Utilité du mastering en numérique? mastering pour le web...
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Anonyme

je comprends très bien l'utilité du mastering quand il s'agit par exemple de graver un vinyl, cette phase permet de s'adapter au support (bande passante, dynamique...), jusque là tout va bien.
Par contre je comprends de moins en moins l'utilité du mastering dans notre époque numérique ou les supports sont sensés supporter nos mix.
En théorie je ne vois pas trop pourquoi adapter son mix quand il s'agit de graver sur CD, celui-ci est sensé reproduire fidèlement le mix avec sa bande passante de 20Hz à 20Khz. Ok il faut aussi réduire en 16 bits mais c'est pour moi surtout une opération mathématique qui se veut transparente.
En fait j'ai l'impression qu'on considère de plus en plus le mastering comme une technique qui n'a plus pour but de s'adapter au support mais plutôt d'apporter une dernière touche artistique en compressant, equalisant ou en donnant une couleur à l'ensemble. Des opérations qu'ont pourrait faire en mix, sur le bus master.
Bref le mastering à l'ancienne à t'il encore du sens quand on mix pour CD ou pour le monde numérique?
Je me questionne aussi sur la diffusion sur internet (soundcloud, youtube...), un mastering dédié à ces formats est-il nécessaire? d'ailleurs quelles sont les spécifications à prendre en compte quand on finalise pour ces platerformes?

Anonyme

je comprends très bien l'utilité du mastering quand il s'agit par exemple de graver un vinyl,
Aujourd'hui le mastering (pre master) est encore plus exigeant, les systèmes d’écoute et les supports sont de plus en plus performant.
mastering comme une technique qui n'a plus pour but de s'adapter au support mais plutôt d'apporter une dernière touche artistique en compressant, equalisant ou en donnant une couleur à l'ensemble.
Tu peux aussi dire un étalonnage du spectre et de la dynamique pour rendre cohérent l'écoute de l'ensemble d'un programme musicale, c'est à dire étalonner les différents morceaux pour qu'ils soient cohérent entre eux.
Je me questionne aussi sur la diffusion sur internet (soundcloud, youtube...), un mastering dédié à ces formats est-il nécessaire?
Nécessaire non, recommandé oui.
Il y a énormément de morceaux qui existaient avant les plateformes de diffusion et qui sont toujours encore parfaitement écoutables et diffusibles aujourd'hui.
Le nombre de déclinaison, de version, dépendent de la mode, de la distribution et des supports.
Ils peut y avoir des différences sonore selon qu'un titre, un p^programme, soit conformé pour le cinéma, la radio, le vinyle, le cd, club, les plateformes numérique, etc...
Quelques recommandations parmi d'autres ... :
Youtube et Spotify -14 LUFS -1 dBTP
iTunes -16 LUFS -1 dBTP
Netflix -27 LKFS -2 dBTP
Amazon Alexa -14 LUFS -2 dBTP
Soundcloud et beatport restent proche de ce qui se fait sur cd, c'est àd ire qu'on peut avoir besoin de faire sonner fort mais ce n'est pas une règle... souvent le but recherché est de ne pas se faire pénaliser par les algo de conversion et de normalisation des différents plateforme.
[ Dernière édition du message le 11/06/2020 à 16:59:37 ]

Anonyme

Par rapport aux plateformes de diffusion que tu cites: il s'agit donc uniquement d'une question de niveau? J'ai l'impression qu'il s'agit juste de baisser le mix pour rentrer dans les cases....

rroland

Beaucoup imaginent erronément que le mastering est avant tout un gain de niveau. C’est faux.
Cela consiste avant tout en un travail d’égalisation et de compression dont le but est de faire en sorte que le titre sonne mieux.
Même à niveau égal, un tire correctement masterisé sonne mieux que le mixage.
Pour le web, bNoir a déjà tout dit : il existe des normes concernant le volume-cible : si un titre sonne plus fort, la plupart des plateformes appliqueront une normalisation (à la baisse) , qui aura pour effet secondaire de dégrader la qualité sonore.
Habituellement, un mix ne sonnera pas assez fort pour le web. Mais au-delà du volume, un mastering adapté au web permettra de sonner au mieux, parce qu’il existe des outils de mastering qui permettent de se rendre compte comment sonnera le titre sur les diverses plateformes, et d’ajuster l’égalisation en conséquence.

