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Dominante mineure ?!

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Sujet de la discussion Dominante mineure ?!
Dans une pièce de la renaissance (un In Nomine de Thomas Tallis), j'ai vu la chose suivante :
La pièce commence de toute évidente en Rém.
Au bout de quelques mesures, on arrive sur un accord La Do (naturel !) Mi que je trouve très beau dans le contexte.
J'ai une fois signalé ce fait dans le NG rec.music.compose, et il me fut répondu que si l'accord était mineur, il n'avait pas une fonction de dominante (les gens très éduqués raisonnent souvent tonal :clin: ).
Un peu confus, j'en étais alors resté là...

Avez-vous un commentaire ?
Ou des principes analogues à ce qu'on m'a répondu, c'est à dire une dominante doit être majeure ?
Oui mais attendez, vous ne vous en tirerez pas à si bon compte, il faut une analyse alternative : si ce n'est pas une dominante, c'est quoi ? Et pourquoi ?

Merci de vos premières réactions (je peux poster le début si un peu d'intérêt se manifeste).
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Une dominante ne "doit" pas etre majeur pour moi ...


Analyse alternative : tu l'as déjà faite :

Citation : très beau dans le contexte.




Après, forcément les théoriciens pointus peuvent dégainer, mais une paire d'oreille reliée à un cerveau reste le meilleur outil d'analyse puisque le premier principe de la musique reste qu'on l'écoute avant tout...( ca c'est imparable!)
Et même le plus calé, capable de retranscrire en direct ce qu'il entend, devrait savoir débrancher certaines fonctions de son écoute.

C'est mon avis... ceci dit c'est vrai aussi que celui qui a composé ca comme ca doit avoir une explication dans laquelle ce Am n'aurait pas une fonction de dominante puisqu'il doit etre éduqué, lui... !

Personnellement je suis musicien, je compose d'abord avec ce que j'entends, même si la théorie aide à trouver des solutions elle est toujours secondaire par rapport à l'oreille. Je ne fais pas dans le classique, donc tout accident musical qui fait sortir de ce qu'on entend ordinairement est le bienvenu.
Même des notes aléatoires peuvent donner des résultats intéressants
( toujours analysables théoriquement je n'en doute pas )

Ceci dit j'aime beaucoup spem in allium de thallis...

https://soundcloud.com/abbaon

 

3
D'après Andrew Milne, l'idée selon laquelle la fonction de dominante ne peut être dévolue qu'à un accord majeur est plus dogmatique qu'autre chose.

Sur cette page, jette un oeil au paragraphe sur la gamme mélodique majeure. Je trouve que l'exemple donné (en midi, malheureusement) est convaincant.
A man, a plan, a canal : Panama
4
Le principe de la dominante majeure c'est d'avoir une sensible. Par exemple une gamme de do mineur comprend un si bécarre (et pas bémol comme le voudrais la clé de Mib majeur).
Si on reste en gamme mineure "naturelle" ou aéolien, il n'y a pas de sensible et donc l'accord V est mineur. Je pense qu'on peut quand même l'appeler dominante mais il faut bien avoir a l'esprit que c'est une dominante sans sensible dans la gamme. Ca fait des choses très douce, en tout cas plus qu'avec une sensible. Par exemple Cm, Fm, Gm, Cm plus doux que Cm Fm G C.

Raphaël Raymond, Compositeur, Arrangeur, Guitariste : http://www.raphaelraymond.fr 

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Citation : Dans une pièce de la renaissance (un In Nomine de Thomas Tallis), j'ai vu la chose suivante :
La pièce commence de toute évidente en Rém.
Au bout de quelques mesures, on arrive sur un accord La Do (naturel !) Mi que je trouve très beau dans le contexte.



