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Test écrit

Le Test - Test Ableton Live 3

Live! est un séquenceur audio au principe novateur puisqu'il se joue en temps réel, à la manière d'un sampler Akai MPC. Il est dédié à l'audio et à la manipulation de clips (des boucles audio de courte durée) auxquels il est possible d'infliger de nombreux traitements en temps réel, d'où son nom.

Able­ton est une jeune société basée à Berlin, fondée par un ancien membre de Native Instru­ments. Nous allons vous présen­ter leur logi­ciel Live! dans sa troi­sième version.

La console de mixage rela­ti­ve­ment élabo­rée et ses 4 départs d’ef­fets ainsi que les touches de lance­ment de scènes et le cross­fa­der destinent le logi­ciel au DJing et à l’in­ter­pré­ta­tion de Live. Le prin­cipe est le suivant : on déclenche des loops dans la fenêtre de session pendant que le soft enre­gistre l’im­pro­vi­sa­tion qu’il est possible ensuite de modi­fier dans la fenêtre d’ar­ran­ge­ment.

Le prin­ci­pal atout de Live est certai­ne­ment son inter­face agréable et entiè­re­ment contrô­lable avec un ou plusieurs contrô­leurs Midi. A tout moment, et même pendant le jeu, on peut assi­gner un contrô­leur à un élément de l’in­ter­face ou bien des para­mètres divers comme le tempo, la désac­ti­va­tion du magné­tisme ou les déclen­cheurs de scènes.

L’ins­tru­ment se base sur un moteur audio très perfor­mant, capable d’ajus­ter la vitesse de lecture des clips au tempo voulu et selon la quan­ti­fi­ca­tion voulue. Il est possible d’en­re­gis­trer ses propres instru­ments. Live inclura alors immé­dia­te­ment le loop dans le morceau. En fait, la lecture ne s’ar­rête pas pendant que l’on joue, et, fait unique étant donné que le mixer de Live est dédié au mixage en temps réel, il est doté d’un cross fader comme on peut le trou­ver sur une table de mixage de DJ.

Il est aussi possible d’uti­li­ser Live en tant qu’en­re­gis­treur multi­piste, même si son prin­ci­pal inté­rêt n’est pas là. Ce logi­ciel est plus un hybride entre un sampler, une groo­ve­box et un enre­gis­treur [def]dtd[/def]. D’ailleurs, Able­ton défi­nit sa créa­tion comme étant un « Sequen­cing Instru­ment ».

Machine requise

Compte tenu de l’uti­li­sa­tion de samples, Live néces­site une machine rela­ti­ve­ment puis­sante pour tour­ner mais aussi d’une bonne quan­tité de mémoire vive. Un ordi­na­teur doté d’1Go de RAM n’est pas un luxe si l’on veut pouvoir profi­ter plei­ne­ment des capa­ci­tés du logi­ciel.

On peut jouer à la souris, mais il y a un véri­table plai­sir à utili­ser un clavier et un contrô­leur Midi, l’in­ter­face deve­nant alors plus agréable à gérer mais aussi plus complexe. Une inter­face audio avec des drivers Asio est forte­ment conseillée si l’on veut faire de l’en­re­gis­tre­ment dtd avec moni­to­ring et effets en temps réel. On pourra toujours jouer des samples sans trop de latence avec les gestion­naires MME et DirectX.

Play Live

Session SetPour compo­ser avec Live, il faut tout d’abord compo­ser son set, c’est-à-dire rassem­bler un ensemble de boucles cohé­rent à déclen­cher à l’aide des moyens mis à dispo­si­tion par le logi­ciel. On orga­nise ensuite son set en assi­gnant certains clips au clavier de l’or­di­na­teur ou à son clavier maître si on en dispose. Les clips peuvent être lancés de diffé­rentes façons appe­lées «  launch modes  » dans le soft :

  • Trig­ger : déclenche et arrête le sample.

