Dominante mineure ?!
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Anonyme
Citation :
En modal, un accord de Vm7 n'a pas de fonction dominante
Là je pose la question : pour donner un sens à cette phrase, il faut être capable de définir (sans tourner en rond) ce qu'on entend par "fonction de dominante" ?!
La fonction dominante d'un accord est celle qui consiste à *forcer* (c'est en cela que l'accord "domine" ) la résolution d'un triton. Un accord mineur ne contient pas de triton (les accords m7b5 contiennent un triton b5-1 mais ne sont pas des accords mineurs. Ce sont des accords demi-diminués ; ils n'ont pas de fonction dominante car ils ne forcent pas la résolution 3->1 et b7->3 , même si, pour le cas du Min Harm II, il est Vm7b5 du V7b9 dans la cadence II/V/Im).
La fonction dominante s'applique aux accords étagés en tierces sur les modes suivants :
1) Maj V -> V7/9/13
2) Min. Harm. V -> V7/b9/b13
3) Min. Mel asc. IV -> V7/9/#11/13
4) Min. Mel asc V -> V7/9/b13
5) Maj Harm V -> V7/b9/13
Remarque 1 : Toutes les tétrades de ces accords sont V7 (triton sur 3 et b7)
Remarque 2 : La 11ème n'est pas notée quand elle est juste
Anonyme
Citation : Là je pose la question : pour donner un sens à cette phrase, il faut être capable de définir (sans tourner en rond) ce qu'on entend par "fonction de dominante" ?!
Une réponse qui vient à l'esprit pourrait être :
Citation :
[...]résolution vers le degré I...
Alors là je ne suis pas d'accord !! C'est terriblement connoté comme conception. En grégorien (et en mode de mi) il y a(vait) plein de conclusions au demi-ton supérieur ou au ton inférieur. Et on connait des phrases plus modernes qui donnent l'impression de terminer malgré un septième degré bas.
Alors, sachant que la septième haute n'est pas la seule façon de donner une impression de fin, et sachant qu'on emploie souvent "dominante" comme synonyme de degré V (peut-être à tort), il faut donner une défintion indépendante de "fonction de dominante" !
Parce que ce n'est pas avec un cadre conceptuel connoté 18-19è qu'on va pouvoir analyser toute la musique
Précisément, c'est toute la musique classique et même baroque qui est basée sur le V-I...j'oserais même dire sur le II-V-I...
Pourquoi?
cette musique est basée sur les rapports repos/tension; et la tension provient du seul triton si-fa qui, par le principe d'attraction, fait que la sensible 'si' doit se résoudre sur la tonique 'do';
donc, un accord de dominante doit contenir le triton, sinon ce n'est pas un accord de dominante, harmoniquement parlant.
Maintenant, c'est évident que toute la musique ne se résume pas à du V-I, mais là, c'est un autre débat...
Mais il ne faut pas oublier non plus qu'il s'agit de DEGRE et les degrés dépassent le cadre d'une tonalité unique...rien qu'en utilisant les 5 tons voisins de do majeur, il y a moyen de faire qqs accords différents.
Une chose est sûre également, c'est que toute la musique 'pré-tempérament', reste harmoniquement pauvre, puisque ne connaissant pas la notion d'enharmonie, sans parler d'absence de sensible, de 9ième et autres 13ièmes... je ne parle même pas des quintes altérées qui impliquent des tensions sonores encore plus fortes que le simple V7;
rou
intéressant... mais vous parlez beaucoup.... mais c'est
https://soundcloud.com/abbaon
Anonyme
D'accord aussi sur le fait que le n° d'un degré, c'est juste une étiquette, et que ça n'a guère d'importance si l'on églige de voir quel accord on met dessus, et quel rôle il joue.
Votre définition tient la route même pour la musique pré-tonale, qui abonde en tritons. Par exemple Ré Fa Si qui va sur le I (en Do), c'est archi-banal, mais là où votre définition est meilleure que ce qu'on a discuté jusqu'ici, c'est qu'elle ne se réfère pas à un renversement de l'accord Sol Si Ré Fa avec omission du Sol, ce qui n'aurait *aucun sens* pour l'époque puisque cet accord n'était *jamais* employé !
Croire, pourtant, que la musique de cette époque manque de tension... hum hum, écoutez les cadences des motets de Guillaume Dufay (+1474), vous ne serez pas déçus du voyage.
Quant à dire que ce qui est pré-tonal est harmoniquement pauvre, c'est un préjugé fort répandu. Il y a même des bouquins qui cherchent dans les pièces de cette époque les prémisses d'une musique enfin "pleinement assumée" car tonale, parfois même ils parlent de ténèbres qui précèdent la lumière du tonal, on en lit de toutes couleurs !! . Ca me rappelle ma jeunesse, quand on nous laissait croire que les hommes des cavernes (qui n'habitaient d'ailleurs pas dans des cavernes) étaient des singes mal dégrossis. Quand on a eu le choc de mettre le nez sur leurs peintures, on a compris la valeur de "l'enseignement" qu'on reçu
Il ne faut *jamais* croire qui que ce soit sur parole, il faut toujours tout revérifier par soi-même (Richard Feynman, prix Nobel de physique)...
Anonyme
Je me sens tout bizare subitement
Anonyme
1) toute définition (de fonction de dominante) basée sur un accord de 4 sons est vouée à l'échec, car 650 années de musique, grosso modo, n'ont pas utlisé cet accord (depuis environ l'an 900 premiers documents connus -> peu après 1550, quand Monteverdi s'est fait engeuler pour en avoir mis dans ses madrigaux)
Cette durée représente donc pas moins de 60% de toute la musique connue jusqu'à environ début 20è (moment où ça devient, de façon un peu adolescente, "anti-tonal", ce qui est malgré tout une autre façon de se référer à la tonalité :-) )
2) l'analyse d'une fonction cadentielle ne peut être statique, on doit tenir compte du contexte (préparation) ; exemple de ma dernière remarque un peu bête sur Sol Si Ré, qui à lui seul ne peut être une dominante puisque ce serait aussi bien le I du ton de Sol. Donc je mets au vote l'idée que, dans un tel cas, la préparation fait partie intégrante de la fonction de dominante ?!
