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Improvisation jazz piano

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Sujet de la discussion Improvisation jazz piano

Citation : A force de jouer, on sait un peu instinctivement où appuyer et où ne pas appuyer ( sauf si on veut faire dans la dissonance ).


Ca me rappelle un peu la mémoire digitale tout ça...celle qui permet de jouer des heures sans rien comprendre à ce que l'on joue. Fraîchement parachutée dans le vaste monde du jazz, je constate avec effroi que l'on peut étudier le classique pendant des années en matant la télé en même temps...Je veux dire par là que l'on n'a pas nécéssairement besoin de son cerveau pour jouer une partoche classique. Tout est là, il suffit d'articuler les doigts et de jouer avec ses tripes. En impro jazz, la réflexion, c'est juste une obligation....Si tu n'utilises pas tes neurones sur le moment, t'es marron. En classique on peut toujours tricher.
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Citation : Si tu n'utilises pas tes neurones sur le moment, t'es marron.


En jazz, par exemple, il y a beaucoup d'automatisme et on peut jouer du piano en regardant la télé ou en parlant au voisin. Par contre quand l'on veut faire des choses nouvelles et un peu complexe, là on est obligé de se concentrer un minimum.

Provocateur d'extrême droite 

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Certains ne placent que des plans en Jazz... Ca sonne juste aussi mal que quelqu'un qui joue sa partition en regardant la télé...

Et pour ceux qui me diront que placer des plans tout faits en Jazz n'est pas improviser, je leur répondrais que lire une partition bêtement n'est pas faire de la musique. Un ordi avec Finale le fait très bien aussi...

Conclusion : on peut jouer sans cerveau dans tous les domaines :noidea: ?

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Je suis d'accord avec Juliette sur le principe même si la formulation est un poil extrême. :bravo:
Je crois qu'on peut faire "la blague" sur du jazz uniquement à l'oreille, mais pour élaborer un discours plus complexe, un phrasé à la mélodie un peu alambiquée comme on en trouve entre Parker et Coltrane, on commence à se baser sur des substitutions, des superpositions d'accords et de srecherches d'intervalles possibles selon l'analyse de la grille.
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Je suis en désaccord (courtois :clin: ) avec Juliette.

D'abord c'est évident qu'on les réflexes digitaux de sa culture, et je ne vois pas pourquoi un jazzman compétent ne pourrait pas sortir quelque chose de potable en regardant la télé.

Ensuite, c'est dangereux de baser son déchiffrage sur les seuls doigtés. Ceux qui jouent de plusieurs instruments (ou en changeant l'accord de leur guitare) me comprendront, j'imagine.

C'est un peu le même problème qu'avec les tablatures : au départ ça facilite les choses, mais après, dès qu'il faut transposer, bonjour les dégats, on repart presque à zéro.
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Je base simplement ma réflexion sur du "vécu" en situation de concert ou j'ai joué une pièce de Bach sans même savoir par quelle note je débutais le morceau...C'est la théorie du "pilotage automatique". Les doigts se posent là où il se doit, et puis c'est parti. Il faut juste ne pas décaler les doigts, sinon c'est la cata..... Et cela n'implique pas un jeu inintéréssant puisque l'interprétation musicale n'implique pas obligatoirement une compréhension de l'harmonie.. En gros, je pense que même s'il existe des automatismes en jazz, il est impossible de fonder toute une impro sur ce genre de réflexes.
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Ah oui, d'accord.
Ceci dit, il y a des périodes (renaissance) et des traditions instrumentales (orgue) où vit encore l'improvisation en "classique".
Bien sûr celle-ci est possible grâce à un travail préalable.
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Pas vraiment d'accord avec Juliette. D'abord, je dirai qu'une oeuvre classique interprétée par "mémoire digitale" ou "pilotage automatique", sans émotion, sans tenter de comprendre, avec son corps (certains disent "son âme" ) ce qu'a voulu exprimer le compositeur et le restituer à travers son vécu, c'est faire "pouet pouet". Et on peut faire pouet pouet de nombreuses années, même si on est capable de jouer de mémoire toutes les oeuvres de Bach ou de Chopin ou de... Aussi précise que soit l'écriture d'une oeuvre sur une partition, elle ne reflète jamais fidèlement l'intention du compositeur. Des précisions telles que "rubato, moderato, forte...." ne sont qu'indicatives. Tout le travail de l'interpréte est de se mettre dans la peau du compositeur de manière à le faire revivre. Après, c'est chacun, en fonction de sa propre expérience, de sa sensibilité, qui le fait revivre à sa façon et certains arrivent même à le faire se retourner dans sa tombe tellement c'est mauvais.