  • Gate : la boucle est lue tant que la touche de lecture est enclen­chée.
  • Toggle : enclenche et arrête le sample à chaque fois que l’on appuie sur la touche de déclen­che­ment. Ce mode est utile en session car il permet de synchro­ni­ser des scènes.
  • Repeat : à chaque fois que l’on appuie sur la touche de déclen­che­ment, la lecture du clip reprend à zéro. Ce mode est utile pour créer des effets de scratch ou de bégaie­ment sur des samples de voix.

Par rapport à l’an­cienne version Live 2, Live 3 dispose de nouvelles fonc­tions qu’il est inté­res­sant de détailler :

  • Il est doré­na­vant possible, à la manière d’un échan­tillon­neur, d’as­si­gner un sample à une section du clavier maître, ce qui permet­tra par exemple de jouer une mélo­die.
  • Live 3 recon­naît la vélo­cité (sensi­bi­lité au jeu) et les messages de pitch-bend, ce qui en fait presque un véri­table échan­tillon­neur.
  • Là encore, une nouvelle fonc­tion permet d’amé­lio­rer le jeu puisque l’on peut appliquer un legato à un sample, c’est-à-dire qu’au lieu de rejouer l’échan­tillon du début à chaque déclen­che­ment, l’échan­tillon sera « pitché » en temps réel.

Le jeu se fait dans l’écran de session, les arran­ge­ments se passent dans l’autre, et on bascule d’une fenêtre à l’autre par la touche <tab>. A la base, on dispose de 8 pistes et de 2 départs d’ef­fets. Il est possible d’ajou­ter autant de pistes qu’on le désire et jusqu’à quatre départs d’ef­fets. En outre, Live comporte un système de pattern : les lignes hori­zon­tales sont des scènes et on peut lancer tous les clips d’une scène en cliquant sur son inter­rup­teur, dans la colonne de droite. Pour termi­ner la descrip­tion du bloc de session, on peut renom­mer les pistes et les scènes à sa guise. Dès lors qu’on sample, l’échan­tillon prend le nom de la piste. On peut faci­le­ment créer une scène et ses varia­tions sur les lignes suivantes.

Au dessous de l’af­fi­chage de session se trouve l’af­fi­chage des proprié­tés des clips et des diffé­rents racks d’ef­fets. Sachez qu’il est possible d’in­sé­rer autant d’ef­fets que l’on veut sur une piste, sur un envoi et même sur la piste master, en fonc­tion de la puis­sance de la machine utili­sée.

Panneau de confi­gu­ra­tion

Préférences MidiLe panneau de confi­gu­ra­tion est composé de quatre pages de réglages.

Dans l’on­glet Divers, on déclare les réper­toires de plug-ins, de l’édi­teur d’échan­tillons ainsiq que les réper­toires tempo­raires. On y règle égale­ment le compor­te­ment de Live par la réso­lu­tion d’en­re­gis­tre­ment (16/24 bit) et on lui indique s’il doit créer des fichiers d’ana­lyse. Les « .asd » sont des fichiers impor­tants dans lesquels Live inscrit les données d’in­ter­pré­ta­tion des samples. Ils permettent à Live de les lancer et les lire plus rapi­de­ment. Enfin, le taux de rafraî­chis­se­ment des clips spéci­fie la fréquence à laquelle Live actua­lise un fichier en cours de lecture, c’est-à-dire sa réac­ti­vité.

Le panneau suivant spéci­fie à Live les réglages de base. C’est là que l’on peut sauver son set de base (appelé « template »). Le moteur audio (« Elas­tic Audio ») de Live s’avère perfor­mant et peut être réglé d’un dépla­ce­ment de souris sans pour autant arrê­ter la lecture.

Live gère les drivers Asio, MME et DirectX, mais il est préfé­rable de fonc­tion­ner en Asio pour des raisons de latence. C’est là que l’on active ou non l’écoute directe et qu’on ajuste la latence de l’in­ter­face audio. C’est là aussi que l’on indique la fréquence d’échan­tillon­nage et les canaux audio utili­sés pour la lecture et la pré-écoute.

