L'humoriste et comédien Pierre Doris est décédé mardi soir à Paris, des suites d'un cancer du foie à l'âge de 89 ans, a-t-on appris auprès de ses proches.
Pierre Doris, de son vrai nom Pierre Tugot, devait fêter ses 90 ans demain jeudi. Comédien au physique rond et à l'humour noir, Pierre Doris avait débuté sa carrière à la fin des années 50. Il écumait les galas et les cabarets dans des one-man shows où il laissait libre cours à une humour acide, en précurseur de Coluche et Pierre Desproges.
"On me surnommait le Frankeinstein du rire, le Dracula de la facétie, voire le pape de l'humour noir. C'était bien beau, mais le public m'assimilait à mes blagues. Il me considérait comme un franc salaud, un bourreau d'enfants, un monstre. Et moi je suis un tendre", confiait-il à L'Aurore en 1978. En 1971, il montre une nouvelle facette de sa palette d'acteur en tournant pour la télévision "La maison des bois", sous la direction de Maurice Pialat. Il y interprète un garde-barrière au grand coeur recueillant un jeune orphelin, dans un rôle à contre-emploi. Mais au cinéma, Pierre Doris est souvent abonné aux personnages d'affreux et aux seconds rôles. Il joue dans de nombreuses comédies, dont "Fortunat" (1960) aux côtés de Bourvil et Michèle Morgan, "Clémentine Chérie" (1962) avec Michel Serrault et Philippe Noiret, "Les rois du gag" (1983) de Claude Zidi. En 1981, il prête ses traits au héros de Frédéric Dard, Bérurier, dans "San Antonio ne pense qu'à ça" (1981).
Homme de scène avant tout, il interprète aussi bien des comédies de boulevards ("Assassins Associés", "Oscar"...), des opérettes, que des classiques ("Ubu Roi", "Pygmalion", "Le Barbier de Séville"...), en particulier les pièces de Molière qu'il affectionnait particulièrement après l'avoir découvert sur le tard.