Sans connaitre la pièce, je dirais:
1) une dominante a d'office un tierce majeure, sinon on n'est plus dans la tonalité, principe d'attraction de la sensible vers la tonique...
2) amha, 'la do mi' a la même fonction que ré min... c'est même un Dmin9 (si on induit la 3ce min).
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Bonjour,

Juste 2 notions qui peuvent te servir :

1) Mode de Ré (mode Dorien) : Ré mi fa sol la si do (bécarre)

2) Gamme mineure mélodique descendante : Ré do (bécarre) si la sol fa mi Ré


Sinon, effectivement, théoriquement, l'accord de dominante est placé (à l'état fondamental) sur le Vème degré de la gamme et la tierce est la sensible de la gamme.

Mais regarde plutôt du côté de la musique de la Renaissance qui est toujours modale. C'est vraiment à partir de la période dite baroque que la musique tonale fait sa loi, avec Sa Sainteté Tonique, placée sur le Ier degré de la gamme et qui donne son nom à celle-ci. Après, les fonctions des autres notes de ladite gamme sont dépendantes de cette Tonique.

Cordialement,
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Merci de vos réponses... diverses !
J'ai peut-être mal expliqué ma question.
En effet :
- je sais bien que cette musique est modale ; d'ailleurs on y trouve souvent des accords sur le VIIè degré abaissé en position fondamentale - et c'est bien souvent peu avant une cadence !
- je sais aussi que "l'obsession" V I avec une sensible est venue plus tard, progressivement ;
- enfin, je suis bien d'accord qu'on a le droit d'écrire ce qu'on veut si c'est beau.

Ce qui m'interpellait, c'est qu'on (pas ici) semblait me dire que si cet accord est mineur, je n'ai pas "le droit" de l'appeler dominante.
Donc je voulais questionner les tenants de cette position "moderne", en leur demandant quelle est *leur* analyse d'un tel accord.

Ce que rafkey a fait, même si sa réponse me trouble un peu. En effet, à l'époque ils étaient loin de penser à des accords de 9è ; même les 7è étaient d'usage limité (retard supérieur préparé par une consonnance).
Si j'ai bien compris, ce serait (analyse moderne) le deuxième renversement d'une 9è sur le degré I, avec omission de la fondamentale et de la tierce
(ce qui change totalement la sonorité !!)
Ce me rappelle des trucs que j'ai lus, du genre "l'accord diminué sur VII est en fait une 7è de dominante avec omission du Vè degré".
Je trouve que ce genre d'analyse, ça fait un peu contorsion de théoricien qui veut absolument retomber sur ses pieds..., non ?!

PS : je suis bien d'accord que la vraie (= la plus belle) cadence du mineur passe par la sous-dominante mineure ; ce n'est pour rien qu'une énorme proportion de pièces à cette époque finissent ainsi, avec des codas admirables sur ce IVè degré mineur (le dessus ayant déjà cadencé vers le V quelques mesures auparavant, le plus souvent par une syncope dissonnante avec une autre voix, cadence typique de la renaissance)
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Citation : Si on reste en gamme mineure "naturelle" ou aéolien, il n'y a pas de sensible et donc l'accord V est mineur. Je pense qu'on peut quand même l'appeler dominante mais il faut bien avoir a l'esprit que c'est une dominante sans sensible dans la gamme.



C'est la raison pour laquelle on a inventé la gamme mineure harmonique. Cette gamme a la 7ème majeure qui est la 3erce majeure d'un V7.

En théorie, l'accord de dominante est un accord à 3èrce majeure. Mais il arrive que certains accords mineurs soient considérés commme de V d'accord majeurs, comme dans les II-V-I, par exemple, où le II est mineur et considéré comme V du V. Cette considération conduit d'ailleurs à des substitutions d'accords mineurs en accords de V7. On voit ça très souvent dans le jazz. Dans la musique médiévale, en revanche, je n'en sais rien :|
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La question, plus basique, que je me pose c'est est-ce que dans une gamme sans sensible (dorien aéolien ou autre...) le V peut s'appeler dominante alors que sa tierce est mineure.
Quand je joue Cm, Fm, Gm, Cm je n'ai pas de sensible à proprement parlé, j'ai pourtant bien la senstion d'une cadence, enfin pas loin...

