Qui dit "home studio" dit "home" et qui dit "home" dit silence le soir pour ne pas déranger les voisins. Ceci explique la pléthore de nouveaux amplis pour casques sortis ces derniers temps, avec l'explosion du home studio amateur. Aujourd'hui, Presonus propose un petit ampli pour quatre casques, le HP4, en un demi rack d'un bleu assez à la mode en ce moment.
L’HP4 fait partie de la série des demi-racks Presonus (un compresseur, le Comp16, un égaliseur paramétrique, le EQ3B, et le HP4 ici présent) qui, à l’instar de leurs modèles concurrents signés Samson, sont prévus pour s’empiler facilement (des creux au dessus de chaque demi-rack permettent d’encastrer légèrement les pieds du demi-rack qui est posé dessus).
Le test a été effectué sur deux casques simultanément : l’AKG K240 Monitor à impédance relativement élevée (600 Ohms) et un casque Hi-Fi, le Sony MDR CD750, à très faible impédance (seulement 32 Ohms).
Utilisation
Même après plusieurs heures d’utilisation, le HP4 ne chauffe pas. Plutôt lourd pour sa petite taille (2 kg !), ce qui est certainement un gage de robustesse, le HP4 se veut minimaliste : quatre sorties casques, une sortie de niveau ligne dupliquant la source. La simplicité est visiblement ici le maître mot.
L’utilisateur dispose en outre d’un bouton mono, détail qui a son importance lorsqu’il faut mixer au casque (voisins obligent), l’écoute monaurale permettant de déceler les éventuels problèmes de phase du son.
Le HP4 propose également une sortie stéréo en niveau ligne. Son utilisation est double : router le signal vers un ampli, ou bien vers une autre unité HP4 pour disposer de 8 sorties casques.
Le chaînage peut se faire « à l’infini » pour un nombre de sorties casques illimité. Un cinquième potentiomètre permet de régler le niveau de la sortie ligne du HP4, et un bouton « mute » coupe son signal sans pour autant toucher aux sorties casques.
Il a été agréable de constater qu’aucun clic ne se fait entendre lors de la commutation mute / pas de mute, même en présence d’un signal fort en entrée.
Qualité sonore
A moyen et fort volume, le son est de très bonne qualité, transparent, sans bruit de fond. Rien à redire sur ce point. Le volume maximal permet un niveau d’écoute élevé (voire au dessus de ce que l’oreille est sensée supporter), et on n’observe aucune chute de volume ou détérioration du signal en cas d’utilisation de casques d’impédances très différentes. Un petit conseil au passage : avoir le réflexe de toujours mettre les potentiomètres au minimum avant d’allumer la source et de mettre le casque, pour éviter tout risque de lésion auditive.
Comme c’est malheureusement le cas de nombreux amplis casques moyen de gamme, le début de course des potentiomètres de volume ne permet pas d’agir exactement de la même manière sur les canaux droit et gauche. Il en résulte que l’écoute à très faible niveau décale l’image stéréophonique vers la droite ou vers la gauche (en fonction de la position exacte du potentiomètre). Ce petit défaut n’est pas gênant pour les casques à moyenne et haute impédance comme l’AKG de notre test. Il l’est davantage avec des casques comme le Sony MDR CD750, puisque ce dernier a une impédance si faible qu’il délivre un son de niveau moyen même avec le potentiomètre réglé au minimum. Attention donc aux utilisateurs ayant l’habitude d’écouter à un très faible niveau : la stéréo est moins bien respectée lorsque le potentiomètre de volume est à « 7 heures » (niveau minimum).
Conclusion
Le HP4 ne cherche pas à en faire trop, il se contente de l’essentiel : proposer à quatre musiciens de faire un bœuf sans déranger les voisins, voire plus en cumulant les HP4. Si l’équipe de Presonus voulait créer une éventuelle version plus poussée du produit (et, du coup, à un prix forcément supérieur), elle ajouterait des entrées séparées à niveau réglable pour que chaque musicien puisse entendre son instrument plus fort que celui des autres. Pour son prix plancher – qui vient d’être revu à la baisse par son distributeur, environ 145 € au lieu de 233 € – le Presonus HP4 est un produit simple mais efficace. On regrettera simplement l’absence d’interrupteur pour éteindre le module.
Cet article a été publié dans Recording Musicien