Caractéristiques de la musique electro
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Kàlen
pour une recherche sur la musique électronique, je fais un sondage pour voir comment vous percevez la musique électronique. je ne cherche pas à savoir d'où elle vient (yaskifo sur le net ;-) )mais quelles sont ses caractéristiques structurelles, techniques, artistiques.
merci de votre contribution....
www.kalen.org // rock electro, Nantes
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vanpet
après c'est tellement large "la musique électronique", que les caractéristiques structurelles et/ou artistiques varient du tout au tout.
Kàlen
ouais mais bon...
alors disons sur 3 courants musicaux comme :
. la house
. le drum'n bass
. le jungle
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_d j a n g o
Je dis ça sans jugement de valeur (je dis ça pour les susceptibles, oui il y a des modulation et des morceaux harmoniquement riches.)
Résultats du questionnaire écolo :
Anonyme
juliette47
ici une illustration pour contredire Katogan
https://www.dailymotion.com/marcelvincent47/video/x7vm2g_marcelvincentexp1avi_music
KoalaMan
Je suis loin d'être un grand expert en musique électro, mais du coup, j'ai peut-être aussi un peu de distance, qui me permet de créer une sorte de stéréotype, et je pense que cela peut correspondre à ce que tu veux. Bien entendu, on trouve toujours des contre-exemples. Je parle donc en général, sans prendre en compte les exceptions. D'autre part, le minimalisme étant une forme de musique que j'apprécie assez, quand je dis que quelque chose est "peu variant" ou "peu créatif", n'y voyez pas de propos insultant.
Déjà, on peut dire que c'est une musique relativement moderne, qui trouve principalement ses origines dans la musique électro-acoustique de la seconde moitié du XXème siècle. En particulier le travail sur les synthétiseurs analogiques, et les textures sonores.
Pour moi, cette musique est symbolisée par plusieurs éléments :
- le rythme : majoritairement binaire, pas excessivement créatif (sauf peut-être en jungle). On sent que cette musique est faite principalement pour la danse, et adaptée en ce sens au corps humain : ni trop lent, ni trop rapide. Le rythme, d'autre part, au mixage, est excessivement mis en avant (le fameux boum boum qui terrifie tant nos trisaïeux creusois).
- l'harmonie : simple, très simple. Statique, très statique. Globalement, assez peu recherchée, et ne tenant pas compte des règles classiques. Presque spontanée et ignorante, en fait : "tiens ça sonne bien, ça". C'est là, je crois, que se trouve la vraie liberté de la musique électro : à la fois assez statique pour instaurer une ambiance, et libérée des règles pour simplement rechercher la couleur plus que la logique. D'ailleurs, pour avoir pas mal travaillé en tant que saxophoniste sur des bandes électro, c'est des fois bien surprenant les modulations... Limite à faire délicieusement froid dans le dos. Les carrures sont elles aussi bien simples : 4, 8, 16 ou 32 mesures, vraiment peu de diversité à ce niveau.
- la texture : autre partie importante, où le musicien va chercher pendant des heures LE son qui lui convient sur son instrument, pour ensuite ne plus le changer, au risque de changer le caractère du morceau. Les effets comme les glissandi et vocoders font aussi partie de ce travail de texture. Je crois que c'est une notion fondamentalement moderne, mais j'y reviendrai.
- l'échantillonage : repris également par le rap et dérivé. C'est je crois en partie à cause de cela (et de la non-connaissance de la théorie de beaucoup de musiciens électro) que cette musique a une réputation mitigée parmis les musiciens acoustiques. Ca va de la reprise/hommage/pompage à la voix de pétasse juste là pour faire vendre quelques disques en plus, et justifier la pochette bimbo (cf. Les Fatals Picards, qui en ont fait une chanson excellente). Pas forcément si courant, d'ailleurs, l'échantillonage, quand on regarde bien, mais quand même assez "typique".
- le support figé : paradoxal en vérité, qu'une musique faite exprès pour la danse et la scène, soit aussi figée. C'est dû, je pense, au travail du rythme et de la texture, qui structurent le morceau, et n'autorisent que peu de variations. Il existe, au contraire du jazz, du rock, du classique, du rap, une seule et unique "version" d'un morceau, et si on suit tous les dates d'une tournée d'un musicien électro, il y a fort à parier que, mis à part des différences mineures, le set soit assez semblable d'une date à l'autre.
- la solitude : mis à part les claviers, je ne connais pas d'autre instrumentiste qui soit aussi solitaire dans la création et l'interprétation. Encore une fois, un paradoxe : comme si la foule qui danse n'a pas besoin de plus d'une âme pour se prendre au jeu.
