réactions au dossier Sondage : de l'apprentissage d'un instrument de musique
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- 1 oui, dans une école (140 - 41%)
- 2 non (72 - 21%)
- 3 oui, avec des tutos gratuits (69 - 20%)
- 4 oui, avec des formations payantes (60 - 18%)

Gronoeil Vert

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Tamen pax et amor, oscula.

patrick_g75

....
Je dirais que ça vient de l'élitisme du conservatoire, de la caste des musiciens classiques. Certains sont très dédaigneux envers ceux qui n'ont pas le même pedigree. C'est terriblement frustrant comme expérience...
Et ce n'est pas prêt de s'arrêter quand on voit le nombre d'écoles de musiques municipales qui n'apprennent aux enfants que les instruments classiques (même pas de guitare acoustique folk, que classique nylon) en enseignent le solfège au lieu d'apprendre le plaisir de jouer de la musique.
Bref je suis content d'avoir appris seul, même si j'ai des lacunes dans certains domaines et que je n'ai pas appris ou découvert plusieurs techniques/théories avec la même / bonne progression.
Ben, si tu es content d'avoir appris comme tu as appris, c'est l'essentiel. Et je dis ça sans ironie !
Ceci étant dit, opposer le "solfège" (le savoir théorique) et le "plaisir" (de la pratique), ce n'est pas avoir une claire idée de la réalité des choses. Et ça, cela ne vaut pas que pour la musique ! Cela ne vaut pas, même, que dans les domaines artistiques, d'ailleurs.
Mais ça, il n'y a sans doute que... la pratique qui nous l'apprend.
J'ai été enseignant pendant assez longtemps pour affirmer que aucun professionnel ne méprise les "amateurs". J'entends : ceux qui "aiment".
Par contre, et là je peux parler pour moi : je n'avais aucune estime pour ceux qui arrivaient en pensant qu'ils allaient parvenir à quelque chose sans avoir à fournir le moindre effort.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/

the bubble

Je dirais que ça vient de l'élitisme du conservatoire, de la caste des musiciens classiques. Certains sont très dédaigneux envers ceux qui n'ont pas le même pedigree. C'est terriblement frustrant comme expérience...
Cela a toujours été le cas. Dans les années 70/80 c'était plus souple pour une raison simple: il y avait moins d'élèves et on pouvait du coup plus facilement rentrer et faire un cursus. Le problème reste pédagogique: le conservatoire où j'ai étudié (enfin tenté) c'était de la torture en cours, du marche ou crève, c'est à dire, soi tu tiens, soit tu craques et là c'est dehors. (en clair un "petit cnsm). La prof m'a harcelé tous les cours pendant trois ans pour entendre, au final que je ne savais jouer 4 doubles croches en place (je tentais le prix régional). Au final j'ai cumulé 14h d'enseignement plus un temps de travail instrumental de malade pendant trois ans pour rien (j'ai eu au final deux modules d'accompagnement sur trois mais pas le prix régional). J'ai mis 10 ans à m'en remettre et n'ai rien appris techniquement pendant ces trois ans, j'ai donc tout repris à la base tout seul......et ces gens se croient vraiment supérieurs alors que certains ne sauront jamais enseigner. Je précise que la prof que j'avais avait des gros soucis de dos, donc pas tendue du tout, de mon côté j'ai énormément progressé sans aucun problème physique, et là je pense savoir qui a le plus raison entre elle et moi. On est très loin de la pédagogie différenciée dans son cas: tout le monde joue pareil sans même se poser la question de l'interprétation personnelle (puisque le prof "sait" et pas l'élève......si vous voyez ce que je veux dire), différente chez chaque musicien malgré les structures des pièces, les indications de tempo, etc etc.....mon problème était que j'était peut être pas trop technique, mais trés perso en interpétation...... quand on entend les grands pros, personne ne joue pareil, donc j'appelle ça de l'apprentissage poubelle. Je modère mon propos, tous les profs de conservatoire ne sont pas comme cela. Comme ils disent: "la musique viendra après" alors que dans 90 pourcent des cas elle ne vient jamais.
Quant à la remarque sur les écrans je confirme: la baisse d'attention est plus que significative chez les jeunes, pas plus de 5minutes voire pas du tout pour certains. c'est juste épuisant. Là par contre, c'est un sentiment unanime que ce soit dans les écoles associatives, les écoles municipales ou les conservatoires.
[ Dernière édition du message le 12/06/2023 à 21:17:56 ]