Raphaël Raymond, Compositeur, Arrangeur, Guitariste : http://www.raphaelraymond.fr 

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Dans le cas d'une gamme mineure, on peut substituer un accord demi-diminué ( m7b5) à un accord de 7ième de dominante
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12ax7 je dirai que la sensation de cadence vient du fait que les accords restent de toute facon c/f/g ; la coloration de la tierce mineure change évidemment la perception, mais on a bien I IV et V.
On sent une cadence plus lointaine, moins affirmée... intéressant je trouve à utiliser.

https://soundcloud.com/abbaon

 

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Voilà en regardant sur le web, j'ai trouvé les appelations classiques en regard avec la notation moderne des accords... on y parlait notamment d'un accord de 9ième de 'dominante mineure';
C'est donc bien ce que je pense > le terme 'dominante mineure' n'est pas complet! il s'agit d'un accord de dominante avec une 9ième mineure, donc ici, A7b9 qui fonctionne comme degré V de ré mineur ( gamme de ré mineur harmonique );

Et comme par hasard, le VIIième degré de la gamme de ré mineur est un accord diminué : do#-mi-sol-sib ( C#°7 )...et donc fonctionne comme substitut de A7;

Ainsi, l'accord 'la-do-mi' n'est définitivement pas un accord de dominante.

Dans le contexte historique, en période baroque, Bach utilisait déjà des accords diminués qui faisaient fonction de dominante et allait encore plus loin, voir p.e. prélude 1, mes.23-24, avec des dissonances ( en fait des 11ième )
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Merci rafkey, j'essaie de comprendre, mais...

Citation :
C'est donc bien ce que je pense > le terme 'dominante mineure' n'est pas complet! il s'agit d'un accord de dominante avec une 9ième mineure, donc ici, A7b9 qui fonctionne comme degré V de ré mineur ( gamme de ré mineur harmonique );


ré mineur harmonique : il y a donc do#, pour avoir une "vraie" dominante, non ? Or ici c'est Do naturel - > je ne comprends pas ce que tu dis.

ce qui me tue aussi : rapport auditif entre La Do Mi, acord trè-s simple et "pur", et la 9è, c'est quand même très différent à l'oreille !

Citation :
Et comme par hasard, le VIIième degré de la gamme de ré mineur est un accord diminué : do#-mi-sol-sib ( C#°7 )...et donc fonctionne comme substitut de A7;


Là je suis encore plus largué. Quel rapport vois-tu entre un accord *mineur* sur La, et accord sur Do# dans lequel tu sous-entends peut-être le LA, absent (si je comprends bien) donc qui serait le premier renversement d'un accord *majeur* ??

En plus dans la musique de l'époque il n'y a pas d'accords 9è, même pas de 7è, je trouve ça paradoxal de mentionner deux notes (sol sib) qui sont absentes :8O:
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Alain >

simplement, l'accord de Amin comme accord du degré V du mode ré dorien/ tonalité de do majeur ne fonctionne pas comme accord de dominante car ne demande pas une résolution vers le degré I...mais plus comme un accord 'suspensif'...d'ailleurs, pour moi, c'est le rôle d'un mode <=> se ballader librement dans les degrés de celui-ci, sans tenir compte des règles harmoniques et notamment du fondement V7-I ( qu'on soit en majeur ou en mineur );
maintenant, c'est vrai qu'à côté des cadences harmoniques, il y a les marches harmoniques, comme il existe des cadences modales et sans doutes des marches modales...mais là, j'ai pas le bagage...
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Aurions nous un problème de vocabulaire:
pour moi la dominante est le 5ème degré de la gamme. Donc ni mineure, ni majeure.
Un accord de dominante serait donc sur le 5ème degré et peut être majeur ou mineur.
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Un accord de dominante est un accord avec une 3ce majeure et une 7ième mineure au moins... et c'est pas un problème de vocabulaire!
Dire qu'un accord de dominante est un accord majeur ou mineur est archi-faux :police:
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Hello

Amon humble avis, un accord de dominante est un accord posé sur le cinquième degré d'une gamme. Cette dominante peut être soit majeure soit mineure et dans tous les cas il n'est absolument pas nécessaire de faire entendre la sèptième de cette dominante.
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C'est un peu le bordel, je vois :lol:

