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Musique et expériences d'intériorité

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Sujet de la discussion Musique et expériences d'intériorité

Suite à une demande formulée dans un post sur la musique ambient, voici un post consacré aux différents liens qui peuvent exister entre musique et expériences liées à des états de conscience modifiée induites par la musique.

L'origine et les grandes lignes de la discussion:

Citation de Gianni Andon :

Est ce que ca vous arrive en écoutant des morceaux, de voir soudainement une partie de votre jeunesse défiler? [avec l'exemple de Boards of Canada - Bocuma]

Citation de Muh Nods :

Ce que tu dis m'interpelle beaucoup, puisque j'ai ressenti la même chose lorsque j'ai écouté Boards Of Canada pour la première fois... J'ai vu défiler plusieurs "flashs", remontant à mon adolescence, en particulier quelques moments très particuliers, très précis, que j'avais totalement occultés.

Citation de Xheindrichs :

Pour ma part, cela me semble logique, ou en tout cas compréhensible. [...] Dans certains états de conscience modifiée, pas mal de choses étonnantes peuvent survenir, comme par exemple le fait qu'une "tranche" de mémoire se réactualise dans la conscience. C'est fréquent...

Citation de Gianni Andon :

Je te l'accorde mais la musique reste quelque chose de subjectif, aussi belle soit-elle. Que de tels sons provoquent les mêmes sensations chez beaucoup d'auditeurs demeure quand même un mystère

 

[...]

 

Cela demeure tout de même un peu plus mystérieux lorsqu'on s'attaque à la mémoire qui appartient temporellement au passé (nous n'avons pas tous eu la même vie et les mêmes souvenirs) alors que la musique, ambient en l'occurrence, prétend seulement offrir au présent, à l'instant I, les vertus qu'on lui attribue généralement

 

[...]

 

j'ai ressenti exactement la même chose. Pourtant je n'ai pas partagé mon enfance avec ce cher Muh Nods

Citation de Xheindrichs :

Évidemment. tu n'as pas eu accès à la MÊME mémoire (vu que tu n'as pas vécu sa vie), mais bien au même PROCESSUS. [...] Comme tu dis, la musique peut offrir au présent les vertus qu'on lui prête (énervante, calmante, etc...) Si on pose comme hypothèse qu'elle donne des réminiscence pour un public particulier (sensibilisé au départ), on peut dire qu'elle réactualise des souvenirs dans le présent de l'auditeur. Se remémorer, c'est retrouver, dans le présent, des contenus de conscience passés liés aux 5 sens. Pour moi, la mémoire n'appartient pas au passé.

Citation de Gianni Andon :

C'est un constat que tu fais là. Moi je voudrais savoir COMMENT expliquer ce processus que tu décris et qui nous fait remonter des années en arrière

 

Citation de Xheindrichs :

 

On ne peut pas EXPLIQUER ce processus sans faire une étude approfondie. Mais on peut COMPRENDRE que cela PEUT fonctionner fréquemment de cette manière chez des sujets qui ne sont liés que par leur attrait pour cette musique. On peut le comprendre en juxtaposant des constats et en concluant sous forme d'hypothèses.

 

Les constats:

1) Certains aiment la musique ambient, d'autres pas.

2) Chez certains sujets, ceux qui "aiment", l'écoute de la musique ambient, dans certaines conditions, peut induire un état de conscience modifié.

3) Dans les états de conscience modifiée la conscience peut vivre de nombreuses choses inhabituelles, a tout moment. Une de ces choses est l'arrivée d'un souvenir à la conscience, quel qu'il soit.

4) Ceux qui aiment l'ambient l'écoutent, et s'informent ou échangent à son propos.

5) Ceux qui se regroupent pour échanger à propos d'un sujet échangent souvent à propos de la manière dont ils vivent ce sujet.

6) Si à l'écoute de l'ambient, on rencontre l'expérience de réminiscence, que l'on trouve un groupe centré sur ce sujet où on se sent suffisamment à l'aise pour en parler, on en parlera.

7) Dans ce groupe de personnes qui écoutent de l'ambient, il y a de fortes chances pour que d'autres personnes se retrouvent dans cette expérience (pour les raisons 2 et 3).

8) Lorsque deux personnes se rendent compte qu'elles ont vécu chacune des expériences hors du commun, et qu'elles se sentent suffisamment à l'aise, elles échangeront à ce propos.

 

On peut donc raisonnablement poser l'hypothèse que l'ambient peut favoriser les réminiscences (de 1 à 3). Donc, il est COMPREHENSIBLE que tu aies vécu le même processus que Muh Nods (1 à 3 pour chacun) et que vous en parlez (de 4 à 8).

 

Le terme "processus" est important: je ne parle pas de CONTENUS. Muh Nods ne t'a pas parlé du soudain souvenir de la glace qu'il léchait tout en regardant sa voisine en train de se toiletter dans sa salle de bains... Et tu ne t'es pas écrié "Oh, mais je me suis souvenu de la même chose, la même glace, la même voisine". Vous avez chacun parlé de flashes liés à l'enfance, pour l'un, et à l'adolescence, pour l'autre. Tu n'as donc pas ressenti la même chose, mais expérimenté le même processus...

