Le nouveau casque ouvert signé Audio-Technica, l’ATH-R50x, arrive cette semaine entre nos mains pour un test en profondeur. Le nom vous rappelle quelque chose ? C’est normal, il est comme la déclinaison ouverte d’une référence déjà bien connue…

Avec l’ATH-R50x, Audio-Technica élargit sa gamme de casques professionnels en proposant un nouveau modèle ouvert, destiné aux environnements de studio ou home-studio.
On ne présente plus Audio-Technica, marque japonaise bien installée dans le paysage audio, reconnue pour ses microphones, platines et casques, et qui a su se faire une place dans le home-studio comme dans les usages professionnels grâce à une gamme large et souvent de bonne qualité. Chez AF, nous avons déjà testé plusieurs de ses casques phares, dont un de la série R, j’ai nommé l’ATH-R70x, et, bien sûr, par ses casques fermés, « la » référence de studio : l’ATH-M50x.
L’ATH-R50x se présente aujourd’hui comme une alternative ouverte à ce casque ultra répandu. Autant vous dire qu’on ne pouvait pas passer à côté.
Caractéristiques clés et bundle (45 mm, 50 Ω, 5–40 kHz, câbles et étui)
L’ATH-R50x est un casque de type circumauriculaire, ouvert, avec un transducteur dynamique dont la taille est de 45 mm.
Les spécifications annoncées par le constructeur sont les suivantes :
- impédance : 50 ohms
- réponse en fréquence : 5 Hz – 40 kHz
La connexion à l’oreillette gauche se fait par un micro-jack, avec un système de fixation à baïonnette, tout à fait classique, et qui a fait ses preuves. Les câbles sont souples, plutôt fins, ce qui devrait être assez pratique pour travailler régulièrement avec le casque… Quant à la longévité, il faudrait l’utiliser dans le temps pour savoir. En tout cas la construction, principalement plastique, fait le choix de matière connue pour leur résistance aux chocs, l’acrylonitrile butadiène styrène (ABS) et le polycarbonate. On peut donc s’attendre à une bonne tenue dans le temps, tout en permettant la réalisation d’un casque très léger.
Démontage et maintenance: accès HP, visserie et pièces de rechange
Oui, comme tous les casques de la série. D’abord on commence par les coussinets, c’est classique :
Qui, une fois retirés, révèlent quatre vis à tête cruciforme. On dégaine le tournevis et…
Voici l’armature qui soutient le transducteur détachée, et retournée pour révéler le panier qui couvre et maintien en place le câblage et le HP. Là aussi, on distingue facilement quatre vis, que l’on retire aussitôt :
Et l’on peut ainsi observer le montage :
Assez complexe, avec les câbles qui viennent se loger dans une gouttière en demi-cercle, située de part et d’autre du haut-parleur. Celui se détache en tirant simplement dessus.
À noter que, comme pour les autres modèles de cette série, un ensemble de pièces détachées est actuellement stockée et vendue à l’unité par Audio-Technica. Dans le cas du R50x, il s’agit des coussinets et du bandeau de tête, mais aussi du câble détachable, de son adaptateur stéréo 6,3 mm et également de la pochette de transport.
Ergonomie et confort: poids plume, bandeau revu et coussinets velours
Excellent, car le casque est léger (à peine plus de 200 g, sans le câble), son bandeau (différent des autres casques de la série R) s’ajuste bien à la forme du crâne, tandis que les coussinets (dans un velours lui aussi différent de ce qui se trouve sur les autres modèles de la série) sont très doux. On apprécie aussi le fait que leur ouverture soit large, ce qui permet de s’adapter assez facilement à diverses formes de crâne et diverses tailles d’oreille.
Isolation et fuite: ce que change l’architecture ouverte
Non applicable, le casque étant ouvert.
