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Sujet A propos du Vote Blanc

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Sujet de la discussion A propos du Vote Blanc
Alors voilà: j'ai participé au thread sur le CPE et beaucoup de commentaires ont été faits et quelques idées ont été émises.

ce que j'en ai retenu en synthèse c'est que le CPE est une solution court terme à un problème grave qui ne date pas d'hier. j'ai aussi retenu que notre classe politique n'était plus représentative des citoyens et que le système électoral ne nous permettait pas de faire des choix sereins gages d'un changement de fond de notre société.

il faut changer ce système et pour ce faire il n'y a que deux moyens: la force ou la voix électorale alternative à savoir la reconnaissance du vote blanc.

qu'en pensez vous?

Citation : La crise de confiance entre les citoyens et la classe politique atteint des sommets. Comment, dans ces conditions, le comportement des électeurs va-t-il être modifié. La terminologie de " suffrage exprimé " aura-t-elle encore un sens quand on ne saura plus dissocier le vote d’accord du vote de contestation. Plus que jamais, pour faire diminuer l’abstention et les votes de sanction, et pour avoir une idée du paysage politique réel de notre pays, le vote blanc doit être reconnu ! C’est plus qu’une avancée, c’est une nécessité.

Lorsque nous avons écrit ces premières lignes en 2000, nous ne savions pas encore à quel point elles s'avèreraient prophétiques deux ans plus tard, dans le contexte de l'élection présidentielle du 21 Avril 2002.

La nécessité d'un vote blanc est un premier pas vers plus de démocratie, car les choix politiques qui devront être faits demain obligent à une légitimité et donc à une démocratie sans faille. En plus de cinq ans, nous avons perçu combien notre présence répondait à une attente d'un grand nombre de citoyens.

La défense du vote blanc est le premier pas vers la défense des droits du citoyen. Elle n'est pas si anodine que certains veulent le dire, parce qu'elle est emblématique d'une démocratie rénovée à laquelle beaucoup adhèrent déjà.



http://petition.partiblanc.fr/ http://www.partiblanc.fr/
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S'il te plait relis le thread.

le but de cette démarche est précisemment d'éviter de n'avoir dans ce pays que des gens mécontents de leur classe politique en donnant à celle-ci une obligation de résultat. c'est une action assez long terme. Le but du Parti Blanc n'est, aujourd'hui, pas de fournir un programme mais de donner un moyen autre que l'abstention ou la rue pour manifester un désaccord quant à l'action de la classe politique.
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Citation : L'abstention, le vote blanc et nul

A l'approche de l'élection présidentielle, des politologues se penchent, en exclusivité pour 2002.sofres.com, sur les enjeux de la campagne. Cette semaine, Dominique Reynié, chercheur au Cevipof, analyse l'abstention, le vote blanc et nul : motivations, évolution, spécificités...





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- Distinction abstention, vote blanc, vote nul
- Signification politique du vote blanc
- Reconnaissance du vote blanc
- Evolution du vote blanc
- Déterminants du vote blanc et nul
- Profil des abstentionnistes
- Le cas de l'élection présidentielle 2002

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Quelle est la distinction entre les votes blancs et nuls, d’une part, et l’abstention d’autre part ?

Il existe d’abord un point commun, puisque, dans les deux cas, l’électeur est inscrit sur les listes électorales. Ce constat permet de rappeler qu’il y a des électeurs qui ne sont pas inscrits, et qui pourtant devraient l’être. On les estime à environ 8% de la population en âge de voter. L’électorat potentiel est donc supérieur de 8% à l’électorat inscrit. Parmi les inscrits, il y a ceux qui ne vont pas voter, ce sont les abstentionnistes. Et parmi ceux qui décident d’aller voter, certains n’acceptent pas de choisir entre les candidats présents. Ces électeurs ne sont pas des abstentionnistes : ils passent par l’isoloir et leur vote est enregistré. Lorsqu’ils sont bien informés, ils glissent dans l’urne une enveloppe vide qui est la marque du vote blanc. Certains regrettent que le droit électoral français ne reconnaisse pas le vote blanc. En effet, le Code électoral ne distingue pas le vote blanc du vote nul. On parle de vote " blanc et nul ". En pratique, on comptabilise ensemble le vote " nul " et celui de l’électeur qui ne met pas de bulletin dans l’urne. On confond donc l’électeur qui accomplit un geste très pensé, avec l’électeur qui se trompe, en mettant par exemple deux bulletins dans une enveloppe, ou encore celui qui, par incompétence politique, naïveté ou maladresse, écrit quelque chose sur le bulletin pour soutenir son candidat ou admonester un concurrent, sans savoir que son vote sera de ce fait annulé.

