Un bassiste peut-il vraiment choisir sa basse seul?
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c4-53
409
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 7 ans
Sarakyel
2800
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 12 ans
Je ne sais pas si mon opinion apportera un éclairage très différent sur la question, certains (comme le camarade Jimbass) ayant déjà apporté des éléments de réponse tout à fait pertinents, mais je vais quand même partager mon point de vue de "producteur de studio" qui commence à avoir un peu de bouteille.
Déjà, je fais une grosse distinction entre le timbre d'un instrument et son placement.
Le timbre, c'est la voix propre à un instrument. A mon humble avis, c'est surtout ici que la majeure différence se fait d'une basse à l'autre, et c'est un choix qui peut très bien se faire seul. C'est surtout une question de goût, et d'ailleurs c'est souvent très lié au(x) genre(s) de zic qu'on écoute.
La placement, pas spatial mais fréquentiel, c'est ce qui se travaille en groupe. Perso je le définis selon 3 grandes caractéristiques : le corps (body - les graves), la hargne (bite - les mediums) et la présence (presence - les aigus). En contexte de groupe, pour que tout le monde s'entende, il faut que ces différentes caractéristiques n'entrent pas trop en conflit : si la guitare a du corps dans les 300Hz, il vaut mieux éviter que la hargne de la basse ne soit dans cette zone.
Quand je dois produire un enregistrement pour un groupe, avant toute chose j'essaie toujours de l'écouter en live ET sur enregistrement - même avec les moyens du bord (au pire : répèt' enregistrée avec un smartphone). La plupart des groupes ont au moins une démo, même si elle est mal produite - et de suite ça donne de la perspective sur ce qu'il faudra bosser en termes de placement, quels instruments sont en conflit, etc.
80% du temps, des musiciens qui ne sont pas satisfaits de leur son en groupe, c'est qu'ils on des conflits de placement qu'ils n'arrivent pas à régler avec les outils parfois très limité qu'ils ont à disposition (EQ de l'instrument + EQ de l'ampli ne permettant pas de jouer sur des fréquences suffisamment variées). Bon, j'avoue que le plus souvent c'est un problème entre la gratte rythmique et la gratte mélodique, mais de temps en temps c'est vrai que ça peut demander un effort de 2 ou 3 membres pour trouver où placer la hargne et/ou la présence de basse, puis de s'assurer que les autres lui fassent de l'espace dans cette zone du spectre.
Pour moi c'est le gros du travail de pré-production : le jour où ils viennent enregistrer, les zicos doivent savoir sur quelles bandes de fréquences chaque instrument est audible. Souvent ils le savent déjà intuitivement ("je mets le potard des mediums pratiquement à fond sur mon ampli, et je baisse pas mal le treble tout en augmentant un peu la presence"), mais je les force à le formaliser pour qu'ils comprennent mieux comment fonctionne "leur son".
Le choix de l'instrument importe peu, que ce soit avec une PB Squier ou une Warwick Custom Shop le travail de placement est toujours possible, même si certains ont parfois besoin d'un plus gros coup de main (distortion, compression, etc.) que d'autres. Ce qui nous amène aux 20% de cas problématiques restants : un instrument qui, une fois correctement placé, ne sonne "pas bien". Ce qui veut généralement dire qu'il ne sonne pas comme on attend qu'un instrument de ce genre sonne (i.e. un gros creux entre 600Hz et 1200Hz sur une PB, ça choquera n'importe quel fan de punk ou de grunge). Et c'est bien le seul cas dans lequel un changement d'instrument pourra effectivement sauver la mise... Parce que là c'est souvent l'appréciation du timbre de l'instrument qui est en jeu, et non plus simplement son placement.
Bref : oui on peut choisir sa basse seule, mais quel que soit l'instrument choisi il faudra passer du temps à travailler son placement dans le mix avec chaque nouveau groupe. Idéalement c'est un processus instinctif qui devrait avoir lieu dès les premières répèts', et au pire un bon producteur peut aider en pré-prod d'enregistrement. Mais si le choix de l'instrument revient à l'instrumentiste, le travail de placement, lui, ne devrait jamais être dicté unilatéralement par un ou plusieurs membres du groupe.