Transport et usage nomade: étui fourni, encombrement et contraintes
Audio-Tech a pensé à vous, et fournit un sac de transport, de plutôt bonne facture en plus, et avec un casque aussi léger, le transport sera aisé. En revanche, on garde bien en tête que le casque ne se plie pas (ce qui n’est pas étonnant pour un casque qui n’est pas fait pour le travail en extérieur, ou les usages nomades), donc il prend plus de place et risque un peu plus de se prendre des chocs.
Mesures labo: réponse en fréquence et distorsion (MiniDSP EARS)
Voici donc le nouveau protocole de mesures objectives, mené par nos soins afin de compléter l’écoute subjective. Avec l’aide précieuse de notre testeur EARS de MiniDSP, nous avons le plaisir de pouvoir vous fournir des courbes de réponse en fréquence et distorsion, réalisées dans notre atelier.
Réponse en fréquence :
On remarque :
- Montée régulière de 20 Hz à 60 Hz (environ 12 dB de différence)
- Pic modéré vers 90–91 dB entre 80 et 100 Hz
- Léger déclin progressif (de 2 dB environ) jusqu’à environ 200 Hz
- Linéaire entre 200 Hz et 1 kHz
- Remontée progressive à partir de 1 kHz, puis nouveau plateau de 1,5 kHz à 3 kHz.
- Pic autour de 3 kHz, avec une montée rapide de 4 dB.
- Creux marqué entre 6 et 7 kHz, avec une différence de 7 dB par rapport au pic précédent.
- Zone accentuée, mais aussi accidentée (comme souvent) au-dessus de 8 kHz
On remarque aussi une bonne correspondance générale entre les deux canaux jusqu’à 10 kHz, mais quelques divergences entre les canaux gauche et droit au-dessus de 10 kHz, ce qui semble généralement inévitable.
Distorsion :
La distorsion est inférieure à 0,1 % seulement entre 300 Hz et 2 kHz, avec une remontée au-dessus de cette fréquence-là (pic de distorsion de 0,7 % à 4,5 kHz) et surtout en dessous de 300 Hz, donc dans le bas médium et, encore plus, dans le grave, avec un pic de 5 % à 20 Hz.
Écoutes critiques: ce que révèlent nos playlists (rock, électro, jazz, classique)
Richard Hawley – Don’t Get Hung Up In Your Soul (sur Truelove’s Gutter)
Une ballade acoustique, avec beaucoup de réverbe et une différence de dynamique importante entre la voix et la guitare. Les basses, bien que pleines, ne submergent pas la guitare, qui garde une définition évidente, avec un médium bien rendu, et beaucoup de détails dans l’aigu (perception claire des attaques). La voix baryton est peut-être légèrement en retrait du fait du creux relatif dans le médium, mais conserve une bonne articulation, grâce à un haut médium légèrement mis en avant qui favorise la clarté. Le caractère ouvert du casque met bien en valeur l’image stéréo du morceau et permet de bien suivre les queues de réverbe.
Sun Kil Moon – Butch Lullabye (sur Common As Light And Love…)
Sur l’intro, on doit entendre à la fois les notes graves, les harmoniques médiums ajoutées par la distorsion, l’attaque légèrement piquée des notes, tout en séparant bien la grosse caisse qui sonne assez sèche et médium. Le grave punchy du ATH-R50x donne du poids aux notes basses, mais sans excès de lourdeur et l’attaque de la grosse caisse est bien perçue, même si elle partage une zone fréquentielle légèrement chargée. La voix, qui souffre parfois d’un timbre un peu nasal selon les casques est restituée de façon claire et articulée, mais avec du coffre aussi.
Massive Attack – Teardrop (sur Mezzanine)
Un titre avec beaucoup d’extrême grave, mais qui ne doit jamais masquer les nombreux détails dans le haut médium et l’aigu. La réponse légèrement en en V du R50x met en avant les basses de manière franche, apportant de la profondeur au kick et au bas du mix, mais avec une sonorité parfois un peu brouillonne. Malgré cela, le haut médium reste bien audible et net, ce qui permet de garder le fil des détails mélodiques. Les aigus sont un peu brillants, mais pas sur-détaillés : on capte les textures sans entrer dans une analyse chirurgicale, et l’écoute n’est pas trop fatigante.