En espérant t'avoir été utile.
On ne voit bien qu'avec les yeux. Le cœur est invisible pour l'essentiel.
Kàlen
je n'avait pas vu l'aspect "solitaire" comme étant une composante fondamentale en soi.
pour le support figé non plus, il me semblait que certains DJ étaient très libres dans leur set, mais peut-être que la tendance est à une sorte de set très figé en effet.
je place aussi pas mal la répétitivité et l'échantillonnage dans le but d'en faire des loop comme composante importante.
à suivre, si d'autres veulent prendre la "parole"...
le débat reste ouvert
www.kalen.org // rock electro, Nantes
KoalaMan
Hors sujet :
La vache il est long mon post d'avant !
Pour l'aspect solitaire, je pense que ça rapproche un peu le musicien électro du compositeur classique. Sauf que l'un expérimente, et que l'autre théorise. L'un part des oreilles, et l'autre du cerveau.
D'autre part, je suis désolé pour les copains qui vont lire ça, mais pour moi un DJ, même si je ne renie pas l'aspect artistique, n'est pas un musicien. C'est un mec qui sait bien enchainer et mixer des disques. Au même titre que je ne considère pas un gars qui va faire des oeuvres en collage de photos comme un photographe = il est artiste, certes, mais différement du photographe.
Rien n'empêche cependant un DJ d'être également musicien électro, et d'arriver à un subtil (ou pas) mélange des deux.
Les disques sont figés, et par conséquent la musique l'est aussi : la part de l'interprétation a totalement disparu au profit de celle de création.
Sans indiscrétion, c'est quoi, en gros, ton étude ?
On ne voit bien qu'avec les yeux. Le cœur est invisible pour l'essentiel.
Anonyme
Dans les années 70, la musique électronique était clairement identifiable : des groupes comme Tangerine Dream/Kraftwerk/ELO, des solitaires comme Vangelis/Klaus Schultze/JM Jarre.
Comme on le voit, cela n'a rien à voir avec une quelconque musique de danse mais plutôt : l'utilisation de synthés, de vocoders ( voix artificielles ), d'effets, de rythmes produits par des instruments électroniques ( boite à rythmes/presets d'orgues/synthes ); plus important, le résultat est un transport, un voyage loin de la réalité: vers l'espace ou un minimalisme, un monde à huis clos...
Evidemment le monde et la mode de la danse et des médias fastfood et, avant ça, la muzak a complètement détérioré cette notion, mais heureusement aujourd'hui beaucoup de grands artistes reviennent vers ce genre ou y évoluent: Radiohead depuis KidA/ LCD Soundsystem/ Air/ Sigur Ros / Bjork / Massive Attack/ Muse / Beck / Ozric ...
et sincèrement, je pense pas que ces gars ont la danse pour objectif mais plutôt un objectif de rentrer dans une forme de transe, de mouvement du corps et de l'esprit ou de suggérer un plaisir d'écoute tout simplement.
Par souci de crédibilité, ils seront classés dans le genre "alternatif" mais qu'on ne s'y trompe pas, c'est de la musique électro!!! au moins en partie.
Par rapport à des rythmes binaires/hyper répétitifs, à une harmonie dépouillée, je suis pas d'accord non plus :
il suffit d'écouter du Tortoise et du Boards of Canada, c'est du minimalisme, ok, mais ultra sophistiqué au moins rythmiquement.
juliette47
Jay f.
KoalaMan, très bon résumé. Un peu réducteur, mais correspond très bien à la musique électro/dance actuelle.
Citation : l'harmonie : simple, très simple. Statique, très statique. Globalement, assez peu recherchée, et ne tenant pas compte des règles classiques. Presque spontanée et ignorante, en fait : "tiens ça sonne bien, ça". C'est là, je crois, que se trouve la vraie liberté de la musique électro : à la fois assez statique pour instaurer une ambiance, et libérée des règles pour simplement rechercher la couleur plus que la logique.
Ca me rappelle un thread sur le forum anglophone dédié à Reason (reasonstation.net).
L'un des rares lettrés musicalement (la plupart de mecs ne savaient pas ce qu'était un portée) s'étonnait ouvertement que beaucoup ne connaissaient pas la théorie musicale mais étaient à même de créer de fantastiques morceaux.
Les réponses étaient du genre : "ben ouais, on bidouille la piste jusqu'à ce qu'on arrive à un truc qui nous plaise bien quoi..."