Si on s'en tient à la théorie, l'accord de dominante est un accord de degré V qui doit être résolu. La base étant la gamme majeure, l'accord V7 est l'accord de dominante. On a par la suite créé la gamme mineure harmonique pour palier au problème de l'accord de dominante sur l'éolien (VI, relatif du I majeur). On a donc, pour créer la gamme mineure harmonique, montée la b7 du mode éolien pour en faire une 7 (7ème majeure). De fait, en harmonisant la gamme mineure mélodique, l'accord de V est bien un accord à tierce majeure. Son extension b9 correspond exactement à la b6 de la gamme mineure harmonique. L'accord V7b9 est assimilable à un accord 7ème diminué mais ce n'est pas la peine d'en parler ici parce que ça complique un peu et c'est HS.

Donc, un accord mineur (à 3èrce mineure) n'est pas un accord de dominante. C'est la base théorique. Ça, c'est en tonal. En modal, un accord de Vm7 n'a pas de fonction dominante (cadence mixolydienne).
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Explications sur le problème de vocabulaire :

de mes souvenirs de mes études de solfège classique (terminé il y a presque 30 ans) :

- la terminologie grecque pour les modes a été abandonnée parce qu'érronée (date du XVIème et pas de l'antiquité où elle se rapportait à l'accordage des lyres) mais reste utilisée par certains. Nous lui préférions les termes de mode de do (majeur), de ré, .... de la (mineur) ...
- le terme de Dominante designe le 5ème degré de la gamme (tonique, sus-tonique, médiante, sous dominante, dominante, sus- dominante, sous tonique ou sensible, tonique)

l'accord de dominante se situe donc sur le 5ème degré et peut être de quinte, de septième, de neuvième...
dans une cadence il peut se résoudre en fondamentale ou rester en suspend (1/2 cadence)
la quinte sera juste, diminuée ou augmentée
la tièrce la septième.... majeure, mineure, augmentée, diminuée...

en relisant le sujet du début, je pense qu'il s'agit essentiellement d'un problème de vocabulaire.
Peut on donner le nom de dominante à un accord qui ne serait pas une 7ème, ou qui, issu d'une mineure naturelle aurait une tièrce mineure?
Pour moi la réponse est OUI mais est-ce nécessaire?
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Je trouve qu'on commence à voir plus clair sur l'origine du malentendu !
Je n'ai pas mentionné ci-dessous l'auteur de chaque citation, ils se reconnaitront.

Citation :
Amon humble avis, un accord de dominante est un accord posé sur le cinquième degré d'une gamme.


C'est également ainsi que je comprenais l'expression ! Autrement dit, accord sur la dominante.

L'autre point de vue :

Citation :
Un accord de dominante est un accord avec une 3ce majeure et une 7ième mineure au moins...


revient à considérer "accord de dominante" comme une expression toute faite, indivisible, et cela se comprend aussi puique la structure de cet accord est unique dans la gamme.

Citation :
c'est pas un problème de vocabulaire!


Ben justement si, cf ci-dessus.
Sachant que "accord" et "dominante" peuvent être employés isolément par ailleurs, il n'est pas complètement absurde de comprendre "accord sur la dominante" en entendant quelqu'un dire "accord de dominante". Chacun entendait donc autre chose...

Citation :
En modal, un accord de Vm7 n'a pas de fonction dominante


Là je pose la question : pour donner un sens à cette phrase, il faut être capable de définir (sans tourner en rond) ce qu'on entend par "fonction de dominante" ?!

Une réponse qui vient à l'esprit pourrait être :

Citation :
[...]résolution vers le degré I...


Alors là je ne suis pas d'accord !! C'est terriblement connoté comme conception. En grégorien (et en mode de mi) il y a(vait) plein de conclusions au demi-ton supérieur ou au ton inférieur. Et on connait des phrases plus modernes qui donnent l'impression de terminer malgré un septième degré bas.

