« Haaaa..... Une vraie, bonne, Les Paul ! »

CARACTERISTIQUES :

- Corps en acajou : c’est un « traditional weight relief » c’est-à-dire que 9 trous circulaires ont été creusés dans l’acajou (côté cordes basses, dans la partie inférieure de la guitare…oui, la fesse droite, si vous voulez) ;
- Manche acajou : profil late 50’s (0.828'' à la 1ère fret et 0.973 à la 12è), radius de 12’’ et touche palissandre
- Table en érable figuré AA
- Micros Classic 57 en manche et Classic 57 Plus en chevalet
- Accastillage standard : chevalet Tune-O-Matic, mécaniques « style vintage », Speedknobs (2 contrôles de volume et 2 de tonalité)

UTILISATION :

1ère bonne surprise : l’équilibre de la guitare.
Debout, la guitare ne penche pas du… enfin des… bref, du bas, quoi. Même assis, c’est confortable (bon, c’est une Les Paul, pas une ES-339 de la même marque, ne rêvez pas). Merci le « traditional weight relief » ! Le poids reste conséquent mais raisonnable, selon mes critères (ceux d’un type dont le dernier footing date de 2004). Comme c’est bien équilibré, la guitare se visse sur le corps et l’on y pense plus. Cool.
2ème bon point : le manche. En tout bien tout honneur, je peux le dire aujourd’hui : moi, je l’aime ce manche ! Selon moi (qui ne suis pas, loin s’en faut, versé dans le solo endiablé), il y a dans la main juste ce qu’il faut, sans que cela devienne pénible pour les barrés en bas de manche. Je l'ai tout de suite trouvé plus agréable que celui des 2014 et 2015, pourtant pourvues d'un manche "late 50's". Vérification faite, ce n'est effectivement pas le même profil : le "rounded XL" des 2014-2015 (0.9'' à la 1ère fret et 1'' à la 12è) est plus épais de 2 mm en haut de manche et de 7 mm à la 12è. Les dimensions du manche 2016 sont pour moi plus confortables, donc : re-cool.
3è bonne surprise : la finition. Ben mon fieux, c’est impeccable. D’abord, c’est beau : la table (AA) est parfaitement vernie, comme l’ensemble de la guitare d’ailleurs (pas de coulure, de griffure, etc). Le binding est parfaitement réalisé (pas « creusé » comme c’est parfois le cas, ce qui peut être désagréable au touché lorsque c’est sur le manche). Les frets sont impeccablement serties et rien ne vient accrocher la main. Au passage, la signature de M. Les Paul (modèle 2015) a disparu pour permettre le retour du logo traditionnel (puis-je me permettre un petit « ouf », certes subjectif, mais sincère ?). Bref, c’est un sans-faute.
Je le souligne avec d’autant plus d’insistance que j’avais conçu quelques déceptions concernant les Gibson 2014 (cf mes avis passés concernant « Le retour de la Firebird vrillée » ou « La revanche de la Les Paul démoniaque ») et que mes essais sur les 2015 ne s’étaient pas avérés très concluants : à l’inverse, concernant les 5 modèles 2016 testés et examinés (attentivement, c’est peu de le dire) en magasin (Michenaud, à Nantes), j’ai pu constater que tous présentaient le même niveau impeccable de finition. Classe.
4ème bon point : le réglage. Mais…mais…mais… Ne serait-ce pas une Gibson bien réglée, alors que toute juste sortie de son flightcase ? Hé bien si. Action au top. Pas de frise. Re-classe.
5ème bon point : à l’usage, ça tient la route. Les mécaniques font le job (toute proportion gardée, n’est-ce pas), l’accord tient, rien ne se dévisse, rien ne bouge. Les volumes et tonalités sont particulièrement progressifs. Satisfaction.

SONORITES :

[*]Pour info : je joue sur un ampli Vintage Sound Amps, Vintage 22 (clone made in Floride de Deluxe Reverb sur lequel j’ai fait un petit commentaire) et mon set de pédale, qui s’est bien réduit depuis que j’ai cet ampli (« dynamique », je crie ton nom) se compose en tout et pour tout (dans l’ordre) : d’un Phase 90, d’un Fulltone Fulldrive II, et d’une Fulltone Plimsoul.[newline]
Donc, les sonorités... En un mot comme en cent : excellentes.
A signaler d’abord, que, là encore le réglage en sortie d’usine est très très convaincant : les micros sont bien réglés, les niveaux entre eux sont bien équilibrés et toutes les positions sont intéressantes. Ce n’est jamais ni criard, ni « mou-mou ». Il y a toujours de l’accroche dans les mediums, ce qui permet de percer le mix sans écraser la concurrence. Le jeu main gauche peut être détendu, ça sonne quand même (contrairement à ma Telecaster American Vintage 52, qui ne donne rien de très rock si on ne « rentre » pas dedans). Néanmoins, la dynamique est bonne (moins pour le coup, quand même – mais on ne peut pas tout avoir – que ma Telecaster susmentionnée).
En clean : c’est ample et chaud en manche (pas mou, on s'en souvient), sans pour autant être envahissant dans le mix. C'est comme chez Daniella, il reste de la place pour les copains qui passent (le côté solid body). La position intermédiaire a vraiment du twang, du claquant et rien qu’avec ça, on pourrait déjà s’attaquer à presque tout. Le micro aigu, avec son « nez » dans le medium, son petit côté vicieux, pas « lisse », est un pur régal et, si l’on joue sur un ampli à lampe pas trop puissant, vient vite titiller le crunch de l’ampli.
En crunch justement : tout marche. Les ovedrives sont à la fête sur toutes les positions. Ce qui est agréable, c’est que le mordant de la guitare présent en clean est préservé. Pas besoin d’un niveau de gain dantesque pour imposer la guitare dans le mix. Ça mord et c’est rock / Blues.
En disto : les notes restent toujours bien définies. Le micro chevalet arrache, la position intermédiaire est très sympa pour les murs de son en power chords et la position manche est énorme avec des fuzz.

AVIS GLOBAL :

Comme évoqué plus haut, la production Gibson de ces deux dernières années m’avait inspirée des avis (franchement) mitigés. C’est donc avec d'autant plus de plaisir que je conclu cet avis très positif concernant la Trad 2016 : je suis pleinement satisfait de cette guitare, tant au niveau de la lutherie que du son. Et à moins que ce ne soit le fruit d'un insolent coup de chance, le fait que le magasin qui profite de ma guitaradiction n'ait eu en rayon que des modèles parfaitement finis, avec un son à l'avenant, me porte à croire que Gibson a décidé de mettre sa production 2016 sur les bons rails...
Belle, parfaitement finie, bien réglée et sonnant excellemment bien en clean, crunch ou saturé : une vraie, bonne, Les Paul.