La dernière page est desti­née aux réglages midi et à la synchro. On peut y affec­ter deux contrô­leurs Midi et envoyer leurs mises à jour de contrôle aux consoles de mixage numé­riques avec faders moto­ri­sés. C’est aussi par ce panneau que l’on ajuste le format smtp et les diffé­rents para­mètres de contrôle Midi.

L’in­ter­face

Confi­gu­ra­tion audio
Configuration audio de Live
Options
Options de Live

A gauche se trouve un panneau esca­mo­table à 5 onglets offrant l’ac­cès aux plug-ins et à l’ex­plo­ra­teur de samples (trois fenêtres d’ex­plo­ra­tion d’où on peut renom­mer ou suppri­mer des samples, ou appe­ler un set) ainsi que deux empla­ce­ments pour les plug-ins natifs et VST.
En haut de l’écran se trouve une repré­sen­ta­tion de l’en­semble de l’ar­ran­ge­ment; un clic sur une portion amène la lecture sur ce point.

La console de base se compose de 8 pistes sur une quin­zaine de scènes avec deux départs d’ef­fets pre/post fader. Chaque piste possède deux envois (send) en plus des inserts et on peut appliquer des effets de maste­ring sur la tranche master. A côté des faders, on trouve des boutons mute, solo, moni­to­ring et arm, un poten­tio­mètre de pano­ra­mique, des slots pour assi­gner des pistes au cross­fa­der (alors que le master est équipé d’un volume pour la pré-écoute des échan­tillons), le cross­fa­der lui-même, et un réglage de balance.

Le rack d’ef­fets, situé dans la partie infé­rieure de l’écran, affiche les proprié­tés des clips, les plug-ins ainsi que les niveaux d’en­trée/sortie pour chaque effet. Une pano­plie de raccour­cis claviers permet :

  • D’ap­pe­ler les menus d’en­trée/sortie physiques (et [def]rewire[/def]),
  • D’ap­pe­ler les départs d’ef­fets s’il ne sont pas déjà assi­gnés à un contrô­leur,
  • De créer des pistes, d’autres sends tracks et scènes.

On peut de plus assi­gner des touches de clavier à des para­mètres de mix ou à des slots de lance­ment.

La colonne master est un peu parti­cu­lière car on y trouve les déclen­cheurs de scènes qui servent à lancer tous les clips d’une ligne à la fois. C’est là une partie inté­res­sante du concept de jeu avec Able­ton Live.

A tout moment, on peut faire bascu­ler le rack d’ef­fets sur la confi­gu­ra­tion des entrées/sorties avec des commu­ta­teurs mono/stéréo et gérer les gains d’en­trées/sorties nomi­naux. Dans les panneaux d’op­tions, il est possible d’ac­ti­ver ou de désac­ti­ver des entrées/sorties inuti­li­sées pour écono­mi­ser la charge [def]CPU[/def]. Un panneau d’aide décri­vant l’in­ter­face est acces­sible par un bouton en bas à gauche de l’af­fi­chage.

Les échan­tillons s’animent

Warp MakersLa spéci­fi­cité d’Able­ton Live, c’est qu’il « time-stretche », et qu’il le fait bien. L’adap­ta­tion au tempo et à la hauteur permet des mani­pu­la­tions aisées des clips et créa­tions ryth­miques origi­nales qu’il serait plus diffi­cile de réali­ser avec Track­tor DJ Studio 2, Audi­tion (Cool Edit Pro) ou encore Acid.