 

Pour ce qui est de l'EXPLICATION, pour aller au-delà de l'hypothèse, cela mériterait bien un mémoire en psychologie transpersonnelle, en ethnologie, en musicologie, etc... noidea.gif

 

Quant à la mémoire, pour moi, elle n'appartient pas au passé. C'est un processus qui s'active au présent pour "emmagasiner" ou pour "restituer" des contenus mentaux. Ces deux travaux de la mémoire ne peuvent se dérouler que dans un présent. Quant aux contenus mentaux, les souvenirs, ils ne sont pas (toujours pour moi ;) ) de l'ordre du passé. On peut imaginer, conceptuellement, qu'ils se "réfèrent" à un événement survenu dans le passé, mais ces souvenirs restent le résultat d'une réactivation et réinterprétation au présent de certains circuits neuronaux en l'état où ils sont actuellement. C'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle la mémoire peut s'altérer... En se remémorant le passé, on plonge ... dans le présent. headbang.gif

Citation de Gianni Andon :

il est dur de partager tout cela sur un forum. Notre façon d'écouter de la musique et de l'interpréter est strictement personnelle et indescriptible. Il y'a un fossé entre la pensée et la parole. Le passage de la pensée à la parole, du ressenti à l'énoncé est un meurtre quelque part, une démystification vulgaire. C'est pour cela que j'évite les superlatifs concernant les musiques que je présente parfois ici. Faire cela c'est s'attribuer les émotions qui constituent cette musique et la démystifie.

 

Citation de Xheindrichs :

 

C'est vrai que parler de quelque chose de si subjectif, intime est difficile. C'est une sorte de traduction de mouvements interne, faite sans dictionnaire. Et comme le dit l'expression, "Traduttore tradittore" (Le traducteur est un traître). En même temps, c'est particulièrement intéressant de lire des récits d' "expériences intérieures", des collections de trahisons, parce qu'elles pointent toutes vers leur source...

 

C'est drôle parce qu'on a vraiment des conceptions très différentes... Caractériser les musiques (avec des superlatifs ou non), pour moi, c'est un peu l'opposé que de s'attribuer ces caractéristiques. C'est plus de l'ordre de les sortir de soi, avec tous les avantages que cela comporte (on peut les regarder, les comprendre, les faire se rencontrer avec des caractérisations d'autres personnes, etc...), mais aussi les inconvénients à accepter (le constat d'incomplétude du langage, d'inadéquation inéluctable entre le mot et la chose, d'incommunicabilité de ce qui fait l'intériorité).

 

Pour l'émotion, elle est, momentanément, dans l'esprit de celui qui crée la musique. Elle est aussi, momentanément, dans l'esprit de celui qui l'écoute. Mais les deux émotions peuvent très bien être très différentes... En tout cas, l'émotion n'est pour moi absolument pas dans la musique. On la crée/subit à l'intérieur de nous en fonction de multiples facteurs, dont l'audition de telle musique (ou de tels accords, de telles sonorités) n'est qu'un des éléments.

 

Le langage ne démystifie pas l'expérience, précisément parce qu'il passe à côté. Il rate sa cible à chaque fois. La part de mystère reste donc entière. Quant au musée, il ne démystifie pas l'œuvre d'art, parce qu'il passe encore à côté. Une œuvre d'art ne peut être présentée en totalité dans un lieu anonyme, car elle est étroitement liée à l'intériorité du peintre dont personne n'a la clé. Si on avait accès à toute la réalité de la peinture, du peintre et du lien qui les unit, là, ok, il y aurait démystification, et en même temps, perte de l'attrait/intérêt pour cette œuvre (voire pour les autres œuvres). Si le choc entre l'œuvre et le spectateur est étouffé, la raison est à trouver chez le spectateur, dans sa manière d'entrer en contact avec ce qui l'entoure, dans sa manière d'envisager une œuvre d'art et l'utilisation d'un musée. Le musée ne donne que ce que nous venons y chercher. 99% des  ont des motivations consommatoires; les 1% restants ont une motivation contemplative. Il y a fort à parier qu'ils vivent la confrontation à une œuvre de manière très différente.

 

Citation de Gianni Andon :

 

je suis d'accord avec ce que tu dis en partie, un peu moins dans la dernière partie mais ton avis est peut être plus objectif que moi car le mien reste sans doute partial.

 

Je ne suis pas peintre mais je suis un dessineux, j'ai un ami peintre, je connais quelques peintres et je m'intéresse beaucoup à ce sujet donc mon point de vue est artistique, sans prétention aucune. J'ai peu de théories sur ce sujet car pour moi il ne s'agit que d'expériences et de "ressentis". Ce qui n'est pas dénué de sens non plus.

 

Voilà... Peut-être que le sujet (et les autres dans cette veine) intéressera certains...

