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Pédago
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L’écoute comparative

Le guide du mixage — 124e partie

Cette semaine, je vous propose de nous pencher sur une technique particulière d’écoute de votre mix : l’écoute comparative. D’entrée de jeu, je vous invite à considérer très sérieusement cette méthode de travail, car il s’agit sans doute de la forme d’écoute la plus importante en situation home studio…

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Tout est rela­tif !

Comme son nom l’in­dique, le prin­cipe de base de l’écoute compa­ra­tive se résume à l’éva­lua­tion du fruit de votre travail en regard d’un ou plusieurs titres issus d’un mixage profes­sion­nel. Cette pratique est beau­coup plus répan­due qu’on ne le croit dans le milieu pro, mais sa néces­sité est tout bonne­ment indé­niable en home studio. Pourquoi donc ? Eh bien toujours à cause du fameux problème numéro un de tout home studio : l’acous­tique bien loin des canons du genre. Votre lieu de travail a forcé­ment des faiblesses dans certaines zones du spectre ainsi que des excès à d’autres fréquences. Il est donc certai­ne­ment diffi­cile de savoir sépa­rer le grain de l’ivraie afin d’être certain que votre mix sonnera ailleurs comme vous l’en­ten­dez chez vous. Cepen­dant, lorsque vous écou­tez un titre du commerce dans cette même pièce, les lacunes de celle-ci sont égale­ment présentes. Dès lors, la compa­rai­son de votre mix avec un titre de réfé­rence vous permet­tra de juger votre travail rela­ti­ve­ment à un morceau dont vous êtes sûr qu’il sonne bien en toute circons­tance. Mine de rien, cette tech­nique est un véri­table Graal pour tout MAOïste averti tant elle permet de travailler en toute confiance. Que demande le Peuple ?

Reste à savoir manier cette écoute compa­ra­tive afin d’en tirer le meilleur…

Chacun ses choix

Avant de pouvoir compa­rer, encore faut-il savoir avec quoi. Afin de choi­sir le ou les morceaux de réfé­rence, il convient de prendre deux choses en consi­dé­ra­tion selon moi.

Tout d’abord, il y a la qualité du mix de cette réfé­rence. Cela peut vous sembler être une évidence, mais cette phrase sous-entend un fait de taille : ce n’est pas la qualité artis­tique de la compo­si­tion qui doit guider votre choix, simple­ment la finesse du mixage. Mettez donc vos goûts musi­caux de côté pour l’ins­tant et concen­trez-vous sur l’en­ver­gure « tech­nique » du titre qui servira de réfé­rence.

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L’autre point à prendre en compte, c’est le rapport qu’il y a entre le morceau que vous êtes en train de mixer et cette fameuse réfé­rence. Serait-il oppor­tun de compa­rer un titre de musique clas­sique avec de la Dub ? Ou bien encore un morceau compre­nant une contre­basse sauce slap avec un autre arbo­rant une ligne de basse synthé­tique façon Moog ? Bien sûr que non. Tâchez donc de prendre comme réfé­rence un titre dont l’or­ches­tra­tion et le genre soient cohé­rents avec celui sur lequel vous êtes en train de travailler.

Pour finir, voici trois petites remarques qui me paraissent néces­saires.

Premiè­re­ment, veillez à utili­ser une source de qualité en guise de réfé­rence : ici, pas de fichier compressé du style MP3 et consorts, le format .WAV en 16 bit/44.1 kHz est le mini­mum de rigueur.

Ensuite, n’ou­bliez pas de prendre en compte le fait que votre titre de réfé­rence a déjà subi un maste­ring. Prenez bien garde à la diffé­rence de volume sonore perçu entre ce dernier et votre mix, car, comme d’ha­bi­tude, cela pour­rait faus­ser votre juge­ment. Essayez donc, autant que possible, de faire corres­pondre le niveau d’écoute des deux mixes.

Enfin, lors de votre écoute compa­ra­tive, je vous conseille de compa­rer des passages ayant une « densité orches­trale » simi­laire. Pour être plus clair, mettre face à face un refrain à l’ar­ran­ge­ment hyper chargé avec un couplet léger du point de vue de l’ins­tru­men­ta­tion n’a pas vrai­ment de sens. Une fois de plus, soyez cohé­rent dans vos choix de compa­rai­son.

Voilà, c’est tout pour aujour­d’hui. Dans le prochain épisode, je vous présen­te­rai quelques outils qui pour­ront vous faci­li­ter la vie à l’oc­ca­sion de l’écoute critique de votre mix.

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