patrick_g75

Oui, souffrir dans le sens ou il faut bosser très dur, et faire des sacrifices. Le conservatoire n'est par une maison des jeunes, un club de loisirs, beaucoup ont tendance à l'oublier. Ce sont des établissements d'excellence.
Bon, va pour comprendre "bosser" dans "souffrir".

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[ Dernière édition du message le 12/06/2023 à 21:13:05 ]

Anonyme

Je dirais que ça vient de l'élitisme du conservatoire, de la caste des musiciens classiques. Certains sont très dédaigneux envers ceux qui n'ont pas le même pedigree. C'est terriblement frustrant comme expérience...

Anonyme

J'ai appris d'abord à la maison de jeunes où un type venait avec sa guitare et nous montrait des titres de Dylan et Hey Jo. Puis avec le guitariste d'un groupe qu'on avait été voir et à qui j'ai acheté ma première guitare. Puis j'ai appris d'autres guitaristes que j'ai côtoyé. Puis de K7 vidéo que j'ai loué et de bouquins que j'ai acheté. Puis il y a eu internet...
Résultat, je joue toujours aussi mal qu'à 16 ans mais mon plaisir de jouer lui est intact et ça, ça c'est le plus important : la musique ne devrait rester qu'une simple conséquence du plaisir de jouer, jamais elle ne devrait devenir un objectif en soi.

patrick_g75

.........
Résultat, je joue toujours aussi mal qu'à 16 ans mais mon plaisir de jouer lui est intact et ça, ça c'est le plus important : la musique ne devrait rester qu'une simple conséquence du plaisir de jouer, jamais elle ne devrait devenir un objectif en soi.
J'ai un peu de mal à comprendre la distinction que tu sembles faire ici entre "le plaisir" (à faire de la musique : la jouer... ou la composer), et la musique comme "objectif en soi" ?
Par ailleurs, tout le monde ici insiste sur le "plaisir" - et c'est très bien ! Vraiment : on ne va pas travailler pour autre chose que pour éprouver du "plaisir".
Ce qu'il faut juste comprendre c'est que, dans le cas d'une activité artistique, il faut travailler - pour parvenir au "plaisir".
...
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[ Dernière édition du message le 12/06/2023 à 22:58:49 ]