Déjà, je fais une grosse distinction entre le timbre d'un instrument et son placement.
Le timbre, c'est la voix propre à un instrument. A mon humble avis, c'est surtout ici que la majeure différence se fait d'une basse à l'autre, et c'est un choix qui peut très bien se faire seul. C'est surtout une question de goût, et d'ailleurs c'est souvent très lié au(x) genre(s) de zic qu'on écoute.
La placement, pas spatial mais fréquentiel, c'est ce qui se travaille en groupe. Perso je le définis selon 3 grandes caractéristiques : le corps (body - les graves), la hargne (bite - les mediums) et la présence (presence - les aigus). En contexte de groupe, pour que tout le monde s'entende, il faut que ces différentes caractéristiques n'entrent pas trop en conflit : si la guitare a du corps dans les 300Hz, il vaut mieux éviter que la hargne de la basse ne soit dans cette zone.
Quand je dois produire un enregistrement pour un groupe, avant toute chose j'essaie toujours de l'écouter en live ET sur enregistrement - même avec les moyens du bord (au pire : répèt' enregistrée avec un smartphone). La plupart des groupes ont au moins une démo, même si elle est mal produite - et de suite ça donne de la perspective sur ce qu'il faudra bosser en termes de placement, quels instruments sont en conflit, etc.
80% du temps, des musiciens qui ne sont pas satisfaits de leur son en groupe, c'est qu'ils on des conflits de placement qu'ils n'arrivent pas à régler avec les outils parfois très limité qu'ils ont à disposition (EQ de l'instrument + EQ de l'ampli ne permettant pas de jouer sur des fréquences suffisamment variées). Bon, j'avoue que le plus souvent c'est un problème entre la gratte rythmique et la gratte mélodique, mais de temps en temps c'est vrai que ça peut demander un effort de 2 ou 3 membres pour trouver où placer la hargne et/ou la présence de basse, puis de s'assurer que les autres lui fassent de l'espace dans cette zone du spectre.
Pour moi c'est le gros du travail de pré-production : le jour où ils viennent enregistrer, les zicos doivent savoir sur quelles bandes de fréquences chaque instrument est audible. Souvent ils le savent déjà intuitivement ("je mets le potard des mediums pratiquement à fond sur mon ampli, et je baisse pas mal le treble tout en augmentant un peu la presence"), mais je les force à le formaliser pour qu'ils comprennent mieux comment fonctionne "leur son".
Le choix de l'instrument importe peu, que ce soit avec une PB Squier ou une Warwick Custom Shop le travail de placement est toujours possible, même si certains ont parfois besoin d'un plus gros coup de main (distortion, compression, etc.) que d'autres. Ce qui nous amène aux 20% de cas problématiques restants : un instrument qui, une fois correctement placé, ne sonne "pas bien". Ce qui veut généralement dire qu'il ne sonne pas comme on attend qu'un instrument de ce genre sonne (i.e. un gros creux entre 600Hz et 1200Hz sur une PB, ça choquera n'importe quel fan de punk ou de grunge). Et c'est bien le seul cas dans lequel un changement d'instrument pourra effectivement sauver la mise... Parce que là c'est souvent l'appréciation du timbre de l'instrument qui est en jeu, et non plus simplement son placement.
Bref : oui on peut choisir sa basse seule, mais quel que soit l'instrument choisi il faudra passer du temps à travailler son placement dans le mix avec chaque nouveau groupe. Idéalement c'est un processus instinctif qui devrait avoir lieu dès les premières répèts', et au pire un bon producteur peut aider en pré-prod d'enregistrement. Mais si le choix de l'instrument revient à l'instrumentiste, le travail de placement, lui, ne devrait jamais être dicté unilatéralement par un ou plusieurs membres du groupe.
[ Dernière édition du message le 23/12/2018 à 02:58:58 ]
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La double ne sort pour le moment que pour un seul de mes groupes. Celui qui fait de la compo et qui a signé avec une prod. Vu l'engin, c'est pas pour les bars... uniquement pour les grosses scènes le justifiant
Le chapeau, c'est obligatoire dès que j'ai la basse en main.
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