Bref, une liberté totale et une créativité maximale pour compenser le manque de repères "classiques".
Jay F.
We're born naked, wet and hungry. Then things get worse.
http://soundcloud.com/jay-f-2
KoalaMan
Comme je l'ai dit dans mon premier message, j'allais établir un stéréotype de ce que représente, pour moi, de ma maigre culture musicale, la musique électronique.
Ce style étant assez vaste, l'auteur du thread a restreint le choix possible à :
Citation : alors disons sur 3 courants musicaux comme :
. la house
. le drum'n bass
. le jungle
Voilà pourquoi j'ai insisté sur ce qui me paraissait le plus essentiel dans ces trois musiques, et le plus caractéristiques. En omettant volontairement d'autres styles, et nombre de morceaux qui n'entrent pas dans ces cases.
On ne voit bien qu'avec les yeux. Le cœur est invisible pour l'essentiel.
KoalaMan
Hors sujet : Citation : Bref, une liberté totale et une créativité maximale pour compenser le manque de repères "classiques".
Ceci dit, je ne suis pas de ceux qui vantent l'ignorance créatrice. Sur beaucoup de morceaux électro que l'on peut entendre, au même titre que le rock "fait dans le garage", les schémas harmoniques et mélodiques sont tout de même très conventionnels (par rapport au style, j'entends). Je veux dire par là que, sans apport externe ou apport théorique (éventuellement pour volontairement ne pas suivre cette théorie), un style a tendance à s'autoinspirer et à devenir rapidement lassant et identique.
Voir à ce sujet l'utilisation du vocodeur, du "son téléphonique", et ce genre de mode : tout le monde en met, puis ça devient ringard, alors plus personne n'en met, puis passe à une autre mode.
On ne voit bien qu'avec les yeux. Le cœur est invisible pour l'essentiel.
Kàlen
ha des réponses, merci, c'est cool.
quelques éléments :
Citation :
Sans indiscrétion, c'est quoi, en gros, ton étude ?
j'ai pas dit que je faisais une étude, mais une recherche !
voila quelques temps que je fais parti d'un groupe qui se qualifie de rock electro. il y a des gens qui nous interpelé dans les discussions d'après concert car il ne voyait pas l'electro dans notre musique. pour moi, elle était clair, mais je me suis dit que j'allais approfondir l'historique et les caractéristiques de cette zic pour pouvoir "intellectualiser" et "théoriser" tout ça.
Citation :
Pour l'aspect solitaire, je pense que ça rapproche un peu le musicien électro du compositeur classique. Sauf que l'un expérimente, et que l'autre théorise. L'un part des oreilles, et l'autre du cerveau.
hum. j'ai fais des études jazz, de rock et de classique. de la composition classique, on appelle cela des cours d'écriture. je peux te dire que tout seul devant ta feuille, tu ne théorises pas, tu cherches !! ;-)
après, oui, tu t'appuies sur ta théorie, au contraire de ce que disais des dj dans la réponse de Jay F :
Citation : Bref, une liberté totale et une créativité maximale pour compenser le manque de repères "classiques".
la différence pour moi se situe surtout dans la non immédiateté de l'exécution musicale. le musicien "classique" (très mauvais comme terme !), va terminer sa partition avant de la jouer ou faire jouer en public.
j'avais l'impression que le DJ n'était pas qu'un executant mais qu'il gardait une part de liberté devant un public. mais peut être me trompe-je ?
Citation : "ben ouais, on bidouille la piste jusqu'à ce qu'on arrive à un truc qui nous plaise bien quoi..."
pour moi, c'est là qu'a terme, il y a mauvaise orientation. ce rejet de la théorie, un peu épidermique, empêche deux choses :
. pour se renouveler, il est bon de comprendre et donc théorie SA musique, pour aller au-delà de ses habitudes.
. la théorie n'est qu'un outil pour créer. mais en comprenant la théorie, on s'ouvre aussi beaucoup de portes vers d'autres univers
c'est pour ça qu'on apprend beaucoup la théorie dans les cursus "classiques", bien que je trouve l'approche exagérée et pas toujours adaptée.
. passer son temps a bidouiller, c'est bien. quand ça sonne c'est super. comprendre pourquoi ca sonne et pouvoir l'intellectualiser pour réutiliser de manière intelligente, c'est encore mieux...
www.kalen.org // rock electro, Nantes
xThieumx
Puis-je apporter un peu de lueur avec ce magnifique site?
http://techno.org/electronic-music-guide/
Il montre bien les racines de l'electro et permet de faire de superbes découvertes. On ne peut clairement pas tout aimer, mais ne rien aimer dans ce guide serait une grave faute de gout.