Anonyme

Si on fait un art martial et qu'on ne travaille pas ses gestes, ses katas, ses enchaînements, on restera ceinture blanche ou jaune toute sa vie. On continuera à avoir du plaisir, oui... mais on ne progressera pas d'une façon correcte et on restera toujours à un niveau débutant. Etre un bon karateka, un bon judoka, un bon boxeur, restera à jamais inaccessible si on ne travaille pas. Et dans une comparaison avec quelqu'un qui dans le même sport travaille ses gestes, ses katas, ses enchaînements, on comprendra vite à quel point on est resté à un niveau de technicité et de spontanéité élémentaire.
Même chose pour la gym au sol ou aux agrès, pour l'athlétisme, pour les haltères, pour le tennis, pour n'importe quel sport, même le running tout simplement... Pas de travail, pas de progrès.
Même chose pour la pratique du dessin, de la peinture, de la menuiserie, de la danse, de la couture (eh oui)... Pas de travail, pas de progrès.
Même chose pour l'apprentissage d'une langue étrangère... Pas de travail, pas de progrès.
Alors évidemment, on ressent toujours un plaisir à pratiquer, et on peut être content. Mais c'est un plaisir dont on a du mal à imaginer à quel point il est totalement incomparable avec le plaisir que ressent un très bon musicien quand il exécute à la perfection une petite oeuvre en restituant toutes les nuances et toutes les émotions, ou quand il compose une oeuvre (même en étant amateur) qui va recevoir des félicitations de personnes connues, voire d'un public... parce que c'est le résultat d'un long et difficile travail de progression parfois même épuisante ou fastidieuse. Quel bonheur quand devant des oreilles avisées on réussit à la quasi-perfection une banale Etude de Chopin ! Et oui... une "banale" Etude de Chopin, qui peut sembler barbante à de nombreuses personnes aujourd'hui (sauf les amateurs de classique), ça dissimule bien des difficultés dont on n'a pas du tout conscience tant qu'on ne travaille pas la technique, le solfège, le travail des mesures l'une après l'autre. Du rock ? Essayer de sortir de façon vraiment propre des arpèges de Led Zep ou Slash ou Metallica ou Aerosmith ou Lynyrd Skynyrd sans travailler et sans comprendre ce que vous faites et le pourquoi de ce que vous faites au moment où vous le faites ! Et quand on ne travaille pas la langue étrangère de façon soutenue, très assidue, et avec des exercices difficiles de grammaire, avec tout un vocabulaire, toute la syntaxe, tous les idiomes, l'apprentissage des faux-amis, l'exercice de penser directement dans la langue, etc. on reste finalement à l'écart lors de discussions entre amis dans la langue qu'on dit pourtant connaître !
Avoir accès à un professeur peut parfois être très difficile, voire impossible, il faut le reconnaître, c'est vrai. Notamment dans les grandes campagnes ou en raison de difficultés financières. Mais en ce cas, à défaut on utilise des solutions dégradée, imparfaites (des cours en ligne, ou des manuels d'éditeurs reconnus comme Play Music ou Di Arezzo ou Joseph Alexander ou Mel Bays ou Alfred Publishing ou Nicolas Carter ou Hal Leonard) mais qui ont au moins le mérite de permettre de progresser sur le plan des connaissances plutôt que de stagner. Avoir des bouquins ne suffit pas... il faut les travailler très sérieusement. Et une chose très importante : réviser en permanence les bases qu'on pense pourtant connaître. On progresse plus lentement, et avec quelques erreurs (parfois grossières) dans la technique de l'instrument, mais au moins on progresse. Mais à condition de ne pas abandonner ou sauter le chapitre dès que le bouquin vous demande de travailler vos gammes mineures ou pentatoniques pendant une heure par jour (même si c'est barbant") ou d'apprendre très sérieusement les aspects techniques les plus ardus de l'instrument ou les éléments les plus rébarbatifs de l'harmonie, de la mélodie, du contrepoint, de la fugue... Si le bouquin vous le demande, c'est parce que l'auteur sait bien que c'est essentiel pour progresser ! Certes, passer par des bouquins et des vidéos est une façon "dégradée" par rapport à un prof, oui, mais c'est au moins une façon beaucoup plus sérieuse que préférer "sauter" cet apprentissage. Si on ne passe pas outre ces étapes "barbantes" ça reste une solution assez sérieuse parce que basée sur le plus important : une authentique envie de toujours apprendre encore un peu plus, une authentique envie d'approfondir. Cette façon ne permettra pas d'acquérir un niveau professionnel, bien évidemment, mais elle permettra quand même d'acquérir un très bon niveau si on travaille sérieusement. Elle ne permettra pas de corriger certaines erreurs, mais quand on ne peut pas avoir accès à un prof, on fait sans. Pas le choix. Mais au moins on VEUT progresser, donc déjà on progresse.
Même l'improvisation ne doit pas (et ne peut pas) être "au pif". Pour bien improviser, il faut avoir déjà acquis de sérieuses bases de la formation musicale et de sérieuses bases de l'instrument. Et il faut avoir répété, répété, répété, pendant des heures, des jours, des mois, pour acquérir la spontanéité. Je vais dire quelque chose de curieux mais... on ne s'improvise pas improvisateur. Vouloir s'improviser improvisateur c'est devenir un éternel tâtonneur. On reste alors un "improvisateur" tâtonneur qui non seulement tourne en rond mais en plus fait de lourdes erreurs immédiatement décelées par n'importe quelle bonne oreille mais dont on n'a même pas conscience soi-même tellement elle deviennent gravée dans le marbre de sa pratique.
Pour tout ce qu'on fait dans la vie, même les loisirs et même les sports... Pas de travail, pas de progrès.
[ Dernière édition du message le 13/06/2023 à 02:49:12 ]

