc c'est plus calme: entre 2, 4 et 5H par jour (et certains jour spas du tout), j'ai bien le temps de me reposer, et ma femme veille à ce que je glande!

Anonyme

Je m'explique (sans trop dévoiler non plus de ma vie)
J'ai toujours aimé écrire, mais je n'ai jamais eu la vocation de devenir écrivain, c'est-à-dire, tirer la majorité de mes revenus de l'écriture. Cette passion m'a dévoré littéralement pendant une période pour occuper tout mon temps, jusqu'à des lectures publiques devant un parterre de politique. Forcément mes amis me poussaient à devenir "écrivain-professionnel", mais il fallait me faire violence pour accepter de censurer mes textes auprès d'éditeurs qui étaient prêt à me publier, accepter les rythmes d'écriture, etc. J'ai refusé. Car pour moi, j'aime bien écrire mais que lorsque j'en sens l'envie, et non pas lorsque l'on m'ordonne de le faire. J'ai toujours une approche d'amateur (donc de quelqu'un qui "aime"), même si, sans me vanter, j'ai acquis avec le temps un niveau d'écriture de "professionnelle". Pour moi ça ne veut rien dire, car je sens toujours que l'excellence est devant moi et que ce que j'écris n'a rien d'exceptionnel puisque je sais le faire.
Parallèlement à ça, j'étais aussi DJ en freeparty, hardcore/speedcore, tout ce qu'il y a d'extrême. Je voyais le parallèle entre les deux lorsque, même en freeparty, ma musique était devenue trop extrême au point où les tenants des sound system qui m'invitaient me demandaient de me censurer (comprendre : jouer des morceaux moins rapides, plus "cool"...), alors que justement ils m'avaient invité pour le genre de musique que je jouais (aller comprendre...).
Une poignée de gens seulement appréciaient, et ma récompense je l'avais lorsqu'un ou une inconnue me reconnaissait dans la rue pour me dire qu'il ou elle aimait bien ce que je faisais. Une fois, un clodo m'avait récité un poème que j'avais lu un jour (que je m'en souvenais plus) et j'ai reconnu un ancien voisin de palier. J'ai failli pleurer à ce moment-là.
Bref, tout me poussait à faire de mes arts une profession, mais je comprenais bien que quelque chose clochait. Alors, je me suis mis à étudier le "marché" de l'écriture et de la musique, et plus j'étudiais ce marché, son histoire, et plus je comprenais que :
1) une minorité gagne vraiment de quoi mettre dans son frigo par sa seule production (et non les "à-côté" de ces domaines)
2) le marché de l'art est très récent et très artificiel (où les retours de pistons sont plus communs qu'un artiste inconnu sorte du lot, et même parmi les plus honnêtes, j'ai profité de ça et certains d'entre-vous aussi sans doute)
3) la meilleure "position" pour un artiste est d'avoir un mécène sans que celui-ci ou celle-là attend un retour sur son investissement, donc un vrai "mécène" d'où le nom (et pas ces politiques qui sont finalement des donneurs d'ordre et dont on est employé sans un vrai contrat de travail...)
4) il faut accepter de se censurer ou faire ce qu'on appelle de la "merde" (du sous niveau de ce qu'on est capable de faire - je prends pour exemple Aphex Twin - ou de produire volontairement dans le sens du "grand public". Synonyme : prostitution)
Ce qui était clair pour moi après cette étude, c'était que je ne voulais pas entrer là-dedans, préférant un métier plan-plan qui ne me demande pas de trop réfléchir et de trop m'épuiser. J'avais déjà vécu assez de chose pour comprendre que j'allais perdre la foi en ce qui me tenait à coeur - littérallement. Et je l'ai malgré tout perdu, ce coeur des choses par moment, lorsque devant mes platines ou devant une page blanche, je me disais "à quoi bon ?" en aillant à l'esprit tout cela. En effet, à quoi bon ? si ce n'est l'effet grisant, non pas du résultat, mais du chemin qui y mène. Savoir que ce que l'on va composer, au pire, ne sortira pas de notre chambre, ne sera connu que de nous, devrait, si l'on suit la logique du "marché" être inutile. Mais, nous qui le faisons, nous savons que 'non'. Il y a aura toujours ce que l'on aura vécu en le faisant. Et je crois que c'est "ça" le truc. D'accord, ça rempli pas le frigo, on est d'accord... mais est-ce inutile pour autant ? Je ne crois pas. C'est en tout cas ma réponse à ce problème. Et c'est parce que je crois pas que c'est inutile de faire "ça" tout seul dans sa chambre que j'ai la foi. Et Fuck le marché ou la carrière ou je ne sais quoi ! Ca n'est pas ça qui devrait importer, et je suis certain que ça n'est pas ça qui importe, mais tout autre chose.
Après pour remplir son frigo, il y a beaucoup de possibilité. A mon sens, il suffit d'arranger sa vie pour dégager du temps pour ses ou sa passion. En prenant la biographie de Kafka ou d'autres dans la musique par exemple, ils n'ont jamais vécu à plein temps de leurs passions ou pendant une très courte période. Pour beaucoup, ce n'est qu'artificiellement qu'on (les spécialistes en discours culturels) grossissent leurs parts comme écrivain ou musicien alors qu'ils étaient plutôt assureurs, médecins, régisseurs ou que sais-je encore. Cela ne les a pas empêché de faire ce qu'ils ont fait, parce que je crois, ils ont gardé la foi en ce qu'ils faisaient.
Il y a une étude très intéressante qui parle de cela, "La condition littéraire" de Bernard Lahire (désolé d'en revenir à l'écriture, mais le parallèle est je crois assez clair). Où il montre cette "double vie" que mène la plupart des écrivains d'hier et d'aujourd'hui, et c'est très vrai pour les musiciens pour connaître ce milieu de près.
Donc, ouais, je te comprends. Et je me dis que tu n'as rien raté tant que tu as gardé la foi en ce que tu fais. Je dirais même : si cette aventure t'a permis de savoir ce que tu aimais vraiment faire, pour moi tu as tout gagné.
[ Dernière édition du message le 11/08/2021 à 00:00:25 ]