Anonyme


Beaucoup imaginent erronément que le mastering est avant tout un gain de niveau. C’est faux.
Cela consiste avant tout en un travail d’égalisation et de compression dont le but est de faire en sorte que le titre sonne mieux.
Tu parles ici d'une plus-value artistique, ok je ne remets pas ça en cause.
Mais à l'origine de l'invention du mastering il y avait la nécessité de s'adapter au support.
J'ai l'impression.. et je me trompe peut-être, que le métier évolue. Les contraintes supports étant "allégées", ne glisserait-on pas de plus en plus vers la plus-value artistique?
Habituellement, un mix ne sonnera pas assez fort pour le web. Mais au-delà du volume, un mastering adapté au web permettra de sonner au mieux, parce qu’il existe des outils de mastering qui permettent de se rendre compte comment sonnera le titre sur les diverses plateformes, et d’ajuster l’égalisation en conséquence.
Ok pour ajuster les niveaux en fonction des plateformes, ça je comprends.
Par contre... euh retoucher l'EQ? Là j'ai du mal à suivre.... à moins que ce soit juste pour réduire la bande passante?

Anonyme


L'origine du mastering, bah tu parles d'un truc qui a 80 ans et qui n'a jamais cessé d'évoluer.
Ce n'est pas seulement une plus value artistique, des fois même pas du tout.
"Sonner mieux" veut aussi dire que le morceau doit fonctionner pour tout système d'écoute et d'environnement, qu'on puisse l'écouter partout.
Pour l’égalisation, il y a l’égalisation du volume, aussi les normes des algorithmes pour mesurer un volume perçu fonctionnent avec des filtres de pondération.

rroland

Mais à l'origine de l'invention du mastering il y avait la nécessité de s'adapter au support.
Oui mais comme dit plus haut : cela n'a cessé d'évoluer. Même adapté au support (on réalise du mastering vinyle sur cutteuse Neumann au studio), une course au volume existait déjà, sauf qu'il existe des limites physiques à ce support, qui n'existent pas sur CD (tant qu'on laisse un ou deux dixième de dB TP, c'est OK, aucune contrainte en LUFS ou en niveau moyen).
Par contre "sonner mieux", à niveau égal, c'est audible même par des oreilles non averties, et quelque soit le style de musique. Il suffit de demander à l'auditeur quelle version il préfère : le mix ou le mastering. J'insiste sur le niveau égal, parce que le volume influence l'oreille humaine, qui n'est pas extrêmement subtile, et se laisse aisément leurrer (+ fort = "mieux" dans un premier temps).
En mastering, les contrôleurs utilisés permettent d'ajuster le volume et de comparer à niveau de sonie égal. Il n'y a pas nécessairement de travail artistique (dans le sens "créatif") : même quand le mix est valable, et qu'il n'y a donc pas grand-chose à corriger, le mastering peut encore l'améliorer : son plus net, meilleure perception des détails.
Croire que le mastering est juste un ajustement des niveaux est totalement erroné : c'est la plus petite partie du travail.
J'ai l'impression.. et je me trompe peut-être, que le métier évolue. Les contraintes supports étant "allégées", ne glisserait-on pas de plus en plus vers la plus-value artistique
Les supports évoluent : par exemple le vinyle n'est pas neutre sur le plan sonore. c'est pour cela quen mastering vinyle, on grave des extraits que l'on écoute ensuite. On corrige, on grave à nouveau, et on recommence.
C'est idem pour le streaming : le son n'est pas identique, d'où mon explication sur la retouche à l'eq qui peut s'appliquer. La conversion et le passage sur une plateforme type YouTube ou autre conduit à une légère une dégradation sonore (une distorsion). Si l'on écoute un titre masterisé pour YouTube en direct, il semblera sonner plus doux (moins agressif).
Des opérations qu'ont pourrait faire en mix, sur le bus master.
Sauf que les studios de mixage ne disposent pas des mêmes machines, même s'il y en a parfois l'une ou l'autre qui peuvent être présentes. De même, un studio de mastering dispose normalement de moniteurs très haut de gamme (plus encore que les studios de mixage).
L'autre aspect est que le mastering amène des oreilles neuves sur un projet, et donc du recul. Il m'arrive régulièrement de recevoir des titres très bien mixés, par des gens qui connaissent leur métier, et dans le tas, il y en a souvent l'un ou l'autre qui est un peu loupé, et dont le mix peut aisément être amélioré. Les mixeurs s'en rendent compte après coup. S'ils avaient réécouté leur travail deux mois plus tard, ils l'auraient entendu, mais à chaud cela leur a échappé.
[ Dernière édition du message le 03/07/2020 à 14:19:01 ]

Danbei

[ Dernière édition du message le 12/06/2020 à 16:41:09 ]