Un jour un type m'a dit qu'en electro, ce n'est pas tant les notes qu'on joue que les sonorités qui sont importantes. Je ne suis pas du tout d'accord, on peut trouver beaucoup de morceaux electro que je kiffe ont des sons de ouf ET des riffs de ouf.
KoalaMan
Citation : de la composition classique, on appelle cela des cours d'écriture. je peux te dire que tout seul devant ta feuille, tu ne théorises pas, tu cherches !! ;-)
Aucune envie de rentrer dans des débats inutiles, mais je connais un petit peu également ces styles, et quand je parle de théoriser, je veux dire par là que l'on travaille de façon intellectuelle plus que sensitive. Quand j'entends une mélodie, en écriture, je pense sous la forme "tierce mineure-seconde majeure-quarte juste-seconde mineure", etc. Le musicien électro va moins penser sous une forme théorique - et serait peut-être même incapable de réaliser une partition sous quelque forme que ce soit de sa musique. Partition qui serait d'ailleurs inutile, puisque le support est intégré à la musique.
Citation : la différence pour moi se situe surtout dans la non immédiateté de l'exécution musicale. le musicien "classique" (très mauvais comme terme !), va terminer sa partition avant de la jouer ou faire jouer en public.
Cette conception me paraît très moderne : la musique classique a longtemps fonctionné sur l'improvisation. De même que le jazz, et beaucoup de musique contemporaine !
Citation : pour moi, c'est là qu'a terme, il y a mauvaise orientation. ce rejet de la théorie, un peu épidermique, empêche deux choses :
. pour se renouveler, il est bon de comprendre et donc théorie SA musique, pour aller au-delà de ses habitudes.
. la théorie n'est qu'un outil pour créer. mais en comprenant la théorie, on s'ouvre aussi beaucoup de portes vers d'autres univers
c'est pour ça qu'on apprend beaucoup la théorie dans les cursus "classiques", bien que je trouve l'approche exagérée et pas toujours adaptée.
. passer son temps a bidouiller, c'est bien. quand ça sonne c'est super. comprendre pourquoi ca sonne et pouvoir l'intellectualiser pour réutiliser de manière intelligente, c'est encore mieux...
Forcément d'accord !
Hors sujet : Citation : Koala, je sais pas si c'est voulu mais même s'il y a des idées intéressantes, j'ai trouvé ton pamphlet très péjoratif.
Merci pour les idées intéressantes. Qu'est-ce qui te paraît péjoratif ?
Dans ce que je dis, je ne suis pas dans le jugement de valeur : j'essaie de ne pas juger un morceau de musique selon son style, mais après l'avoir écouté...
Le fait est que, ce que l'on peut entendre à la radio (je suis en Suède, donc je ne connais pas la mode en France), au niveau électronique, est franchement nullissime, et ennuyeux à mourir.
Ce qui ne m'empêche pas, comme je l'ai dit, d'avoir travaillé et apprécié ce travail, pour de la house (assez souvent, d'ailleurs), et aussi dans un groupe de jungle acoustique !
Citation : Un jour un type m'a dit qu'en electro, ce n'est pas tant les notes qu'on joue que les sonorités qui sont importantes. Je ne suis pas du tout d'accord, on peut trouver beaucoup de morceaux electro que je kiffe ont des sons de ouf ET des riffs de ouf.
Ce que tu appelle sonorité, c'est ce que j'appelle texture. Pour les mélodies, il y en a quelques-unes qui marquent assez. Mais qui sont indissociables de la texture sonore. J'ai en tête un vieux tube de Discothèque Macumba 2000, qui s'appelait "Saxo". Outre le fait que la mélodie principale soit injouable telle quelle par un vrai saxophone, cette impossibilité, ajoutée au son "anormal" de l'instrument échantillonné, faisaient le vrai intérêt de cette mélodie.
Sans cette texture, ou jouée par un autre instrument, elle perd toute sa saveur et tout son intérêt.
En revanche, si on prend par exemple, la mélodie de Smoke on the Water, on la reconnaitra jouée par n'importe quel instrument !
On ne voit bien qu'avec les yeux. Le cœur est invisible pour l'essentiel.
Kàlen
Ceci dit, en écriture, j'ai toujours entendu les sons dans ma tête avant de les concevoir en tant qu'intervalles.
Citation : cette conception me paraît très moderne
c'est vrai, tu as raison.
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le-node
Kàlen
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xThieumx
Citation : Merci pour les idées intéressantes. Qu'est-ce qui te paraît péjoratif ?