Anonyme

J'ai oublié de mentionner dans mon message qu'il y a plusieurs voies qui mènent à la reconnaissance (pas forcément suffisante pour vivre de sa musique, mais au moins pour la diffuser à un large public). Celle qu'on oublie souvent est "l'engagement musicale", j'entends par là le fait d'être reconnu non pas sa musique en tant que telle mais par l'aide ou la promotion de musique ou d'artiste.
Je prends un exemple récent que beaucoup de gens ici connaissent, il s'agit de Knarf des Sondiers. Personnellement, je ne trouve pas sa musique particulièrement excellente (et la plupart de ceux qui le suivent le pensent aussi), même si techniquement il n'y a rien à dire qu'on aime où on n'aime pas son genre de musique, il est très bon techniquement et très certainement au-dessus de la moyenne (personnellement je n'osera pas me mesurer à lui). Je suis convaincu qu'il percera (se fera donc de plus en plus connaitre), mais je suis convaincu aussi que sa reconnaissance actuelle est due principalement à ses émissions sur Youtube qui ne sont pas centrées sur sa musique, mais sur des tutos et autres aides à d'autres musiciens.
C'est ce que j'appelerai l'effet de "coagulation" (sans doute qu'il existe un terme marketing qui décrit cela, mais fuck le marketing !).
Donc si malgré tout on souhaite être reconnu et que sa musique en elle-même ne le permet pas malgré son niveau technique et esthétique, il y a cette voie. On aura peut-être un sentiment d'imposteur (à juste titre), mais je crois qu'il s'agit du meilleur compromis possible sans se prostituer pour faire connaître sa musique à un plus large public. Tant que l'on reste honnête avec soi-même et que l'on ne pervertit pas son engagement pour la promotion de musicien ou de la musique, on peut disposer de la liberté de jouer sa musique telle qu'on l'entend, puisque l'on sera mis sur un pied d'estale pour son engagement. Le marché pardonne les "excès" de ce qui habituellement dérangeraient parce que son aura "d'aidant" l'emportera sur le reste.
C'est quelque chose qui se vérifie en pratique, et je crois que Knarf est une démonstration récente.
[ Dernière édition du message le 11/08/2021 à 12:31:52 ]

titison

sur un pied d'estale
Joli !


the bubble

Pour revenir au sujet, ce qui frustre aussi, c'est de na pas avoir les meilleurs outils possibles à sa portée pour avoir cette expérience de matériel pro boire pouvoir se payer une séance studio. Tout ça ça coûte aussi un bras et pas d'aide à part pour les privilégiés (disques d'or à paillettes).
[ Dernière édition du message le 11/08/2021 à 12:57:42 ]

armagideontimes


Anonyme

Citation :sur un pied d'estale
Joli !
Effectivement : "piédestal", mais plus moyen de corriger... mais ça passe aussi : un pied sans mouvement, immobile, impassible, tranquille...

croulebarbe

on se sent moins seul à vivre cette société de merde.
Ton jugement n'est que le reflet de tes pensées accumulées tout au long de ta vie transposé à l'échelon de la société (c'est mal dit mais tu comprends l'idée, qui est valable pour chacun d'entre nous).
Moi, je trouve la société formidable, certes avec quelques ratés... Les gens que je côtoie sont très majoritairement heureux et d'ailleurs ce n'est pas étonnant puisque j'aime m'entourer de gens joyeux, qui ne prennent pas la tête.

