sons nappes grand bleu, DX7
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Lordandrums rhodes
127
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 15 ans
Sujet de la discussion Posté le 25/12/2009 à 19:29:19sons nappes grand bleu, DX7
bonjour, je voudrais savoir si ce son de nappes de DX7 entendu
sur le morceau virgin islands du Grand Bleu (https://www.youtube.com/watch?v=cZkAyjO1gLY)
vous est connu. En d'autres termes, quelqu'un a t-il ce son sur dx7. Merci d'avance.
sur le morceau virgin islands du Grand Bleu (https://www.youtube.com/watch?v=cZkAyjO1gLY)
vous est connu. En d'autres termes, quelqu'un a t-il ce son sur dx7. Merci d'avance.
Lordandrums rhodes
127
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 15 ans
201 Posté le 02/09/2016 à 19:58:47
Merci, c'est vrai, mais j'ai fait ça vite fait, en 3 ou 4 heures, j'ai taillé les EQ des drums surtout, mixé vite fait, en master un ptit compresseur basique. Bon week
noiZe
4534
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 20 ans
202 Posté le 27/11/2017 à 14:34:53
Citation de lordandrums :
Merci, c'est vrai, mais j'ai fait ça vite fait, en 3 ou 4 heures, j'ai taillé les EQ des drums surtout, mixé vite fait, en master un ptit compresseur basique. Bon week
Fabuleux !!!! Tu sais nous en dire un peu plus sur ce qui entoure le DX sur ton morceau? Les drums, c'est du sample? les FX? J'hésitais à me prendre un petit D05 pour ce genre d'ambiance mais finalement je me replongerais bien dans la FM
Lordandrums rhodes
127
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 15 ans
203 Posté le 10/12/2017 à 14:37:22
hello.
Les drums, tout simple, du rx5 yam, mais y a un son que je ne trouve pas en drums, pourtant je le connais mais d'ou vient il mystère. Ca tombe bien j'aime les mystères. Donc j'ai refait le rythm.
Sinon c'est que du dx7, le bell, strings solina, nappe sur dx7. Les strings (emu, fairlight) et la fretless que j'ai joués depuis mon nord. byby
Les drums, tout simple, du rx5 yam, mais y a un son que je ne trouve pas en drums, pourtant je le connais mais d'ou vient il mystère. Ca tombe bien j'aime les mystères. Donc j'ai refait le rythm.
Sinon c'est que du dx7, le bell, strings solina, nappe sur dx7. Les strings (emu, fairlight) et la fretless que j'ai joués depuis mon nord. byby
[ Dernière édition du message le 10/12/2017 à 14:45:46 ]
noiZe
4534
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 20 ans
204 Posté le 10/12/2017 à 23:22:57
Merci. Encore une fois: super boulot.
strangenono
175
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 20 ans
205 Posté le 03/02/2018 à 15:18:37
Salut à tous,
Je suis tombé sur cet article si ça intéresse quelqu'un :
https://fr.traxmag.com/interview/30716-rencontre-avec-eric-serra-le-loup-multipass-de-luc-besson
Dire que c'est de la synthèse FM à tous les étages... impressionnant.
Je suis tombé sur cet article si ça intéresse quelqu'un :
https://fr.traxmag.com/interview/30716-rencontre-avec-eric-serra-le-loup-multipass-de-luc-besson
Dire que c'est de la synthèse FM à tous les étages... impressionnant.
[ Dernière édition du message le 03/02/2018 à 17:20:38 ]
anton.
3136
Squatteur·euse d’AF
Membre depuis 18 ans
206 Posté le 08/02/2018 à 15:19:44
Plateau of mirrors Mon blog musique et création.
alex.d.
5543
Je poste, donc je suis
Membre depuis 9 ans
207 Posté le 08/02/2018 à 15:25:09
petitsynthe
2361
AFicionado·a
Membre depuis 18 ans
208 Posté le 08/02/2018 à 15:56:38
Donc ce n’est pas le patch fantasia du D50 qu’on entend sur la b.o. du grand bleu mais un patch de tx816...
Ce son aurait inspiré le créateur du patch fantasia : c’est dingue comme c’est ressemblant, le D50 imite parfaitement ce son fm... et dire qu’à l’epoque il y en a qui ont du revendre leur dx7 pour acheter un d50 et pour pouvoir jouer ce patch...
