Le mariage pour tous ? Une idée de bobos. L’écologie ? Un passe-temps de bobos. La fraternité ? Une lubie de bobos. Aujourd’hui, le mot «bobo» est devenu la réponse à tout, les deux syllabes qui disqualifient d’emblée tout projet humaniste. C’est que le bobo est, par définition, incapable de sincérité. Tout ce qu’il entreprend, tout ce pourquoi il milite, est donc intrinsèquement indigne d’être défendu. Pire : comme on a pu le voir, les bobos représentent la seule frange de la population dont on peut, à la limite, comprendre qu’on lui tire dessus au fusil d’assaut à l’occasion d’un petit verre en terrasse, ou pendant le concert d’un groupe ultraconfidentiel. Tout ça parce que les bobos préfèrent le müesli artisanal aux Kellogg’s coupés à la limaille de fer.