Anonyme


patrick_g75

.....
libre à chacun de bosser dur, ou de bosser un peu moins dur, et faire de la musique quand même. Je m'explique : les instruments de musique électroniques actuels style arrangeurs ne sont plus les jouets d'il y a quelques années et permettent déjà de faire quelques trucs sympas, sans nécessairement être virtuose, grâce au assistants divers (arpèges , accompagnement automatique main gauche, ajout de notes harmoniques, superposition de sons ) bref, on se fait plaisir et on s'amuse bien.
Peut-être faudrait-il, quand même, s'accorder sur le sens de l'expression faire de la musique ?
Mais tu as raison, il y a de la place pour tout le monde. Même pour ceux qui ne voient pas trop de différence entre le matériel que tu décris (arpègiateur, accompagnement automatique, etc.) et ces petites mécaniques :


On remontait un ressort.
Maintenant on appuie sur un bouton.
Si ça peut faire plaisir...
Bref, en matière de musique, il y a de la place pour tout le monde.....
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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[ Dernière édition du message le 13/06/2023 à 09:45:12 ]

Multizikos

Citation :-
J'ai de vagues souvenirs de l'enseignement musical à l’école, à partir de la 3eme...Chiant au possible avec une simple une flute à bec, avec en prime le bordel des jeunes cons pendant les cours, j'en faisait partie, et je n'en suis pas très fier aujourd'hui, c’était il y a bien longtemps, mais franchement ce n'est pas ça qui m'a donné envie de faire (ou d'essayer de faire...) de la musique.
Perso les cours de musique au collège ont été mes bases du solfège.
Bases que j'ai entretenue avec l'apprentissage du clavier en autodidacte et que j'ai perfectionné au fur et à mesure des années notamment avec la pratique de la guitare depuis 18ans en autodidacte aussi, j'ai finis par apprendre grossièrement le solfège par moi même pour transposer des partitions de piano jazz à la guitare.
Certes ça reste marginal mais je suis capable de lire une partition et de la comprendre même si je ne la lit pas tel un livre, l'harmonisation, la clé de sol de fa, les gammes, les intervalles, le mode mixolydien ...
bref je ne suis pas un expert mais ça me parle et j'ai du m'y mettre par moi même car les profs de guitare que j'avais sondés ne voulais pas s'embêtés à apprendre de la théorie et le conservatoire m'a gentiment recalé parce que j'étais trop vieux.
donc comme on dit on est jamais mieux servit que par soit même
le tout c'est la patiente, la persévérance, l'écoute et le travail!
JACQUES BREL le disait lui même “Le talent, ça n’existe pas. Le talent, c’est d’avoir envie de faire quelque chose.”
[ Dernière édition du message le 13/06/2023 à 10:26:37 ]

