Mes ami(e)s, je sais bien que plus nous approchons de la fin, plus l’impatience vous ronge ! Que nous reste-t-il encore à voir après la délicate phase de l’automation ? Pas mal de choses en vérité, et pas forcément des plus simples d’ailleurs. Dans les semaines à venir, nous allons voir différentes méthodes d’écoute qui vous permettront de juger au mieux votre mixage. Ainsi, il vous sera possible d’y apporter les dernières petites retouches nécessaires avant d’enfin pouvoir envoyer votre bébé au mastering. Accrochez-vous, nous touchons au but !
Avant-propos
Pour commencer, je vous invite à faire une pause. Sérieusement. Cela doit faire des heures que vous bossez sur le titre à mixer (voire des années si vous évoluez au rythme de cette série…) et la première chose dont vous aurez besoin pour vérifier la qualité de votre travail, c’est d’une oreille fraîche. Même les plus talentueux ingénieurs du son prennent au moins un quart d’heure avant d’attaquer la séance d’écoute critique finale qui validera ou non un mix. Et comme vous n’avez certainement pas autant d’heures de vol qu’eux, je vous conseille de laisser passer au moins une nuit, il paraît que ça porte conseil… J’ai parfaitement conscience que les trois quarts d’entre vous ne le feront pas, c’est dans la nature humaine de se dire « oui, oui, il est bien gentil, mais très peu pour moi, je n’ai pas que ça à faire ». Pourtant, je vous assure que c’est dans l’intérêt de votre musique. Alors, faites donc preuve d’un peu de self-control et prenez une pause.
Ensuite, je tiens à vous informer qu’aucune des techniques d’écoute que nous allons aborder n’est obligatoire. D’ailleurs, si vous preniez le temps de toutes les appliquer, vous ne seriez pas sortis de l’auberge. L’idée est ici de piocher parmi ces méthodes afin de trouver la combinaison qui vous convient le mieux. Pour ce faire, je vous conseille de les essayer toutes au moins une fois, cela vous permettra de sélectionner celles qui vous parlent le plus.
Enfin, pendant ces écoutes, il y a de fortes chances pour qu’une folle envie de toucher au mix vous étreigne. Une fois de plus, un peu de self-control ! Chaque chose en son temps. Soyez pleinement à ce que vous faites lorsque vous le faites, c’est la meilleure façon d’arriver à vos fins. Nous entrons dans une phase d’analyse. Parasiter cela en se jetant sur un fader affecterait non seulement vos capacités de jugement, mais pourrait aussi avoir des conséquences catastrophiques sur votre mixage. Bref, si en cours d’écoute vous relevez un problème, notez-le rapidement quelque part sans interrompre la lecture du morceau et recentrez-vous au plus vite sur l’écoute. L’heure des retouches viendra bien assez tôt, ne vous en faites pas pour ça.
À ce propos, voici une petite astuce que j’utilise afin d’optimiser mon flux de travail en regard de l’articulation entre l’écoute critique et les éventuelles retouches à faire par la suite. Lors de l’écoute, j’ai en permanence un bloc-notes sous la main ainsi qu’un doigt sur le raccourci clavier de ma STAN qui sert à insérer des marqueurs. Du coup, dès que je repère quelque chose qui me chagrine en cours de lecture, j’insère un marqueur à la volée sans interrompre le défilement de la « bande virtuelle » et j’écris succinctement une nouvelle ligne sur mon bloc-notes afin de savoir de quoi il retourne. Ainsi, lors de la phase de retouche, je sais exactement à quel moment du morceau je dois retourner et quel problème je dois régler.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Dans le prochain épisode, nous ferons un point sur les questions qu’il est opportun de se poser lors de vos sessions d’écoute critique de votre mix.