A bientôt icon_coucou.gif

Xa

 

 

Afficher le sujet de la discussion
26

Citation de Gianni andon et son interlocuteur :

ouvrage ''le paysage sonore''

 

Hors sujet :

 

 

A ce propos, je vends l'ouvrage d'un des directeurs de la recherche acoustique en France, Michel Chion,

 

"Le son'', en parfait état. Il s'agit peut-être de l'ouvrage le plus agréable à lire pour une approche savante du son mais point trop technique ; disons qu'il maîtrise tant son sujet qu'il nous épargne les démonstrations inutiles. Il a une culture encyclopédique grâce à laquelle des éléments très intéressants émergent. Inspirant.

 

 

 

Pour ce qui est de l'intériorité il me semble que, pour les courageux, et nonobstant que j'écoute également des disques de musique sacrée qui se prêtent indubitablement plus facilement à la méditation, les disques d'Halo Manash [label Kaosthetik Konspiration] sort du lot de ceux qui tentent l'expérimentation sonore ; bien que cela ne cadre pas avec l'aspect ''musique de relaxation'' qui recouvre une part de ce beau sujet.

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Oui, Eliade, je connais "bien"... Pour Debussy, oui, je vais voir. Ca a l'air intéressant.

Citation :

Fin du mois? Ca fait long la livraison!

Le père Noël livre à date fixe...

Citation :

bien que cela ne cadre pas avec l'aspect ''musique de relaxation'' qui recouvre une part de ce beau sujet

Bah... Je ne pense pas qu'il ne peut y avoir de lien entre intériorité et musique que dans le cas de la musique de relaxation. Celle dont tu parles pourrait très bien s'y prêter... Très beau, d'ailleurs!

A bientôt icon_coucou.gif

Xa

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Je voudrais revenir sur ce que je disais à propos des l'écoute de certaines pièces de Ryoji Ikeda.

Dans le sujet consacré à la musique "ambient" j'avais mentionné que l'écoute de ses pièces provoquait en moi ce que je qualifiais de "mini-décrochage de la conscience face à la pureté du son". Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à certains principes du zen lorsque Gianni fit remarqué à propos du style de Ikeda

Citation de Gianni :

Je pense que ces musiques demandent un certain détachement et un certain isolement.

Pour faire court, dans le zen le détachement débouche sur la fin des jugements de valeurs et une sorte de "neutralité" dans la perception habituellement binaire (bien/mal, fort/faible...) des phénomènes.

Si l'ambient est souvent évocateur (sentiments) et imagé (stimulation de l'imaginaire), pouvant projeter l'auditeur dans le temps (souvenirs), la musique d'Ikeda me semble justement dénuée d'évocation et l'attention est portée sur l'instant présent. Excepté certaines pièces un peu plus étoffées, les pièces construites sur des signaux de base nécessitent une attention de l'instant.

Dans le zen il est beaucoup question de cette attention de l'instant présent et tous les faisceaux de la conscience qui s'éparpillent habituellement entre les sentiments, les idées, les projections, le questionnement, l'intellect, les souvenirs etc etc...se retrouvent inhibés par la concentration en un seul point de conscience de l'instant présent.

Du coup je pense à l'usage que fait Sachiko M de son sampler. Elle pourrait y mettre des tonnes de sons fonctionnant comme des référentiels "imagé", mais au lieu de cela elle n'utilise que le "test-tone" de l'appareil dont l'évocation est plutôt faible, neutre voir nulle, et lui assigne des traitements.

Dans une célèbre histoire zen un moine arrive au "Satori" (défini comme étant un changement de point de vue sur les chose ou un éveil) alors qu'un jour en balayant il entendit le son produit par un choc entre un caillou et un bout de bois ou de bambou.

Dans le zen l'intellect doit être mis en berne et l'attention focalisée sur les activités quotidiennes que l'on pourrait qualifier de "banales". C'est un cadre propre à l'émergence de l'épiphénomène que serait le Satori.

Ci-dessous voici une description du Satori extraite de Wiki.

Citation de wiki :

 

Satori (japonais 悟り satori ; chinois :悟 ) est un terme du bouddhisme zen qui désigne l'éveil spirituel. La signification littérale du mot est « compréhension ». Il est parfois utilisé à la place de kenshō (見性 chinois : jiànxìng (voir la nature) ), toutefois kenshō désigne la première perception de la nature de Bouddha ou vraie nature – une expérience qui ne dure pas.

 

Le satori par contre désigne une expérience qui se prolonge, à l'instar d'un bébé qui apprend à marcher – après beaucoup d'efforts il se tient debout, trouve son équilibre et fait quelques pas puis tombe (kenshō). Après un effort prolongé l'enfant se rendra compte un jour qu'il peut marcher tout le temps (satori).

 

Il est de coutume de parler de satori quand on évoque l'éveil de Bouddha et des patriarches, car leur éveil était permanent.

 

Le bouddhisme zen reconnaît dans l'éveil une expérience transitoire dans la vie, presque traduisible mot à mot par épiphanie, et le satori est la réalisation d'un état d'éveil épiphanique. Comme d'après la philosophie zen toute chose est transitoire, la nature transitoire du satori n'est pas vue dans l'aspect limitant qu'il aurait dans l'acceptation occidentale de l'éveil.

