réactions au dossier Sondage sur le sexisme dans le milieu de l'audio
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Fin du sondage : 24/11/22
1 Posté le le 11/11/2022 à 11:00
Sondage Clos
Selon vous, le milieu de l'audio est-il sexiste ?
- 1 oui (251 - 64%)
- 2 non (140 - 36%)
Hushman
6011
Administrateur·trice du site
Membre depuis 5 ans
Sujet de la discussion Posté le 11/11/2022 à 11:00:02Sondage sur le sexisme dans le milieu de l'audio
Le milieu de l'audio n'est pas vraiment un reflet de notre société, et on observe encore de nos jours un puissant déséquilibre hommes/femmes. Quelles peuvent en être les raisons ?
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Hushman
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alex.d.
5547
Je poste, donc je suis
Membre depuis 9 ans
531 Posté le 13/12/2022 à 14:59:04
x
Hors sujet :Citation de Will Zégal :xHors sujet :J'ai des enfants. Elles ont vingt ans.
Et des amis instits et profs. Et des amis qui ont des enfants scolarisés. Et une connaissance CPE. (...)
Moi je répondais à "dès tout petit, l'école promeut la compétition et le fait d'écraser les autres.", et ça désolé, mais ça a changé drastiquement. Quand j'étais à l'école, il y avait des notes, un classement, les profs rendaient les copies dans l'ordre des notes (croissant ou décroissant), en annonçant à haute voix la note de chacun, pour bien mettre la pression et humilier les mauvais.
Là, quand je vois comment ça se passe avec mes enfants, il n'y a plus de notes en primaire, il n'y a plus de classement nulle part jusqu'au lycée. Les profs rendent les copies avec discrétion. En TD de maths, il y a des exercices par niveau, les ceintures noires font des trucs plus durs que les ceintures vertes, de façon à ce que tout le monde réussisse à faire des choses et à avoir une bonne appréciation quel que soit son niveau. On a désormais 96% de réussite au bac. Et je ne connais plus aucun élève qui ait redoublé.
Alors non, désolé, je trouve qu'on ne leur enseigne plus la compétition. Dans le public, du moins. Dans le privé, c'est autre chose.
Après, tu réponds sur le fait de leur enseigner la démocratie ou la contestation. C'est hors sujet, sans aucun rapport avec la question de départ. C'est important aussi, mais c'est un autre problème.
Anonyme
532 Posté le 13/12/2022 à 15:59:49
Citation :
Ça détends l’atmosphère, en tout cas. D'ailleurs, pour revenir a youtou, euh, pardon, à U2, et au féminisme... Le groupe de Bono avait donné un show engagé :À vous lire vous entre-tuer, je me demande si je suis pas la seule à être homministe ici.
(Au cas où, c'est un HS sans parti-pris, doublé d'une innocente plaisanterie.)
Citation :
Tiré du site RTL c’était en 2018. C'est pas hors sujet du tout ......un hommage aux femmes. U2, retombant dans les travers de son leader Bono qui se rêve Prix Nobel de la Paix, a livré un concert que de rares moments exaltants n'ont jamais pu faire décoller, samedi 8 septembre. Pourtant, au grand soulagement du public de l'AccorHotels Arena à guichets fermés, comme elle le sera dimanche, mercredi et jeudi....
Je me me suis jamais lassé de U2, je veux qu'on m'enterre avec "Achtung Baby"
[ Dernière édition du message le 13/12/2022 à 16:00:15 ]
Darkmoon
4068
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 20 ans
533 Posté le 13/12/2022 à 17:06:13
@alex.d.
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite
C’est pour ça que je suis, paradoxalement, simultanément en accord/désaccord avec Will. Ça dépend de quoi l’on cause.
Concernant le fait de leur enseigner la démocratie ou la contestation, je partage plutôt son avis, mais comme tu le soulignes, ce n’était pas de ça d’ont il parlait au départ. Et concernant « dès tout petit, l'école promeut la compétition et le fait d'écraser les autres. [sic]», je partage entièrement (ton désaccord concernant cette formulation de Will) ton avis sur le sujet, puisque ce que tu partages concernant tes enfants et ce qui ce passe à leur école est exactement ce que j’observe ici (chez moi) avec nos enfants et notre système scolaire.