Second problème : on comptabilise les suffrages qui se portent sur tel ou tel candidat à partir des suffrages exprimés, c’est-à-dire des votants moins les blancs et nuls. On considère donc que les blancs et nuls ne sont pas des suffrages exprimés. Quand on annonce qu’un candidat a réalisé 15% des suffrages exprimés, on compte ses suffrages non par rapport aux inscrits ou aux votants, mais par rapport à ceux qui ont choisi un candidat. C’est une deuxième façon de reléguer le vote blanc du côté des oubliettes.

Quelle signification politique donner au vote blanc ?

Le vote blanc peut s’apparenter à ce que j’appelle de l’abstention civique. Comparons vote blanc et vote nul. Ce dernier peut être un vote agressif, poujadiste, ou incompétent, qui d’une manière générale traduit un rapport problématique avec la convention démocratique pour celui qui est maladroit, ou pour celui qui inscrit un avis sur son bulletin - ce qui est souvent le cas des bulletins nuls. A l’inverse, en votant blanc, l’électeur manifeste son attachement à l’élection, tout en refusant de soutenir tel ou tel candidat. C’est une démarche très sophistiquée, très élaborée, qui traduit une conscience politique aiguë et la volonté de contester une offre politique sans remettre en cause la procédure électorale et le vote démocratique.

Quels sont les pays qui reconnaissent le vote blanc ? Et pourquoi n’est-il pas reconnu en France ?

Il y n’a qu’un pays qui reconnaît le vote blanc, la Suède, et le vote blanc n’y atteint pas un niveau particulièrement élevé.

L’hostilité au vote blanc se justifie d’abord par une raison simple : si l’on conteste l’offre de candidatures, plutôt que d’appeler à voter " blanc ", il est plus cohérent de se porter candidat. En principe, chacun peut être candidat. Toute personne qui veut contester l’offre politique peut aussi bien contribuer à l’améliorer. Dans une campagne électorale, chaque citoyen est, au moins de droit, partie prenante. Chacun a son mot à dire d’une manière ou d’une autre. Dans cette perspective, le vote blanc peut être assimilé à une contestation tardive. Dans l’isoloir, le jour du vote, il est un peu tard pour contester l’offre électorale. Il existe également une seconde raison à cette hostilité : on craint in fine que la reconnaissance du vote blanc entraîne son expansion électorale. On peut supposer, hypothèse favorable, que l’abstention diminuerait si l’électeur avait la possibilité de voter " blanc ", mais on peut également supposer, hypothèse défavorable, que la montée du vote " blanc " s’ajouterait à celle de l’abstention. Dans ce cas, les bases électorales des partis de gouvernement seraient plus fragiles encore.

Quelle est l’évolution du vote blanc au cours des différents scrutins de la Vème République ?

Dans le cas de l’élection présidentielle, on assiste à un phénomène clair et étonnamment linéaire : l’augmentation du vote blanc et nul, élection après élection, au premier comme au second tour. Record de premier tour : 1995. Record de second tour : 1995. Seule exception : le second tour de 1969 qui s’explique par le duel tristounet entre Poher et Pompidou (" bonnet blanc et blanc bonnet "). Mais le vote " blanc et nul " y était cependant moins important qu’en 1995. L’augmentation du vote " blanc et nul " favorise la thèse selon laquelle le vote " blanc " n’est pas un vote " nul " : on ne voit pas pourquoi le niveau des votes nuls augmenterait avec celui de l’éducation et de l’information. L’élection présidentielle est la plus concernée par la hausse du vote " blanc et nul ". Pour les autres élections, les résultats sont plus erratiques.