Charlie Mingus – Solo Dancer (sur The Black Saint And The Sinner Lady)
Voilà un morceau avec beaucoup de soufflants jouant dans des tessitures similaires : c’est très touffu et le but est d’essayer de discerner les timbres. Le médium légèrement en retrait peut faire perdre un peu en différenciation entre instruments proches, mais l’ouverture du casque aide à éviter l’effet de « congestion ». Le haut médium rehausse certains soufflants, permettant de garder une certaine séparation des timbres. L’ensemble n’est pas outrageusement analytique, mais suffisamment clair pour suivre les lignes principales. La cymbale, parfois brillante à l’excès avec ce morceau, est restituée avec nuance, ce qui lui permet d’être présente, avec un jeu dynamique, mais sans engloutir tout le haut du spectre.
Edgar Varèse – Ionisation (New York Philharmonic, dir. Pierre Boulez)
Ici on cherche à juger de l’image stéréo et du suivi de la réverbération naturelle de la salle, qui joue sur l’impression d’espace. L’écoute se fait entre 0:30 et 1:15 min. Le ATH-R50x propose une image stéréo large et crédible, bien servie par son design ouvert, et l’on retrouve avec assez de finesse l’impression de percevoir une acoustique de salle, notamment grâce à une restitution ample des réverbérations dans les aigus. Les attaques percussives ressortent clairement, même si la lecture des plus fines subtilités dans l’extrême aigu reste un peu adoucie, et que le grave est parfois à peine « pâteux ».
FAQ
L’ATH-R50x a-t-il besoin d’un ampli casque dédié ?
Avec 50 Ω et une sensibilité standard, vous pouvez l’alimenter depuis une interface audio moderne. Un ampli dédié apporte surtout de la marge dynamique si vous écoutez fort ou travaillez sur des sources à forte dynamique.
Peut-on l’utiliser pour l’enregistrement voix ou instruments ?
Nous vous le déconseillons à proximité de micros: l’architecture ouverte laisse passer le son. Préférez un casque fermé pour les prises.
Les pièces d’usure sont-elles disponibles ?
Oui: coussinets, bandeau, câbles, adaptateur 6,35 mm et housse sont proposés au détail par Audio-Technica.
Le câble est-il standard ?
Côté oreillette, c’est un micro-jack avec verrouillage type baïonnette; côté source, mini-jack 3,5 mm (adaptateur 6,35 mm fourni).
Ce casque convient-il au mastering ?
Pour un mastering exigeant, le médium légèrement en retrait et le grave parfois chargé ne sont pas idéaux. Pour le mix/édition longue durée, il fonctionne bien grâce au confort et à l’aération.
Quelle est la signature sonore globale ?
Légère courbe en « V »: grave présent, haut médium/présence mis en avant, petit creux 6–7 kHz; aigu détaillé, mais raisonnable.
Peut-on le plier pour le sac à dos ?
Non. Il n’est pas pliable; comptez sur la housse fournie et un encombrement un peu supérieur à un modèle nomade.
Caractéristiques techniques
- Type: casque ouvert circum-aural
- Transducteurs: dynamiques 45 mm
- Impédance: 50 Ω
- Réponse en fréquence annoncée: 5 Hz – 40 kHz
- Connectique: câble détachable côté gauche en micro-jack à baïonnette; sortie 3,5 mm (adaptateur 6,35 mm fourni)
- Câbles fournis: 1,2 m et 3 m
- Accessoires: housse de transport
- Matériaux: ABS et polycarbonate
- Poids: un peu plus de 200 g sans câble (mesure exacte à confirmer)
- Pliage: non
- Pièces détachées disponibles: coussinets, arceau, câbles, adaptateur, housse