(bon ok, il doit y avoir plusieurs patchs qui jouent en même temps, chose impossible à faire en direct sur un dx7, mais quand même !).
Ce son aurait inspiré le créateur du patch fantasia : c’est dingue comme c’est ressemblant, le D50 imite parfaitement ce son fm... et dire qu’à l’epoque il y en a qui ont du revendre leur dx7 pour acheter un d50 et pour pouvoir jouer ce patch...
(bon ok, il doit y avoir plusieurs patchs qui jouent en même temps, chose impossible à faire en direct sur un dx7, mais quand même !).
"pour votre synthé, pratiquez une activité musicale régulière »
[ Dernière édition du message le 08/02/2018 à 15:58:20 ]
lauranger
125
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 17 ans
209 Posté le 08/02/2018 à 21:40:20
Moi aussi je croyais que c'était du D50 sur toute la ligne... Et puis j'ai lu ce même article !
Le pire, c'est que j'ai les 2 synthés. Va falloir que je me replonge dans la programmation !!!
Le pire, c'est que j'ai les 2 synthés. Va falloir que je me replonge dans la programmation !!!
ladent
1092
AFicionado·a
Membre depuis 20 ans
210 Posté le 23/02/2018 à 10:29:47
interview
Le Grand Bleu, Nikita, Léon, Le Cinquième Élément, Arthur et les Minimoys, Lucy... Depuis le début des années 80, des centaines de millions de spectateurs ont grandi puis amené leurs enfants devant les films populaires de Luc Besson. Et autant se sont laissés captiver, souvent sans le savoir, par les innovations musicales du compositeur de leurs bandes originales, le solitaire et touche à tout, Éric Serra.
Moi, j’ai commencé par de la musique plus rock, en groupe.
"J'étais sur un Mac SE, avec un petit écran qui doit faire 20cm de côté, en noir et blanc. J'ai fait toute la musique du Grand Bleu avec ça !"
La BO de Subway était très pop/rock. Pour Nikita, c’était très électro. Ensuite, j’ai commencé à tout mélanger, c'est ce qui me passionne le plus. Aujourd’hui, c’est de l’électro avec de l’ethnique, du symphonique, de la pop...
Qu’est-ce qui t’as amené à te tourner vers les instruments électroniques ?
C’est dû à mon goût pour la science-fiction et pour les mathématiques ! (rires) Ce n’est pas une blague ! Quand j’étais gosse, j’étais fan de SF et j’avais la chance d’être naturellement doué en maths. Quand les ordinateurs personnels sont apparus, j’ai été l’un des premiers à en acheter parce que pour moi, c’était de la science-fiction, ça m’amusait. A l’époque, quand tu allumais l’ordi, il n’y avait pas de système intégré, d’icônes à cliquer. Tu avais un petit curseur vert sur un écran noir et il fallait vraiment écrire en langage BASIC. C’était des maths. J'ai commencé par reconstruire un jeu Pacman, en partant de rien. J’ai programmé les bestioles, les circuits, le fait de pas pouvoir traverser les murs...
Tu avais quel âge ?
Oh, je n’étais plus un gosse, j’avais une vingtaine d’années. Et j’étais déjà musicien professionnel, instrumentiste. Mon tout premier ordinateur c’était un Texas Instruments TI 99. Ça ne servait absolument à rien sauf si tu étais vraiment programmeur. Ensuite, j’ai acheté l'Apple IIe. C’était déjà beaucoup plus puissant et intéressant, surtout quand est sortie l’une des premières interfaces MIDI qui permettait de connecter l’ordinateur à un synthé. Le jouet devenait encore plus fantastique, il combinait mes passions pour la SF et les maths avec la principale, la musique. C’était fait pour moi ! Par contre, comme c’était très expérimental, c’était ridicule. Tu faisais une partie de piano et au bout d’une minute, la mémoire était pleine, c’était très limité. Mais c’est avec ça que j’ai fait toutes les maquettes de la BO du film Subway. Et ça m’a permis d’amorcer une autre façon de composer.
Musicalement, quelles possibilités as-tu découvert ?
