Nan mais vous débarquez ou quoi? L'ordre des titres, sur un album comme en concert, ça se travaille.
Quand le morceau 2 succède au morceau 1, ça produit un certain effet qui est différent de celui que produirait la succession des morceaux 1 et 3.
L'ensemble de ces effets produit "une couleur", "un climat", qui est l'identité de l'album, et donc son "contenu".
Ca ne se fait pas au hasard, cammèmeu...
L'artiste entrouvre une fenêtre sur le réel; le "réaliste pragmatique" s'éclaire donc avec une vessie.
samy dread
17422
Drogué·e à l’AFéine
Membre depuis 18 ans
42502Posté le 04/07/2018 à 08:58:47
depuis que les supports d'écoutes ont changé et que la contrainte de se taper les albums est tombée, ce mode d'écoute a quasi disparu (sauf pour les vieux comme nous). Coïncidence?
Bon, je redis que je ne partage pas l'avis de Da qui ne voit que les concept-albums comme des tout.
La question de l'ordre des morceaux, même si comme beaucoup l'ont signalé, elle n'est pas faite par hasard, reste pour moi secondaire.
Pour faire une analogie, tu peux prendre une expo (photo ou peinture) bien faite où là nom plus les oeuvres ne sont pas placées au hasard et intervertir 2 ou 3 tableaux sans que l'expo reste une oeuvre en soit. Ce n'est pas un hasard si commissaire d'exposition ou accrocheur sont des métiers.
L'analogie est un peu bancale dans la mesure où une expo peut être une rétrospective (donc balayer l'ensemble de oeuvre d'un artiste, comme un "best of") ou collective (une sorte de compil), etc.
Mais dans l'idée, c'est ça. Et même dans ce cas, si l'expo est bien foutue, on pourra probablement considérer qu'elle constitue une oeuvre cohérente.
Après, tous les albums ne sont probablement pas comme ça. J'en sais rien. Mais il me semble que l'ensemble du contenu d'un album a en commun :
- la sensibilité, le projet et l'intention de l'artiste au moment où il l'a fait
- les autres intervenants (surtout producteur, ingé(s) son, réal... mais aussi les musiciens)
- le lieu d'enregistrement dans la plupart des cas et les conditions de réalisation
- la maturité artistique de l'artiste au moment où il le fait
Le premier point étant évidemment essentiel. En tous cas, c'est tout ça qui fait que théoriquement, aucun album d'un artiste ne ressemble au précédent ni au suivant. Sauf volonté expresse, et encore. Chez Higelin, même "Champagne pour tout le monde" et "caviar pour les autres" qui sont plus ou moins sensés constituer un diptyque sont assez différents.