McREMY

Citation :Ça me semble quand même un peu excessif ces qualificatifs de "dédaigneux" et "d'élitiste". Il faut une certaine tenue dans tous les sens du terme pour jouer du classique, c'est le style de musique qui veut ça. Tout dépends peut être des établissements, comment ils sont gérés, dans ma ville on envisage sérieusement une fusion entre Harmonie, un peu moins cotée et moins sélective plus orientée Big Band et Conservatoire, pour des concerts communs, c'est très valorisant pour les élèves. Les profs de conservatoire ont très souvent le statut de fonctionnaire territorial, ce qui signifie qu'ils ont eux aussi des objectifs de qualité et de résultats à atteindre. Ce n'est pas parce qu'on échoue au concours d'entrée, ou qu"on éprouve des difficultés a suivre qu'on ne deviens pas bon musicien par la suite, fort heureusement.Je dirais que ça vient de l'élitisme du conservatoire, de la caste des musiciens classiques. Certains sont très dédaigneux envers ceux qui n'ont pas le même pedigree. C'est terriblement frustrant comme expérience...
Je t'accorde que c'est quelque peu excessif, mais c'est mon ressenti depuis des années. J'ai la chance de jouer avec un ami depuis quasi 10 ans, qui a fait 20 ans de conservatoire de piano, mais qui a arrêté quasiment aussi longtemps car il a été totalement dégouté du milieu et de l'élitisme. Quand il m'en parle on dirait un club de gymnastique dans les années 90 (les mêmes années du coup).
Plus haut quelqu'un a écrit: "faire de la musique". Je préfère "jouer de la musique". Comme un sport, on joue à/au tel sport. C'est un jeu, donc il y a une part, voire la part principale de plaisir. Cependant oui pour maitriser la technique de jeu, du matériel, la théorie, il faut bosser et parfois se faire mal, quitte à se blesser (je me suis fait 2 tendinites à l'avant bras gauche en 28 ans de guitare). Mais ce travail doit rester un plaisir, c'est une passion. Combien de connaissances (anciennes relations de jeunesse, collègues, amis, famille) ont été dégoutés de l'enseignement musical en école durant leur jeunesse et ont arrêté en arrivant à l'adolescence, d'autres ont commencé justement à l'adolescence puis ont abandonné par manque d'engagement, par fainéantise, par manque de temps, volonté, etc.
playlist de l'album démo de mon ancien groupe (rock prog instrumental)
Mon univers musical bercé entre pink floyd, dream theater, Satriani, etc...

the bubble

J'ai la chance de jouer avec un ami depuis quasi 10 ans, qui a fait 20 ans de conservatoire de piano, mais qui a arrêté quasiment aussi longtemps car il a été totalement dégouté du milieu et de l'élitisme
l'élitisme, tel qu'il est accepté dans notre société est obsène: c'est un privilège tel que l'était la noblesse avant la révolution et donne des droits non justifiés sur le reste de la masse sociale. Un bon élitisme est un élitisme de partage, mais ça n'existe pas. Parce qu'il manque une base absolue: le respect de chacun, et comme en en est encore à savoir qui pisse le plus loin (élitisme), ce qui est une constante dans l'attitude le l'être humain, on se retrouve dans une cour d'école de maternelle de grande taille.
[ Dernière édition du message le 13/06/2023 à 21:57:28 ]

Berzin

lus haut quelqu'un a écrit: "faire de la musique". Je préfère "jouer de la musique". Comme un sport, on joue à/au tel sport. C'est un jeu, donc il y a une part, voire la part principale de plaisir
C'est un débat qui questionne bien des musiciens professionnels. Je comprend ton point de vue, mais le problème du "jouer de la musique" est que ça laisse entendre que c'est une activité peu sérieuse, dilettante. Je donne des cours en école de musique depuis plus de 20 ans et plus d'une fois des gens (à qui je donne des cours) m'ont dit "mais c'est quoi ton boulot ?" Quand je répond, que je donne des cours de musique, on m'a souvent répondu "oui, mais je vais dire un vrai boulot" ou encore "mais c'est pas un travail, c'est un plaisir." Par contre, ça ne les choque pas qu'un gars "joue au ballon" pour 30 millions d'euros par an. Ca c'est jouer au foot, mais c'est un vrai travail.