On dispose de 4 algo­rithmes de time stretch rela­ti­ve­ment effi­caces selon leurs réglages et la situa­tion :

  • Beat sera appliqué aux loops à domi­nante ryth­mique ou aux échan­tillons compor­tant un slicing évident (le slicing est le décou­page des samples en plusieurs régions tempo­relles). Il est inté­res­sant de désyn­chro­ni­ser les clips avec la quan­ti­fi­ca­tion du morceau. Pour une synchro exacte, on réglera les loops ryth­miques et la synchro du set.
  • Tone s’ap­plique au son avec beau­coup de varia­tions de hauteur et permet d’en ajus­ter la clarté. Cela se fait avec le réglage du grain. C’est l’al­go­rithme qui modi­fie le plus le son et le plus diffi­cile à appliquer correc­te­ment.
  • Texture s’ap­plique aux sons amples comme les nappes de synthé et aux sons atmo­sphé­riques. On pourra ajus­ter le flux qui est la vélo­cité du stretch, ainsi que le grain qui est son inten­sité.
  • Re-pitch s’ap­plique aux sons dont la longueur n’a pas besoin d’être étirée .

Enveloppe de panoramiqueVoilà pour le [def]time-stret­ching[/def]. Parlons main­te­nant de time-warping qui est sûre­ment la fonc­tion la plus diffi­cile à comprendre et à maîtri­ser dans Live. Le time-warping est la compres­sion/exten­sion tempo­relle des clips. C’est ce qui permet de faire groo­ver les clips et cette fonc­tion est propre­ment hallu­ci­nante sur des lyrics de hip-hop ou sur des scratches, des basses slap­pées ou des leads de guitare. Le prin­cipe est le suivant : en défi­nis­sant des points d’ex­ten­sion/compres­sion tempo­relle, on peut synchro­ni­ser les lignes de basses sur les ryth­miques de batte­ries. Plus deux points sont rappro­chés, plus le temps est compressé ; plus on éloigne les points, plus on étend la vitesse de lecture. Cela permet de préci­ser le phrasé et la synchro ryth­mique entre les loops.

Pour finir avec les réglages de base des clips, on peut dédou­bler ou divi­ser le tempo d’un sample. Toutes ces mani­pu­la­tions peuvent se faire direc­te­ment pendant l’in­ter­pré­ta­tion d’un set et ont une réelle influence sur la qualité du son. Si on ne prend pas le temps d’ef­fec­tuer ces réglages alors le son peut manquer de clarté, de dyna­mique ou d’ef­fi­ca­cité.

Live 3 : l’in­no­va­tion

La troi­sième version de Live a intro­duit un nouveau concept : les enve­loppes de clips.
Les enve­loppes des courbes d’au­to­ma­tion que l’on trou­vait déjà dans Live 2 appliquées aux pistes et à la piste master (tempo, volume, pan, para­mètres des effets de maste­ring) s’ap­pliquent doré­na­vant aux samples.

Alors que l’édi­tion des enve­loppes était fasti­dieuse avec Live 2, Live 3 intro­duit l’ou­til Stylo (control B) : on dessine visuel­le­ment les enve­loppes de pistes appliquées aux effets, volumes, pan etc. Toutes les mani­pu­la­tions réali­sées dans Live sont auto­ma­ti­sables par ces courbes d’au­to­ma­tion.

Ces enve­loppes de clips, dérou­tantes au premier abord, sont l’in­no­va­tion véri­table de Live 3.
On peut ajus­ter la hauteur d’un son sur une éten­due de 48 demi-tons chro­ma­tiques, soit 4 octaves. Cela permet la créa­tion de sono­ri­tés très surpre­nantes et la re-créa­tion de samples origi­naux à partir de samples au départ anodins.

Enveloppe de pitchLe volume est lui aussi auto­ma­ti­sable, ce qui permet des créa­tions ryth­miques déjan­tées. On peut créer une multi­tude de varia­tions ryth­miques sur un sample de régu­lier de 2 mesures.

Les pano­ra­miques sont égale­ment auto­ma­ti­sables pour les clips. On peut vrai­ment faire voya­ger les sons dans l’es­pace stéréo. Enfin, les envois d’ef­fets peuvent aussi être auto­ma­ti­sés.