D’abord celle de pouvoir enregistrer virtuellement, c’était surréaliste pour l’époque. Jouer quelque chose que ton ordi rejoue ensuite, alors que ce n’était physiquement enregistré nulle part, c’était déjà mystérieux et fantastique. Un an plus tard, je suis passé à des choses beaucoup plus sérieuses, notamment le premier Macintosh et les vrais logiciels de musique. Le premier, c’était Performer de MOTU. J’ai fait toute la musique du Grand Bleu avec ça ! J’étais sur un Mac SE, avec un petit écran qui doit faire 20 cm de côté, en noir et blanc. Soudain, tu n’avais plus un seul canal MIDI mais plusieurs, et un nombre de pistes presque illimité. Ça permettait de faire des choses incroyables.
Le Grand Bleu, OST
"..."
Et dans ton setup de l'époque, il n’y avait pas de boîtes à rythme, ce genre de choses ?
Pour Le Grand Bleu, j'avais un clavier-maître, le Yamaha DX7, Performer 1 avec un MAC SE, et mon gros synthé Yamaha TX816, qui était mon trésor, un truc assez cher que j’avais pu me payer grâce aux droits de Subway. La plupart des sons du Grand Bleu viennent de ça, contrairement à ce que beaucoup de gens ont dit à l’époque. Ils pensaient que c’était du Roland D50, qui est sorti à peu près un an plus tard. Mais effectivement, dans toute la génération qui a suivi, D50 et les autres, il y avait beaucoup de sons qui ressemblaient à ceux du Grand Bleu.Tu crois que tu as eu une influence là-dessus ?Ou alors c’était dans l’air du temps. Mais il y avait plein de sons que j’avais créés avec le TX816 qui se sont comme par hasard retrouvés dans les présets du D-50. Ce set-up me permettait de travailler tout seul, ce qui était assez nouveau et ludique. Après, j'en ai eu – et j'en ai toujours – marre de travailler en solo. Mais à l’époque c’était hallucinant de pouvoir faire tout ça tout seul. Quasiment à la même époque, les samplers sont arrivés, et c’était magique : on pouvait jouer avec n'importe quel son. J’ai fabriqué plein de sons en samplant vraiment n’importe quoi. À chaque fois que je passais à côté d’un objet, je tapais dessus pour voir comment ça sonnait. Je samplais des centaines et des centaines de choses, ce qui me permettait d’être certain que personne ne pourrait avoir les mêmes. Je me suis constitué des banques de sons uniques, que j’utilise toujours. Parce que je suis sûr que personne ne les a, ils sont à moi !
À l’époque, il y avait aussi beaucoup d’expérimentations. Tu écoutais ce qui se passait autour, Tangerine Dream, Art of Noise, Jean-Michel Jarre, le krautrock… ?Oui, c'était super bien produit. Ça mettait la barre haute. Mais je ne me sentais pas membre d’une confrérie électronique. C’est peut-être pour ça que je n’ai jamais joué sur ce tableau, y compris au niveau de ma médiatisation. Je n’ai jamais voulu représenter l’électro… Rock & Folk m’avait surnommé le pape du New Age, qui était donc électronique. Ça m’avait fait marrer parce que je ne savais même pas ce que ça voulait dire ! J’aime bien explorer plein de choses. Parallèlement, j’étais aussi dans le classique, la musique ethnique, toujours dans le rock et jazz-rock. L’électro m’amusait beaucoup mais ce n’était pas ma seule passion. C’était une facette parmi d’autres.
"Je suis un autodidacte, je n’ai pas eu de formation classique, ni de formation du tout d’ailleurs."