Alors, sachant que la septième haute n'est pas la seule façon de donner une impression de fin, et sachant qu'on emploie souvent "dominante" comme synonyme de degré V (peut-être à tort), il faut donner une défintion indépendante de "fonction de dominante" !
Parce que ce n'est pas avec un cadre conceptuel connoté 18-19è qu'on va pouvoir analyser toute la musique :oo:

En tout cas, je comprends maintenant ce qui choquait des gens quand je parlais de dominante mineure ; si j'avais dit "accord mineur sur degré V" ça passait mieux :oops:
Mais bon, c'est quand même bizare que l'enseignement semble encore ériger des concepts tonaux attachés à une période limitée en principes universels.
Il se pourrait bien, après tout, que "fonction de dominante" n'aie pas de sens dans la musique pré-tonale. En tout cas, si cela nécessite la présence de la septième, alors c'est sûr : jusqu'à la première moitié du seizième, la septième *n'existait pas* si ce n'est comme retard préparé de la sixte (ou note de passage, bien sûr).
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Citation :
En modal, un accord de Vm7 n'a pas de fonction dominante

Là je pose la question : pour donner un sens à cette phrase, il faut être capable de définir (sans tourner en rond) ce qu'on entend par "fonction de dominante" ?!



La fonction dominante d'un accord est celle qui consiste à *forcer* (c'est en cela que l'accord "domine" ) la résolution d'un triton. Un accord mineur ne contient pas de triton (les accords m7b5 contiennent un triton b5-1 mais ne sont pas des accords mineurs. Ce sont des accords demi-diminués ; ils n'ont pas de fonction dominante car ils ne forcent pas la résolution 3->1 et b7->3 , même si, pour le cas du Min Harm II, il est Vm7b5 du V7b9 dans la cadence II/V/Im).

La fonction dominante s'applique aux accords étagés en tierces sur les modes suivants :

1) Maj V -> V7/9/13
2) Min. Harm. V -> V7/b9/b13
3) Min. Mel asc. IV -> V7/9/#11/13
4) Min. Mel asc V -> V7/9/b13
5) Maj Harm V -> V7/b9/13

Remarque 1 : Toutes les tétrades de ces accords sont V7 (triton sur 3 et b7)
Remarque 2 : La 11ème n'est pas notée quand elle est juste
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Citation : Là je pose la question : pour donner un sens à cette phrase, il faut être capable de définir (sans tourner en rond) ce qu'on entend par "fonction de dominante" ?!

Une réponse qui vient à l'esprit pourrait être :
Citation :

[...]résolution vers le degré I...

Alors là je ne suis pas d'accord !! C'est terriblement connoté comme conception. En grégorien (et en mode de mi) il y a(vait) plein de conclusions au demi-ton supérieur ou au ton inférieur. Et on connait des phrases plus modernes qui donnent l'impression de terminer malgré un septième degré bas.

Alors, sachant que la septième haute n'est pas la seule façon de donner une impression de fin, et sachant qu'on emploie souvent "dominante" comme synonyme de degré V (peut-être à tort), il faut donner une défintion indépendante de "fonction de dominante" !
Parce que ce n'est pas avec un cadre conceptuel connoté 18-19è qu'on va pouvoir analyser toute la musique



Précisément, c'est toute la musique classique et même baroque qui est basée sur le V-I...j'oserais même dire sur le II-V-I...
Pourquoi?
cette musique est basée sur les rapports repos/tension; et la tension provient du seul triton si-fa qui, par le principe d'attraction, fait que la sensible 'si' doit se résoudre sur la tonique 'do';
donc, un accord de dominante doit contenir le triton, sinon ce n'est pas un accord de dominante, harmoniquement parlant.

Maintenant, c'est évident que toute la musique ne se résume pas à du V-I, mais là, c'est un autre débat...

Mais il ne faut pas oublier non plus qu'il s'agit de DEGRE et les degrés dépassent le cadre d'une tonalité unique...rien qu'en utilisant les 5 tons voisins de do majeur, il y a moyen de faire qqs accords différents.

