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zogood zogood

« Super arrangeur »

Publié le 24/01/13 à 15:54
Rapport qualité/prix : Correct
Workstation à prix très raisonnable (moins de 900 €).
Évidemment à ce prix-là, quelques concessions : pas de sampling et une fabrication 100% plastique (qui offre tout de même un avantage : cet instrument pèse à peine 7 Kg).
A l’inverse, quelques caractéristiques peuvent faire la différence dans le choix :
- Un arpégiateur qui peut faire tourner 4 arpèges distincts en parallèle,
- Un séquenceur à boucles en plus du séquenceur linéaire (d’où le nom « Motif » pour cette famille de workstations Yamaha),
- Des entrées audio qui, une fois l’instrument raccordé à votre ordinateur, le transforme en carte d’acquisition audio.
- Livré avec Cubase AI5, pour le cas où vous n’auriez pas déjà de séquenceur logiciel, le MOX étant utilisable en tant que VSTi, un éditeur de sons et 2 VSTi en cadeau bonus (le synthétiseur VA Prologue et l’orgue YC-3B).

UTILISATION

Le clavier d’abord : le clavier semi-lesté est comme le verre à moitié plein, il y en a toujours pour voir le verre à moitié vide. Ce clavier a été très critiqué. Ce n’est certes pas ce que l’on fait de mieux dans le genre mais c’est quand même au-dessus de bon nombre de claviers plastoc. Je suis plutôt organiste que pianiste à l’origine, cela explique peut-être mon indulgence. Et sinon, il existe un MOX8, clavier lourd 88 touches. Personnellement, je suis plutôt fan de la formule intermédiaire (73 ou 76 touches) mais malheureusement le Marketing Yamaha a dû décider qu’il n’y avait pas plus de marché pour un MOX7 que pour un MO7.
Les contrôles en live : c’est une workstation donc il est impossible d’envisager un modèle « un fonction – un bouton » mais l’instrument comporte un nombre imposant de boutons et potentiomètres, permettant de passer d’une boucle à une autre, de modifier le filtrage du son en temps réel, de passer d’une variation d’arpège à une autre, d’en changer le tempo, etc. Bref, c’est bien pensé et l’essentiel des besoins en live est très bien couvert. Attention, pas d’écran tactile mais une organisation intelligente des touches fonctions en deux rangées sous l’écran.
La programmation : là ça se complique un peu. Précisons que c’est mon premier Yamaha de la famille Motif donc je n’étais pas du tout familier avec leur logique. Il m’a fallu du temps pour m’y habituer. Le manuel de référence (disponible en pdf) est plutôt bien fait, à condition d’avoir déjà des notions : si l’on est débutant en synthèse, séquenceur, etc, attention, ce n’est pas avec ce document que vous apprendrez les bases. Autre aide précieuse : le site Moessieurs de Papaphoenix, LA référence Motif.
Certes, le nombre de niveaux de menus et sous-menus est limité, ce qui est bien, et rares sont les fonctions qui dépassent une page écran, bien aussi. Mais l’organisation des fonctions n’est pas très intuitive. Et puis, il y des petits détails qui énervent l’informaticien que je suis. Un exemple : dans certains écrans, vous avez un paramètre de réglage de canal midi qui peut prendre les valeurs 1 à 16 et off, alors que dans d’autres, vous avez un switch on/off d’un côté et un paramètre pouvant prendre les valeurs de 1 à 16 de l’autre. On a l’impression qu’il a manqué à l’équipe de développement un bon petit book de normes et standards !
Un logiciel est fourni pour la programmation des voices, c.a.d. les sons de base (eux-mêmes composés de 1 à 8 éléments partiels). Vous pouvez aussi trouver, en téléchargement payant, un éditeur de performances (combinaisons de 4 voices) et un gestionnaire de bibliothèques sur le site de John Melas. Bien pour lui mais un peu mesquin de la part de Yamaha.
A part ça, c’est quand même une station qui présente de nombreuses possibilités pratiques. Par exemple, vous pouvez utiliser l’arpégiateur pour enregistrer une boucle ou une séquence linéaire, vous pouvez enregistrer vos enchainements de boucles pour constituer une séquence linéaire, à l’inverse, vous pouvez décomposer une séquence linéaire en différentes boucles, utiliser un élément de séquence (boucle ou linéaire) pour fabriquer un arpège. Bref, on peut tout faire et dans tous les sens. J’apprécie aussi la séparation entre données de séquence à proprement parler et données de mixage que vous pouvez réutiliser d’une séquence à l’autre, en totalité ou par partie.

SONORITÉS

C’est une workstation donc un synthétiseur généraliste.
C’est un synthétiseur numérique, pas à modélisation.
Ce n’est pas un rompler. Tous les sons sont éditables et vous pouvez aussi créer vos propres sonorités à partir des formes d’onde disponibles.
La qualité générale est vraiment très bonne. Pour un senior comme moi, avoir une telle qualité à moins de 900 €, c’est juste incroyable ! Je note aussi positivement que Yamaha n’a pas joué la carte de la surabondance : il n’y a pas (ou très peu) de doublons. Dans chaque sous-catégorie, chaque preset a sa place.
A cela, il faut ajouter une bibliothèque d’arpèges préprogrammés très fournie et ce pour tous les types d’instruments : piano, synthés, guitares, basses, cuivres, cordes, etc, ce qui donne de bonnes idées sur la manière d’utiliser au mieux une sonorité, que ce soit avec l’arpège lui-même ou en jeu live.
Les effets sont aussi très bons. J’ai dû revoir à la baisse mon utilisation de la reverb, très efficace, et apprendre à être beaucoup plus subtil. Les simulateurs d’amplis sont aussi excellents. Seul bémol : on est limité à trois voies pouvant accueillir des effets en insertion, ce qui peut être limite dans certains mixes.
Avant de poster cet avis, j’ai attendu d’avoir l’instrument suffisamment en main et aussi de l’éprouver en répétition avec un groupe. Et bien, je peux vous dire que mes camarades étaient plutôt impressionnés par ce que je pouvais sortir.

AVIS GLOBAL

Je ne regrette pas mon choix car il correspond bien à mon besoin. Je ne cherchais pas à faire du sampling. Le séquenceur à boucles me libère du « carcan » du séquenceur linéaire. Je dispose d’une bibliothèque d’arpèges très riche et pour tous les types d’instruments. Je n’enregistre pas d’audio mais je sais que j’ai maintenant une solution pour le jour où l’envie de m’y mettre me prendrait.
J’aurais aimé un clavier semi-lesté de 73 ou 76 touches mais, utilisant aussi un 2ème clavier, cette limite est surmontable. La limitation à 3 voies maximum pour les effets en insertion oblige parfois à jongler, c’est le seul vrai point noir à mes yeux.
Ce n’est pas cette workstation qui pourra prétendre à devenir le vaisseau mère de votre home studio professionnel. Pour cela, il faut changer de gamme et aller vers un Motif XF ou un Kronos par exemple. Moi je l’emploie plutôt comme un brillant accompagnateur (j’ai aussi un Clavia Nord Stage). Je vois finalement ce clavier plutôt comme le summum de l’arrangeur.