C’était plus un moyen qu’une finalité…Oui. Ça a été une finalité au tout début parce que ça m’amusait vraiment. Quand je travaillais sur la musique de Nikita, j’avais programmé des parties de basse de manière hyper réaliste, qui ressemblaient un peu à de la contrebasse. Je m’amusais à programmer jusqu’aux bruits des doigts sur les cordes. Je suis bassiste, ça m’aurait pris cinq ou dix minutes à enregistrer avec une basse, mais j’ai passé six heures sur l'ordinateur pour obtenir le rendu le plus réaliste possible. Juste parce que ça me faisait marrer !Nikita, OST
Tu as commencé avec le premier court-métrage de Besson, L’Avant-dernier, en 1981, à une période où les BO électroniques étaient rares. Mais comme le disait Jarre, le cinéma a mis longtemps à comprendre l’intérêt des instrumentations électroniques pour ses BO, qui se cantonnait souvent aux orchestres symphoniques à la John Williams. Ta musique était avant-gardiste pour l'époque !C’est vrai. D’ailleurs, au début, pour Le Grand Bleu, Luc m’avait demandé de faire un score symphonique à la John Williams. C’était pile notre génération, on était fans de tous ces Star Wars, Indiana Jones, avec du gros symphonique. Je me suis donc plongé dans l’écoute de cette musique, parce que je n’avais pas cette culture. Je suis un autodidacte, je n’ai pas eu de formation classique, ni de formation du tout d’ailleurs. Au dernier moment, alors que j’allais me mettre à écrire, Luc a changé d’avis. Il m’a dit : « J’ai réfléchi, et c’est con mais ce n'est pas notre culture. On devrait faire quelque chose qui nous correspond. » On a alors basculé vers quelque chose plutôt pop, rock, jazz-rock etc. Mais ces deux ans où j’étais plongé dans la musique symphonique avaient totalement changé ma façon de composer et de construire la musique. Tout ça, combiné aux ordinateurs – qui étaient devenus suffisamment performants–, puis à ce côté ludique et aux samplers, ça a donné la musique du Grand Bleu. C'était assez nouveau pour l’époque et c'est ce qui a contribué au succès de la BO.Tu composes toujours la musique après le montage ?Oui, je travaille toujours en m’inspirant directement des images. Du sur-mesure ! Sauf lorsqu’il y a des scènes de musique, comme le concert de Subway ou celui de la diva dans le Cinquième Élément, je suis obligé d'écrire en amont.
Tu te décris comme autodidacte et solitaire. Tu n’as jamais eu envie de collaborer avec d’autres musiciens électroniques ?J'avoue que je n’ai jamais cherché à le déclencher. Jouer de la musique, c’est ma passion principale, avec un groupe et si possible avec du public. Par contre, composer, c’est pour moi quelque chose qui est très solitaire, depuis toujours. Dans l’idée, j’aimerais beaucoup parce que c'est un peu lourd d’être toute la journée seul dans mon studio. J’y pense souvent, j’aimerais être avec quelqu’un, ne serait-ce que pour rebondir l’un sur l’autre et pouvoir raconter des conneries de temps en temps pour se détendre. C’est quelque chose qui me fascine, comme les Daft Punk, qui travaillent à deux ou plus, mais je ne sais pas comment on peut écrire à deux. Je ne trouve pas ça absurde, mais j’ai tellement toujours travaillé seul que je ne saurais même pas comment faire !
Le Grand Bleu, Nikita, Léon, Le Cinquième Élément, Arthur et les Minimoys, Lucy... Depuis le début des années 80, des centaines de millions de spectateurs ont grandi puis amené leurs enfants devant les films populaires de Luc Besson. Et autant se sont laissés captiver, souvent sans le savoir, par les innovations musicales du compositeur de leurs bandes originales, le solitaire et touche à tout, Éric Serra.
Moi, j’ai commencé par de la musique plus rock, en groupe.
"J'étais sur un Mac SE, avec un petit écran qui doit faire 20cm de côté, en noir et blanc. J'ai fait toute la musique du Grand Bleu avec ça !"
La BO de Subway était très pop/rock. Pour Nikita, c’était très électro. Ensuite, j’ai commencé à tout mélanger, c'est ce qui me passionne le plus. Aujourd’hui, c’est de l’électro avec de l’ethnique, du symphonique, de la pop...
Qu’est-ce qui t’as amené à te tourner vers les instruments électroniques ?
C’est dû à mon goût pour la science-fiction et pour les mathématiques ! (rires) Ce n’est pas une blague ! Quand j’étais gosse, j’étais fan de SF et j’avais la chance d’être naturellement doué en maths. Quand les ordinateurs personnels sont apparus, j’ai été l’un des premiers à en acheter parce que pour moi, c’était de la science-fiction, ça m’amusait. A l’époque, quand tu allumais l’ordi, il n’y avait pas de système intégré, d’icônes à cliquer. Tu avais un petit curseur vert sur un écran noir et il fallait vraiment écrire en langage BASIC. C’était des maths. J'ai commencé par reconstruire un jeu Pacman, en partant de rien. J’ai programmé les bestioles, les circuits, le fait de pas pouvoir traverser les murs...