 

La nature transitoire du satori, par opposition au permanent nirvāna qu'on retrouve dans les traditions bouddhiques de l'Inde, doit énormément aux influences taoïstes sur le bouddhisme chan de Chine, à partir duquel le bouddhisme zen du Japon s'est développé. Le taoïsme est une philosophie mystique qui met l'accent sur la pureté du moment, alors que les racines hindoues du bouddhisme indien visent une vue dans une plus grande durée – vers la sortie du cycle karmique des réincarnations perpétuelles dans le monde matériel.

 

De l'attention du taoïsme à l'importance du moment, et de la négation quasi nihiliste de l'existence individuelle du bouddhisme mahāyāna, est né le bouddhisme zen avec son concept d'état transitoire du satori.

 

Si le sujet vous intéresse ce bouquin de 130 pages d'Alan Watts constituera une excellente introduction

 

Pour approfondir la question il y a l'excellent livre de D.T.Suzuki qui a "éduqué" l'Occident au zen

mais là c'est 1250 pages.

 

 

 

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Tu fais bien d'en parler. Lucasdesrets a parlé plus haut de musique de relaxation. Ce mot est souvent connoté de tout ce qu'il y'a de plus niaiseux en musique et je fais bien la distinction entre les musiques s'en revendiquant et celles concernant l'ambiant. Prétendre apaiser par la musique est une démarche marchande, trompeuse et artistiquement nulle. Je ne peux m'empêcher de penser à un CD que j'écoutais plus jeune (j'avais 14 ans) qui évoquait toutes les ambiances de la nature du style orage, foret tropicales, volcans etc... Le genre de CD qui truffent les magasins de Natures & Découvertes. Une des plages m'avait particulièrement attiré; celle des fonds marins avec le chant des baleines. J'avais enregistré ça sur une cassette et je l'écoutais dans mon walkman sous ma couverture. Maintenant que j'y pense je crois que c'est ma première expérience d'intériorité.

Il y'a un chapitre amusant dans le livre de Toop sur toutes les récupérations qui ont été faites de ces chants et toute la scène new-age style Enya, Oldfield qui gravitent autour d'eux. Il conclut que ce que l'on prend pour des chants pourrait être des gargouillements gastriques...

Je ne crois pas au pouvoir apaisant de la musique, surtout quand elle se présente comme telle. Dans la plupart des cas sur des accords rébarbatifs de synthétiseurs avec des noms sur les mystères du cosmos (style new-age). La musique a une part de mystère que nous devons nous même trouver, une part d'inconnu que nous devons nous même explorer, c'est une quête de sens. Et pour cela le meilleur indice c'est qu'en général à la première écoute ça ne nous attire pas tout de suite sans pour autant nous rebuter. En tout cas chez moi ça fonctionne comme ça. Je crois qu'on baigne en plein cœur lorsque celle ci provoque en nous des synesthésies. Son liquide a fonctionné en se mélangeant avec un je ne sais quoi qui est en nous pour muer en une texture faite d'images et de sensations artificielles.

La musique d'Ikeda témoigne bien des philosophies qui diffèrent entre les peuples même si ces choses là nous échappent et semblent agir inconsciemment. Dans les années 70 les allemands ont crée le Krautrock, les anglais l'ambiant, en France nous avions développé le concept de musique impressionniste bien avant. Tout cela est lié avec les antécédents historiques, sociaux, culturels et spirituels de chacun.

Je partage ton point de vue Kumo, il ne fait aucun doute que Ikeda aura mis une part de zen dans le concept de sa musique, volontairement ou pas et il est compréhensible de ce fait qu'il soit moins compris dans sa démarche ici en Europe.

Personnellement je la trouve très cérébrale. C'est une musique mathématique. Chaque son est réglé au millième près et les timbres sont extrêmement réduit et concentré. C'est vrai que je me ressens très différemment lorsque j'écoute Ikeda/Noto que Eno/Hassell. Dur à décrire finalement.

Je finis en disant que l'intériorité fonctionne beaucoup aussi avec les livres et on pourrait en parler aussi. En ce moment les Voyages de Sindbad et tous les thèmes liés à l'orient me stimulent beaucoup.

Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

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Citation de Gianni :

La musique a une part de mystère que nous devons nous même trouver, une part d'inconnu que nous devons nous même explorer, c'est une quête de sens.

Tout comme dans le zen le satori est une expérience personnelle et aucun maître ni aucun livre ne peut la transmettre. Le satori est de fait aussi quelques nommé "le retour chez soi".

Citation de Gianni :

Personnellement je la trouve très cérébrale. C'est une musique mathématique.

Le projet de Korzibsky et de sa sémantique générale était fondé sur le fait que que le langage mathématique était sans ambiguïté. Il donnait comme exemple les ingénieurs qui préparent un projet et dont le résultat est généralement assez proche des plans initiaux.

Son idée consistait à proposer une travail sur langage qui rendrait la communication objective au maximum en faisant fi de l'affect et ce que cela implique comme préjugé, jugement de valeur, subjectivité afin d'évaluer au mieux une situation, un contexte avant d'agir ou d'en parler.