Pour moi, je vois les représentations de Will à un autre niveau que les nôtre. Il est plus dans « le général » au sens qu’il vise tous les « défauts » de notre « système » (au sens le plus large du terme). Et c’est pourquoi je lui ai dit que je le trouvais un tantinet « idéaliste », dans la mesure où, si nous ne nous limitons pas à des points très précis, dans des cadres très précis, ça revient en fait à « critiquer » une espèce de « fantôme » que l’on peut un peu trop facilement démoniser (tout en s'attribuant, en être « les victimes »).
D’ailleurs, le docu (en fait dans la page Wiki du docu, pour être précis) auquel j’ai fait référence un peu plus haut, il est mentionné :
« Des interviews plus personnelles montrent pourtant que cette caractéristique des entreprises ne constitue pas nécessairement un trait de leurs dirigeants. Ceux-ci se révèlent souvent au contraire intelligents et de haut sens moral dans le privé. Ce qui est en cause n'est pas l'entreprise elle-même, mais les règles du jeu qu'on lui donne, et qui la transforment en machine à créer ce qu'on nomme des externalités, des victimes indirectes de l'activité de l'entreprise. »
Ce qui d’un, tend à soutenir ce que j’avance ( «… se révèlent souvent de haut sens moral dans le privé »), et qui, de deux, démontre aussi que rien n’est simple. Ce sont très souvent les « dynamiques » qui se créent de par les différentes interactions du « système » qui créer des résultantes critiquables, souvent même abjectes, mais dont pourtant pratiquement personne ne supporte et/ou n’en est (en particulier) la cause. Bref, c’est extrêmement complexe! L’on pourrait même aller jusqu’à se représenter mentalement le tout comme une espèce de réseau subtil, de « toile d’araignée » ayant jailli du système en tant que phénomène émergeant et dans laquelle toile nous sommes tous empêtré, dépendant et contraint, malgré toute notre meilleure bonne volonté.
Ça s’observe très bien dans la problématique de ce que l’on doit faire (collectivement, au sens planétaire) afin de minimiser (parce qu’il n’est plus question de les empêcher, c’est trop tard) les impactes des changements climatiques, entre autres.
Sauf quelques et plutôt maintenant rarissime climato-sceptiques, même chez « les riches et puissants de ce monde », tous sont conscients de l’urgence de la situation et voudrais bien faire (ils ont aussi des enfants qu’ils aiment, hein!), mais ça implique tellement de changements en profondeur du présent « système » (capitalisme effréné, surconsommation, moyens de palier aux sources d’énergie, respects de l’avis de tous les groupes~cytoyens afin conserver un « minimum de démocratie » et ne pas imposer des solutions par coercition, etc., etc.) qu’il est très difficile de modifier en profondeur les choses (sous toutes les « contraintes de la toile »). Du coup, croire que ce n’est qu’une question d’intention et/ou de volonté de la part des « riches et puissants » (ce qui, oui, encore une fois, c’est mon « dada», mais qui renvois à la notion de « bourreaux VS victimes ou « dominants/dominés ») est réducteur et trop simpliste.
Citation de alex.d. :
Moi je répondais à "dès tout petit, l'école promeut la compétition et le fait d'écraser les autres.", et ça désolé, mais ça a changé drastiquement. Quand j'étais à l'école, il y avait [...] [...] [...] Après, tu réponds sur le fait de leur enseigner la démocratie ou la contestation. C'est hors sujet, sans aucun rapport avec la question de départ. C'est important aussi, mais c'est un autre problème.
C’est pour ça que je suis, paradoxalement, simultanément en accord/désaccord avec Will. Ça dépend de quoi l’on cause.
Concernant le fait de leur enseigner la démocratie ou la contestation, je partage plutôt son avis, mais comme tu le soulignes, ce n’était pas de ça d’ont il parlait au départ. Et concernant « dès tout petit, l'école promeut la compétition et le fait d'écraser les autres. [sic]», je partage entièrement (ton désaccord concernant cette formulation de Will) ton avis sur le sujet, puisque ce que tu partages concernant tes enfants et ce qui ce passe à leur école est exactement ce que j’observe ici (chez moi) avec nos enfants et notre système scolaire.
Pour moi, je vois les représentations de Will à un autre niveau que les nôtre. Il est plus dans « le général » au sens qu’il vise tous les « défauts » de notre « système » (au sens le plus large du terme). Et c’est pourquoi je lui ai dit que je le trouvais un tantinet « idéaliste », dans la mesure où, si nous ne nous limitons pas à des points très précis, dans des cadres très précis, ça revient en fait à « critiquer » une espèce de « fantôme » que l’on peut un peu trop facilement démoniser (tout en s'attribuant, en être « les victimes »).
