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Pédago
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L’automation de la vedette de votre mix

Le guide du mixage — 110e partie

Aujourd’hui, nous allons voir en détail l’automation de la piste principale de votre mix. Il s’agit bien souvent de la piste de chant, mais cela peut tout aussi bien être un instrument soliste. Cette véritable star de votre compo mérite une attention toute particulière à l’heure de l’automation, car, en définitive, tout le reste n’est là que pour la mettre en valeur. Notez qu’afin de simplifier l’écriture et la lecture, j’appellerai cet instrument Alpha dans le paragraphe suivant.

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Le diable est dans les détails

Partons du prin­cipe que votre auto­ma­tion fonc­tion­nelle pour cette piste alpha est déjà faite et posi­tion­nons-nous du côté artis­tique de la force. Selon moi, la première chose à faire se résume à auto­ma­ti­ser le volume d’Al­pha de façon « gros­sière » en fonc­tion des sections du titre à mixer. Pour être plus clair, en s’ap­puyant sur le schéma clas­sique couplet/refrain, montez le volume sur les refrains et bais­sez-le sur les couplets pour respec­ter la logique basique des montagnes russes émotion­nelles du récit musi­cal.

Puis, dans un deuxième temps, je vous invite à prendre la peine d’au­to­ma­ti­ser avec préci­sion ce volume afin de révé­ler les moindres détails de votre piste alpha. Dans la langue de Shakes­peare, cela s’ap­pelle « to ride the fader », soit litté­ra­le­ment « chevau­cher le fader ». Beau­coup de néophytes font l’im­passe sur cette étape. Pour­tant, c’est cette dernière qui va exacer­ber la musi­ca­lité de votre instru­ment alpha en le rendant plus dyna­mique, plus vivant, et ce, de façon beau­coup plus natu­relle que ne pour­rait le faire un compres­seur par exemple. Le plus beau dans tout ça, c’est que cette chevau­chée est en quelque sorte gratuite — hormis le coût de votre STAN — puisqu’elle ne dépend d’ab­so­lu­ment aucun plug-in, juste de l’au­to­ma­tion du fader de volume. Alors, pourquoi s’en priver ?

Vocal Automation 2

Ainsi, n’hé­si­tez pas à partir à la chasse aux détails cachés en toute fin de phrase musi­cale afin de les mettre en avant, par exemple un souffle parti­cu­liè­re­ment émou­vant ou un bruit de frot­te­ment de doigt atta­chant. Profi­tez-en égale­ment pour vous assu­rer que le discours d’Al­pha est parfai­te­ment intel­li­gible à tout moment : bais­sez les notes ou les mots trop forts et remon­tez ceux qui sont trop en retrait. Enfin, atté­nuez conscien­cieu­se­ment le moindre son para­site, qu’il s’agisse de sibi­lances, de bruits de bouches ines­thé­tiques, de plosives trop marquées, etc.

Toutes ces manœuvres peuvent vous paraître fasti­dieuses et chro­no­phages, mais je vous assure que le jeu en vaut large­ment la chan­delle. Vous verrez qu’à force d’ap­pliquer cette méthode, non seule­ment sa mise en œuvre vous sera plus aisée, mais vous remarque­rez égale­ment très vite que votre piste Alpha n’a, au final, pas tant besoin que ça de trai­te­ments lourds en termes de compres­sion, de-essing et compa­gnie. Mine de rien, le rendu sonore global vous en sera recon­nais­sant !

Pour finir cet épisode, voici un résumé complet et chro­no­lo­gique du proces­sus d’au­to­ma­tion que j’uti­lise :

  • Auto­ma­tion fonc­tion­nelle pour chacune des pistes que j’ef­fec­tue géné­ra­le­ment en « dessi­nant » à la souris ;
  • Auto­ma­tion artis­tique globale pour toutes les voies de la console virtuelle avec écri­ture en temps réel autant que faire se peut, en plusieurs passes si besoin ; 
  • Auto­ma­tion artis­tique de détail pour le ou les instru­ments alpha, de préfé­rence en temps réel pour le côté « perfor­mance vivante » en mettant à profit le mode d’au­to­ma­tion Touch, mais avec d’éven­tuelles retouches en dessi­nant le cas échéant.

Ce n’est bien évidem­ment pas la seule façon de faire, mais j’es­père que cela pourra vous aider à créer votre propre « work­flow » d’écri­ture de l’au­to­ma­tion.

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