Pourquoi l’élection présidentielle est-elle davantage touchée par ce phénomène ?

Peut-être l’élection présidentielle est-elle la forme d’offre politique la plus contraignante et la plus disciplinaire, en combinant le scrutin uninominal et majoritaire avec un seul élu au terme du processus. Le second tour se passe entre deux rescapés. Du coup, la confrontation de second tour oppose deux candidats qui cherchent inévitablement à mordre au centre, ce qui entraîne souvent une tonalité de campagne très insatisfaisante pour une partie des électeurs. Lors d’élections législatives, on a à chaque fois 577 élections et la défaite d’un député dans une circonscription ne signifie la défaite de son parti au plan national, ce n’est pas tout ou rien, comme pour la présidentielle. Pour les régionales, la proportionnelle favorise peut-être la faiblesse relative du vote blanc et nul. Mais l’abstention y atteint cependant un niveau très supérieur à celui de l’élection présidentielle.

Peut-on dresser une typologie de l’électorat blanc et nul ? Quels sont les facteurs sociologiques, politiques, ou géographiques qui influent sur ce type de choix ?

On sait peu de choses sur cet électorat. C’est l’un des points aveugles de la sociologie électorale. Par hypothèse, en cas de vote nul idéologique, on peut songer a un profil proche de celui de l’électorat des extrêmes. Le vote nul par maladresse, comme expression d’une forme d’incompétence politique, renvoie à un certain statut social : défavorisé, dominé, ce sont les couches populaires. Le vote blanc évoque un électorat sophistiqué, cultivé, " CSP+ " comme l’on dit, très informé, accomplissant une forme de protestation civique. C’est un vote hostile aux candidats mais favorable à l’élection. Je le considère d’ailleurs comme un cas de vote " rationnel ".

On peut donc y voir une forme de vote protestataire ?

Je le comptabilise comme tel. Quand on associe le vote en faveur de partis qui n’ont pas vocation à gouverner, qui contestent l’ordre démocratique (extrême gauche, extrême droite), à ceux qui soutiennent un thème, et non un programme de gouvernement – les chasseurs, par exemple –, au vote " blanc et nul " et à l’abstention, on obtient ce que j’appelle la dissidence électorale. Si on les additionne pour évaluer la part qui reste aux partis de gouvernement, on observe un trend extraordinairement frappant : entre 1958 et 1997, la dissidence électorale est passée de 27,4% à 52,5%. Désormais, quand le RPR ou le PS rassemblent 20% des suffrages exprimés, cela correspond à 20% des 48% restant. La crise électorale des partis de gouvernement est très profonde.

Et quel est le profil des abstentionnistes ?

Classiquement, on distingue des abstentionnistes systématiques, de deux types et aux profils radicalement opposés. D’un côté, les abstentionnistes " par incompétence " qui ont le même profil que ceux qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales (couches populaires, qui ne s’intéressent à la politique, mal intégrées) ; d’un autre côté, les abstentionnistes par conviction, très politisés, qui contestent l’ordre démocratique. Au total, cette abstention est difficilement inférieure à 10%, tant que le vote n’est pas obligatoire. Au-delà de ces 10%, il s’agit d’une abstention alternative. C’est elle qui constitue le gros de l’abstention. C’est un électorat dont la mobilité oscille davantage entre participation et abstention, qu’entre un camp politique et un autre. Ces électeurs se répartissent en deux catégories : d’une part, une catégorie au profil proche de celui de l’ensemble du corps électoral, avec, selon la conjoncture politique, une sur-représentation de l’électorat du parti au pouvoir ; d’autre part, une catégorie qui rassemble les personnes CSP+, très informées, très intéressées par la politique et qui mènent une abstention stratégique, sophistiquée, élitiste.

