Chronologiquement parlant, l’écoute critique d’un mix se décompose généralement en deux phases pour le home-studiste : la première dans ses conditions habituelles de travail et la seconde en extérieur. Cette semaine, je vous propose de passer en revue différentes méthodes d’écoute qui vous aideront à mieux appréhender la première d’entre elles.
Home Sweet Home
Si vous avez suivi mes recommandations, vous devriez avoir des oreilles bien fraîches pour attaquer cette session d’écoute. Pour commencer, lancez une lecture normale de votre mix et « kiffez la life »… Pourquoi ? Eh bien tout d’abord parce qu’après toutes ces heures de dur labeur, vous l’avez bien mérité ! De plus, cette écoute-plaisir du morceau de bout en bout va vous permettre de vous remettre gentiment dans le bain. Une fois cela fait, vous pouvez alors enchaîner avec l’une des techniques exposées ci-dessous :
- Écoute mono : cela permet non seulement de repérer les éventuels problèmes de phase, mais aussi de vous rapprocher des conditions de diffusion usuelle tant il est rare qu’un auditeur prenne la peine de se placer de façon optimale pour une écoute stéréo digne de ce nom ;
- Écoute du signal « Side » : dans ce cas, vous pouvez mieux vous concentrer sur l’espace, le haut du spectre et les instruments d’accompagnement de manière générale ;
- Écoute stéréo inversée : basculer le canal droit sur la gauche et vice versa constitue un bon moyen pour aborder votre mix sous un regard neuf. En effet, votre cerveau n’est pas habitué à entendre ce morceau dans cette configuration, il le considérera donc plus ou moins comme nouveau et n’en sera que plus attentif. Cette astuce est vraiment une solution idéale pour regagner un brin d’objectivité rapidement ;
- Écoute par plages de fréquences : en limitant votre écoute à une seule bande de fréquences, vous serez plus aptes à entendre ce qu’il s’y passe. C’est la solution idéale pour l’analyse du haut et du bas du spectre ;
- Écoute sur de petites enceintes : cela permet de vous focaliser sur les médiums tout en vous rapprochant également des systèmes d’écoute grand public ;
- Écoute au casque : si votre système d’écoute est un peu faiblard ou si l’acoustique de votre home-studio n’est pas idéale, un casque de studio peut vous sauver la mise. Mais pensez également à écouter votre mix au travers d’une paire d’écouteurs « classiques » ! En effet de nos jours, la musique est très souvent « consommée » de façon nomade à l’aide d’un smartphone et d’écouteurs plus ou moins bon marché, alors autant vérifier que votre mix survivra à ce traitement ;
- Écoute à différents volumes : très utile pour savoir si l’essentiel de votre mix est toujours bien présent à n’importe quel niveau ;
- Écoute mobile : lancez la lecture et baladez-vous, faites votre vie dans votre maison, mais gardez votre esprit d’analyse aux aguets… Après tout, il y a peu de chances pour que vos futurs auditeurs stoppent leur train-train quotidien afin de se consacrer pleinement à votre musique, contrôler la pertinence de votre mix dans des conditions de vie courante n’est donc peut-être pas inutile ;
- Écoute à l’aveugle : il est souvent beaucoup plus facile de se concentrer sur le son lorsque le cerveau n’est pas pollué par des informations visuelles inutiles. Fermez donc les yeux, ou éteignez au moins votre écran l’espace d’une lecture complète, vous m’en direz des nouvelles !
Il est bien entendu possible de combiner certaines de ces méthodes entre elles, même si je vous déconseille de tenter le couple écoute mobile/écoute à l’aveugle !
La semaine prochaine, nous nous pencherons sur une dernière méthode d’écoute critique à utiliser au sein de votre home-studio, certainement la plus importante de toute : l’écoute comparative.