Cela donne peut-être l'image d'un monde "idéal" logique et froid mais comme disait Nietzsche:

"Il n'existe pas de phénomènes moraux, mais seulement une interprétation morale des phénomènes."

 

 

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C'est vrai que à la fin vu comme ça, ça commence à faire peur. Mais elle illustre bien le modernisme finalement. L'histoire a fait que nous en arrivons là. Mais pour moi la musique ne peut se réduire à une science. Elle perdrait tout son caractère humain.

Je viens de trouver un thread sur AF intitulé musique: art ou science. C'est un débat qui pourrait se poursuivre jusqu'à la nuit des temps. Merci de ne pas rebondir mrgreen

Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

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Citation :

Mais pour moi la musique ne peut se réduire à une science. Elle perdrait tout son caractère humain.

 

Dans une interview Ryoji Ikeda souligne

Citation :

In the age of (the Greek philosopher) Plato, music was a science (and part of math), and some of the genuine programmers may well come to accept this great concept in the future, even if they are not conscious of what they are doing for art.

 

Cela dit la science doit effectivement servir de cadre référentiel et fournir des outils et non pas se substituer à l'idée musicale ou artistique qui fait plus ou moins la singularité et le talent de chaque artiste.

L'interview complète de Ikeda est ici

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J'ai encore du mal à traduire l'anglais mais il voulait sans doute dire que l'un et l'autre fonctionnent par interdépendance? Je serais d'accord là dessus. Un bon exemple pour moi c'est les collaborations Sakamoto/Noto.

Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

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Dans l'interview de Sakamoto que j'ai posté ailleurs mais que je vais re-poster ci-dessous, Sakamto explique (vers 13:50)que lors des séances avec l'ensemble moderne il leur montrait des dessins (un nuage, l'athmosphère) et leur demandait de jouer cela. Il fait ensuite allusion aux koan zen qui consiste à poser une question déroutante pour l'intellect.

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Citation :

Excepté certaines pièces un peu plus étoffées, les pièces construites sur des signaux de base nécessitent une attention de l'instant.

Oui. Si on prend ça comme musique d'ambiance (genre quand des invités sont là, quand on discute ou qu'on lit un livre), elle aurait tendance à être perçue comme trop bruitiste.

Citation :

Dans le zen l'intellect doit être mis en berne et l'attention focalisée sur les activités quotidiennes que l'on pourrait qualifier de "banales". C'est un cadre propre à l'émergence de l'épiphénomène que serait le Satori.

Bien résumé!

Citation de Wikipédia :

La nature transitoire du satori, par opposition au permanent nirvāna qu'on retrouve dans les traditions bouddhiques de l'Inde

C'est assez faux. Dans le Théravada, le nirvana "dure un moment ... 'plus ou moins long' ", après lequel on "retombe dans des stades de progression plus inférieurs". Même chez les saints (Arhat), le nirvana n'est pas un état permanent. Par contre, l'état d'équanimité est, lui, permanent, chez eux. Cet état d'équanimité est le "support" à partir duquel le nirvana peut arriver à n'importe quel moment.

Au niveau du Mahayana, même chose. Plus loin: ils refusent l'état d'Arhat.

Il n'y a qu'à la mort que le nirvana peut être permanent.

Citation de Wikipédia :

la négation quasi nihiliste de l'existence individuelle du bouddhisme mahāyāna

Cette négation n'est pas nihiliste. Tout est Sunyata, vide, mais ce vide est à voir comme étant une totalité. Ce n'est donc pas une position nihiliste. Le "vide" n'est pas le "rien".

Citation :

Une des plages m'avait particulièrement attiré; celle des fonds marins avec le chant des baleines. J'avais enregistré ça sur une cassette et je l'écoutais dans mon walkman sous ma couverture. Maintenant que j'y pense je crois que c'est ma première expérience d'intériorité.

Je faisais pareil avec une émission qui passait le dimanche après midi (puis en soirée), axée musique ambient et classique/world apaisante, voire quasi spirituelle... C'est fou ce que la musique peut créer!

A bientôt icon_coucou.gif

Xa

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Citation :

Cette négation n'est pas nihiliste. Tout est Sunyata, vide, mais ce vide est à voir comme étant une totalité. Ce n'est donc pas une position nihiliste. Le "vide" n'est pas le "rien".

 

Il est toujours compliqué de poser des concepts occidentaux pour expliquer des relatifs orientaux (voir Nagarjuna) et effectivement les choix de l'article de Wiki ne sont pas nécessairement judicieux.Ca me rappelle le "principe d'indétermination" de Heisenberg qui a longtemps été traduit pas "principe d'incertitude".

Concernant le satori il y a une analogie qui explique bien le côté "transitoire".

Pour ceux qui ne connaissent pas le zen les montagnes sont des montagnes.

Pour ceux qui étudient un peu le zen les montagnes ne sont plus des montagnes.

Pour ceux qui ont compris le zen les montagnes redeviennent des montagnes.

