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Sujet Les compos collectives : 10ème et dernière saison

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1 Les compos collectives : 10ème et dernière saison
Pour la dernière... :|

Arnice / Guitares etc... / Ftp : oui

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Youki a.k.a ! :D:

ça c'est de la vraie bonne réponse et je te comprends mieux !

Merci d'avoir précisé ton commentaire ; je vais de cette oreille écouter ta compote, savoir combien tu as souffert :langue: naaaaan je rigoleuuu ! ! !

C'est très juste ce que tu dis, j'ai même à côté de moi presque ton alter égo avec qui je me prends souvent la tête sur ce sujet, et , s'il en faut pour tous les goûts, vrai aussi que tout se nivelle par le bas, et dans tous les domaines, il n'y a qu'à voir le cinéma et la pauvreté des scénarios.

Bonne fin de dimanche, demain compoteurs et compoteuses, la france a besoin de vous :?!:
:8)
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"C'est blazman legacy ici" (Apocryphe) / Live music / Soundcloud
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Il faudrait que tu essais un jour d'en écrire une chanson ... tu verrais que la difficulté "littéraire" réside justement dans le fait de rester hors de langue écrite car une chanson implique la mise en scène du corps par l’utilisation de la voix, hors de l'explicatif direct (ce n’est pas un cours magistral, ce n'est pas un exercice dialectique), hors du discours courant ou de la morale ... Mais derrière des assertions simples, il peut y avoir quelque chose de poétique. C’est à dire quelque chose qui n’est pas attendu à cet endroit du discours et qui interpelle celui qui écoute du coté de sa propre subjectivité.

Citation : moi qui ai passé l'année dans Du Bellay, Corneille, Baudelaire et Proust, je ne peux définitivement pas dire que ça me plaît


Il n’y a pas toujours besoin d’avoir recours aux grands auteurs pour s’émouvoir de la langue.

Les questions humaines ne sont pas légion : Suis mort ou vivant ? suis-je un homme ou une femme ? (respectivement la question obsessionnelle et hystérique ) et q'est ce qui fait tenir les gens ensemble ? (question politique par excellence)

Toute la littérature tourne autour de ces points dialectiques : L’être, l’altérité des sexes et leur rencontre, le lien et la mort.
Et là il n'y a pas de d'incompatibilité entre les deux écritures (littérature ou chanson) pour poser ces questions.

Baudelaire à trouvé une solution (ou du moins a cherché) : il n’y a ni hommes, ni femmes et la mort n’est pas à la fin d’une vie mais la vie elle-même, dés lors il n’y a plus que des mort-vivants qui trépassent de s’aimer…

Rimbaud a choisi la fugue et l’errance, c’est à dire a parié sur le mouvement pour ne jamais avoir à s’acquitter de répondre à ces questions … ect …

Mais si on regarde les compotes 10, on a Léo et Delucq qui posaient aussi la question de la « fin » des choses et derrière toutes les phrases traitant de la fin des compotes, oscillait la question de la finitude, de la chronologie, du temps, …, donc de la mort.
A mon petit niveau je pointais les ambigüités et équivoques relatives à la sexualité.
j’essaie, tant que faire ce peu, de trouver des formules qui ne fixent pas le message et qui sans que cela soit dit, réquisitionnent l’auditeur à saisir le truc pour le faire sien.

Par exemple quand j’emploi le terme « corps caverneux » pour dire « ma bite » - en référence à la structure biologique de l’organe qui se gonfle de sang dans des moments opportuns – cela inclus aussi, par la métaphore de la « caverne », de la grotte, un espace énigmatique (qui y a t-il dans la grotte, un trésor, une béte sauvage … ?, l’attraction et la crainte qui y sont mêlé. Mais BB a relevé l’autre perche, métonymique cette fois, du trou – qui symbolise le corps de la femme et au delà l’espace creux qui pourrait introduire à la maternité… Tu vois donc que sur une formule il y a quand même plusieurs niveau de lecture et une question quand même assez subversive que l’on pourrait énoncer ainsi : quand je met en avant mes attributs les plus masculins, il y a dans la langue, une résonance de l’énigme de l’altérité des sexes …
Voilà pour l’exemple.
Là où je suis à la fois d’accord et pas d’accord avec toi c’est sur le lien direct que tu fais entre souffrance et création. Les génies se soutiennent directement de la création dont il sont à la fois les auteurs et les témoins. mais il est difficile de parler de souffrance au sens où on l’entend communément. C’est plus binaire que cela. Soit c’est une œuvre, soit c’est l’asile ou la tombe.
Il est évident que chez le commun des mortel que nous sommes, une langue plus vive vient dans des moments où justement tout ne coule pas de source, quand les évidences ne remplissent plus leurs fonctions de baume, c'est à dire quand ça tangue un peu.
A un détails prés, si c’est cette souffrance qui devient en elle-même la modalité de jouissance du créateur, c'est à dire ce qui le soutient ( et il y en a quand même quelques uns qui officient dans ce registre) cela devient très pénible pour l’auditeur ou le lecteur.

Le but de la création musicale, littéraire … est quand même de faire avec son symptôme et pas d’en jouir sans frein devant témoins (même si c'est ce que plébiscite la culture de masse avec l'omnipréscence de spectacles relevant de la sphère privée).
Cette différence s’entend à l’oreille. Un type qui prend son micro pour un thérapeute est en général chiant au possible : soit c’est Moïque (un bon Johnny des îles, j’ai 28 couille et je suis droit dans mes bottes) , soit c’est pathétique (cf le rappeur qui pense qu’ être larguer par sa copine justifie de déblatérer des horreurs sans noms)

A un moment, je pense qu’on est tous persuadé que sans souffrance il n’y a pas de création. J’en suis pour ma part revenu.
Là où tu as raison c’est qu’une chanson ne peut viser que des petites trouvailles, des petites formules qui piquent le sujet mais ne le soutiennent pas. Celui qui a cette prétention en écrivant une chanson est mur pour passer chez Delarue. Une œuvre littéraire, religieuse, philosophique ou savante, c’est vrai est plus efficace à soutenir globalement la subjectivité de celui qui y spécule quelques réponses. Mais ce n’est pas toujours moins mièvre d’ailleurs, mêm si la forme est élaborée.

Ecrire une chanson c’est l’acceptation de déposer juste quelques mots au seuil du lien social, ce n’est pas plus que cela et d’assumer une mise en scène de son corps ( Lacan disait que la voix est un corps), c’est à dire un truc toujours un peu bancal . C'est donc un truc d'emblée assez modeste et partiel.
Et tous ceux qui ne vise que des choses absolues ( faire une œuvre, la grand amour, la passion, La compréhension, le dernier mot,la souffrance …) ne pourront jamais franchir ce type de difficultés . Et je ne suis pas convaincu que se soit un qualité… La vie n’ai pas toujours Shakespearienne, il y a des perles dans le commun, le banal …

je dirais que la bonne transition est de prendre l'élaboration d'une chanson au sérieux sans tomber dans la gravité.

Pour les quatre accords dont tu déplores la simplicité, c'est un peu pareils. Les très bon instrumentistes ne sont en general pas capable d'écrire une chanson, leur solution est ailleurs. Certain optent pour l'éternel concours de celui qui pisse le plus loin et d'autre du coté de "vous avez vu, moi je suis tellement diférent que personne me comprend" .

La chanson c'est vrai, c'est le contraire: c'est simple, compréhensible et pourtant c'est à mon sens très compliqué à faire.

c'est en cela que je t'invite à tenter le truc :clin: