Besoin d'éclaircissements pour mieux comprendre l'harmonie (notamment la différence modal-tonal)
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Pixef
79
Posteur·euse AFfranchi·e
Membre depuis 13 ans
Sujet de la discussion Posté le 01/04/2019 à 10:00:09Besoin d'éclaircissements pour mieux comprendre l'harmonie (notamment la différence modal-tonal)
Bonjour,
Cela fait quelques années que j'essaie de comprendre ce que sont la modalité et la tonalité.
J'ai parcouru pas mal de pages web de pas mal de sites et plusieurs bouquins (dont La partition intérieure...) mais chaque fois j'ai eu l'impression que le vocabulaire change et surtout est inadapté par rapport aux réalités qu'il désigne.
Je vais donc ci-dessous exposer brièvement ce que je pense avoir retenu et compris de façon à recevoir (éventuellement) des objections, corrections, précisions des lecteurs du site.
Note: Son correspondant à une fréquence. Les fréquences retenues pour constituer les notes ont entre elles des rapports mathématiques. Par exemple une octave est le double de la fréquence d'une note donnée.
Gamme: Serie de notes.
Mode, Modalité: Gammes dont les notes sont espacées d'une certaine manière. Les intervalles au sein des gammes sont différents selon chaque mode. Il y a une infinité de modes mais, en Occident, il y en a 7 principaux, qui sont construits à partir de chacune des notes de la gamme de sept notes : Ionien, Dorien, Phrygien, Lydien, Myxolidien, Aeolien, Locrien.
Tonalité: Organisation de la musique occidentale depuis la Renaissance principalement autour des deux modes Ionien et Aeolien (en réalité il y a deux autres modes mineurs à côté du mode Aeolien). On peut donc dire (en simplifiant ou plutôt en résumant beaucoup) que la musique occidentale est constituée de gammes construites à partir de chacune des 12 notes chromatiques sur les modes Ionien et Aeolien (sans parler des deux autres modes mineurs à côté du mode Aeolien...). À quoi il faut ajouter les modes issus des deux gammes pentatoniques.
Dans la musique tonale, la première note de chaque gamme est nommée Tonique et est considérée comme la plus importante. La deuxième la plus importante est la Quinte. Ensuite vient la Quarte. Ce sont les degrés dits "forts". Le troisième degré est nommé la Médiante. Il est aussi très important dans la mesure où il définit le mode majeur ou le mode mineur de la gamme considérée, selon qu'il est bémol ou pas.
Pourrait-on donc dire que la musique tonale n'est qu'une (petite) partie de la musique modale ?
Il me semble rétrospectivement que ce qui m'a longtemps freiné dans la compréhension de tout ça (en supposant que j'ai compris !...) est l'imprécision du vocabulaire utilisé et/ou son emploi variable selon les auteurs.
Par exemple on dit Sol phrygien alors qu'on devrait plus logiquement ou plus rigoureusement dire : Gamme phrygienne dont la tonique est Sol. Bien évidemment cette formulation serait trop longue et il serait possible d'en inventer une autre mais les formulations actuelles présentent à mes yeux l'énorme inconvénient de désigner une seule et même réalité à l'aide de deux termes bien différents: "Mode" et "Gamme", qui plus est masculin et féminin.
Mettez-vous à la place du débutant en théorie musicale, qui, après quelques années de solfège, démarre l'harmonie en lisant par exemple "Là, tu fais un Do dorien". Tout d'abord pour lui un Do c'est une note. Ou un accord. Pas une gamme ou un mode.
Bref, il y a de quoi hésiter et tourner en rond...
En plus les bouquins sont tous construits de manière différente.
Voilà, maintenant j'attends vos éclaircissements et éventuellement vos conseils.
Merci par avance!
Cassius
PS: j'ai publié la même requête sur le site " ONF Contrebasse " pour accroître mes chances d'être aidé et conseillé...
PS : existe-t-il des méthodes ou recueils d'exercices pour appliquer sur l'instrument les notions théoriques relatives à ces questions ? (mon instrument étant la contrebasse...)
Cela fait quelques années que j'essaie de comprendre ce que sont la modalité et la tonalité.
J'ai parcouru pas mal de pages web de pas mal de sites et plusieurs bouquins (dont La partition intérieure...) mais chaque fois j'ai eu l'impression que le vocabulaire change et surtout est inadapté par rapport aux réalités qu'il désigne.
Je vais donc ci-dessous exposer brièvement ce que je pense avoir retenu et compris de façon à recevoir (éventuellement) des objections, corrections, précisions des lecteurs du site.
Note: Son correspondant à une fréquence. Les fréquences retenues pour constituer les notes ont entre elles des rapports mathématiques. Par exemple une octave est le double de la fréquence d'une note donnée.
Gamme: Serie de notes.
Mode, Modalité: Gammes dont les notes sont espacées d'une certaine manière. Les intervalles au sein des gammes sont différents selon chaque mode. Il y a une infinité de modes mais, en Occident, il y en a 7 principaux, qui sont construits à partir de chacune des notes de la gamme de sept notes : Ionien, Dorien, Phrygien, Lydien, Myxolidien, Aeolien, Locrien.
Tonalité: Organisation de la musique occidentale depuis la Renaissance principalement autour des deux modes Ionien et Aeolien (en réalité il y a deux autres modes mineurs à côté du mode Aeolien). On peut donc dire (en simplifiant ou plutôt en résumant beaucoup) que la musique occidentale est constituée de gammes construites à partir de chacune des 12 notes chromatiques sur les modes Ionien et Aeolien (sans parler des deux autres modes mineurs à côté du mode Aeolien...). À quoi il faut ajouter les modes issus des deux gammes pentatoniques.
Dans la musique tonale, la première note de chaque gamme est nommée Tonique et est considérée comme la plus importante. La deuxième la plus importante est la Quinte. Ensuite vient la Quarte. Ce sont les degrés dits "forts". Le troisième degré est nommé la Médiante. Il est aussi très important dans la mesure où il définit le mode majeur ou le mode mineur de la gamme considérée, selon qu'il est bémol ou pas.
Pourrait-on donc dire que la musique tonale n'est qu'une (petite) partie de la musique modale ?
Il me semble rétrospectivement que ce qui m'a longtemps freiné dans la compréhension de tout ça (en supposant que j'ai compris !...) est l'imprécision du vocabulaire utilisé et/ou son emploi variable selon les auteurs.
Par exemple on dit Sol phrygien alors qu'on devrait plus logiquement ou plus rigoureusement dire : Gamme phrygienne dont la tonique est Sol. Bien évidemment cette formulation serait trop longue et il serait possible d'en inventer une autre mais les formulations actuelles présentent à mes yeux l'énorme inconvénient de désigner une seule et même réalité à l'aide de deux termes bien différents: "Mode" et "Gamme", qui plus est masculin et féminin.
Mettez-vous à la place du débutant en théorie musicale, qui, après quelques années de solfège, démarre l'harmonie en lisant par exemple "Là, tu fais un Do dorien". Tout d'abord pour lui un Do c'est une note. Ou un accord. Pas une gamme ou un mode.
Bref, il y a de quoi hésiter et tourner en rond...
En plus les bouquins sont tous construits de manière différente.
Voilà, maintenant j'attends vos éclaircissements et éventuellement vos conseils.
Merci par avance!
Cassius
PS: j'ai publié la même requête sur le site " ONF Contrebasse " pour accroître mes chances d'être aidé et conseillé...
PS : existe-t-il des méthodes ou recueils d'exercices pour appliquer sur l'instrument les notions théoriques relatives à ces questions ? (mon instrument étant la contrebasse...)
Anonyme
222
31 Posté le 24/04/2019 à 21:29:38
Citation :
Si tu pense que :Le terme de squelette harmonique est une belle image !
c est que tu ne m as pas lu dans ce post ou bien tu n as rien compris !!!!!!
Je pense que les choses sont plus simples.
En effet, lorsque j'écris :
Citation :
Le terme de squelette harmonique est une belle image.
C'est que je pense que le terme de squelette harmonique est une belle image.
C'est là une pensée qui n'engage que moi et je ne vois pas comment tu peux déduire que je n'ai rien compris.
Voilà un jugement bien sévère, je trouve.
En tout cas, je ne me permets pas ce genre d'affirmation gratuite et fort peu courtoise.
[ Dernière édition du message le 24/04/2019 à 21:32:22 ]
fenderdeluxe
178
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 20 ans
32 Posté le 25/04/2019 à 09:46:05
Le seul avantage du livre « la partition interieure » est qu il concentre la pluspart des poncifs sur la musique improvisee en circulation dans les années 70 à 90 pour etre large.il ne manque plus que la « lydian chromatic harmony » et ajouter le systeme de schillinger, le dodecaphonisme pour avoir un bon panel de theories fumeuses où l emotion n est pas la préoccupation première .Il ne faut pas perdre son temps avec ça.
Anonyme
222
33 Posté le 25/04/2019 à 14:55:57
Citation :
Il ne faut pas perdre son temps avec ça.
Avec quoi précisément ne faut-il pas perdre son temps ?
Cela m'intéresse; peut-être en effet fais-je fausse route depuis tant d'années...
fenderdeluxe
178
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 20 ans
34 Posté le 02/05/2019 à 14:03:22
@arno jules
Pas mal de choses en musique demandent beaucoup de temps pour etre assimilées .
Une mauvaise information est pire encore car elle peut completement te bloquer .
En postant ici ma motivation est simplement d’aider les personnes interessees par l’improvisation ( terme tres tres large ) et peut etre de leur faire gagner du temps dans cette quete de liberte au travers de l’improvisation !
Pas mal de choses en musique demandent beaucoup de temps pour etre assimilées .
Une mauvaise information est pire encore car elle peut completement te bloquer .
En postant ici ma motivation est simplement d’aider les personnes interessees par l’improvisation ( terme tres tres large ) et peut etre de leur faire gagner du temps dans cette quete de liberte au travers de l’improvisation !
[ Dernière édition du message le 02/05/2019 à 14:11:01 ]
fenderdeluxe
178
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 20 ans
35 Posté le 02/05/2019 à 14:09:53
Une remarque de plus à propos de « All the things you are » pour evoquer de nouveau comme dans le post sur le blues le balancement Majeur/mineur :
il est possible de voir au niveau de la partie A un premier groupe de mesures en do mineur ( sous l aspect phrygien / Ab majeur ) avec une resolution en do majeur !
il est possible de voir au niveau de la partie A un premier groupe de mesures en do mineur ( sous l aspect phrygien / Ab majeur ) avec une resolution en do majeur !
Carmin
167
Posteur·euse AFfiné·e
Membre depuis 6 ans
36 Posté le 02/05/2019 à 16:31:49
Donc, un conseil pour un livre en français ? (sans poncifs concentrés )
Anonyme
222
37 Posté le 02/05/2019 à 19:46:29
Citation :
il ne manque plus que la « lydian chromatic harmony » et ajouter le systeme de schillinger, le dodecaphonisme pour avoir un bon panel de theories fumeuses où l emotion n est pas la préoccupation première
Je saisis difficilement ce point de vue. En quoi la Lydian Chromatic Harmony, le système de Schillinger et le dodécaphonisme sont-ils des théories fumeuses ?
Ou alors peut-être ai-je tendance à interpréter exagérément et faussement l'opinion qui est exprimée ici.
Pourquoi dénigrer à ce point des courant musicaux ?
Je ne comprends pas la démarche.
Anonyme
222
38 Posté le 02/05/2019 à 19:57:02
Citation :
il est possible de voir au niveau de la partie A un premier groupe de mesures en do mineur ( sous l aspect phrygien / Ab majeur ) avec une resolution en do majeur !
Peux-tu apporter des précisions à cette analyse ?
Musiclassroom
6
Nouvel·le AFfilié·e
Membre depuis 5 ans
39 Posté le 03/05/2019 à 10:40:44
Bonjour Cassius 36.
Le modal pur est un langage du moyen àge utilisant des modes grecs antiques.
Il n`existait alors que 4 modes, que l`on pourrait associer auj à :
Mode de Ré (Dorien), Mode de Mi (Phrygien), Mode de Fa (Lydien), Mode de sol (Mixolydien).
A la renaissance, la tonalité commence naître, et les musiques composées voient une coexistence entre l`ancien modal antique et le nouveau langage tonal Naissant. 2 nouveaux modes font leur apparition :
Mode de Do (Ionien) et mode de La (Aeolien), qui seront les futurs modes Majeur et relatif mineur
A l`époque Baroque suivante, le langage modal est peu à peu abandonné au profit de la tonalité. J.S Bach théorise le langage tonal par l`instauration du tempérament égal (12 tonalités majeures + 12 tonalités mineures) cf. Clavecin bien tempéré.
Il faut attendre le début du 20e siècle pour que les compositeurs francais utilisent à nouveau des couleurs modales dans leurs oeuvres tonales (G. Fauré - C. Debussy - M. Ravel etc..), ainsi que parallèlement les musiciens de Jazz dans les modes d`improvisation. Le mode de Si (locrien) est une invention du jazz.
Composer modal aujourd’hui`hui peut être très original et implique non seulement une utilisation de modes, mais aussi de progressions d`accords modales, autre que celles utilisées dans la tonalité, ainsi que des cadences plus spécifiques à la musique modale.
Le modal pur est un langage du moyen àge utilisant des modes grecs antiques.
Il n`existait alors que 4 modes, que l`on pourrait associer auj à :
Mode de Ré (Dorien), Mode de Mi (Phrygien), Mode de Fa (Lydien), Mode de sol (Mixolydien).
A la renaissance, la tonalité commence naître, et les musiques composées voient une coexistence entre l`ancien modal antique et le nouveau langage tonal Naissant. 2 nouveaux modes font leur apparition :
Mode de Do (Ionien) et mode de La (Aeolien), qui seront les futurs modes Majeur et relatif mineur
A l`époque Baroque suivante, le langage modal est peu à peu abandonné au profit de la tonalité. J.S Bach théorise le langage tonal par l`instauration du tempérament égal (12 tonalités majeures + 12 tonalités mineures) cf. Clavecin bien tempéré.
Il faut attendre le début du 20e siècle pour que les compositeurs francais utilisent à nouveau des couleurs modales dans leurs oeuvres tonales (G. Fauré - C. Debussy - M. Ravel etc..), ainsi que parallèlement les musiciens de Jazz dans les modes d`improvisation. Le mode de Si (locrien) est une invention du jazz.
Composer modal aujourd’hui`hui peut être très original et implique non seulement une utilisation de modes, mais aussi de progressions d`accords modales, autre que celles utilisées dans la tonalité, ainsi que des cadences plus spécifiques à la musique modale.
Anonyme
222
40 Posté le 03/05/2019 à 11:19:27
Oui, je confirme, et je précise :
Il existait en fait 8 modes, c'est-à-dire les 4 que tu cites, multipliés par 2.
Chaque mode existait en effet en 2 versions : authente et plagale.
- authente : la mélodie est développée au-dessus de la finale (appelons cela la tonique, pour faire court)
- plagal : la mélodie est développé en dessous de la finale (idem)
Puis, à partir du XVIème siècle on commence à utiliser les modes de DO et de LA.
On obtient donc 12 modes : DO, RE, MI, FA, SOL et LA (chacun en 2 versions)
Puis on a éliminé les modes de MI et FA, qui contiennent le triton dans leurs 5 premières notes. (or, à l'époque, ces 5 premières étaient très importantes puisque représentant l'ambitus le plus largement utilisé, dans une musique a fortiori principalement vocale.)
Il ne restait donc plus que les modes de DO, RE, SOL et LA.
Petit à petit, le mode de SOL s'est transformé en mode de DO - pour des raisons harmoniques trop longues à exposer ici - par l'ajout d'un dièse sur sa 7ème note. (FA#)
Ne restaient donc plus que les modes de RE et LA.
Et le LA a fini par s'imposer.
Aujourd'hui, nous utilisons le fruit de cette longue évolution : DO majeur et son relatif mineur : LA
Il existait en fait 8 modes, c'est-à-dire les 4 que tu cites, multipliés par 2.
Chaque mode existait en effet en 2 versions : authente et plagale.
- authente : la mélodie est développée au-dessus de la finale (appelons cela la tonique, pour faire court)
- plagal : la mélodie est développé en dessous de la finale (idem)
Puis, à partir du XVIème siècle on commence à utiliser les modes de DO et de LA.
On obtient donc 12 modes : DO, RE, MI, FA, SOL et LA (chacun en 2 versions)
Puis on a éliminé les modes de MI et FA, qui contiennent le triton dans leurs 5 premières notes. (or, à l'époque, ces 5 premières étaient très importantes puisque représentant l'ambitus le plus largement utilisé, dans une musique a fortiori principalement vocale.)
Il ne restait donc plus que les modes de DO, RE, SOL et LA.
Petit à petit, le mode de SOL s'est transformé en mode de DO - pour des raisons harmoniques trop longues à exposer ici - par l'ajout d'un dièse sur sa 7ème note. (FA#)
Ne restaient donc plus que les modes de RE et LA.
Et le LA a fini par s'imposer.
Aujourd'hui, nous utilisons le fruit de cette longue évolution : DO majeur et son relatif mineur : LA
[ Dernière édition du message le 03/05/2019 à 11:22:57 ]
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