Tu avais quel âge ?
Oh, je n’étais plus un gosse, j’avais une vingtaine d’années. Et j’étais déjà musicien professionnel, instrumentiste. Mon tout premier ordinateur c’était un Texas Instruments TI 99. Ça ne servait absolument à rien sauf si tu étais vraiment programmeur. Ensuite, j’ai acheté l'Apple IIe. C’était déjà beaucoup plus puissant et intéressant, surtout quand est sortie l’une des premières interfaces MIDI qui permettait de connecter l’ordinateur à un synthé. Le jouet devenait encore plus fantastique, il combinait mes passions pour la SF et les maths avec la principale, la musique. C’était fait pour moi ! Par contre, comme c’était très expérimental, c’était ridicule. Tu faisais une partie de piano et au bout d’une minute, la mémoire était pleine, c’était très limité. Mais c’est avec ça que j’ai fait toutes les maquettes de la BO du film Subway. Et ça m’a permis d’amorcer une autre façon de composer.
Musicalement, quelles possibilités as-tu découvert ?
D’abord celle de pouvoir enregistrer virtuellement, c’était surréaliste pour l’époque. Jouer quelque chose que ton ordi rejoue ensuite, alors que ce n’était physiquement enregistré nulle part, c’était déjà mystérieux et fantastique. Un an plus tard, je suis passé à des choses beaucoup plus sérieuses, notamment le premier Macintosh et les vrais logiciels de musique. Le premier, c’était Performer de MOTU. J’ai fait toute la musique du Grand Bleu avec ça ! J’étais sur un Mac SE, avec un petit écran qui doit faire 20 cm de côté, en noir et blanc. Soudain, tu n’avais plus un seul canal MIDI mais plusieurs, et un nombre de pistes presque illimité. Ça permettait de faire des choses incroyables.
Le Grand Bleu, OST
"..."
Et dans ton setup de l'époque, il n’y avait pas de boîtes à rythme, ce genre de choses ?
Pour Le Grand Bleu, j'avais un clavier-maître, le Yamaha DX7, Performer 1 avec un MAC SE, et mon gros synthé Yamaha TX816, qui était mon trésor, un truc assez cher que j’avais pu me payer grâce aux droits de Subway. La plupart des sons du Grand Bleu viennent de ça, contrairement à ce que beaucoup de gens ont dit à l’époque. Ils pensaient que c’était du Roland D50, qui est sorti à peu près un an plus tard. Mais effectivement, dans toute la génération qui a suivi, D50 et les autres, il y avait beaucoup de sons qui ressemblaient à ceux du Grand Bleu.Tu crois que tu as eu une influence là-dessus ?Ou alors c’était dans l’air du temps. Mais il y avait plein de sons que j’avais créés avec le TX816 qui se sont comme par hasard retrouvés dans les présets du D-50. Ce set-up me permettait de travailler tout seul, ce qui était assez nouveau et ludique. Après, j'en ai eu – et j'en ai toujours – marre de travailler en solo. Mais à l’époque c’était hallucinant de pouvoir faire tout ça tout seul. Quasiment à la même époque, les samplers sont arrivés, et c’était magique : on pouvait jouer avec n'importe quel son. J’ai fabriqué plein de sons en samplant vraiment n’importe quoi. À chaque fois que je passais à côté d’un objet, je tapais dessus pour voir comment ça sonnait. Je samplais des centaines et des centaines de choses, ce qui me permettait d’être certain que personne ne pourrait avoir les mêmes. Je me suis constitué des banques de sons uniques, que j’utilise toujours. Parce que je suis sûr que personne ne les a, ils sont à moi !