Et ce n'est pas prêt de s'arrêter quand on voit le nombre d'écoles de musiques municipales qui n'apprennent aux enfants que les instruments classiques (même pas de guitare acoustique folk, que classique nylon) en enseignent le solfège au lieu d'apprendre le plaisir de jouer de la musique.
C'est de moins en moins le cas. Par exemple la CMF propose des cursus de musiques actuelles (batterie, guitare électrique, etc.)
Quant à la remarque sur les écrans je confirme: la baisse d'attention est plus que significative chez les jeunes, pas plus de 5minutes voire pas du tout pour certains. c'est juste épuisant. Là par contre, c'est un sentiment unanime que ce soit dans les écoles associatives, les écoles municipales ou les conservatoires.
Ca et le phénomène du "zapping" : un an de musique, un an de zumba, un an de tennis, deux ans de théâtre...
On constate donc une réduction des cursus long, c'est de moins en moins fréquent qu'un élève fasse 10 ans de musique.
"Les gens d'en bas qu'il faut respecter". M. Barnier
[ Dernière édition du message le 14/06/2023 à 10:45:55 ]

le reverend


J'ai lu les posts, notamment ceux où ça parle des conservatoires contraints à des résultats. C'est certainement vrai, et c'est complétement débile.
Un conservatoire c'est payé avec l'argent public, donc quelque part avec l'argent des parents des gamins qui y prennent des cours. Je suis convaincu que l'immense majorité des parents en question veulent avant tout faire découvrir la musique à leurs gamins et que ces derniers progressent pour prendre de la joie (car c'est bien de cela qu'il s'agit : l'art en général, c'est le sel de la vie, c'est pas une punition ou une corvée). Du coup le fonctionnement actuel des conservatoires me semble totalement aberrant et contreproductif.
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)

le reverend

[mylife ON]
J'ai eu la chance de connaitre le conservatoire en tant qu'élève adulte, vers mes 35 piges.
J'ai été atterré par le fonctionnement du bazar : ce que j'ai vu, c'est 3 classes de 30 gamins en 1ere année qui deviennent une classe de 30 gamins en 2e année, et finalement devient une classe de 10 élèves en 3e année.
Bonjour l'écrémage et merci pour l'estime de soi des gamins laissés au bord de la route.
Et surtout un enseignement qui laisse de côté 80/90 des élèves est-il défendable ?
Je me suis interrogé sur ce que je voyais et je pense avoir trouvé le pourquoi : les classes ne sont pas faites pour apprendre la musique aux gamins de la commune. Elles sont faite pour sélectionner les bêtes de concours, les élèves qui auront eu le talent ET la docilité de supporter tout ça, afin de récolter de bonne places aux divers concours et d'en faire rejaillir la gloire sur le conservatoire et ses profs.
Bref, un système complètement débile qui se mord la queue.
Je persiste à croire (parce que j'ai pas fait de sondage) que c'est pas le but des parents qui inscrivent leurs enfants dans les cours de musique. C'est pas non plus le but des enfants visiblement (80 abandons sur 90 élèves en deux ans !). C'est juste le but du conservatoire qui bosse pour lui-même et éventuellement pour les politiques qui s'en servent de marchepied, et justement c'est pas pour ça qu'on paie des impôts.
J'ai eu une expérience plutôt sympa avec le prof du conservatoire qui nous donnait les cours, à nous adultes (une douzaines de personnes entre 17 et 70 ans, avec presque tous le même historique : aimer la musique mais en avoir été dégouté en cours). Le mec savait nous intéresser et se mettre à notre niveau tout en restant très didactique.
Une fois où il était absent, on s'est récupéré la prof des gamins, laquelle a appliqué sa pédagogie de merde à base d'humiliation et de reproches, certainement celle qu'elle dispensait aux gosses.
Ca a duré cinq minutes, le temps que je me lève et que je lui demande poliment mais fermement à qui elle croyait s'adresser. Et qu'il fallait qu'elle change de ton et qu'elle se mette à notre niveau, pas l'inverse.
Elle a obtempéré (je m'étais physiquement imposé on va dire) mais j'ai bien vu qu'elle n'a pas compris de quoi je parlais...
On ne l'a jamais revue en remplacement.
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)