Ensuite, je dirai qu'en classique, il n'y a pas eu que des interprètes. La musique a évolué et n'a pas attendu le jazz pour ça. Des gens comme Ravel, Debussy, Bartok... avaient une formation classique. Ça ne les a pas empêché de construire des oeuvres géantes tant en créativité qu'en musicalité. Quant à savoir s'ils savaient improviser... à votre avis, comment se construit une oeuvre en composition ? Certes, il y a des corrections mais une oeuvre classique peut parfaitement jaillir d'un seul trait. Et au fond, est-ce si important le temps de jaillissement d'une oeuvre en musique ?

Enfin, je dirai qu'en jazz, la part cérébrale est aussi du niveau du pouet pouet. Quand on ne connait pas bien ses gammes, ses accords, les cadences... on réfléchit à ce qu'on peut mettre dans un chorus. Mais, là encore, ce n'est pas la bonne façon d'improviser même s'il y a eu le passage obligé de l'apprentissage. Dire que le jazz est plus cérébral que le classique est incorrect. Ce n'est pas parce que le jazz, dans un esprit iconoclaste, a reformulé l'harmonie qu'il l'a inventée. Le musicien de jazz est, à partir du moment où il ne se contente plus de faire pouet pouet, dans le même état d'esprit que l'interprète ou le compositeur classique. Sa rigueur est la même. Ses exigences sont les mêmes. Donc, perso, je n'opposerai pas le classique au jazz (même si ma fibre sensible est plutôt tournée vers ce dernier). Il n'y aurait pas eu le jazz tel qu'on le connait sans le classique. Le jazz a ceci de spécial qu'il se réapproprie tout en le reformulant. Ça s'appelle de la "créolisation" musicale. Le jazz est "une musique de voleurs". C'est pour ça qu'on l'aime et pas pour ses régles floues d'harmonie ou ses phrasés ternaires, non ?
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AdT, tu exposes le premier paragraphe de ton post sur la base "il faut comprendre l'œuvre pour véhiculer son émotion" ce dont je ne suis pas sûr. Je suis conscient de faire naître une notion qui peut prêter à polémique dans la mesure où ça ou son contraire est assez difficile à démontrer : mais dans mon ressentit, je pense que pour développer une émotion présente dans un morceau, il suffit de l'aimer. C'est à dire d'être ému soi-même. Or je pense que, pour les morceaux comme pour les êtres humains, il n'est pas nécessaire de les comprendre pour les aimer. Je dirais même, que c'est ceux qui nous échappent le plus qui nous attirent davantage.

Pour prendre un cas extrème, on peut se demander s'il y a beaucoup d'interprètes classiques qui savent analyser les œuvres aussi complexes que les pièces contemporaines. Il y en a peut-être, mais je les imagine être une minorité. Les instructions d'interpretation "rubato, moderato, forte...." sont alors l'outil du chef d'orchestre.
D'ailleurs, en me remémorant une émission de radio qui diffusait les répétititons des divers chefs d'orchestre, j'ai l'impression que ceux-ci sont davantage initiés à l'analyse de l'œuvre que ne le sont les autres protagonistes : les instrumentistes.
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Citation : mais dans mon ressentit, je pense que pour développer une émotion présente dans un morceau, il suffit de l'aimer. C'est à dire d'être ému soi-même. Or je pense que, pour les morceaux comme pour les êtres humains, il n'est pas nécessaire de les comprendre pour les aimer. Je dirais même, que c'est ceux qui nous échappent le plus qui nous attirent davantage.



Je suis d'accord. C'est pour ça que j'ai précisé "comprendre avec son corps ou avec son âme". Il s'agit donc d'une compréhension qui dépasse la portée intellectuelle. Un exemple. J'ai joué un temps avec un pianiste qui avait une solide formation jazzistique (et qui est pro). Nous connaissons tous deux un jeune pianiste (14 ans) qui est loin d'avoir et son expérience et ses connaissances théoriques. Pourtant, ce jeune prodige joue merveilleusement bien (en jazz). Ces chorus sont bien pensés. Jeu en accords et tout. Nous avions évoqué son cas un jour et il m'a dit de lui "Il a tout compris du jazz sans même avoir eu besoin de l'apprendre". Ce jeune garçon n'aime certainement pas plus le jazz que le pianiste pro ou que moi-même. Il n'a pas de niveau de connaissance théorique exceptionnel. Et pourtant "il a tout compris". Bird avait tout compris. Jimi Hendrix avait tout compris. On peut parfois passer des années à torturer les gammes dans tous les sens, les connaître par coeur, les jouer dans toutes les tonalités sur son instrument, sans pour autant comprendre comment de ces gammes on arrive à faire de la musique qui sonne vraiment. SA musique. Souvent, pour faire sonner, nous utilisons des plans. Mais pour sortir de ces plans tout en respectant le style, c'est vraiment une autre histoire.
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Petit déterrage de topic.

connaitriez-vous une méthode qui parle d'improvisation jazz spécifique pour le piano?


ps: Je cherche éventuellement aussi une autre méthode pour l'harmonisation jazz. (j'ai déjà une base théorique)