Alerte daRinze (land)

Bon je vais t'expliquer la vie, j'ai bien peur que tu ne la connaisses pas encore très bien...

Départ en voiture.
Nanette est bien sanglée dans son machin, avec doudou, bibou, sussou, toussa, elle sourit à la vie, ta femme t'aime, t'as même droit dans l'euphorie à un bisou presque sincère, c'est dire! Bonheur simple. Contact. Moteur. Démarrage. RTL à la radio. Les lunettes de soleil sur le nez, tu gères à mort en sortant du parking. Y a pas à dire, la vie c'est beau.

fast-forward 40 mn après
Ca fait 30 mn qu'on est dans le bouchon et madame à côté, s'impatiente. Faut dire que ça fait un bon gros bout de temps (au moins 30 secondes) depuis le départ qu'on a dépassé le MTBP (Mean Time Between Pipi) féminin, et elle commence à tressauter des entrailles. T'y peux rien, c'est l'appel du ventre qui fait ça à toutes les gueuzesses. Nous, les matous, on connaît pas, à part quand on se fait une soirée bière et qu'il faut aller pisser à chaque gorgée tant tellement qu'à la fin on pisse direct contre le mur du bar.

Conséquence immédiate: ça commence doucement à tirer la gueule, sur la droite. L'atmosphère se tend un soupçon. Pour te donner une contenance, tu joues pam-papapam-taptap sur le volant en songeant à autre chose. Et autre chose, comme souvent, c'est c'te connasse de secrétaire, la Céline là, conne à bouffer du foin mais nonobstant bonne comme tout quand elle met sa mini beige clair avec ses chaussures à talons compensés qui y font un fion à faire triquer un camion. C'est donc elle qui se présente à ta mémoire, tu sais pas pourquoi. En fait, si, tu sais pourquoi. C'est que, et là t'as au moins un point commun avec tous tes collègues masculins, t'aimerais y mettre le compte quelque chose de propre. Où é veut. Quand é veut. Le problème c'est qu'é veut pas : tu t'es déjà fait râteaufier quatre fois depuis août.

Mais on n'en est pas là.
Présentement, ça fait à peine la quinzième fois depuis une minute que madame te fait comprendre qu'elle a envie de pisser. Reproche à peine déguisé qu'il te faut traduire ainsi: tu prends pas assez soin d'elle. Tu ne penses qu'à toi depuis que tu as la Classe B... Classe B... à ces mots, une vision fugace traverse ton esprit: un jeune garçon, à la beauté lisse et sauvage de la prépuberté, la vingtaine, blond, avec un accent auvergnat (stà dire pas ce connard de daRinze), qui te regarde mort de rire en répétant "classe B... ouhouh... classe B..." puis agite ses clés pour ouvrir une voiture qui fut bleue dans le temps. Bleue. Comme ta classe B. Ptain les coïncidences sont étranges, hein ? Heing putaing macarel, pardon ?

Bref. Mine de rien, tu viens de perdre 40s de plus. Inutile de te dire que c'est une déclaration de guerre tout ce qu'il y a de plus officiel. "On" te le fait bruyamment savoir à grand coups de soupirs et de commissures qui tombent. Puis, alors que tu prends sur toi pour garder tout de même ton calme, arrive la première attaque.
Du pur blitzkrieg.
Ah ouais, attends, avant que je t'explique, il te faut savoir une chose: quand monsieur conduit, les femmes se liguent pour lui pourrir la vie.
Bref, Nanette entre en scène. S'agite. Chouigne. "Mais elle aussi, elle a envie de pisser, voyons, tu pourrais t'arrêter quand même" (nouvelle vision AFienne fugace: comme même corrigerait Traumax avec l'icône :maitrecapelo: ). De quoi, connasse? Elle a pas des couches, la chieuse, là, pour y pisser, y débourrer et faire tout ce qu'elle veut dedans sans qu'on ait à y foutre les mains??? Et pi s'arrêter, spèce de truie, tu vois pas qu'on est dans un bouchon et qu'on peut pas en sortir!!!
(euh... ah oui, ça tu le PENSES, hein, surtout tu le DIS pas! Non parce que sinon, c'est pas la moitié de la maison que tu perds: c'est tes dents, et avec tous les poils autour, hein) (heing putaing macarel, pardon).

Bref, donc, bien que cette chipie ne parle encore pas un traître mot, y a une connexion mystérieuse qui se fait avec l'esprit de sa mère. Objectif numéro un de l'Alliance Sacrée: faire sortir de ses gonds le gros con qui est au volant. Le gros con, c'est toi, ninou.
Donc mamzelle chouigne. S'agite. Tape des pieds. Madame soupire. Grogne sans aucune conviction pour la faire taire. Conséquence, la gamine passe illico en defcon 4: chialement sonore, larmiches complètement artificielles mais super bien imitées. Lançage de doudou. Chialage immédiat parce que Doudou a atterri au sol et que c'est un drame irréversible. Madame soupire à nouveau, donc logiquement, passage en defcon 3, l'autotune pitche la sortie audio une octave au dessus. Saloperie de gosse, tiens. Très vite tu t'en veux à mort d'avoir eu une telle pensée, c'est ta fille, quoi, merde, tu vas pas te pictocubiser, non ? Toi aussi donc, tu tentes sans conviction de faire taire la petite, et c'est l'instant qu'attendent les deux nanas pour passer ensemble en defcon 2.

