Sujet Mon premier stage de lutherie: projet de fabrication d'une gibson LP
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fredian
1804
AFicionado·a
Membre depuis 18 ans
Sujet de la discussion Posté le 26/03/2009 à 08:41:00Mon premier stage de lutherie: projet de fabrication d'une gibson LP
Salut à tous; après un long moment pendant lequel j'ai un peu délaissé ce thread, faute de temps principalement, je reprends enfin les choses en main
depuis mon dernier post, au mois d'aout il me semble, j'ai eu l'occasion de me rendre 4-5 fois chez le luthier, et la belle prend peu à peu forme.
nous en étions resté aux défonces des cavités micros sur la table une fois collée. là, on va progressivement entrer dans un travail de plus en plus minutieux de finition .
pour commencer, la défonce dans laquelle le manche viendra s'imbriquer. à partir du plan de la gratte, on détermine le degré de renversement du manche. de là, le luthier m'a fabriqué un petit plan de travail spécifique, incliné selon le degré de renversement, qui m'a permis de réaliser la défonce requise:
voici le résultat obtenu:
bon, après,tout ceci, vous l'imaginez, se peaufine avec un ponçage, et , si besoin, quelques retouches avec des limes, la planéité et la régularité étant ici essentielles .
une fois ceci fait fait, il faut bien évidemment contrôler la concordance avec le talon du manche en lui même qui peut nécessiter des ajustements et toujours vérifier la cohérence de l'ensemble (renversement, hauteur par rapport au futur emplacement du chevalet, ...) .
en l'occurence, dans mon cas, le talon ayant été un peu trop dégrossi sur un côté, il a fallu coller une cale supplémentaire, ce qui n'a aucune conséquence, sinon apporter un renfort supplémentaire à l'ensemble
une fois le talon ajusté et le manche prêt à être collé, il reste, avant de passer à cette étape, différentes interventions à réaliser sur le corps: défonce des bordures pour la filetterie et sculpture de la table. cette dernière opération, réalisée à la main au ciseau, rabot et racloir, prend beaucoup de temps, notamment en raison de la quantité importante de matière à enlever.
tout d'abord, histoire de profiter de la planéité de la table avant qu'elle ne soit sculptée, on procède aux défonces des bordures. pour éviter toute maladresse avec la défonceuse qui pourrait s'avérer fatale, le luthier a encore trouvé une astuce en fixant la défonceuse à l'envers sur un plan de travail métallique sur lequel il a monté un système de butée afin de rester bien droit et de ne pas défoncer trop loin:
à l'arrivée, on obtient ceci:
comme on peut le voir, l'épaisseur de la table est considérable et doit être ramenée, du moins sur les bords, à environ 1mm.
et la défonce des bords de l'arrière du corps en arrondi, toujours avec la même technique:
avant d'attaquer la sculpture, un rapide tracé au crayon permet de visualiser les différentes parties de la table et le degré d'importance avec lequel on doit creuser
je n'ai malheureusement pas pu prendre de photos lors de l'avancée laborieuse de cette étape.
rapidement, l'idée est de commencer à travailler sur les bordures extérieures au rabot histoire de dégrossir rapidement l'ensemble, puis d'attaquer au ciseau, de l'extérieur vers le centre. les repères dessinés sur la table permettent de visualiser les endroits à ne pas trop attaquer, à savoir les bords de la jonction avec le manche qui doivent rester plans, dans l'alignement du manche, car il faut garder en tête qu'une partie de la touche viendra se coller dessus, la partie entre les micros et l'endroit où viendra se poser le chevalet qui demande une certaine attention car elle est liée au renversement du manche. du coup, si vous attaquez trop cette partie, le risque est de devoir régler le chevalet et le cordier très haut, ce que l'on constate parfois sur certaines gibson sur lesquelles il est impossible de coller le cordier à la table pour cause de frisures. c'est tout simplement lié au fait que le renversement du manche est trop important par rapport à la voute de la table et inversement
une fois le tout dégrossi, on peaufine au racloir, en donnant du relief à l'ensemble. ainsi, on laisse environ 1 mm sur les bords auxquels on ne touche plus, soit l'épaisseur des filets qui viendront se coller par la suite, et on rabaisse légèrement la partie suivante avant de remonter vers la voûte. l'idée est de travailler régulièrement toutes les parties simultanément histoire, risque en travaillant par parties isolées, de ne pas trop creuser certains endroits au détriment d'autres et de garder un ensemble équilibré, régulier et cohérent.
une fois que la voûte prend forme et que l'on a suffisament descendu et affiné l'ensemble, on termine par un ponçage destiné à lisser le tout et faire disparaitre les différentes bosses, rayures et imperfections.
collage du manche:
sur cette photo, on distingue côté droit de la jonction avec le manche la petite cale en acajou qui a été collée en plus pour compenser la matière manquante sur un des côtés du talon du manche.