Anonyme

Tout le monde n'est pas fait pour le conservatoire, comme tout le monde n'est pas fait pour les études en général. C'est un peu comme le cyclisme et le vélo, monter un col à 10 % en emmenant un gros braquet, ou peinard en s’arrêtant pisser et contempler le paysage à chaque virage.

patrick_g75

Ce topic devient un tribunal des conservatoires
...
Ouais. Ça devient un peu "Règlement de comptes à OK Corral"...

Bien sûr que tout ce qui a été relaté ici sur les "mauvaises expériences" est vrai. C'est du vécu. Du ressenti. Et, comme tel, ça ne se conteste pas.
Maintenant, après le comment, ça pourrait être intéressant de se poser la question du pourquoi.
...
En gros : discordance entre l'offre et la demande.
Si tu demandes des pommes et qu'on te sert des patates... ça va pas.
Mais les patates, ça peut être très bon aussi. Et il y a des pommes pourries.
Etc.
Pas besoin de continuer.
Dans une école de musique, qui est auteur de la demande : un gamin ? jeune ? jeune comment ? un adulte ?
Si c'est un gamin : c'est vraiment lui qui est en demande ? Ou bien juste ses parents qui veulent le caser là entre piscine et équitation ? Ou bien des parents qui rêvent pour leur rejeton d'une grandiose carrière ?
Etc.
On peut multiplier les configurations.
Quelque soit son statut, ces conservatoires ou ces écoles de musique dont on parle (pour en fustiger les pratiques pédagogiques) sont des institutions financées par une collectivité. Donc ?
Donc, ici la demande est celle de la collectivité. Et c'est elle seule qui décide de la nature de l'offre. À la limite, la personne individuelle (qu'est l'élève) est hors circuit - systématiquement. Parce que c'est ainsi qu'a été conçu le système (de l'école).
Ça ne veut pas dire que l'offre pédagogique y est nulle ! Elle peut même être excellente...
C'est seulement que la formulation d'une demande y est (systématiquement) hors-sujet.
...
Bon. Mais tout ça, ce n'est que de la sociologie politico-économique.
Si on revenait à la question sous entendue par ce sondage : "comment (bien) apprendre un instrument de musique ?"
Idéalement.
Ça pourrait être : "En commençant par apprendre la musique" ?
Mais, effectivement, comment apprendre la musique sans en faire ?
Mais comment en faire sans l'avoir appris ?
Ne croyez pas que je moque !
Cela a été le "tourment" majeur de ma longue existence d'enseignant : le geste d'abord ? ou bien la signification du geste, d'abord ?
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le reverend

Tout le monde n'est pas fait pour le conservatoire
Encore une fois, deux ans pour arriver à un taux de 90% d'abandon, on n'est pas dans l'effet de bord.
Sinon pour le reste, je trouve "l’écrémage" normal
Je pense qu'on est fondamentalement pas d'accord là-dessus.
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)

patrick_g75

Citation de Franck Heudebert :Sinon pour le reste, je trouve "l’écrémage" normal
Je pense qu'on est fondamentalement pas d'accord là-dessus.
Vos demandes ne sont pas situées au même point.
Vous ne pouvez donc pas être "d'accord" dans vos évaluations des offres.
Ça va pas aller loin...