Une chose est sûre également, c'est que toute la musique 'pré-tempérament', reste harmoniquement pauvre, puisque ne connaissant pas la notion d'enharmonie, sans parler d'absence de sensible, de 9ième et autres 13ièmes... je ne parle même pas des quintes altérées qui impliquent des tensions sonores encore plus fortes que le simple V7;
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Tout ca est très intéressant mais vous parlez beaucoup... mais c'est très

intéressant... mais vous parlez beaucoup.... mais c'est :rocket:

https://soundcloud.com/abbaon

 

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Rafkey et ADT : super la définition de la fonction de dominante par la tension du triton, ça au moins c'est précis -> j'achète, comme diraient un américain :clin:

D'accord aussi sur le fait que le n° d'un degré, c'est juste une étiquette, et que ça n'a guère d'importance si l'on églige de voir quel accord on met dessus, et quel rôle il joue.

Votre définition tient la route même pour la musique pré-tonale, qui abonde en tritons. Par exemple Ré Fa Si qui va sur le I (en Do), c'est archi-banal, mais là où votre définition est meilleure que ce qu'on a discuté jusqu'ici, c'est qu'elle ne se réfère pas à un renversement de l'accord Sol Si Ré Fa avec omission du Sol, ce qui n'aurait *aucun sens* pour l'époque puisque cet accord n'était *jamais* employé !

Croire, pourtant, que la musique de cette époque manque de tension... hum hum, écoutez les cadences des motets de Guillaume Dufay (+1474), vous ne serez pas déçus du voyage.

Quant à dire que ce qui est pré-tonal est harmoniquement pauvre, c'est un préjugé fort répandu. Il y a même des bouquins qui cherchent dans les pièces de cette époque les prémisses d'une musique enfin "pleinement assumée" car tonale, parfois même ils parlent de ténèbres qui précèdent la lumière du tonal, on en lit de toutes couleurs !! :oops2: . Ca me rappelle ma jeunesse, quand on nous laissait croire que les hommes des cavernes (qui n'habitaient d'ailleurs pas dans des cavernes) étaient des singes mal dégrossis. Quand on a eu le choc de mettre le nez sur leurs peintures, on a compris la valeur de "l'enseignement" qu'on reçu :8O:
Il ne faut *jamais* croire qui que ce soit sur parole, il faut toujours tout revérifier par soi-même (Richard Feynman, prix Nobel de physique)...
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Ouais ben justement, en suivant le conseil de Feynman je tombe sur un os : l'accord parfait de 3 sons, tout bête, sur le degré V, il a bien une fonction de dominante - z'êtes d'accord ?? - et il n'a pas de triton :oops:
Je me sens tout bizare subitement :oo: :(((
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@ Alain Naigeon:
Pour ta question principale, si ça ne tenait qu'a moi on appellerait ça Vème degré tout simplement, pis bon c'est sur que c'est quand meme difficile de parler de dominante a propos d'un accord mineur
bref je pense que personne ne trouvera jamais de réponse a cette question, et qu'on se passe très bien de réponse tant que c'est beau^^

Par contre, il me semble avoir lu dans un de tes posts (j'ai pas lu tout le sujet :oops: ) que tu considérais, par enxemple, en C ou en Cm, l'accord B D F Ab (désolé pour ceux qui n'aiment pas la notation anglo saxonne...) comme un accord de 7ème diminué sur le VII, et que tu avais entendu parler d'une théorie bizzare comme quoi c'était en fait une dominante, ben c'en est une, en fait en Jazz tout le monde apelle ça un 7ème diminué, mais d'ans l'harmonie classique c'est considéré comme un accord de 9ème de dominante, (comme un 7+ avec la 9ème en plus) le plus souvent utilisé sans la fondamentale. Pour résumer on passe d'un V tout bete (G B D) a G B D F puis G B D F Ab puis B D F A. voilaaaaa
(et ça franchement, c'est pas du blabla pour retomber sur les pattes, tout au plus pour retomber sur nos pâtes si on a faim)

#ALAPLAJ L'été n'est pas fini partout!