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Citation :

musique de relaxation. Ce mot est souvent connoté de tout ce qu'il y'a de plus niaiseux en musique et je fais bien la distinction entre les musiques s'en revendiquant et celles concernant l'ambiant. Prétendre apaiser par la musique est une démarche marchande, trompeuse et artistiquement nulle.

Le sujet est délicat. C'est un peu le procès d'une musique contre une autre. La première, musique de relaxation, qui a une autre fin qu'elle même, et la seconde, la musique ambient (ou autre planante) qui est, pour les "ambientistes", plus une musique à écouter pour elle même, dans une attitude contemplative. Elle a en elle-même sa seule fin. Dans la musique de relaxation, le son, les mélodies, la création ont un but différent que cette simple écoute contemplative: la musique est "utilisée", "utilitaire". On pourrait aller jusqu'à dire qu'elle est trahie, s'il n'y avait pas de jugement de valeur derrière. C'est une musique à consommer. On la prend pour éviter de prendre un anxiolytique. J'avais d'ailleurs entendu la notion de "musicament" qui résume bien. La musique ambient,

On retrouve là toute la distance qu'il y a entre la "peinture en bâtiment" et la "peinture artistique". Quelle est la différence, finalement, entre un mur peint en vert, et un tableau monumental monochrome vert? Le cadre, le support, le prix, l'intention mise dans la main d'œuvre, et l'utilisation qui en est faite. Mais la couleur pourrait tout aussi bien être exactement la même. Devant l'une, on passe en se grattant le nez. Devant l'autre, on s'extasie bourgeoisement. C'est la même couleur, mais elle peut être expérimentée selon un vaste panel d'attitudes différentes.

Ceci étant dit, la musique de relaxation en tant que médium visant à apaiser n'est pas nécessairement trompeuse. J'en connais que cela horripile à un plus haut point, jusqu'à devenir agressif, ou ne pas savoir dormir. Mais j'en connais d'autres pour qui cela fonctionne. C'est encore une histoire de personnes. Ceux qui se retrouvent dans cette musique l'achètent. Les autres, au mieux, évitent les étalages "new-age/relaxation".

Citation :

La musique a une part de mystère que nous devons nous même trouver, une part d'inconnu que nous devons nous même explorer, c'est une quête de sens.

Je me retrouve vraiment dans ce que tu dis, mais je me fais l'avocat du diable: tout le monde ne voit pas les choses de cette façon. Tout le monde n'a pas envie de concevoir la musique comme un mystère à déplier, et y trouver du sens. Les 95% des gens ... consomment la musique, l'utilisent pour sortir du quotidien, pour danser, pour éviter le vide, etc... Je me méfie des définitions absolues, et préfère parler de "possibilités d'usages". Certaines musiques ont une part de mystère pour certaines personnes.

Citation :

Je finis en disant que l'intériorité fonctionne beaucoup aussi avec les livres et on pourrait en parler aussi.

C'est certain. La lecture peut nourrit l'intérieur et amener (ou éclairer) des expériences d'intériorité. A ce sujet, un bon bouquin est "Le mysticisme athée" de Jean-Claude Bologne, essai qui crée une distance (comme son titre l'indique), entre religion et expérience mystique, lien classique mais non nécessaire. Au-delà d'une étude historique, il parle également de son expérience personnelle: pour lui, des expériences "mystiques" ont apparu à chaque lecture d'une strophe d'un poème bien précis, jusqu'à ce qu'il analyse le lien entre ce poème et cette expérience... Toute activité humaine faisant lien avec un des six sens (la pensée étant le sixième), peut déboucher sur une expérience d'intériorité / mystique.

Citation :

Il est toujours compliqué de poser des concepts occidentaux pour expliquer des relatifs orientaux.

Le problème réside plutôt dans la "démarche d'explication" plutôt que dans l'impossibilité à traduire quelque chose en une autre langue. L'occident veut comprendre pourquoi avant de se lancer dans quelque chose. Mais les réponses aux pourquoi ne sont jamais totalement satisfaisantes. Sauf quand on reçoit, dans un décor exotique, un assemblage de concepts fumeux en face duquel on a l'impression que tout a été dit, même si on n'a rien compris. Les maîtres orientaux (inhabitués) sont souvent étonnés par la quantité de questions que les occidentaux posent. L'oriental expérimente sans poser de question. Les questions se dissolvent dans l'expérience. Et la difficulté n'est pas de traduire tel concept oriental, mais plutôt due à l'absolue incommunicabilité du concept dans son entièreté. Les mystiques chrétiens ne parvenaient pas non plus à dire, d'une manière qui leur satisfasse, leurs expériences d'intériorité. Cette incommunicabilité de l'expérience est la base de la théologie apophatique, qui consiste à définir ce qu'est Dieu en définissant ce qu'il n'est pas (puisque définir ce qu'il est est impossible).