La mani­pu­la­tion des sons devient fasci­nante avec ce type d’ou­tils car on peut ainsi auto­ma­ti­ser la gestion des départs d’ef­fets et synchro­ni­ser par exemple la varia­tion du seuil d’un compres­seur sur le pan ou même synchro­ni­ser le volume sur l’os­cil­la­tion du cut-off d’un filtre. Live permet la créa­tion d’ar­ran­ge­ments rela­ti­ve­ment complexes.

Arran­ge­ment

Recréer son impro et enre­gis­trer des séquences dans l’écran d’ar­ran­ge­ment

Automation simple

Il est possible d’uti­li­ser Live comme un enre­gis­treur dtd clas­sique. Cela se fait dans la fenêtre d’ar­ran­ge­ment. On choi­sit d’abord ses entrées (Control I pour les faire appa­raître) puis on arme sa piste.

On peut enre­gis­trer par [def]punch in[/def]/[def]punch out[/def] et appliquer des effets en temps réel via le moni­to­ring. La piste s’écrit en temps réel et le wave appa­raît tout au long de l’en­re­gis­tre­ment si la piste est dépliée. Une préci­sion : Live écrit le wave avant effets : si l’on applique des effets pendant un enre­gis­tre­ment, Live enre­gis­trera les réglages de ces effets pour les réap­pliquer durant la lecture de la séquence plutôt que de les enre­gis­trer au sein du fichier wav.

On pourra ensuite appliquer divers effets à l’en­re­gis­tre­ment, mais ce n’est pas le propos prin­ci­pal du soft. L’in­té­rêt de la fenêtre d’ar­ran­ge­ment est la modi­fi­ca­tion ou le maste­ring des impro­vi­sa­tions exécu­tées pendant la session. On peut étendre ou compres­ser l’af­fi­chage à volonté, dépla­cer, reca­ler les attaques des clips sur le groove, copier/coller des portions d’ar­ran­ge­ment avec les courbes d’au­to­ma­tions (ou pas). En pratique, c’est un jeu d’en­fant. Il suffit de verrouiller ou de déver­rouiller les enve­loppes. Idem pour les clips que l’on peut allon­ger, raccour­cir, divi­ser, recol­ler… Les outils four­nis pour arran­ger ses compos garan­tissent un travail effi­cace qu’on ne retrouve pas forcé­ment dans d’autres séquen­ceurs plus connus.

Le verrouillage sur la grille (Control G) magné­tise les clips et les fait coller aux cellules de la grille, pour un calage au tempo parfait. Le suivi de lecture (Control F) permet de garder un œil sur la partie d’ar­ran­ge­ment en cours de lecture et d’an­ti­ci­per telle ou telle modi­fi­ca­tion d’en­ve­loppes à faire avec l’ou­til stylo.

En quelques clics de souris, on peut faire sonner une impro qui parais­sait terne pendant l’in­ter­pré­ta­tion. Le jeu en live n’est pas évident et demande une certaine compré­hen­sion de l’en­semble du logi­ciel. Able­ton Live regorge de subti­li­tés tech­niques que seule la pratique permet de décou­vrir.

Il reste une dernière fonc­tion à décrire : la conso­li­da­tion (Control J). Si vous avez réalisé un solo inté­res­sant ou un son assez inédit que vous voudriez réuti­li­ser dans une autre set, Live 3 s’offre de le conso­li­der, c’est-à-dire d’en faire un nouvel échan­tillon à partir des modi­fi­ca­tions que vous avez effec­tuées sur l’échan­tillon initial. Cette fonc­tion peut aussi servir à trans­for­mer une piste en une séquence audio afin de l’im­por­ter dans un autre séquen­ceur pour un maste­ring plus effi­cace qu’avec le rewire.

