Ambient Music, mondes imaginaires et voix de l'éther
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anton.
Musique sans rythme ni voix se perdant dans l'immensité du vide et du temps tel est la définition de cette musique dont on parle si peu.
Faites part de vos albums, moi je vous suggère Elivium, le dernier sorti: http://www.myspace.com/eluviumtaken
Passez écouter c'est super agréable c'est mon album de nuit personellement, moitié abstrait moitié mélodieux.
Si quelques uns d'entre vous composent également de ce coté là je serais aussi curieux d'écouter pour voir, j'aimerais bien m'y mettre je l'avoue donc si on peut s'échanger des idées à travers le thread ça pourrait etre positif.
A coté de ça je suis en train de créer une sorte de playlist idéale pour bien s'endormir ou pour les ambiances nocturnes donc ça pourrait sans doute m'aider un peu. Voilà n'hésitez pas, moi je vais me coucher...
http://www.urb.com/uploads/reviews/cd_reviews/Eluvium_Copia_Temporary_Residence.jpg
Elivium - Copia (2007)
Plateau of mirrors Mon blog musique et création.
seymseym
Oui j'aime beaucoup boards of canada!
J'ai autre chose mais après c'est vraiment vraiment ambiant pour le coup (enfin la définition que moi je m'en fais)
Si ça t'intéresse
D'ailleurs après une heure de ça, je prend beaucoup de plaisir à écouter ce que j'écoute d'autre dans des genre plus conventionnels. Non pas que c'est ennuyeux ou mauvais, mais ça purge je dirais.
[ Dernière édition du message le 27/10/2016 à 23:34:11 ]
anton.
Chacun son ambient, hésite pas
Sinon moi c'est pareil, je rassasie ma faim avec du Sonic Youth, une musique chargée, le négatif de l'ambient.
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anton.
Pour les plus littéraires, je partage ce conte issu de Tribulat Bonhomet parut en 1887, de l'oeuvre de Villiers de l'Isle Adam, grand littérateur au style incomparable et méprisé de son siècle.
« Les cygnes comprennent les signes. »Victor Hugo. Les Misérables [1].
À Monsieur Jean MARRAS.
⁂
À force de compulser des tomes d’Histoire naturelle, notre illustre ami, le docteur Tribulat Bonhomet avait fini par apprendre que « le cygne chante bien avant de mourir ». — En effet (nous avouait-il récemment encore), cette musique seule, depuis qu’il l’avait entendue, l’aidait à supporter les déceptions de la vie et toute autre ne lui semblait plus que du charivari, du « Wagner ».
— Comment s’était-il procuré cette joie d’amateur ? — Voici :
Aux environs de la très ancienne ville fortifiée qu’il habite, le pratique vieillard ayant, un beau jour, découvert dans un parc séculaire à l’abandon, sous des ombrages de grands arbres, un vieil étang sacré — sur le sombre miroir duquel glissaient douze ou quinze des calmes oiseaux, — en avait étudié soigneusement les abords, médité les distances, remarquant surtout le cygne noir, leur veilleur, qui dormait, perdu en un rayon de soleil.
Celui-là, toutes les nuits, se tenait les yeux grands ouverts, une pierre polie en son long bec rose, et, la moindre alerte lui décelant un danger pour ceux qu’il gardait, il eût, d’un mouvement de son col, jeté brusquement dans l’onde, au milieu du blanc cercle de ses endormis, la pierre d’éveil : — et la troupe à ce signal, guidée encore par lui, se fût envolée à travers l’obscurité sous les allées profondes, vers quelques lointains gazons ou telle fontaine reflétant de grises statues, ou tel autre asile bien connu de leur mémoire. — Et Bonhomet les avait considérés longtemps, en silence, — leur souriant, même. N’était-ce pas de leur dernier chant dont, en parfait dilettante, il rêvait de se repaître bientôt les oreilles ?
Parfois donc, — sur le minuit sonnant de quelque automnale nuit sans lune, — Bonhomet, travaillé par une insomnie, se levait tout à coup, et, pour le concert qu’il avait besoin de réentendre, s’habillait spécialement. L’osseux et gigantal docteur, ayant enfoui ses jambes en de démesurées bottes de caoutchouc ferré, que continuait, sans suture, une ample redingote imperméable, dûment fourrée aussi, se glissait les mains en une paire de gantelets d’acier armorié, provenue de quelque armure du Moyen âge, (gantelets dont il s’était rendu l’heureux acquéreur au prix de trente-huit beaux sols, — une folie ! — chez un marchand de passé). Cela fait, il ceignait son vaste chapeau moderne, soufflait la lampe, descendait, et, la clef de sa demeure une fois en poche, s’acheminait, à la bourgeoise, vers la lisière du parc abandonné.
Bientôt, voici qu’il s’aventurait, par les sentiers sombres, vers la retraite de ses chanteurs préférés — vers l’étang dont l’eau peu profonde, et bien sondée en tous endroits, ne lui dépassait pas la ceinture. Et, sous les voûtes de feuillée qui en avoisinaient les atterrages, il assourdissait son pas, au tâter des branches mortes.
Arrivé tout au bord de l’étang, c’était lentement, bien lentement — et sans nul bruit ! — qu’il y risquait une botte, puis l’autre, — et qu’il s’avançait, à travers les eaux, avec des précautions inouïes, tellement inouïes qu’à peine osait-il respirer. Tel un mélomane à l’imminence de la cavatine attendue. En sorte que, pour accomplir les vingt pas qui le séparaient de ses chers virtuoses, il mettait généralement de deux heures à deux heures et demie, tant il redoutait d’alarmer la subtile vigilance du veilleur noir.
