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Test de la Gibson Les Paul Faded DC - La Les Paul du pauvre ?

Vous avez sûrement vu apparaître dans les vitrines de vos revendeurs ces petites Gibson aux prix très démocratiques. Petites par le prix, uniquement ! Car la série Faded est une vraie tuerie, à l'image de cette Les Paul Double Cutaway.

 


Possé­der une véri­table Gibson estam­pillée « made in USA » est un rêve que tout guita­riste caresse. Avec sa nouvelle série écono­mique Faded", la mythique marque améri­caine met de grandes guitares à la portée des petits porte-monnaies, en rognant sur quelque détails, mais sûre­ment pas sur le son et la qualité.

Gibson LesPaul Faded DC
Gibson LesPaul Faded DC

Juste mise au point

Gibson LesPaul Faded DC

Sur une Gibson tradi­tion­nelle, il y a une chose qui coûte très cher, c’est le vernis cellu­loïd. Pour la ligne «  Faded  », Gibson a tout d’abord fait l’éco­no­mie de cette fini­tion, qui, en défi­ni­tif, n’a qu’un impact très réduit sur le son de l’ins­tru­ment, et pour­voit surtout à son appa­rence esthé­tique. Ici, le bois a été recou­vert d’un simple vernis appliqué au tampon, qui laisse appa­raître les fibres.

Le corps et le manche de la DC Double Cuta­way sont véri­ta­ble­ment en acajou (type Hondu­ras), confor­mé­ment à la légende de la Les Paul. Il ne s’agit pas, évidem­ment, d’une essence d’acajou de haut vol, mais quand même, sur une guitare de ce prix, c’est tout simple­ment hallu­ci­nant !

 

Do You Wanna rock ?

Dès la prise en main, la densité de la guitare étonne. La DC Faded n’a vrai­ment rien de cheap, et on se laisse volon­tiers aller à un petit Midnight Rambler en son crunch sur le micro grave, puis à quelques «  blue­se­ries  » histoire de se chauf­fer les doigts.

Première consta­ta­tion évidente : nous n’avons pas affaire à un outil de shred­der. La DC Faded est une vraie guitare de rock’n’­roll, avec un sale carac­tère. Elle ne fait aucun compro­mis.

 

Les aimants se lèchent les bobines

La Gibson LesPaul Faded DC est équipée de micros P-90.

Les P-90 (aimants alnico) sont des micros vrai­ment sous esti­més. Pour­tant, de l’avis de nombreux guita­ristes, leur musi­ca­lité n’a pas d’équi­valent. De plus, contrai­re­ment aux idées reçues, leur «  patate  » n’a rien à envier aux humbu­ckers. Ils se montrent juste un chouïa moins défi­nis, mais Ô combien plus chaleu­reux. On ne peut pas rêver mieux pour une telle guitare.

Bran­chée dans n’im­porte quelle ampli, la DC Faded ronronne comme une grande. Le grain est compact quelle que soit la confi­gu­ra­tion que l’on sélec­tionne. Cela fonc­tionne à merveille sur les plans rock façon Joe Perry (Aeros­mith), mais aussi dans un réper­toire Stoner à la Kyuss/Queens Of The Stone Age.

Les amateurs de riffs métal­liques risquent en revanche de se sentir frus­trés. Ce n’est pas le registre de l’ins­tru­ment. Dès que l’on rentre dans la très grosse satu­ra­tion, le son devient vite boueux, et les notes ne se détachent pas distinc­te­ment lors des accords à plus de trois notes.

Les sons clairs sont agréables et chaleu­reux, mais on est plus proche d’une utili­sa­tion Coun­try / Rocka­billy (Cliff Gallup a parfois utilisé des guitares de ce type), que jazzy ou funky. Même sans la moindre once de satu­ra­tion, la sauva­geonne conserve son penchant New York Dolls / Johnny Thun­der. Rien à faire !

 

Gibson LesPaul Faded DC

No high­way, but hell !

Le manche est assez virile et massif, et ne nous invite pas aux acro­ba­ties guita­ris­tiques. La DC Faded est assu­ré­ment une guitare dédiée à la ryth­mique et aux solos blues. La touche en palis­sandre présente une fini­tion impec­cable et est sertie de 22 frettes type jumbo.

Au bout d’une dizaine de minutes, on commence à trou­ver son confort, et à passer outre une certaine raideur. La DC Faded est, de toutes façons, une guitare qui impose à l’uti­li­sa­teur une certaine atti­tude, et un certain type de jeu.

D’ailleurs, elle inter­pelle même le joueur de slide qui sommeille en vous. La guitare est livrée avec un jeu de corde 010/046. Gageons qu’elle sonne­rait encore mieux avec un tirant plus musclé genre 011/052.

Petit point faible : les méca­niques maison un peu faiblardes qui n’ins­pirent pas vrai­ment confiance. Leur tenue de l’ac­cord est, avouons-le, rela­tive.


Gibson LesPaul Faded DC

L’es­sayer, c’est l’adop­ter !

La DC Faded Double Cuta­way n’est pas une bête du tout terrain. Malgré son charme fou, elle ne saurait conve­nir en tant qu’ins­tru­ment prin­ci­pal. Mais ses quali­tés ne mentent pas : ce qu’elle sait faire, elle le fait bien. Son atout prin­ci­pal ? Elle est capable d’as­su­rer là où d’autres guitares qui coûtent trois fois son prix feraient bien pâle figure. Alors fran­che­ment, vous auriez tord de ne pas vous lais­ser tenter par cette petite sucre­rie sonique.



  • Les micros P-90, une référence en matière de rock
  • Le caractère sans compromis de l'instrument
  • La qualité générale de la lutherie
  • Les mécaniques
  • Le manche un peu raide
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