à l'arrivée, voilà ce que ça donne, avec le manche collé et la touche découpée en trapèze en fonction du manche:
voilà pour cette fois. j'en suis donc rendu là, et selon le luthier, d'ici deux séances, ça devrait être quasi terminé, vu qu'il reste le manche et la touche à travailler et à planifier, le collage de la touche et des filets et toutes les petites finitions (inlays, contours de micros, switch...) . après, le plus long sera la teinte et le vernissage puisqu'il faut plusieures semaines de séchage entre chaque couche.
au passage, j'ai apporté quelques modifs par rapport au projet de départ, la plus importante concernant le bloc chevalet/cordier traditionnels que je vais finalement remplacer par un tremolo schaller pour lp.
en y réfléchissant bien, je trouve sympa l'idée d'avoir un vibrato , et ce en une seule pièce, ce qui à mon goût est plus esthétique que le cumul cordier/chevalet traditionnellement monté sur les gibs.... et puis, je préfère faire ça dès maintenant plutôt que de devoir un jour procéder à des modifs qui ne sont pas sans conséquences , notamment à cause des trous .
depuis mon dernier post, au mois d'aout il me semble, j'ai eu l'occasion de me rendre 4-5 fois chez le luthier, et la belle prend peu à peu forme.
nous en étions resté aux défonces des cavités micros sur la table une fois collée. là, on va progressivement entrer dans un travail de plus en plus minutieux de finition .
pour commencer, la défonce dans laquelle le manche viendra s'imbriquer. à partir du plan de la gratte, on détermine le degré de renversement du manche. de là, le luthier m'a fabriqué un petit plan de travail spécifique, incliné selon le degré de renversement, qui m'a permis de réaliser la défonce requise:
voici le résultat obtenu:
bon, après,tout ceci, vous l'imaginez, se peaufine avec un ponçage, et , si besoin, quelques retouches avec des limes, la planéité et la régularité étant ici essentielles .
une fois ceci fait fait, il faut bien évidemment contrôler la concordance avec le talon du manche en lui même qui peut nécessiter des ajustements et toujours vérifier la cohérence de l'ensemble (renversement, hauteur par rapport au futur emplacement du chevalet, ...) .
en l'occurence, dans mon cas, le talon ayant été un peu trop dégrossi sur un côté, il a fallu coller une cale supplémentaire, ce qui n'a aucune conséquence, sinon apporter un renfort supplémentaire à l'ensemble
une fois le talon ajusté et le manche prêt à être collé, il reste, avant de passer à cette étape, différentes interventions à réaliser sur le corps: défonce des bordures pour la filetterie et sculpture de la table. cette dernière opération, réalisée à la main au ciseau, rabot et racloir, prend beaucoup de temps, notamment en raison de la quantité importante de matière à enlever.
tout d'abord, histoire de profiter de la planéité de la table avant qu'elle ne soit sculptée, on procède aux défonces des bordures. pour éviter toute maladresse avec la défonceuse qui pourrait s'avérer fatale, le luthier a encore trouvé une astuce en fixant la défonceuse à l'envers sur un plan de travail métallique sur lequel il a monté un système de butée afin de rester bien droit et de ne pas défoncer trop loin:
à l'arrivée, on obtient ceci:
comme on peut le voir, l'épaisseur de la table est considérable et doit être ramenée, du moins sur les bords, à environ 1mm.
et la défonce des bords de l'arrière du corps en arrondi, toujours avec la même technique:
avant d'attaquer la sculpture, un rapide tracé au crayon permet de visualiser les différentes parties de la table et le degré d'importance avec lequel on doit creuser
je n'ai malheureusement pas pu prendre de photos lors de l'avancée laborieuse de cette étape.