Avant conso­li­da­tion
Pistes avant consolidation
Après conso­li­da­tion
Résultat après consolidation

 

Utili­sa­tion détour­née d’Able­ton Live

Il m’ar­rive d’uti­li­ser Live comme un simple rack d’ef­fets pour la guitare, la basse, un violon (!), ou pour des groove- box … et même pour des logi­ciels (Trak­tor ou Storm 2). Il suffit de bran­cher un instru­ment, d’en­clen­cher le moni­to­ring et d’in­sé­rer diffé­rents plug-ins sur la piste. Quelques exemples :

  • En rack guitare/basse : je l’uti­lise pour recréer des effets atmo­sphé­riques, avec le filtre, 1 délai et le compres­seur saturé (pour recréer une disto). On peut faci­le­ment se prendre pour Pink Floyd…
  • En boite à rythme : on assigne un loop de 4 temps sur chaque piste de scène avec un instru­ment sur chaque temps, par exemple dans l’ordre kick snare-hat-percu-scratch. En jouant sur les enve­loppes de clips, les varia­tions sont infi­nies et on peu créer un rythme à part entière.
  • En tant que sampler : il suffit de prépa­rer un échan­tillon très court et de le mapper au clavier.
  • En tant qu’ex­pan­deur : En assi­gnant des loops ryth­miques et des bass­lines sur le bas du clavier, des pads au centre puis des échan­tillons de sons sur le haut du clavier, on peut recréer des « orchestres » entiers en plaçant un sample sur chaque octave.

Un sampler/séquen­ceur ouvert

Live intègre la norme [def]rewire[/def] (câble virtuel entre des logi­ciels qui leur permet de parta­ger l’uti­li­sa­tion d’une inter­face) depuis la version 2. L’as­so­cia­tion la plus fameuse est Live/Reason en rewire escalve, mais on peut en imagi­ner d’autres comme Live en master + Rebirth + Storm, Live + Frui­ty­Loops 4… Il est à noter que l’on ne peut pas casca­der les logi­ciels rewire ensemble; il est donc impos­sible d’avoir Cubase SX + Live + Reason, et les plug-ins VST sont indis­po­nibles en mode rewire esclave. En revanche, on peut utili­ser un séquen­ceur plus pro comme Sonar ou Cubase afin d’uti­li­ser Live comme un sampler et Rebirth 2 comme un synthé.

L’uti­li­sa­tion de Live en mode rewire slave (esclave) est elle aussi inté­res­sante puisqu’elle trans­forme Live en un puis­sant sampler VST.

Avec Sonar 2 XL, on peut retra­vailler les pistes de Live à l’unité comme celles d’un clas­sique instru­ment VST. Une fois l’ar­ran­ge­ment terminé, la fonc­tion bounce to track exécu­tera un rendu des pistes de Live en fichier audio inté­gré dans Sonar, utile avant maste­ring.

Les effets

Les effets dans Live 3
Réverb de Live 3

Live 3 est fourni avec 17 effets natifs de haute qualité, mais à forte person­na­lité (on recon­naît vrai­ment leur utili­sa­tion dans un morceau). Cela va du trai­te­ment de dyna­mique aux effets de filtres en tous genres, en passant par les pires saccages sonores que l’on puisse imagi­ner :

