Si la musique assistée par ordinateur a de multiples avantages, elle peut avoir aussi quelques défauts, liés à la stabilité de l’ordinateur, son encombrement ou encore son clavier et sa souris qui retiennent certains musiciens ou ingénieurs du son de l’utiliser dans certaines situations comme le live. C’est pourquoi Muse Research propose le Receptor, une machine hardware permettant de charger vos plug-ins préférés et de les emporter avec vous. Revue en détail de la bête.
C’est donc le Receptor 2e du nom que nous testons aujourd’hui…
Concept
Mais ce n’est pas tout et une troisième manière d’utiliser le Receptor existe, et pas des moindres. On constate effectivement la présence d’un connecteur RJ45 au dos de l’appareil, permettant de relier le rack à un ordinateur ou un réseau informatique. Pour quoi faire ? Principalement pour accéder à l’interface utilisateur du Receptor directement de son ordinateur, Mac ou PC, et ainsi prendre le contrôle de l’engin via un VNC (Virtual Network Computing) sans bouger de sa chaise, magique. On pourra aussi accéder au disque dur interne du Receptor afin d’installer de nouveaux logiciels, de sauver ou charger de patchs, etc. Cette solution est évidemment la plus pratique pour une utilisation à la maison, car elle permet de contrôler son séquenceur et le Receptor sur un seul et même écran/clavier/souris. Les commandes et les flux audio transitent via le câble réseau pouvant parcourir plusieurs dizaines de mètres sans problème.
Maintenant que les principes de fonctionnement sont posés, allumons le Receptor.
Façade
Maintenant qu’on a fait le tour du hardware, passons au soft avec l’interface utilisateur.
Receptor Viewer
Chacune des 16 voies dispose ensuite de 3 slots d’inserts qui pourront accueillir un plug-in d’effet au choix. Il sera possible de les mettre en série, en parallèle, ou un peu des deux. Des boutons pour bypasser, editer ou sauver ses presets sont disponibles, ainsi qu’un navigateur de banques et de patchs. Le bouton MIDI Filter permettra de transposer els notes, de choisir le canal MIDI, l’étendue des notes et leur vélocité. Chaque voie possède deux envois pre ou post fader vers les deux auxiliaires, un bouton mute, solo, un panoramique et un fader linéaire de volume. Ajoutez à cela un bus master et vous obtenez une table de mixage virtuelle complète.
La petite chose qui nous a ennuyés, c’est l’absence d’un témoin de chargement lorsque l’on charge des grosses banques. Le soft reste indisponible pendant quelques secondes, et on aimerait savoir combien de temps il nous reste à patienter. En revanche, un indicateur renseigne sur l’occupation processeur et l’occupation mémoire, et ça, c’est bien !
Un deuxième onglet permet de régler les paramètres de la carte son du Receptor avec au menu : la fréquence d’échantillonnage, la source de la synchro et la taille du buffer. Au niveau du réseau, on pourra mettre la machine en DHCP, crossover ou manuel suivant la configuration de votre réseau local. Au rayon MIDI, on retrouve le tempo, la signature rythmique, la transposition et la source du tempo. On pourra aussi, via cette page, installer ou désinstaller des plug-ins supplémentaires, mais il y a encore d’autres manières de faire, comme glisservia le réseau le plug-in dans un dossier sur le disque dur du Receptor ou encore passer par le « direct install » qui va se connecter directement sur le site Plugorama.
Plugorama, qu’est-ce que c’est ?
Plugorama
Du fait que le Receptor fonctionne avec un OS Linux modifié et recourt à l’émulateur Wine, certains plug-ins ne sont pas directement compatibles. Qu’à cela ne tienne, le site Plugorama regroupe tous les plug-ins compatibles qui disposent d’une version spéciale « Receptor » en téléchargement. Depuis le temps, la liste commence à s’étoffer sérieusement et certains noms connus et reconnus figurent dans la longue liste, même si on regrette l’absence de plug-ins utilisant une protection Syncrosoft. On peut ainsi apercevoir les plug-ins Native Instrument avec notamment la Komplete 5, les EastWest, BFD de FXpansion, Best Service, AAS, discoDSP, Camel Audio, GForce, IK Multimedia, Modartt et son Pianoteq, Kjaerhus, Ohm Force, Nomad Factory, reFX, Rob Papen, Sonalksis, Spectrasonics, Wave Arts ou encore Ivory de Synthogy.