<<<<<<<< Hú Li >>>>>>>>

Sonograph

Vous pouvez toujours échanger sur des choses plus personnelles hors thème en messagerie privée

https://soundcloud.com/xmfirstcontact

sozal

J'aime bcp les artistes conceptuels , comme Substan qui joue en live + enregistre et en sors un album mixé et masterisé . Avec un Patreon et Bandcamp il a des revenus corrects .
Après je pense que vouloir percer dans la musique c'est vraiment se faire violence de nos jours , j'ai arreté de voir ça comme un business, de vouloir faire de la musique pour les autres , mais revenu à l'art meme , envie de creer qque chose , de m'exprimer ... Alors je fais des morceaux que peut etre je serais le seul à ecouter ou alors mes amis , ma famille ... mais j'aurais créé quelque chose
[ Dernière édition du message le 11/08/2021 à 18:57:22 ]

the bubble


Snowfall

C'est trop facile. Si vous ne voulez pas voir que le monde de la musique a changé, qu'importe la nouvelle direction, tant pis. Aujourd'hui je vois qu'il y a des artistes qui ont enregistré des albums incroyables le soir, seuls chez eux, sans rien demander à personne. Peut-être qu'avant c'était mieux sur pas mal de points, je l'entends, mais combien d'albums on a pu avoir grâce à l'époque actuelle, grâce auxdits changements que certains ne veulent pas accepter ?
On veut tous ici que la création musicale se porte bien (et c'est le cas d'après moi), mais je vois aussi des témoignages qui me font bondir, du genre "la musique ça se fait à plusieurs". Ah bon, ça sort d'où ça ? J'ai parfois l'impression de voir l'avis de personnes bloquées 30 ans en arrière, sans méchanceté aucune.
[ Dernière édition du message le 11/08/2021 à 22:31:25 ]

Sonograph

Aujourd'hui je vois qu'il y a des artistes qui ont enregistré des albums incroyables le soir, seuls chez eux, sans rien demander à personne [...] combien d'albums on a pu avoir grâce à l'époque actuelle, grâce auxdits changements que certains ne veulent pas accepter ?
Entièrement d'accord avec ton propos
"la musique ça se fait à plusieurs". Ah bon, ça sort d'où ça ?
Je partage. C'est certainement enrichissant, constructif d'une certaine manière, mais pas... une fin en soi.
Faire du lien, échanger... c'est pas forcément en jouant ensemble.
https://soundcloud.com/xmfirstcontact

Sonograph

J'ai eu le declic quand j'ai investis dans mes premieres machines , il fallait que je fasse vivre ma musique autour de celles-ci que je prennent un max de plaisir .
Idem ! Même vécu... ah ces machines
Si je n'ai plus de satisfaction , plus de plaisir , alors j'arrete [...]
je fais des morceaux que peut etre je serais le seul à ecouter ou alors mes amis , ma famille ... mais j'aurais créé quelque chose
Là aussi je partage ce mode de vie musical. Pour ma part, les pauses peuvent même durer très longtemps ! Mais comme le disait un autre AFien du forum: quand on s'y remet, c'est souvent qualitatif. Comme quoi...
J'aime bcp les artistes conceptuels , comme Substan qui joue en live + enregistre et en sors un album mixé et masterisé . Avec un Patreon et Bandcamp il a des revenus corrects
Oui j'admire ces artistes ultra créatifs qui mettent en place concrètement des projets aussi excitants
https://soundcloud.com/xmfirstcontact
[ Dernière édition du message le 11/08/2021 à 22:56:02 ]

Sonograph

Oui j'admire ces artistes ultra créatifs qui mettent en place concrètement des projets aussi excitants
Oui... enfin je dis ça... il ne tient qu'à moi de me bouger et de me lancer aussi! On a rien sans rien.
A défaut, prenons exemple.
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Darkmoon