Le souffle des cieux sans étoiles agitait plaintivement les hauts branchages dans les ténèbres autour de l’étang : — mais Bonhomet, sans se laisser distraire par le mystérieux murmure, avançait toujours insensiblement, et si bien que, vers les trois heures du matin, il se trouvait, invisible, à un demi-pas du cygne noir, sans que celui-ci eût ressenti le moindre indice de cette présence.
Alors, le bon docteur, en souriant dans l’ombre, grattait doucement, bien doucement, effleurait à peine, du bout de son index moyen âge, la surface abolie de l’eau, devant le veilleur !… Et il grattait avec une douceur telle que celui-ci, bien qu’étonné, ne pouvait juger cette vague alarme comme d’une importance digne que la pierre fût jetée. Il écoutait. À la longue, son instinct, se pénétrant obscurément de l’idée du danger, son cœur, oh ! son pauvre cœur ingénu se mettait à battre affreusement : — ce qui remplissait de jubilation Bonhomet.
Et voici que les beaux cygnes, l’un après l’autre, troublés, par ce bruit, au profond de leurs sommeils, se détiraient onduleusement la tête de dessous leurs pâles ailes d’argent, — et, sous le poids de l’ombre de Bonhomet, entraient peu à peu dans une angoisse, ayant on ne sait quelle confuse conscience du mortel péril qui les menaçait. Mais, en leur délicatesse infinie, ils souffraient en silence, comme le veilleur, — ne pouvant s’enfuir, puisque la pierre n’était pas jetée ! Et tous les cœurs de ces blancs exilés se mettaient à battre des coups de sourde agonie, — intelligibles et distincts pour l’oreille ravie de l’excellent docteur qui, — sachant bien, lui, ce que leur causait, moralement, sa seule proximité, — se délectait, en des prurits incomparables, de la terrifique sensation que son immobilité leur faisait subir.
— Qu’il est doux d’encourager les artistes ! se disait-il tout bas.
Trois quarts d’heure, environ, durait cette extase, qu’il n’eût pas troquée contre un royaume. Soudain, le rayon de l’Étoile-du-matin, glissant à travers les branches, illuminait, à l’improviste, Bonhomet, les eaux noires et les cygnes aux yeux pleins de rêves ! le veilleur, affolé d’épouvante à cette vue, jetait la pierre… — Trop tard !… Bonhomet, avec un grand cri horrible, où semblait se démasquer son sirupeux sourire, se précipitait, griffes levées, bras étendus, à travers les rangs des oiseaux sacrés ! — Et rapides étaient les étreintes des doigts de fer de ce preux moderne : et les purs cols de neige de deux ou trois chanteurs étaient traversés ou brisés avant l’envolée radieuse des autres oiseaux-poètes.
Alors, l’âme des cygnes expirants s’exhalait, oublieuse du bon docteur, en un chant d’immortel espoir, de délivrance et d’amour, vers des Cieux inconnus.
Le rationnel docteur souriait de cette sentimentalité, dont il ne daignait savourer, en connaisseur sérieux, qu’une chose, — le timbre. — Il ne prisait, musicalement, que la douceur singulière du timbre de ces symboliques voix, qui vocalisaient la Mort comme une mélodie.
Bonhomet, les yeux fermés, en aspirait, en son cœur, les vibrations harmonieuses : puis, chancelant, comme en un spasme, il s’en allait échouer à la rive, s’y allongeait sur l’herbe, s’y couchait sur le dos, en ses vêtements bien chauds et imperméables.
Et là, ce Mécène de notre ère, perdu en une torpeur voluptueuse, ressavourait, au tréfond de lui-même, le souvenir du chant délicieux — bien qu’entaché d’une sublimité selon lui démodée — de ses chers artistes.
Et, résorbant sa comateuse extase, il en ruminait ainsi, à la bourgeoise, l’exquise impression jusqu’au lever du soleil.
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[ Dernière édition du message le 31/10/2016 à 08:29:30 ]
nwaez
Pub perso et surtout en attente de critiques constructives !
Merci d'avance !
https://sinwave.bandcamp.com/album/another-world
anton.
Un des sommets de l'oeuvre de Jon Hassell, totalement mystique et hypnotique. Les images défilent: les saharas et lacs de sel, toute la palette de couleurs des orientalistes, les tribus imaginaires de contrées lointaines et insoupçonnées.
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dart
anton.
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El Migo
Youtube est plein de videos tournant autout d'une fréquence miraculeuse, sensée stimuler différentes parties du corps et du cerveau, facilitant la méditation ou que sais-je encore. C'est très majoritairement des grosses bouses, des nappes insipides où on plaque 3 accords et des sons de clochette, et c'est très vite insupportable.
J'ai été surpris par la musique qui suit. D'une part c'est vraiment une oeuvre musicale, pilpoil dans le thème du thread, ensuite la spacialisation est très réussie, et il y a des sons genre cliquetis ou crissements qui m'ont vraiment donné l'imopression que des insectes avaient pris possession de ma boite crânienne. Ecouté au casque cette nuit dans mon lit, je dois dire que j'ai fait un beau voyage. Pas sûr que ça ait grand chose à voir avec ma glande pinéale...
anton.
Une belle découverte pour moi.
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