D’ailleurs, le docu (en fait dans la page Wiki du docu, pour être précis) auquel j’ai fait référence un peu plus haut, il est mentionné :
« Des interviews plus personnelles montrent pourtant que cette caractéristique des entreprises ne constitue pas nécessairement un trait de leurs dirigeants. Ceux-ci se révèlent souvent au contraire intelligents et de haut sens moral dans le privé. Ce qui est en cause n'est pas l'entreprise elle-même, mais les règles du jeu qu'on lui donne, et qui la transforment en machine à créer ce qu'on nomme des externalités, des victimes indirectes de l'activité de l'entreprise. »
Ce qui d’un, tend à soutenir ce que j’avance ( «… se révèlent souvent de haut sens moral dans le privé »), et qui, de deux, démontre aussi que rien n’est simple. Ce sont très souvent les « dynamiques » qui se créent de par les différentes interactions du « système » qui créer des résultantes critiquables, souvent même abjectes, mais dont pourtant pratiquement personne ne supporte et/ou n’en est (en particulier) la cause. Bref, c’est extrêmement complexe! L’on pourrait même aller jusqu’à se représenter mentalement le tout comme une espèce de réseau subtil, de « toile d’araignée » ayant jailli du système en tant que phénomène émergeant et dans laquelle toile nous sommes tous empêtré, dépendant et contraint, malgré toute notre meilleure bonne volonté.
Ça s’observe très bien dans la problématique de ce que l’on doit faire (collectivement, au sens planétaire) afin de minimiser (parce qu’il n’est plus question de les empêcher, c’est trop tard) les impactes des changements climatiques, entre autres.
Sauf quelques et plutôt maintenant rarissime climato-sceptiques, même chez « les riches et puissants de ce monde », tous sont conscients de l’urgence de la situation et voudrais bien faire (ils ont aussi des enfants qu’ils aiment, hein!), mais ça implique tellement de changements en profondeur du présent « système » (capitalisme effréné, surconsommation, moyens de palier aux sources d’énergie, respects de l’avis de tous les groupes~cytoyens afin conserver un « minimum de démocratie » et ne pas imposer des solutions par coercition, etc., etc.) qu’il est très difficile de modifier en profondeur les choses (sous toutes les « contraintes de la toile »). Du coup, croire que ce n’est qu’une question d’intention et/ou de volonté de la part des « riches et puissants » (ce qui, oui, encore une fois, c’est mon « dada», mais qui renvois à la notion de « bourreaux VS victimes ou « dominants/dominés ») est réducteur et trop simpliste.
"Si t'enregistres à Poudlard, avec l'ingé son Dumbledore, les lois physiques tu peux t'en foutre. Mais dans l'monde réel, les lois physiques, les mesures, le dBFS, tout ça existe bel et bien." youtou
Point-virgule
6641
Je poste, donc je suis
Membre depuis 19 ans
534 Posté le 13/12/2022 à 19:45:30
J'ai survolé mais on en arrive au point où c'est la faute à l'école. Bain vïon. Je ne dis pas qu'il n'y a jamais de sexisme à l'école, bien au contraire. Il y en a beaucoup... chez les élèves. En revanche, les personnels de l'école, les enseignants, sont en majorité féminins, hein. Eduqués par dessus le marché. Avec à cœur de promouvoir la liberté, l'égalité et la fraternité (ou la sororité), en pensant que tout un chacun apprend. Et particulièrement sensibles à toutes ces questions de mixité.
Mais les parents, la société, n'y sont pour rien.
Mais les parents, la société, n'y sont pour rien.
[ Dernière édition du message le 13/12/2022 à 19:48:39 ]
Will Zégal
75120
Will Zégal
Membre depuis 22 ans
535 Posté le 13/12/2022 à 19:49:33
Citation :
J'ai survolé mais on en arrive au point où c'est la faute à l'école. Bain vïon.
t'as vraiment survolé alors.
Plané, même
Point-virgule
6641
Je poste, donc je suis
Membre depuis 19 ans
536 Posté le 13/12/2022 à 20:03:41
Arf, longue journée de boulot. Tant mieux si je m'a trompé, m'sieur.
ronanr
377
Posteur·euse AFfamé·e
Membre depuis 3 ans
537 Posté le 13/12/2022 à 20:37:11
x
Hors sujet :Citation de Franck Heudebert De Folembray :Je parle même pas de la chaine C8 et compagnie. (...). Les médias jouent aussi la dessus, on est d'accord. Au final rien n'en ressort. Je préfère à choisir lire des articles ou regarder des sujets la dessus ou on explique, ou on informe,
Heu ... les media ce n'est pas uniquement la TV et la radio hein ! la presse écrite ou en ligne en fait également partie.