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le reverend

Cours de musique à l'école => beurk
Cours de musique au collège => re-beurk
Frangin avec sa gratte quand j'ai 15 ans => super !!! J'achète ma gratte la même année (une douze cordes, et ouais j'ai souffert) => autodidacte jusqu'à 25-30 ans avec les méthodes (la Guitare à Dadi) et tablatures des magazines. Et non, pas d'internet à cette époque. Pas besoin du solfège pour progresser à ce moment-là
30-35 ans : je fais plus rien (vie de couple, boulot, bébé etc...)
> 35 ans je décide de reprendre la zik et de refaire une tentative sur le solfège : je prends des cours de solfège (au conservatoire, cf. plus haut). ça dure 2-3 ans
Puis je prends des cours de gratte électrique en cours particulier pendant quelques années, pour progresser dans les chorus. Le minimum de théorie de l'harmonie vue en cours de solfège me sert bien à ce moment-là pour comprendre comment construire un chorus. Pour varier, je prends des cours de basse en cours particuliers pendant quelques années aussi (ce qui me permettra de tenir la basse dans un groupe de blues-rock). Solfège clé de Fa
Je fais de la batterie en autodidacte quelques mois pour faire tchac-poum lors des concerts de la Fete de la Musique dans un groupe de copains (quand le batteur était absent je le remplaçais, pareil pour la basse, pareil pour les grattes, pareil pour les choeurs).
On monte un groupe avec certains d'entre eux où je prends la gratte électrique. Après quelques changements de personnel, on joue toujours ensemble...
Sur le tard, j'achète un sax ténor (parce que c'est un bel objet et que c'est classe) et prends des cours particuliers. J'en prends encore. Solfège obligatoire pour le coup, clé de sol.
Sur les conseils de mon prof de sax qui m'encourage a acheter un petit clavier pour "avoir une autre vision de la musique", j'achète un piano numérique : ça c'était il y a 3 ans et je sais toujours pas en jouer (à part quelques accords simples et pas rapidement)

Prochains cours dès que j'ai un peu de temps : cours particuliers de piano
Les cours particuliers c'est pas donné, mais c'est de l'argent bien investi j'ai toujours trouvé.

Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)
[ Dernière édition du message le 14/06/2023 à 18:24:37 ]

patrick_g75

.........
Les cours particuliers c'est pas donné, mais c'est de l'argent bien investi j'ai toujours trouvé.
C'est en effet, en principe, le moyen le plus sûr d'accorder sa demande à une offre disponible.
Si le prof est bon, c'est évidemment l'idéal.
Et puis, s'il ne te convient pas : tu le vires, pour en chercher un autre.
C'est ça la différence avec le conservatoire : là, c'est l'élève qui est viré....

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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le reverend

C'est ça la différence avec le conservatoire : là, c'est l'élève qui est viré
Oui

La fameuse remplaçante avait commencé notre cours en nous engueulant parce qu'on déchiffrait pas les notes assez vite à son gout. Sa phrase ça avait été : "Si vous n'arrivez pas à lire à cette vitesse, vous ne passerez pas en troisième année."
Je lui avais répondu qu'on n'en avait rien à battre de passer en 3e année, qu'on était là pour le plaisir et qu'elle ne nous en donnait pas, bien au contraire.
Putain, 22 ans que je traine sur AF : tout ce temps où j'aurais pu faire de la musique ! :-( :-)

Berzin

Et surtout un enseignement qui laisse de côté 80/90 des élèves est-il défendable ?
Je me fais l'avocat du diable, mais le conservatoire a pour fonction de former de futurs professionnels. Si tu veux que ton enfant fasse de la musique "pour le plaisir", ce n''est pas là qu'il faut l'inscrire. Si on veut découvrir les maths de façon ludique, on ne s'inscrit pas en Maths spé.
"Les gens d'en bas qu'il faut respecter". M. Barnier

Anonyme


Berzin

"Les gens d'en bas qu'il faut respecter". M. Barnier
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