Le site est plutôt bien organisé, avec des effets et des instruments classés par types et un moteur de recherche. Les gars de chez Muse ont en plus fait pas mal d’effort sur le système d’installation de plug-ins lors des dernières mises à jour et il est désormais quasiment transparent. Le seul désavantage, c’est que certains plug-ins sont incompatibles avec le Receptor et il faut attendre parfois quelque temps avoir de voir sortir une version plus docile. Mais la liste est déjà assez fournie et il y a déjà de quoi faire.
Et si je veux utiliser le Receptor avec mon séquenceur, comme ça se passe ?
UniWire
L’interface est assez claire et les possibilités au niveau du routing (audio et MIDI) sont nombreuses. On ne peut que saluer Muse Research qui donne un sérieux coup de fouet à son Receptor en l’intégrant parfaitement à n’importe quel séquenceur, bravo. Dans cette configuration, le Receptor servira à charger les plug-ins gourmands et à soulager notre ordinateur par la même occasion. Ainsi, le bébé de Muse Research n’est pas seulement une solution pour le live, mais aussi pour le studio et le home studio.
Tout cela a l’air formidable, mais à l’utilisation, est-ce aussi bien que sur le papier ?
À l’utilisation
Autre chose regrettable : le ventilateur du processeur n’est pas très silencieux. C’est d’autant plus dommage que Muse Research a fait des efforts en plaçant un ventilateur Noctua (le top du top) pour aérer le boitier. Au final, le Receptor est plus bruyant que notre iMac (qui est très silencieux), mais on se consolera en se disant qu’on pour tirer quelques mètres de câble Ethernet et mettre le Receptor loin de nous, un écran et un clavier/souris n’étant pas nécessaire lorsqu’il est connecté sur le réseau. De même en live, le bruit émanant de la bête restera le cadet de nos soucis.
Et comme on aime bien râler, on peut dire qu’il est dommage que la machine ne possède que deux sorties analogiques et il faudra obligatoirement utiliser les sorties ADAT pour sortir jusqu’à 8 canaux afin d’attaquer une console en live par exemple. Il sera donc impossible de sortir indépendamment les 16 voies stéréo, on devra forcément utiliser le mixer interne ou un séquenceur et l’UniWire.
Pour ce qui est des performances, on a eu du mal à mettre le Receptor à genoux et on peut empiler les plug-ins sans soucis. Le Receptor 2 Pro Max est un monstre de puissance et la fonction Zload optimise les temps de chargements en gardant en partie en mémoire les plugs précédemment utilisés. Si l’on se débrouille bien, les changements de patchs peuvent être donc très rapides, ce qui est un point important pour le live.
Conclusion
Le Receptor est unique et offre la possibilité d’utiliser ses plug-ins préférés sans se prendre la tête et avec une grande stabilité. Muse Research a fait de gros efforts concernant l’OS, l’installation de nouveaux plug-ins, et l’intégration à un séquenceur avec l’UniWire. Plugorama propose un bon catalogue de plug-ins d’effet et d’instruments virtuels, qui permettront aux utilisateurs de commencer à travailler sérieusement. Le Receptor bénéficie, grâce à ses composants, d’une grosse puissance de calcul et d’une bonne capacité mémoire qui pourront, au choix, être utilisées de manière autonome ou pour soulager sa machine principale quand on est un gros consommateur de plug-ins. Le mixer, le routing et l’UniWire rendent son utilisation en home studio très pratique et on regrettera juste le manque de sorties analogiques, le ventilateur un peu bruyant et l’absence d’indicateur de chargement. Mais au vu de la qualité des updates, on peut espérer que Muse comble ce dernier manque prochainement. Pour un prix s’échelonnant entre 2000 et 3500€ (prix généralement constaté) suivant la configuration, Muse Research offre une solution puissante clé en main.
- Un OS stable et optimisé
- Une carte son de qualité signée Muse Research
- Une machine autonome
- Des composants de qualité
- Grosse puissance de calcul
- Possibilité de le contrôler via le réseau
- UniWire simple et efficace
- Entrée instrument
- Possibilité de rajouter de la RAM soit même
- Plugorama et système d’installer simple
- Catalogue de plug-ins étoffé
- Mixer complet avec routing avancé
- Updates fréquentes et de qualité
- Le ventilateur du processeur n’est pas silencieux
- Utilisation sans écran, clavier et souris d’un autre âge
- Pas d’indicateur de chargement
- Que deux sorties analogiques