(mais sinon, oui, il y a les bons et les mauvais media, et on les reconnaît parce que ... comme les chasseurs )
Anonyme
538 Posté le 13/12/2022 à 22:47:15
Onufemmes.fr /
Je sors....
Citation :
Les 1 % qui restent, ma femme doit être dedans, car elle gère beaucoup de choses, prends beaucoup de décisions, arbitre beaucoup de choix, en plus possède un fichu caractère. Parait t'il que c'est comme ça à l’intérieur d'un couple qui dure, presque 45 ans d'union, j'ai carrément rien vu passer. Moi, j'ai pas l'impression d’être si malheureux que ça, ou dominé, pourtant. Le sexisme, pourrait t'il se trouver à l’intérieur même d'un couple ? Parce que le sujet pourtant assez essentiel n'a pas beaucoup été abordé, jusqu’à présent. Bon, on est pas la non plus pour raconter sa vie.99 % des femmes ont déjà été victimes d’un acte ou commentaire sexiste en France . La prévalence des attitudes discriminatoires envers les femmes est le reflet d’inégalités structurelles dans le pays. En dépit d’un affichage politique fort, d’un arsenal législatif conséquent déployé depuis près de 40 ans et d’un tissu associatif éprouvé de longue date, les femmes et les filles pâtissent toujours de traitements différenciés par rapport aux hommes et aux garçons.
Je sors....
Will Zégal
75120
Will Zégal
Membre depuis 22 ans
539 Posté le 14/12/2022 à 17:18:24
Citation :
Après, tu réponds sur le fait de leur enseigner la démocratie ou la contestation. C'est hors sujet, sans aucun rapport avec la question de départ. C'est important aussi, mais c'est un autre problème.
Ben non, pas tant que ça. Apprendre notamment qu'il est non seulement légitime, mais un devoir de citoyen de se dresser contre une situation injuste fait partie de l'arsenal pour lutter contre des trucs comme le sexisme, le harcèlement, etc.
Explication détaillée...
Spoiler - Cliquer ici pour lire la suite
Je me rappelle d'une émission consacrée au harcèlement moral (qui peut tout aussi bien concerner des hommes). A un moment était interviewée une avocate spécialisée dans la question. Elle raconte que la première chose qu'elle demande aux gens qui viennent la voir parce qu'elles sont victimes est :
"Quand avez-vous assisté à une situation de harcèlement ?"
Puis juste après "qu'avez vous fait pour y mettre fin ?"
J'ai trouvé très violent qu'elle commence par mettre une victime en face de ses responsabilités comme complice silencieuse. Puis au fil de son discours, j'ai compris qu'il s'agissait de mettre la personne en face de la réalité des situations de harcèlement et pourquoi pour elle même, personne n'avait bougé et peu de gens sans doute témoigneraient. Le fait aussi que personne ne se soit manifesté ne signifiant pas qu'il n'y avait pas harcèlement. Or, il semble que ça soit un facteur dans le harcèlement : comme personne ne bouge, la victime a du mal à s'identifier comme effectivement harcelée.
Harcèlement, domination, maltraitance, racisme, sexisme... tout ceci peut se passer de façon cachée, mais très souvent, les situation ont lieu et perdurent parce que tout le monde ferme les yeux ou détourne le regard, d'autant plus quand le responsable est puissant, a une quelconque forme de pouvoir, de prestige, etc.
Or, oui, j'estime que l'école contribue par son système et son fonctionnement à légitimer le "tout pouvoir" de la part des personnes puissantes, prestigieuses, etc. Alors qu'une des formes de l'éducation à la citoyenneté et la démocratie est de décorréler pouvoir et droits : une personne n'a pas plus de droits parce qu'elle a du pouvoir.
Que voit-on dans la population ? La majorité des gens voient comme supérieurs les gens qui ont acquis des positions de pouvoir et légitime ainsi le fait qu'ils puissent se permettre plus de choses.
On peut dire que l'école n'est pas responsable de ça. Elle n'est évidement pas la seule, mais elle y contribue largement :
- le tout pouvoir du professeur sur sa classe où tout se fait à son bon vouloir tant qu'il n'y a pas d'abus criant pénalement répréhensible.