rapidement, l'idée est de commencer à travailler sur les bordures extérieures au rabot histoire de dégrossir rapidement l'ensemble, puis d'attaquer au ciseau, de l'extérieur vers le centre. les repères dessinés sur la table permettent de visualiser les endroits à ne pas trop attaquer, à savoir les bords de la jonction avec le manche qui doivent rester plans, dans l'alignement du manche, car il faut garder en tête qu'une partie de la touche viendra se coller dessus, la partie entre les micros et l'endroit où viendra se poser le chevalet qui demande une certaine attention car elle est liée au renversement du manche. du coup, si vous attaquez trop cette partie, le risque est de devoir régler le chevalet et le cordier très haut, ce que l'on constate parfois sur certaines gibson sur lesquelles il est impossible de coller le cordier à la table pour cause de frisures. c'est tout simplement lié au fait que le renversement du manche est trop important par rapport à la voute de la table et inversement
une fois le tout dégrossi, on peaufine au racloir, en donnant du relief à l'ensemble. ainsi, on laisse environ 1 mm sur les bords auxquels on ne touche plus, soit l'épaisseur des filets qui viendront se coller par la suite, et on rabaisse légèrement la partie suivante avant de remonter vers la voûte. l'idée est de travailler régulièrement toutes les parties simultanément histoire, risque en travaillant par parties isolées, de ne pas trop creuser certains endroits au détriment d'autres et de garder un ensemble équilibré, régulier et cohérent.
une fois que la voûte prend forme et que l'on a suffisament descendu et affiné l'ensemble, on termine par un ponçage destiné à lisser le tout et faire disparaitre les différentes bosses, rayures et imperfections.
collage du manche:
sur cette photo, on distingue côté droit de la jonction avec le manche la petite cale en acajou qui a été collée en plus pour compenser la matière manquante sur un des côtés du talon du manche.
à l'arrivée, voilà ce que ça donne, avec le manche collé et la touche découpée en trapèze en fonction du manche:
voilà pour cette fois. j'en suis donc rendu là, et selon le luthier, d'ici deux séances, ça devrait être quasi terminé, vu qu'il reste le manche et la touche à travailler et à planifier, le collage de la touche et des filets et toutes les petites finitions (inlays, contours de micros, switch...) . après, le plus long sera la teinte et le vernissage puisqu'il faut plusieures semaines de séchage entre chaque couche.
au passage, j'ai apporté quelques modifs par rapport au projet de départ, la plus importante concernant le bloc chevalet/cordier traditionnels que je vais finalement remplacer par un tremolo schaller pour lp.
en y réfléchissant bien, je trouve sympa l'idée d'avoir un vibrato , et ce en une seule pièce, ce qui à mon goût est plus esthétique que le cumul cordier/chevalet traditionnellement monté sur les gibs.... et puis, je préfère faire ça dès maintenant plutôt que de devoir un jour procéder à des modifs qui ne sont pas sans conséquences , notamment à cause des trous .
Anonyme
1755
61 Posté le 26/03/2009 à 09:24:43
Miam.
Sur le corps,tu as fait la defonce de talon du manche a la defonceuse?
Bon courage pour la suite.
Sur le corps,tu as fait la defonce de talon du manche a la defonceuse?
Bon courage pour la suite.
fredian
1804
AFicionado·a
Membre depuis 18 ans
62 Posté le 26/03/2009 à 09:54:26
Oui; et du coup, le plan de travail incliné permet de faire toute la défonce avec les mêmes réglages de profondeur.
quant à la suite, ça devient franchement excitant car là où j'en suis rendu, la guitare commence vraiment à se dévoiler. après, il faut que je fasse gaffe à ne pas pêcher par précipitation car ça serait dommage de tout saboter, d'autant que les étapes qui vont suivre nécessitent patience et extrême minutie! bref, comme avec une nana quoi
quant à la suite, ça devient franchement excitant car là où j'en suis rendu, la guitare commence vraiment à se dévoiler. après, il faut que je fasse gaffe à ne pas pêcher par précipitation car ça serait dommage de tout saboter, d'autant que les étapes qui vont suivre nécessitent patience et extrême minutie! bref, comme avec une nana quoi
trenhorm
240
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 19 ans
63 Posté le 26/03/2009 à 10:16:05
Superbe.
Bravo et bon courage pour la suite.
Le frettage ça me fait flipper à mort, surtout que si tu loupes
Elle doit peser un âne mort ta LP (elle m'a l'air plus épaisse qu'une original, peut-être une illusion)?
Bravo et bon courage pour la suite.