Je commence à me dire que je devrais peut-être reprendre la lecture d'un petit bouquin acheté il y a bien longtemps : "Anti-traité d'harmonie", par Evelyne Andreani - je me souviens juste qu'après quelques pages je ne comprenais plus rien Quelqu'un connaît ce bouquin ?
Anonyme
Citation : l'accord parfait de 3 sons, tout bête, sur le degré V, il a bien une fonction de dominante - z'êtes d'accord ?? - et il n'a pas de triton
Exact. C'est une question qui m'avait déjà interpelée. Mon opinion, qui vaut ce qu'elle vaut, c'est que la sensible (3 du V) joue son rôle. En ne faisant sonner que deux notes sur l'accord de V, la 1 et la 3 (noter que la 5 est "neutre" qd elle est juste), la progression de la 3 sur la 1 du I est naturelle(*). Autrement dit, ce mouvement de la sensible est ce qui donne la progression cadentielle. Cela étant, si on devait chanter juste (en contrepoint par exemple) sur un accord de V en triade, on placerait naturellement la b7 (fa sur le G). Ceci est normal puisque le fa est contenu dans le mode de do. Le triton étant considéré, à une certaine époque, comme une faute de goût (voire "diabolique" ), il n'est pas impossible qu'on l'ait évité uniquement à cause de cela. Mais, là, j'avoue que je ne sais pas trop.
(*) En triade, il est vrai qu'on ne distingue pas un GM7 (en mode de sol) d'un G7 (en mode de do). Mais un accord seul ne peut pas être définit comme autre chose qu'un I. Il faut au moins une relation du type V-I pour définir une cadence tonale.
Anonyme
On parle de tonalité quand on a 7 degrés, sinon on est dans les modes ou dans l'atonalité;
D'ailleurs l'atonalité a ses principes également : la musique sérielle nécessite 12 tons différents; la gamme par tons, 6 tons; la gamme ton-ton/2, 8 tons etc...
En gros, c'est la séquence choisie ou imposée d'intervalles tonals laquelle engendre une gamme bien précise qui induit un système harmonique;
Chaque degré étant une marche, la gamme étant l'escalier et le type qui grimpe les escaliers 2 à 2 réalisant un accord;
Le danger, en analysant une oeuvre, c'est de ne pas voir l'intention du compositeur, notamment les emprunts, les modulations, la polytonalité, les modes etc... maintenant, si il n'y a rien de tout cela, on reste dans un truc harmoniquement pauvre ( ceci dit c'est pas grave tant que c'est beau et pas chiant! )
Donc, pour reprendre l'exemple du sol-si-ré, c'est par principe un accord stable qui n'a pas un besoin absolu de résolution...on peut très bien rester sur le sol ou aller sur un ré, un sol mineur ...
Par contre, la dominante peut surgir n'importe quand, sans préparation et c'est en ce sens qu'elle domine l'accord de tonique...en effet, il y a toujours un V7 d'un accord stable mineur ou majeur; le jazz profite d'ailleurs de cette caractéristique!
paul2000
Citation : Merci de vos premières réactions (je peux poster le début si un peu d'intérêt se manifeste).
J'ai pas tout lu parce que ça donne pas envie, mais je veux biens lire le bout de partoche en question.
jouly
en harmonie tonale,
par rapport à l'harmonisation en tierce des gammes un accord possede toujours
une septieme meme si elle n'est pas jouée.
un accord de dominante est par definition le V d'une gamme.
cependant il peut etre substitué.
accord de dominante : tétrade naturelle possédant un triton entre la tierce et la septieme
dominante chromatique(substitution tritonique): progresse vers la tonique par une basse qui descend d'un demi ton
dominante secondaire(accord de passage): d'une autre tonalité,progresse avec une basse en quinte vers un accord de destination
dominante chromatique secondaire : substitution tritonique de la dominante secondaire
un accord mineur septieme est appelé sous-dominante dans une cadence tonale.
edit:ça rejoint la def de ADT
blackbollocks
Pour ta question principale, si ça ne tenait qu'a moi on appellerait ça Vème degré tout simplement, pis bon c'est sur que c'est quand meme difficile de parler de dominante a propos d'un accord mineur
bref je pense que personne ne trouvera jamais de réponse a cette question, et qu'on se passe très bien de réponse tant que c'est beau^^
Par contre, il me semble avoir lu dans un de tes posts (j'ai pas lu tout le sujet ) que tu considérais, par enxemple, en C ou en Cm, l'accord B D F Ab (désolé pour ceux qui n'aiment pas la notation anglo saxonne...) comme un accord de 7ème diminué sur le VII, et que tu avais entendu parler d'une théorie bizzare comme quoi c'était en fait une dominante, ben c'en est une, en fait en Jazz tout le monde apelle ça un 7ème diminué, mais d'ans l'harmonie classique c'est considéré comme un accord de 9ème de dominante, (comme un 7+ avec la 9ème en plus) le plus souvent utilisé sans la fondamentale. Pour résumer on passe d'un V tout bete (G B D) a G B D F puis G B D F Ab puis B D F A. voilaaaaa
(et ça franchement, c'est pas du blabla pour retomber sur les pattes, tout au plus pour retomber sur nos pâtes si on a faim)
#ALAPLAJ L'été n'est pas fini partout!
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