Anonyme

L'idée que j'en ai, serai de capturer les artefacts dus à la dégradation des platformes.
En utilisant des outils qui permettent de les entendre, les oreilles , analyseur et éventuellement des systèmes d'eq de type "eq matching" en isolant les artefacts.
Je n'ai pas le plug de nugen audio qui permet de les entendre, mais j'ai fait une test à l'instant avec ozone 9 qui permet d'entendre la dégradation AAC et MP3.
A partir des artefacts de ozone, j'en ai fait un constom thresholt avec le plug DSEQ de TBproaudio, le résultat me semble convaincant, plus doux et les artefacts se trouvent atténués.
Ce truc là a aussi réputation de faire un bon job https://oeksound.com/plugins/soothe2/
J'ai fait cela qu'à titre d'expérience personnel, je crois que les techniques actuel sont toujours en construction et qu'il n'y a encore rien qui soit réellement défini ou normé sur ce qu'il y a faire.
[ Dernière édition du message le 12/06/2020 à 17:12:34 ]

rroland

Est ce que tu peux donner un exemple d'une correction à l'égaliseur faite spécifiquement pour une plateforme de streaming qui n'aurait pas été faite pour un master CD
Oui : généralement, le souci se situe entre 2 et 4 kHz. J'écoute via le MasterCheck de Nugen audio, et la fréquence qui gêne est rapidement trouvée. On peut aussi (en plus) ajouter un shelf qui va atténuer le haut sur les sides.
Au-delà de cela, le niveau est plus faible sur la version Web (quasi pas de limiteur).

Danbei


rroland


Anonyme


BBmiX

il me semble que le vinyle offre moins de liberté dans les basses fréquences.
Non c'est sur , une grosse bosse grave mono va faire atteindre les limites d'amplitude du " diamant " de la cellule , au détriments des autres fréquences , pire à le faire sauter .
Je dirais qu'il y à DES masterings ; vynil , albums ( même si je ne suis pas convaincu que ce soit indispensable dans certaines situations ) , web , tv , radio ... d'ou la question .sensée .. ( - 1 nawak

rroland l'a très bien expliqué .
très proche de ce qui se fait pour un mastering "vinyle". a tel point qu'un mastering "vinyle" passe très bien en streaming
quand le mix est valable, et qu'il n'y a donc pas grand-chose à corriger, le mastering peut encore l'améliorer : son plus net, meilleure perception des détails.
faire passer encore mieux , l'émotion , le feeling , l'idée que l'on veut faire passer . des fois de manière aisée comme le dit rroland .
comme en automobile , le mixage c'est la peinture , le master - le vernis , et le mastering , le petit coup de " polish " d'une nouvelle oreille reposée

(-; Be Funky ;-)
[ Dernière édition du message le 12/06/2020 à 19:10:30 ]

BBmiX

Il faudrait , au moins , enlever les + et - 1 sur les questions ...
(-; Be Funky ;-)
[ Dernière édition du message le 12/06/2020 à 19:12:47 ]

Anonyme


Je me coucherai moins con.


Anonyme

[ Dernière édition du message le 13/06/2020 à 02:04:49 ]

rroland

Pourquoi ne se mettent-elles pas toutes d’accord pour uniformiser les normes? Cela serait plus simple...
Les recommandations AES ne sont suivies que chez Apple, mais sans doute qu’à terme, toutes les plateformes les adopteront.
Au-delà des normes LUFS évoquées plus haut, il faut ajouter le PLR (peak level ratio), soit la difference entre le niveau moyen et le niveau crête. Le niveauPLR varie de 15 à 12, suivant les plateformes. Quant à la DR (dynamic range), elle n’est pas toujours évoquée.
Les recommandations AES sont :
-16 LUFS
- PLR 15
- DR 13
Le -1 TP n’est pour l’instant demandé que chez Soundcloud, qui est la seule plateforme à ne pas appliquer de normalisation de volume.
[ Dernière édition du message le 13/06/2020 à 11:06:39 ]

laurend

Même à niveau égal, un tire correctement masterisé sonne mieux que le mixage.
Je suis totalement en accord sur ce point.
Mais tous ces chiffres ne représentent que partiellement la réalité. Suivant la composition, l'arrangement, le style, le tempo, les mêmes valeurs moyennes peuvent produire des sensations de volume différentes.
MaximalSound.com
Le mastering algorithmique en ligne depuis 2010
Démo SoundCloud
Sound On Sound Shootout
Crédits YouTube

Anonyme

D'un point de vue technique je comprends tout ça.
Par contre, du point de vue de l'artiste je trouve que c'est déstabilisant: comment faire confiance à ce qu'on entend pendant le mixage si ça ne correspond pas au son final? Comment tenir la comparaison avec des titres "références" si on ne joue pas à armes égales?
Particulièrement dans le domaine de la compression qui peut être extrême dans les musiques actuelles... comment savoir où s'arrêter si on n'entend pas le vrai rendu?
Je sais que c'est le travail de l'ingé son et qu'il faut lui faire confiance mais le delta est troublant. Rassurez-moi.

[ Dernière édition du message le 02/07/2020 à 12:01:41 ]

Danbei

On fait le mieux possible au mixage (et au étapes en amont) et si on s'est pas trop gouré le mastering ne devrait pas apporter de changement drastiques.
Si la compression fait partie de l'intention musical, on peut la mettre au mix sans attendre le mastering.
[ Dernière édition du message le 07/07/2020 à 14:44:11 ]

Anonyme

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