Alors là, je te le dis sans me vanter, mec: faut assurer pour de bon. Tout, mais pas le defcon 1! SURTOUT PAS LE DEFCON 1.

Au niveau defcon 2, j'espère que je te l'apprends pas, y a tohu bohu.
Afin de calmer sa vessie surpressée, madame décide de prendre les choses en main. T'as pas de bol: c'est pas les tiennes, de choses, dont on parle. Non, pasque j'veux pas te faire de mal, mais avec ce qui s'est passé à la séquence précédente, je sais pas si tu le sais, mais tu viens de prendre abonnement pour deux semaines de soupe de museau. Va falloir te découfler à l'analogique, et retrouver tes activités imaginatives solitaires de quand t'avais quatorze ans, hein, chéri.
Mais bon.
Donc, madame excédée, pour bien te montrer qui c'est l'unique adulte de la famille, engage les grandes maneouvres. Détache sa ceinture. Monte à pleines godasses sur son siège (c'est un moment dur à passer, merde, la bagnole a pas quinze jours et l'autre pute, là, qui y marche dessus, naméo), tourne son gros cul en te griffant la joue au passage, et dans un grand bruit, en faisant le maximum de bordel, passe à l'arrière. Juste au moment où la file avance. Bien évidemment, le stress déforme un peu tes critères d'évaluation, et t'accélères un poil trop de ce que tu aurais dû normalement accélérer. Résultat, madame vient s'écraser le pif contre le hayon arrière, en beuglant. L'autre pécore, dans son siège, interprète cela comme un signal. Redouble de chialage. Un mec te double en ricanant, en Nissan GT-R rouge, putain c'est pas ton jour, hein. Avoue que t'as pas de bol jusque là.

Bon, reprenons: derrière c'est la cata. La gosse qui hurle, la mère qui pisse le sang, et on a avancé d'un mètre douze depuis le début des hostilités. Pour calmer la petite, la grande y colle le bib dans le bec tout en se tenant le mouchoir sur la gueule pour empêcher le raisin de venir y pourrir le maquillage.








Donc, en fait t'avais tort : c'est à ta femme à donner à boire, donc t'as pas à choisir.









Enfin, celle qui jusqu'à présent a été ta femme. Parce que, tu le sais bien, tout passe, la roue tourne, toussa, et y a que les imbéciles qui changent pas de chaussettes.









Parole.

On appelle cela de l'expérience, jeune padawan.
20 ans de plus que toi, ça lui en fait 55 : elle est dans la pleine bourre de la dernière ligne droite avant le finish. Elle va t'enfourcher comme jamais on t'a enfourché. Elle va te plier le roseau à force de te chevaucher le poney que tu vas craindre qu'elle ne le casse, ziiiip crac. A c't âge là, mon vieux, elle va te pomper à la forcenée tout ce que t'a pu foutre de côté comme énergie pendant toute la semaine. Faut pas leur en promettre! les madames, passé la cinquantaine, elles t'essorent pis qu'une Vedette qui s'emballe dans les derniers tours du programmateur (ah cha ch'est vrai, cha). Ca t'a l'arrière train en brinquebale, le valseur difformisé par les ans, la peau qui flasque aux entourjointures, mais laisse faire, le cœur est toujours vaillant, et pour peu que t'y alles convenablement avec le gel lubrificatoire, tu sentiras pas le temps passer.

Javé déjà darinzé au sujet des jeunes qui te sucent en faisant la fine bouche (et Dieu que c'est désagréable se se faire sucer par quelqu'un qui fait la fine bouche!) et des vieilles qui te pompent à la suave, direct avec les gencives après avoir enlevé leur dentier. Je le redis avec force et conviction : c'est un truc que tout homme doit essayer une fois dans sa vie. Une sensation, mon vieux, indescriptible. Le velouté de la gencive et la douceur de la bave qu'elle ne retient plus, conjugués de la plus merveilleuse des manières pour t'emporter au septième ciel.

En fait, elle a pas oublié de te prendre ton billet de 20 : elle te l'a sciemment rendu, après y avoir noté son numéro de téléphone et les heures où son crevard de mari est parti à la pêche au gôbi, afin que tu puisses prendre tes dispositions pour lui ramoner comme il se doit l'opercule à moustache.

Et toi tu viens perdre ton temps ici, pffff, y a des fois, tu mériterais juste des coups de pied au cul.