  • Un Gate qu’il fait bon utili­ser comme un hachoir mais que l’on peut aussi employer dans le but initial de couper les bruits de fond, craque­ments et autres ronflantes.
  • Deux compres­seurs redou­tables dont un avec filtrage dyna­mique d’une fréquence (Comp 2) qui permet de faire ressor­tir diabo­lique­ment les grosses caisses ou de donner du punch à des parties de synthé.
  • Reso­na­tor est un ensemble de 5 réso­na­teurs qui agissent ensemble sur une fréquence de coupure en lui ajou­tant une note et en faisant varier sa durée. Il permet de faire réson­ner une caisse claire manquant de clarté ou de rendre cris­tal­lin un son de guitare élec­trique. Ces réso­na­teurs fonc­tionnent sur quatre modes : notch, bell, high­pass et lowpass.
  • Deux égali­seurs, l’un para­mé­trique 4 bandes, l’autre à trois bandes diffé­ren­tielles (c’est à dire que la fréquence de coupure des basses et des aigus déter­mine celle des aigus) avec un switch 24/48 dB.
  • Un Chorus/Flan­ger assez fin avec deux taux de réinjec­tions synchro­ni­sables ou non et une inver­sion de pola­rité.
  • Un filtre lui aussi redou­table qui permet de nombreuses mani­pu­la­tions radi­cales sur le son.
  • Erosion, Vinyl-distor­sion et Redux sont des effets dévas­ta­teurs pour salir les sons et les déna­tu­rer à l’aide des pires procé­dés imagi­nables : down­sam­pling, rajout de craque­ments etc.
  • Quatre types d’échos : un délai granu­laire qui modi­fie le pitch échos, un délai ping-pong synchro­nisé au tempo, un délai/filtre trois bandes qui permet de faire ressor­tir les sons isolés et un délai 2 bandes clas­sique.
  • Une réver­bé­ra­tion d’ex­cel­lente qualité dotée de trois algo­rithmes diffé­rents consom­mant plus ou moins de puis­sance proces­seur. La plage de fréquences à trai­ter peut être spéci­fiée grâce à un filtre en entrée de type passe haut/passe bas. On choi­sit ensuite l’es­pace de diffu­sion, l’in­ten­sité des réflexions ou encore l’équi­libre entre le signal trai­ter et le signal d’ori­gine. A l’usage cette réverbe est vrai­ment effi­cace et complète.
  • Utility est un inver­seur de phase clas­sique, à l’aide duquel on pourra tritu­rer l’es­pace stéréo dans tous les sens.

Voilà pour les effets de Live et la partie instru­ment/sampler du logi­ciel. Live permet bien évide­ment l’uti­li­sa­tion des plug-ins VST (mode rewire master seule­ment). Il va sans dire qu’il est vive­ment recom­mandé de dispo­ser d’un contrô­leur Midi et d’un clavier maître tant les mani­pu­la­tions sont agréables et créa­tives, alors que le jeu à la souris est rébar­ba­tif et peu humain.

Conclu­sion & avis person­nel

Able­ton Live 3 est un logi­ciel poly­va­lent et impres­sion­nant par son contenu créa­tif. Certains petits défauts d’in­ter­face demeurent comme l’im­pos­si­bi­lité d’af­fi­cher toutes les enve­loppes d’un arran­ge­ment à la fois ou une certaine insta­bi­lité si l’on fait tour­ner des sets char­gés.

Live a des quali­tés qui sont aussi ses défauts comme un son réel­le­ment iden­ti­fiable et des effets natifs à forte person­na­lité. On aime ou on n’aime pas !

C’est un instru­ment nova­teur plus qu’un séquen­ceur, qui peut faire ressor­tir la créa­ti­vité d’un musi­cien en se passant d’une inter­face complexe et en privi­lé­giant la dyna­mique de jeu. Il s’agit aussi d’une prouesse de program­ma­tion quand on imagine la masse de calculs effec­tuée par le soft pour le time-stret­ching, le time-warping et le control midi en temps réel sans provoquer la moindre inter­rup­tion dans la lecture. Un instru­ment logi­ciel à forte person­na­lité.

  • L'interface et le cross fader
  • Les effets natifs et l'intégration du format VST (effets seulement)
  • Le contrôle Midi (jusqu'à deux contrôleurs)
  • Le moteur Elastic Audio très puissant
  • La gestion complète des loops
  • La nouvelle fonction stylo pour éditer les enveloppes
  • L'impossibilité d'afficher l'ensemble des enveloppes en même tps
  • Peu de formats disponibles pour le rendu
  • Ne gère qu'un seul driver Asio à la fois
  • Manque d'informations sur le Midi pour l'utilisation en rewire
  • manque d'un historique des sets récemment ouverts et d'un système de playlist pour l'enchaînement des morceaux lors d'un Live.
  • Stabilité relative à la puissance de la machine : nécessite une machine pourvue en RAM et une interface audio puissante pour faire du direct to disk en live
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