Les moines ne parlent jamais du Nirvana. Parce qu'eux aussi considèrent cette expérience comme incommunicable, donc inutile à relater. Ils préfèrent donc orienter les méditants vers la pratique qui dissolvera les questions par l'expérience. On pourra m'objecter qu'ils en parlent, en des termes de type "extinction, cessation du devenir, ..." ou en des termes plus abstraits, voire assemblages contradictoires. Mais c'est incomplet, pas plus compréhensible, et reste toujours insatisfaisant.

A bientôt icon_coucou.gif

Xa

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Intéressant. Ce qui est décevant pour moi c'est qu'il est parfois difficile de théoriser tous mes ressentis. Il est vrai que je manque de distance parfois et je m'oppose assez violemment en pensée à tout ce qui me contrarit. Concernant le new age, j'ai accédé à cette musique à cause d'une personne qui, disons le, avait quelques problèmes dépressifs et qui pour se soigner de façon plus ou moins "naturelle" se tournait vers les objets tendances Natures & Découvertes. Loin de moi l'idée de la critiquer mais on peut reconnaitre que cette démarche sans être ridicule est quelque peu pathétique et réellement triste je trouve car je sais que cette personne n'est probablement pas guérie.

C'est sur ce point que je critique tout l'argumentaire des musiques new age et leurs principes médicamenteux qui prétend combler tous les reniements traditionnels et naturels que la société a adopté. Je prends parti pour dire que cette démarche ne guérit pas ni n'apaise mais qu'à la manière d'un psychologue, nous rassure un temps et c'est en cela qu'elle est trompeuse et avant tout rentable...

Pour moi quelqu'un d'apaisé c'est celui qui n'a plus peur de rien. S'il y'a bien une chose que l'homme a de plus en plus de mal à surmonter aujourd'hui, c'est la peur de la mort. Les gens sont malades de ça.

Il n'y a pas de guérisons sans sacrifices. A méditer.


 

Citation de xheinrichs :

Citation :

La musique a une part de mystère que nous devons nous même trouver, une part d'inconnu que nous devons nous même explorer, c'est une quête de sens.

Je me retrouve vraiment dans ce que tu dis, mais je me fais l'avocat du diable: tout le monde ne voit pas les choses de cette façon. Tout le monde n'a pas envie de concevoir la musique comme un mystère à déplier, et y trouver du sens. Les 95% des gens ... consomment la musique, l'utilisent pour sortir du quotidien, pour danser, pour éviter le vide, etc... Je me méfie des définitions absolues, et préfère parler de "possibilités d'usages". Certaines musiques ont une part de mystère pour certaines personnes.

Je suis d'accord. C'est un point de vue que j'ai donné.

 

Concernant les concepts orientaux/occidentaux je manque de culture de ce coté là mais j'ai assisté à une expérience mystique avec des soufis qui s'appellent le dikr. Il consiste à la récitation chantée d'une formule adressée à Dieu de façon répétée et de plus en plus intense. C'est très impressionnant. La salle est plongée dans l'obscurité, un cercle est formé autour de quelques bougies. Il y'a un musicien parfois qui joue du ney et un autre qui cite des versets coraniques. C'est très intense mentalement même quand on ne fait que assister, j'étais aux première loges. Beaucoup de gens autour de moi n'étaient plus avec moi. A la fin on finit par ne plus entendre ce que l'on entendait au départ. Une sorte de bourdon continu nous envahit et tout ce que l'on voit de nos yeux devient vite abstrait et tordu. C'est une épreuve purifiante et fatigante après cela c'est le relâchement et le repos.

 

 

 

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[ Dernière édition du message le 18/12/2010 à 16:29:39 ]

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xheinrich> Alors as tu un avis à donner sur Le paysage sonore?

En ce moment je n'écoute plus trop de musique mais je crois que je suis de plus en plus réceptif à mon environnement sonore. Nous sommes tellement entourés de sons quand on y pense. Je crois qu'il y'a un bénéfice à faire abstraction de musique quelquefois.

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Sorry, j'ai laissé passer cette réponse précédente... icon_redface.gif

Citation :

Pour moi quelqu'un d'apaisé c'est celui qui n'a plus peur de rien.

En ce sens, on ne trouve la paix qu'à notre mort... Comment ne plus avoir peur de rien? Pour ma part, l'apaisement se trouve lorsque nous parvenons à vivre AVEC ou MALGRé nos peurs, sans qu'elles nous posent des problèmes démesurés.

Citation :

Il n'y a pas de guérisons sans sacrifices.

Oui, c'est certain, et à quelque échelle que ce soit...

Citation :

j'ai assisté à une expérience mystique avec des soufis qui s'appellent le dikr. Il consiste à la récitation chantée d'une formule adressée à Dieu de façon répétée et de plus en plus intense. C'est très impressionnant. [...] Une sorte de bourdon continu nous envahit et tout ce que l'on voit de nos yeux devient vite abstrait et tordu. C'est une épreuve purifiante et fatigante après cela c'est le relâchement et le repos.

Oui, c'est un des deux rituels les plus connus du soufisme (l'autre étant celui propre aux derviches "tourneurs") permettant l'accession à l'expérience mystique. Ca doit être impressionnant à voir! icon_bravo.gif

Citation :

Alors as tu un avis à donner sur Le paysage sonore?