À l’époque, il y avait aussi beaucoup d’expérimentations. Tu écoutais ce qui se passait autour, Tangerine Dream, Art of Noise, Jean-Michel Jarre, le krautrock… ?Oui, c'était super bien produit. Ça mettait la barre haute. Mais je ne me sentais pas membre d’une confrérie électronique. C’est peut-être pour ça que je n’ai jamais joué sur ce tableau, y compris au niveau de ma médiatisation. Je n’ai jamais voulu représenter l’électro… Rock & Folk m’avait surnommé le pape du New Age, qui était donc électronique. Ça m’avait fait marrer parce que je ne savais même pas ce que ça voulait dire ! J’aime bien explorer plein de choses. Parallèlement, j’étais aussi dans le classique, la musique ethnique, toujours dans le rock et jazz-rock. L’électro m’amusait beaucoup mais ce n’était pas ma seule passion. C’était une facette parmi d’autres.
"Je suis un autodidacte, je n’ai pas eu de formation classique, ni de formation du tout d’ailleurs."
C’était plus un moyen qu’une finalité…Oui. Ça a été une finalité au tout début parce que ça m’amusait vraiment. Quand je travaillais sur la musique de Nikita, j’avais programmé des parties de basse de manière hyper réaliste, qui ressemblaient un peu à de la contrebasse. Je m’amusais à programmer jusqu’aux bruits des doigts sur les cordes. Je suis bassiste, ça m’aurait pris cinq ou dix minutes à enregistrer avec une basse, mais j’ai passé six heures sur l'ordinateur pour obtenir le rendu le plus réaliste possible. Juste parce que ça me faisait marrer !Nikita, OST
Tu as commencé avec le premier court-métrage de Besson, L’Avant-dernier, en 1981, à une période où les BO électroniques étaient rares. Mais comme le disait Jarre, le cinéma a mis longtemps à comprendre l’intérêt des instrumentations électroniques pour ses BO, qui se cantonnait souvent aux orchestres symphoniques à la John Williams. Ta musique était avant-gardiste pour l'époque !C’est vrai. D’ailleurs, au début, pour Le Grand Bleu, Luc m’avait demandé de faire un score symphonique à la John Williams. C’était pile notre génération, on était fans de tous ces Star Wars, Indiana Jones, avec du gros symphonique. Je me suis donc plongé dans l’écoute de cette musique, parce que je n’avais pas cette culture. Je suis un autodidacte, je n’ai pas eu de formation classique, ni de formation du tout d’ailleurs. Au dernier moment, alors que j’allais me mettre à écrire, Luc a changé d’avis. Il m’a dit : « J’ai réfléchi, et c’est con mais ce n'est pas notre culture. On devrait faire quelque chose qui nous correspond. » On a alors basculé vers quelque chose plutôt pop, rock, jazz-rock etc. Mais ces deux ans où j’étais plongé dans la musique symphonique avaient totalement changé ma façon de composer et de construire la musique. Tout ça, combiné aux ordinateurs – qui étaient devenus suffisamment performants–, puis à ce côté ludique et aux samplers, ça a donné la musique du Grand Bleu. C'était assez nouveau pour l’époque et c'est ce qui a contribué au succès de la BO.Tu composes toujours la musique après le montage ?Oui, je travaille toujours en m’inspirant directement des images. Du sur-mesure ! Sauf lorsqu’il y a des scènes de musique, comme le concert de Subway ou celui de la diva dans le Cinquième Élément, je suis obligé d'écrire en amont.
Tu te décris comme autodidacte et solitaire. Tu n’as jamais eu envie de collaborer avec d’autres musiciens électroniques ?J'avoue que je n’ai jamais cherché à le déclencher. Jouer de la musique, c’est ma passion principale, avec un groupe et si possible avec du public. Par contre, composer, c’est pour moi quelque chose qui est très solitaire, depuis toujours. Dans l’idée, j’aimerais beaucoup parce que c'est un peu lourd d’être toute la journée seul dans mon studio. J’y pense souvent, j’aimerais être avec quelqu’un, ne serait-ce que pour rebondir l’un sur l’autre et pouvoir raconter des conneries de temps en temps pour se détendre. C’est quelque chose qui me fascine, comme les Daft Punk, qui travaillent à deux ou plus, mais je ne sais pas comment on peut écrire à deux. Je ne trouve pas ça absurde, mais j’ai tellement toujours travaillé seul que je ne saurais même pas comment faire !
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