Je pourrais m'étendre sur mon cas perso (j'y reviendrai brièvement plus bas), mais je trouve plus utile et intéressant d'avant tout effectuer quelques distinctions…
Il y a plusieurs types « d’acteurs » dans ce milieu :
- À l’une des extrémités du spectre, il y a ceux qui ont comme principale besoin et envie de créer et d’exprimer (peu importe le médium choisi : musique, écriture, peinture, sculpture, etc.) ce qu’ils ont en eux et pour qui tout le reste est superflu (bienvenue, mais superflu, en tant que besoin). L’on pourrait qualifier ces derniers de « vrais artistes ». Naturellement, aucun d'eux ne crachera sur l'engouement que pourrait susciter ce qu'ils font ni sur le fait de pouvoir monnayer leur « produit » (l'humain carbure au besoin de « reconnaissance » et personne ne crache sur l'argent!), mais sans se soumettre aux « lois du marché » et du commerce, il n'est question surtout que de chance (en faisant naturellement abstraction du « degré de talent », car c'est un autre sujet/débat),
- Tout à l’autre extrémité du spectre il y a ceux qui vendent des produits. Ce sont des espèces « d'entrepreneurs » qui, comme pour tout produit qu'on doit vendre, se doivent soit d'anticiper des besoins (et de s'y conformer!) soit d'être en mesure d'en créer de nouveaux. Et la musique, comme toute autre forme d'art et/ou de commerce, permet ce genre d'activité commerciale puisque ça peut se vendre. Ces derniers n'ont aucun problème à « s'adapter » au marché » puisque c'est la règle sine qua non, comme pour toute autre activité commerciale.
Et entre ces deux extrêmes (puisque ce n'est pas que binaire), il y a tout un continuum où se retrouvent plusieurs types « d'entre-deux » :
- P. Ex., des « entertainers » (c.f interview de Greg Wells) qui satisfont un certain besoin de création et d'expression (et/ou surtout d'attention

- P. Ex., des individus qui satisfont un certain besoin de création et d'expression, mais qui accrochent surtout à un style bien précis, étant avant tout bcp plus « amoureux » du style d'une forme d'art que véritablement « artiste » à la base. Ces derniers sont plus ou moins « chanceux » en fonction de si ce qu'ils font fait plus ou moins partie de ce qui se vend suffisamment pour générer un moyen de subsister (l'on peut, P. Ex., adorer le Jazz manouche et se mettre à la guitare surtout parce qu'on aime le manouche, n'ayant pas vraiment ressenti le besoin de s'exprimer avant, mais dans ce cas faut accepter qu'on ne créera probablement pas un « tube planétaire », même en étant plutôt doué

- Des acteurs qui, peu importe où ils se trouvent sur le continuum, ont par le passé réussi à vivre de leur activité, mais dont l'évolution des mœurs, des tendances et des moyens de procéder affecte leur moyen de subsister,
- Des mélanges d'un peu tout ceci, car tout n'est pas nécessairement mutuellement exclusif, naturellement,
- Etc., etc.
L'un des principaux problèmes (mal-être ?) que certains d'entre nous expérimentent vient probablement du fait de la comparaison qu'on effectue entre ce que permettent certaines de ses activités (et certains « profils type ») que permettent beaucoup moins certaines autres. Par conséquent, observer, P. Ex., qu'un individu qui « fait de la musique » est populaire et génère des tonnes de tunes (et n'a donc plus besoin de faire autre chose pour subvenir à ses besoins ) est simplement frustrant quand nous, en fonction de notre « profil », ne gênerons pas le même « engouement ». Ben oui, naturellement, nous sommes tous humains!
Mais le problème, c'est que l'on ne fait pas tous la même chose en fait! Avant tout, faut savoir où l'on se situe sur le continuum et ce que ça implique ou nécessite!
Pour en venir à moi, j'ai fini par comprendre et accepter que je fais partie de la première extrémité du spectre. Non pas parce que je veux me trouver une excuse (j'ignorerais que je n'ai pas de talent et que je fais de la merde, P. Ex.) mais bien parce que c'est le cas : Ce qui m'importe (c'est un besoin chez moi) c'est avant tout de créer et d'exprimer ce dont j'ai envie, sans concession aucune! Et, pas de chance, je « patauge » dans des « entre styles » et certains mélanges de genre qui ne sont pas vraiment des produits « mainstream », mais en plus, surtout, je ne suis pas consistant, pouvant passer de la musique orchestrale au metal et/ou au chillout ou au new-age en fonction des semaines et des mois, selon mes humeurs et envies.