Le frettage ça me fait flipper à mort, surtout que si tu loupes
Elle doit peser un âne mort ta LP (elle m'a l'air plus épaisse qu'une original, peut-être une illusion)?
fredian
1804
AFicionado·a
Membre depuis 18 ans
64 Posté le 26/03/2009 à 10:31:05
Merci
le plus dur dans le frettage, c'est le rainurage de la touche, opération qui dans mon cas a été réalisée par le luthier pour la raison que tu évoques. j'ai seulement calculé les longueurs de frettes et réalisé le tracé (d'ailleurs, y' avait une couille, heureusement qu'au final c'est le luthier qui a procédé au marquage ). après, la pose en elle même des frettes n'est pas une étape compliquée en soit
quant à l'épaisseur, oui, ça peut dépendre du modèle: la mienne est réalisée à partir d'un plan de custom shop originale, et l'épaisseur est de 52 ou 53mm si ma mémoire est bonne. il se peut qu'il y' ait depuis des modèles plus fin histoire de gagner en poids
quant au poids, elle sera dans la moyenne, sachant qu'on a réalisé une chambre de résonance à l'intérieur du corps, ce qui fait gagner un peu de poids sur les quelques mm que l'on a retirés (sans non plus tailler à la serpe comme a tendance a le faire gibson sur certains modèles récents).
après, la table est en frêne, donc, ne sachant pas s'il y'a une grosse différence de poids avec l'érable utilisé sur les gibs, il est possible qu'elle soit plus ou moins lourde.
un pote au luthier a comparé avec sa vraie lp standard, et la mienne est beaucoup plus légère, d'environ 300 grammes, sachant que l'accastillage et les micros n'ont pas été installés. du coup, à l'arrivée, elle sera dans les clous...
le plus dur dans le frettage, c'est le rainurage de la touche, opération qui dans mon cas a été réalisée par le luthier pour la raison que tu évoques. j'ai seulement calculé les longueurs de frettes et réalisé le tracé (d'ailleurs, y' avait une couille, heureusement qu'au final c'est le luthier qui a procédé au marquage ). après, la pose en elle même des frettes n'est pas une étape compliquée en soit
quant à l'épaisseur, oui, ça peut dépendre du modèle: la mienne est réalisée à partir d'un plan de custom shop originale, et l'épaisseur est de 52 ou 53mm si ma mémoire est bonne. il se peut qu'il y' ait depuis des modèles plus fin histoire de gagner en poids
quant au poids, elle sera dans la moyenne, sachant qu'on a réalisé une chambre de résonance à l'intérieur du corps, ce qui fait gagner un peu de poids sur les quelques mm que l'on a retirés (sans non plus tailler à la serpe comme a tendance a le faire gibson sur certains modèles récents).
après, la table est en frêne, donc, ne sachant pas s'il y'a une grosse différence de poids avec l'érable utilisé sur les gibs, il est possible qu'elle soit plus ou moins lourde.
un pote au luthier a comparé avec sa vraie lp standard, et la mienne est beaucoup plus légère, d'environ 300 grammes, sachant que l'accastillage et les micros n'ont pas été installés. du coup, à l'arrivée, elle sera dans les clous...
theluke
442
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 21 ans
65 Posté le 26/03/2009 à 11:08:59
Franchement, je me régale.
C'est aussi instructif que passionnant. Bravo à toi et bon courage, car, effectivement, je te rejoins, c'est souvent quand on est à 2 doigts de la fin que l'envie de terminer pousse aux diverses erreurs que l'on regrette amèrement par la suite. Mais visiblement, tu sembles avoir conscience du phénomène.
Bravo encore et merci
C'est aussi instructif que passionnant. Bravo à toi et bon courage, car, effectivement, je te rejoins, c'est souvent quand on est à 2 doigts de la fin que l'envie de terminer pousse aux diverses erreurs que l'on regrette amèrement par la suite. Mais visiblement, tu sembles avoir conscience du phénomène.
Bravo encore et merci
theluke
442
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 21 ans
66 Posté le 26/03/2009 à 11:10:03
Si, un petit constat: tu fais mieux de t'orienter vers la lutherie que vers la photo
fredian
1804
AFicionado·a
Membre depuis 18 ans
67 Posté le 26/03/2009 à 14:19:53
Merci
quant à ta dernière remarque, c'est peut être lié au fait que toutes les photos sont prises avec mon telephone portable vu que je n'ai pas d'appareil numérique... désolé donc pour la qualité médiocre de certaines photos
quant à ta dernière remarque, c'est peut être lié au fait que toutes les photos sont prises avec mon telephone portable vu que je n'ai pas d'appareil numérique... désolé donc pour la qualité médiocre de certaines photos
theluke
442
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 21 ans
68 Posté le 05/04/2009 à 00:12:02
T'auras qu'une p'tite claque
fredian
1804
AFicionado·a
Membre depuis 18 ans
69 Posté le 05/04/2009 à 00:38:54
J'espère même m'en prendre une grosse à l'écoute de la belle une fois terminée
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