Cette semaine, je vous propose de nous pencher sur une technique particulière d’écoute de votre mix : l’écoute comparative. D’entrée de jeu, je vous invite à considérer très sérieusement cette méthode de travail, car il s’agit sans doute de la forme d’écoute la plus importante en situation home studio…
Tout est relatif !
Comme son nom l’indique, le principe de base de l’écoute comparative se résume à l’évaluation du fruit de votre travail en regard d’un ou plusieurs titres issus d’un mixage professionnel. Cette pratique est beaucoup plus répandue qu’on ne le croit dans le milieu pro, mais sa nécessité est tout bonnement indéniable en home studio. Pourquoi donc ? Eh bien toujours à cause du fameux problème numéro un de tout home studio : l’acoustique bien loin des canons du genre. Votre lieu de travail a forcément des faiblesses dans certaines zones du spectre ainsi que des excès à d’autres fréquences. Il est donc certainement difficile de savoir séparer le grain de l’ivraie afin d’être certain que votre mix sonnera ailleurs comme vous l’entendez chez vous. Cependant, lorsque vous écoutez un titre du commerce dans cette même pièce, les lacunes de celle-ci sont également présentes. Dès lors, la comparaison de votre mix avec un titre de référence vous permettra de juger votre travail relativement à un morceau dont vous êtes sûr qu’il sonne bien en toute circonstance. Mine de rien, cette technique est un véritable Graal pour tout MAOïste averti tant elle permet de travailler en toute confiance. Que demande le Peuple ?
Reste à savoir manier cette écoute comparative afin d’en tirer le meilleur…
Chacun ses choix
Avant de pouvoir comparer, encore faut-il savoir avec quoi. Afin de choisir le ou les morceaux de référence, il convient de prendre deux choses en considération selon moi.
Tout d’abord, il y a la qualité du mix de cette référence. Cela peut vous sembler être une évidence, mais cette phrase sous-entend un fait de taille : ce n’est pas la qualité artistique de la composition qui doit guider votre choix, simplement la finesse du mixage. Mettez donc vos goûts musicaux de côté pour l’instant et concentrez-vous sur l’envergure « technique » du titre qui servira de référence.
L’autre point à prendre en compte, c’est le rapport qu’il y a entre le morceau que vous êtes en train de mixer et cette fameuse référence. Serait-il opportun de comparer un titre de musique classique avec de la Dub ? Ou bien encore un morceau comprenant une contrebasse sauce slap avec un autre arborant une ligne de basse synthétique façon Moog ? Bien sûr que non. Tâchez donc de prendre comme référence un titre dont l’orchestration et le genre soient cohérents avec celui sur lequel vous êtes en train de travailler.
Pour finir, voici trois petites remarques qui me paraissent nécessaires.
Premièrement, veillez à utiliser une source de qualité en guise de référence : ici, pas de fichier compressé du style MP3 et consorts, le format .WAV en 16 bit/44.1 kHz est le minimum de rigueur.
Ensuite, n’oubliez pas de prendre en compte le fait que votre titre de référence a déjà subi un mastering. Prenez bien garde à la différence de volume sonore perçu entre ce dernier et votre mix, car, comme d’habitude, cela pourrait fausser votre jugement. Essayez donc, autant que possible, de faire correspondre le niveau d’écoute des deux mixes.
Enfin, lors de votre écoute comparative, je vous conseille de comparer des passages ayant une « densité orchestrale » similaire. Pour être plus clair, mettre face à face un refrain à l’arrangement hyper chargé avec un couplet léger du point de vue de l’instrumentation n’a pas vraiment de sens. Une fois de plus, soyez cohérent dans vos choix de comparaison.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Dans le prochain épisode, je vous présenterai quelques outils qui pourront vous faciliter la vie à l’occasion de l’écoute critique de votre mix.