Ça, c'est en ce qui me concerne, mais pour d'autres, ça peut être autre chose : un autre « type de profil » peut être « constant » et faire dans ce qui se vend, mais par contre être dépassé par les évolutions du marché actuel et/ou ne vouloir s'adapter, etc. Et pour un autre, ce sera autre chose : Il s'adapte, fait dans une niche qui se vend, mais son « produit » ne se distinguant juste pas suffisamment et/ou n'ayant pas suffisamment de « réseaux » et/ou de moyens ou, seulement « pas de chance ». Parce que, oui, le facteur « chance/pas de chance » (c'est bien connu) joue pour tous, peu importe les types de profils. Même l'artiste qui se fout de tout aspect financier et de toute considération commerciale peut être chanceux et créer un « phénomène » bien malgré lui.

Bref, ce que je veux partager, c'est qu'il faut avant tout être bien conscient de son « type de profil » et accepter ce qu'il implique et/ou nécessite en fonction de ce qui nous importe le plus (et donc avoir fait, au préalable, une réelle introspection quant à savoir ce qui nous importe le plus!).
Même dans le domaine des affaires et du commerce, même quand l'objectif premier et « clairement avoué » n'est que de vendre et de générer du profit, c'est loin d'être gagné pour autant! Ça nécessite des ajustements, des compromis, des sacrifices, des collaborations et une certaine part de chance, etc. Alors si ce qu'on veut, toutes activités confondues, c'est avant tout se faire plaisir, créer et exprimer ce qui correspond véritablement à soi-même, sans compromis aucun, faut accepter, sauf la chance, que ça ne puisse pas « se vendre » et qu'on ne puisse en vivre. L'on ne peut pas avoir le beurre, l'argent du beurre et baiser la fermière et sa sœur!

Sinon, je ne crois pas que cela ait tant changé en ce sens que toute activité commerciale (acheter/vendre, qu'on parle « d'Art » ou de « produit », c'est au final du pareil au même quand ça se vend) est de toute façon en perpétuelle évolution et changement depuis au moins l'ère industrielle (et/ou les début du troc!). Ce qui est emmerdant, même pour un « profil » qui accepte de faire des compromis et pour qui il est clair qu'il soit préférable que son art~produit soit « vendable », c'est surtout, qu'en effet, tout soit tjrs en perpétuelle évolution et qu'il est constamment nécessaire de s'ajuster et de s'adapter, que ce soit aux tendances, aux moyens de procéder, de « se vendre », etc.. Il y a juste des individus plus chanceux que d'autres, qui débutent parfois au commencement d'une tendance/époque (et/ou nouveaux moyens de procéder) qui durera une ou deux décennies, ce qui leur permet de conserver relativement longtemps leurs habitudes (avec succès). Mais rien n'est éternel en ce bas monde. Le Rap et le Hip-hop, entre autres, ne seront pas populaires/mainstream pendant 3 siècles, faut pas se leurrer!



Moi j'ai conscientisé tout ça le jour où, il y a quelques années j'avais collaboré (ils m'ont approché, à l'époque où j'avais encore ma chaîne YouTube) avec des humoristes en pleines ascensions pour leur créer du son... ....Au départ j'avais été flatté et étais emballé (yes, « ma carrière décolle », pensais-je!), mais au final j'ai détesté l'expérience


Je ne serai donc fort probablement jamais « reconnu » et apprécié en dehors de mes potes et de la famille!
Mais sinon, au moins (je regarde le bon côté) ça me libère au moins d'une contrainte et de certains potentiels dilemmes : ceux qui vivent pendant quelques années de leur art sont, tôt ou tard, confrontés au changement et aux évolutions et, puisqu'ils ont « goûté à la gloire » et au fait de ne plus avoir a effectué un travail « moins intéressant/passionnant » pour subvenir à leur besoin, se sentent « obligé » de se « travestir » (se justifiant/rationalisant probablement le tout pour ne pas créer trop de dissonances cognitives face à leurs principes et valeurs) pour maintenir la rentrée d'argent à flot!
Ouais, l'on pourrait les juger, mais quand c'est ce qui permet de maintenir ton train de vie, difficile, après coup, de renoncer à ce que tu as déjà! La pression de devoir maintenir la rentrer d'argent fait parfois faire des trucs qu'on ne ferait pas sinon. Bref, avec un boulot relativement bien payé (même si pas très passionnant) qui n'a rien à voir avec notre art, au moins l'on a le loisir de faire ce qu'on veut sans aucune pression lier à notre subsistance! ....Le beurre, l'argent du beurre, tout ça!

"Si t'enregistres à Poudlard, avec l'ingé son Dumbledore, les lois physiques tu peux t'en foutre. Mais dans l'monde réel, les lois physiques, les mesures, le dBFS, tout ça existe bel et bien." youtou
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