- le tout pouvoir de l'institution sur l'élève, sans que ses pairs aient leur mot à dire (la présence de délégués de classe à un conseil de discipline est une vaste blague, un emplâtre sur une jambe de bois, et c'est surtout déjà bien tardif)
- la façon dont l'enseignement érige les "grands hommes" (artistes, écrivains, chercheurs, personnages historiques) en sorte de figures mystiques, d'êtres supérieurs désincarnés. (qu'est-ce qu'elle a pu me faire du bien l'émission de Frédéric Lodéon qui nous parlait des grands compositeurs allant boire des coups à la taverne le soir avec leurs copains, les descendant de leur piédestal de demi-dieux inaccessibles et les ramenant à de simples figures humaines).
Et en contrepartie, non, aucun enseignement à la réflexion citoyenne, à la contestation, à la dénonciation des injustices et à la lutte contre elle. Tout juste commence t-on à voir entrer timidement la question du harcèlement parce qu'on commence à n'en plus pouvoir de voir des mômes victimes de harcèlement scolaire se suicider. Combien de morts ? Combien de cassé.es, de durablement traumatisé.es pour en arriver timidement là ?
"Quand avez-vous assisté à une situation de harcèlement ?"
Puis juste après "qu'avez vous fait pour y mettre fin ?"
J'ai trouvé très violent qu'elle commence par mettre une victime en face de ses responsabilités comme complice silencieuse. Puis au fil de son discours, j'ai compris qu'il s'agissait de mettre la personne en face de la réalité des situations de harcèlement et pourquoi pour elle même, personne n'avait bougé et peu de gens sans doute témoigneraient. Le fait aussi que personne ne se soit manifesté ne signifiant pas qu'il n'y avait pas harcèlement. Or, il semble que ça soit un facteur dans le harcèlement : comme personne ne bouge, la victime a du mal à s'identifier comme effectivement harcelée.
Harcèlement, domination, maltraitance, racisme, sexisme... tout ceci peut se passer de façon cachée, mais très souvent, les situation ont lieu et perdurent parce que tout le monde ferme les yeux ou détourne le regard, d'autant plus quand le responsable est puissant, a une quelconque forme de pouvoir, de prestige, etc.
Or, oui, j'estime que l'école contribue par son système et son fonctionnement à légitimer le "tout pouvoir" de la part des personnes puissantes, prestigieuses, etc. Alors qu'une des formes de l'éducation à la citoyenneté et la démocratie est de décorréler pouvoir et droits : une personne n'a pas plus de droits parce qu'elle a du pouvoir.
Que voit-on dans la population ? La majorité des gens voient comme supérieurs les gens qui ont acquis des positions de pouvoir et légitime ainsi le fait qu'ils puissent se permettre plus de choses.
On peut dire que l'école n'est pas responsable de ça. Elle n'est évidement pas la seule, mais elle y contribue largement :
- le tout pouvoir du professeur sur sa classe où tout se fait à son bon vouloir tant qu'il n'y a pas d'abus criant pénalement répréhensible.
- le tout pouvoir de l'institution sur l'élève, sans que ses pairs aient leur mot à dire (la présence de délégués de classe à un conseil de discipline est une vaste blague, un emplâtre sur une jambe de bois, et c'est surtout déjà bien tardif)
- la façon dont l'enseignement érige les "grands hommes" (artistes, écrivains, chercheurs, personnages historiques) en sorte de figures mystiques, d'êtres supérieurs désincarnés. (qu'est-ce qu'elle a pu me faire du bien l'émission de Frédéric Lodéon qui nous parlait des grands compositeurs allant boire des coups à la taverne le soir avec leurs copains, les descendant de leur piédestal de demi-dieux inaccessibles et les ramenant à de simples figures humaines).
Et en contrepartie, non, aucun enseignement à la réflexion citoyenne, à la contestation, à la dénonciation des injustices et à la lutte contre elle. Tout juste commence t-on à voir entrer timidement la question du harcèlement parce qu'on commence à n'en plus pouvoir de voir des mômes victimes de harcèlement scolaire se suicider. Combien de morts ? Combien de cassé.es, de durablement traumatisé.es pour en arriver timidement là ?
Anonyme
540 Posté le 14/12/2022 à 19:03:44
x
Hors sujet :Will : tu es bien agressif sur l'école, et je ne partage pas trop ton point de vue.
Ça s'est bien ouvert, mais malheureusement, le pire est à venir.
L'éducation se fait par la société, et il y a une part de plus en plus grande d'acteurs qui ne jouent pas le jeu, notamment le ministère qui délaisse en force, et plein de parents qui font de même.
Faut vraiment le voir aussi de l'intérieur pour en prendre conscience.
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