Dans ce que je dis, je ne suis pas dans le jugement de valeur : j'essaie de ne pas juger un morceau de musique selon son style, mais après l'avoir écouté...
En gros ce qui me gêne dans ce que tu dis, c'est l'idée que tu as du musicien electro qui ne sait pas ce qu'est une portée, qui ne comprend rien et n'a rien à carrer de la théorie... mais je ne me formalise pas, et ce que tu dis est surement vrai pour partie.
Citation : Le fait est que, ce que l'on peut entendre à la radio (je suis en Suède, donc je ne connais pas la mode en France), au niveau électronique, est franchement nullissime, et ennuyeux à mourir.
Bah je vais enfoncer des portes grandes ouvertes, mais en radio, 99% de ce qui passe sur nova est génial, et 99% de ce qui sort sur le label jarring effects est génial. C'est tres tres loin de l'electro dancefloor, mais ça n'est (ça reste une question de gouts) ni nul ni ennuyeux.
Jarring effects ont d'ailleurs sorti une compil sur internet, JFX, qui en est au 3ème volume. Je t'invite à découvrir ça, ça vaut largement le détour!
Kàlen
www.kalen.org // rock electro, Nantes
KoalaMan
Ceci dit, je n'ai pas de mépris pour les gens qui n'utilisent pas le même vocabulaire que le mien ou qui n'ont pas les mêmes connaissances. Ils en ont d'autres, qui semblent leur suffire pour faire la musique qu'ils veulent. Je serais bien incapable (et honnêtement trouverais ça chiant) de passer des heures pour programmer un son à grand renfort de LFO, VCO, types d'ondes et tout le bordel. Je ne comprends rien, ça ne me sert à rien, donc je laisse ça aux mecs que ça concerne !
Merci pour les conseils de Jarring Effect ! Je vais aller jeter une oreille (
On ne voit bien qu'avec les yeux. Le cœur est invisible pour l'essentiel.
Tertullien
Puisqu'on parle de théorie, renvoyons à Pierre Schaeffer et Michel Chion, principaux théoriciens de la musique concrète. On parlera de masses (et d'image-poids), de grain, d'allure (vibrato), de timbre harmonique et des profils dynamique, mélodique et de masse pour décrire les sons. On pourra aussi les répartir par types : sons formés, accumulations, trames, pédales, ... C'est beaucoup plus efficace pour analyser, parler de ces musiques "sans mélodie", et même composer (même si ça reste en fin de compte empirique).
Pour ce qui est de la forme, tout dépend du genre : la plupart de ce qu'on entend par électro n'est qu'une forme d'arrangement issue des formes populaires (chanson, pop, rock) et répond à cette forme, celle du rondo (grosso modo, alternance couplet / refrain). Pour ce qui est de la techno, du New Age, de l'Ambient, les formes se rapprochent de la musique fonctionnelle, l'alternance tension / résolution s'annule en quelque sorte sous l'effet de sa récurrence, c'est la principe de la forme "état", qu'on pourrait opposer à la notion de narration, même si dans les faits toutes les formes intermédiaires doivent pouvoir se trouver (chez Brian Eno, ou Pierre Henry, par exemple).
KoalaMan
Mais, je crois, il faut être aussi honnête : entre de la musique électro-acoustique et de la musique électronique "populaire", il y a tout de même un fossé. La musique "électropop" suit les règles et schémas de l'harmonie et du rythme classique : du binaire, du tonal ou modal, une échelle chromatique conventionnelle, des rythmes et harmonies assez simples.
On est loin de la musique "életrintello" (je dis ça avec humour) qui va utiliser des ragga ou une échelle atonale, voire pas d'échelle, voire pas de rythme. Là, je suis d'accord pour que l'on parle différement de la théorie classique.
Mais franchement, une mesure à 4 temps réguliers, avec un fonctionnement en carrures de 4-8-16, un fonctionnement "rythme+harmonie+mélodie", pour moi, ça ne nécessite pas un langage particulier. Sauf pour le traitement des textures sonores, qui est, là, spécifique. Mais spécifique comme l'est le langage du guitariste (bend, overdrive, picking etc), ou celui du violoniste (arco, pizzicato, con sordina etc). La théorie générale est la même, pour ces styles populaires.
Après, si on cause de Stockhausen ou Cage, ou même des gens comme DiDonato qui pratiquent l'impro, on est dans un autre domaine, et le langage doit s'adapter !
On ne voit bien qu'avec les yeux. Le cœur est invisible pour l'essentiel.
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