Non, pas encore. Là, je termine d'abord "La mystique sauvage" de Michel Hulin (très bon bouquin!). Puis j'entamerai celui-là. Je suis assez pris par le temps, actuellement: je compose à mort pour un probable projet d'album.

A bientôt icon_coucou.gif

Xa

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Salut!

Oui il y'a aussi les derviches tourneurs. En réalité j'y ai déjà assisté mais j'avais deux ans à l'époque, je n'ai donc aucun souvenir du rituel mis à part les photos faites à l'époque. Ce que je sais c'est que ça demande un équilibre qu'on ne soupçonne même pas en le regardant.

N'hésites pas à laisser un avis sur le livre dès que tu peux vu qu'il m'intéresse. J'ai commandé Modulations en décembre et j'estime avoir gaspillé mon argent. Seules les interviews d'artistes valent le coup, le reste c'est en bonne partie de la br...... intellectuelle alliée à un dogmatisme post-adolescent. Mais pour ceux qui découvrent l'univers des musiques électroniques je pense que c'est un bon livre.

Bonne chance pour ton projet sinon icon_cool.gif

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Les rites soufis sont évoqués dans le livre d'Alain Daniélou "Origines et pouvoirs de la musique". Ce dernier a correspondu avec le grand penseur, fondateur de l'école traditionaliste Réné Guénon. Si vous voulez une anecdote amusante, cette information vient d'un de mes proches, Alain Daniélou a passé la fin de sa vie à Paris, (dans le quartier latin à la fin des années 80) se promenant sous des faux airs de prophète vêtu tout en blanc. Il fréquentait les cercles guénoniens présents à cette époque là. Il est cependant beaucoup critiqué par ces derniers sur sa doctrine.

 

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[ Dernière édition du message le 02/02/2011 à 20:27:19 ]

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Gianni> qu'as-tu pensé du bouquin de Alain Daniélou?

 

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Salut Kumo,

Je ne l'ai que feuilleté pour l'instant mais je pense que c'est un ouvrage très érudit concernant la musique considérée du point de vue traditionnelle. C'est tout ce que je peux dire pour l'instant. Mais je sais qu'il y'a des chapitres que je vais devoir sauter vu que je ne me suis pas encore penché sur la civilisation indienne et sa tradition qui est beaucoup évoquée dans le livre il me semble. J'aime bien savoir clairement ce dont un livre traite avant de l'aborder complètement.

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Merci pour ta réponse. La méconnaissance de certains système musicaux n'est pas toujours un handicape pour lire ce livre car les questions tournent aussi beaucoup autour du rapport tradition/modernité, la place de la musique dans nos sociétés ou celles d'ailleurs. A un moment il évoque sans le savoir ce que nous nommons aujourd'hui la musique "ambient".

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Citation de Gianni andon :

Ce dernier a correspondu avec le grand penseur, fondateur de l'école traditionaliste Réné Guénon.

Oui! Le plus grand métaphysicien de langue française, à tout le moins au XXème siècle. En revanche je ne vois pas pourquoi être vêtu de la toge serait amusant, l'intention en est même contraire. Certes, le personnage de Daniélou semble n'être pas allé sans une certaine ironie déroutante pour le sens commun, et comme vous dites sa doctrine n'était pas orthodoxe au regard de la dernière synthèse guénonienne. Cependant, si les celtisants te lisent, ils vont vouloir éviter de donner à penser que les druides étaient amusants à contempler, et se rabattront vers un habillement plus conforme à un temps "qui a la haine de l'art comme il a la haine de la relition".Il m'arrive, dans un cadre non-rituel, de sortir en De Fursac blanc, et je ne pense pas que l'intention de cette griffe ait été de paraître amusant au costumé.

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Oui je crois que c'est dans le chapitre sur ce qu'il nomme pop music. D'ailleurs je crois qu'il s'en prend au sérialisme sans le nommer et évoque l'émergence nécessaire de ces musiques subies ou ressenties donc à tendance ambient.

 

 

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[ Dernière édition du message le 09/02/2011 à 09:24:48 ]

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lucasderets> Je ne voulais pas attaquer Mr Daniélou en disant cela mais c'est un détail amusant en plein quartier latin. Je rapporte cette anecdote de mon père qui a fréquenté ces cercles et a croisé cet homme. Ce n'est peut être pas exact dans les détails.

 

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[ Dernière édition du message le 09/02/2011 à 09:07:43 ]

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Intéressant! J'ai lu plusieurs récits qui le dépeignaient comme un personnage provocateur ; cela n'est paradoxalement pas tant que cela en contradiction avec le foyer musical qu'il avait choisi au sein de l'immense édifice de la musique indienne, si je puis m'exprimer ainsi. Je serais ravi d'en apprendre plus, envoie un pm lorsque tu en auras le temps. Hors sujet :

pardon pour les deux dernières lignes hors sujet du précédent post

Un lien vers un petit label allemand à production ambient (inégale selon moi) : loki-foundation

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La dernière sortie, Circular, a un son superbe, quoique ce ne soit pas le moment idéal