Qu’en sera-t-il pour l’élection présidentielle de 2002 ? On constate à l’heure actuelle une pléthore de candidatures : entraînera-t-elle, selon vous, une mobilisation des électorats ou plutôt une désorientation ?

Cette élection est particulièrement imprévisible. Mais il y a un point sur lequel je peux plus volontiers m’engager : le niveau de l’abstention et des blancs et nuls. Nous atteindrons peut être un niveau record d’abstention pour des élections présidentielles. La configuration actuelle fait un peu penser à celle de 1969. Au premier tour, malgré une offre importante de candidatures, on ne peut éviter un sentiment de déjà-vu – en particulier Arlette Laguiller ou Jean-Marie Le Pen. Il y a d’ailleurs beaucoup de dernières candidatures à cette élection. Aucun des candidats de second rang ne joue un rôle important, hormis l’énigme Chevènement. L’univers de choix de premier tour est donc très pluraliste, mais apparaît comme déjà vu. Cette offre sature un espace public dénoncé comme discriminant et occupé par une sorte de folklore dans lequel Le Pen fait son cirque, Laguiller dit ce qu’elle dit, sans que ce soit ni véritablement audible, ni franchement mobilisateur. Cela se jouera ailleurs. Entre les deux candidats majeurs, mais sans passion. Ce qui me frappe beaucoup, et notamment depuis l’intervention de Lionel Jospin, c’est l’inscription de leur campagne au centre dès le premier tour. Traditionnellement, le premier tour est un tour de rassemblement de son camp. Lors de son intervention sur France2, Lionel Jospin a tenu un discours de second tour, très recentré, défendant davantage une manière de gouverner qu’un projet de gouvernement. Cela me paraît annonciateur d’un second tour au cours duquel les deux protagonistes auront du mal à ne pas répéter ce qu’ils ont dit dans les semaines précédentes. D’où un second tour qui risque d’être jugé ennuyeux, ce qui conduirait à penser que l’élection de l’un ou de l’autre n’aura pas de conséquences majeures sur l’avenir du pays. En l’absence de dramatisation – type " Au secours, la droite revient ! " ou " Qui veut encore 5 ans de majorité plurielle ? " - les incitations à aller voter sont faibles. C’est l’occasion de souligner un point important : l’européanisation du pays, le fait que nous sommes dans un système d’intégration européenne très avancé. L’idée d’élire un président de la République qui gouvernerait de telle ou telle manière ne rencontre plus guère de crédit dans l’opinion. Les Français savent que l’on gouverne avec les Européens. C’est aussi pourquoi l’abstention peut augmenter.

Que penser de la candidature du candidat du Parti blanc à cette élection présidentielle ?

Les militants du vote blanc présentent un candidat comme ils l’ont fait aux élections municipales à Caen, non sans succès d’ailleurs. Leur démarche, cohérente, est en même temps très paradoxale pour les électeurs : on leur demande de voter pour un parti – et donc de transgresser ce qu’est le vote blanc – dont le seul programme est la reconnaissance du vote blanc. L’idée de reconnaître le vote blanc implique que la crise de l’offre politique est un fait constant de la démocratie électorale. Or pour ma part, je crois que le vote blanc ou nul est un indicateur de la crise de l’offre. Si on modifie l’offre, voire les règles du jeu électoral, le vote blanc peut se résorber. L’idée de le reconnaître comme un vote en tant que tel implique que l’offre politique n’est jamais satisfaisante. Le problème du vote blanc, c’est qu’en lui-même il ne suggère rien : il fait savoir que l’offre politique est contestée, il soutient la procédure électorale, mais il ne dit pas ce qu’il faudrait changer pour que les électeurs retournent voter. Mais le meilleur allié des partisans du vote " blanc ", c’est encore le vote électronique. En effet, si nous passons à ce type de vote, alors le vote nul n’est plus possible. Dès lors, la question se posera clairement de savoir s’il faut admettre ou non une touche " vote blanc ".

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Ok