Editorial du 30 mai 2015 : commentaires
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Los Teignos

Selon l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise pour l’Énergie, un Festival accueillant 5000 personnes générerait en moyenne 2,5 tonnes de déchets et une consommation électrique de 1000 Killowatt-heure. Bien décidés à alléger cette facture écologique, les organisateurs de We love Green, un festival Rock se tenant aujourd’hui et demain au Parc de Bagatelle à Paris, ont décidé de tout mettre en oeuvre pour se montrer écoresponsables : toilettes sèches, cendriers de poche distribués gratuitement, gobelets consignés, fontaines d’eau en lieu et place des bouteilles et groupes électriques fonctionnant à l’énergie solaire pour remplacer les bons vieux diesels.
Bien sûr, c’est un positionnement marketing autant qu’une volonté de bien faire, mais ça n’empêche pas la chose d’être pertinente, et de se questionner sur l’écoresponsabilité de la petite industrie du matériel audio et des instruments de musique où le discours écologique est étonnamment absent, industrie qui a certainement sa part dans les 1000 Killowatt-heure en question. À part chez Gibson qui doit se racheter une conduite après s’être fait prendre en flagrant délit de déforestation illégale à Madagascar, je n’ai pas souvenir en effet qu’aucune marque d’envergure n’ait entrepris de travailler sur du ‘matériel vert’, peut-être parce qu’aucune ne communique sur cet aspect vertueux… ou peut-être aussi parce que l’essentiel de la R&D se concentre sur le fait de faire mieux, de faire plus petit ou de faire moins cher, et certainement pas de faire plus recyclable ou moins énergivore. Et peut-être encore parce que les instruments et matos qu’on nous pose comme modèles de légende ont été pour la plupart fabriqués à une époque où l’on pensait les ressources de la planète illimitées en matériaux comme en air ou en eau purs. Et qu’il est dangereux de s’écarter de ses modèles sur un marché ô combien conservateur.
La légende, il en est d’ailleurs question cette semaine avec la première partie d’un passionnant dossier retraçant l’histoire de la Les Paul, tandis que sans métaux lourds autres que ceux de votre processeur, le Tube Saturator 2 de Wave Arts entreprend de simuler (et avec quel brio!) la fameuse saturation des lampes. Dans le genre simulation, vous pourrez aussi jeter un oeil au test de l’Apollo 8, la nouvelle version de l’interface d’Universal Audio, avec des vrais morceaux d’UAD dedans. Trois cadeaux potentiels pour votre maman ce dimanche qui lui feront assurément plus plaisir que des fleurs ou du chocolat… ou pas.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
From Ze AudioTeam
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

Niczine


dana12

À voir : les guitares Taylor paraissent avoir une démarche écologique dans le choix des bois (jusqu'aux plantations) avec les producteurs locaux des pays exportateurs.
Beaucoup de luthiers font également des efforts pour utiliser des essences locales.
C'est aussi aux clients de se responsabiliser aussi, notamment en privilégiant parfois le matos d'occaz'...

Incrédule sur tout, sceptique sur le reste

Giacomo50

Ce sont ceux que je connais et qui me viennent à l'esprit.
Un jour ou l'autre tous devront entreprendre une démarche éco responsable.
I love old school bass

lacafète

Un bon exemple: https://www.yamaha.com/about_yamaha/csr/environment/

Matti karhu


antius

Moi ce sont les vers qui finiront par me travailler


Maurice Gentil

Il me semble que Fender a investi dans le DD avec le rachat de vieilles portes de grange pour en faire des table de Stratocaster ?

Dans le processus de fabrication Art & Lutherie adopte une éthique responsable aussi.

Ce modèle en particulier http://intl.fender.com/fr-FR/guitars/stratocaster/reclaimed-eastern-pine-stratocaster-rosewood-fingerboard-dark-stain/
[ Dernière édition du message le 30/05/2015 à 09:10:52 ]

Christian Cuisinier Nesly




Audio2dHand

Côté instruments de musique, je ne sais pas.
Mais question conso électrique en concert, on a quand même bien diminué la note sur la scène.
Depuis 10 ans on a de plus en plus de leds qui remplacent le trad, les gros autos n'ont plus des lampes de 2500w hmi.
Et je me rappelle quand on faisait des façades de bâtiment entières avec du par64 ou du citycolor 2500. Aujourd'hui, tout led. Conso divisée par 5 !
Côté amplificateurs, quasi 2 fois moins de besoin électrique qu'il y a 20 ans pour une puissance égale .
Et les bons fabricants tels que Lab gruppen s'imposent des composants électroniques moins polluants.
Par contre, on a ajouté malheureusement de nombreux trucs, pas toujours très "verts" : ordis et écrans en pagaille, wifi...
Mais surtout, sans dire que cela puisse me faire peur, mais qui néanmoins peu prêter à questionnement et réflexion, quand est-il des 50000 téléphones portables concentrés des 50000 personnes devant la scène ? (ou des 80000 du stade de France) ? Y en a qui ont mal à la tête pour moins que ça...
Dans le métro comme des saucisses c'est 20 mn, mais en concert c'est des heures.
Pour conclure, mon avis, qui n'engage que moi mais que je partage avec vous, est que question conso électrique on est bien moins gourmand qu'avant.
Question pollution en matière de déchets, on avance un peu.
Question respect de notre santé, avant il n'y avait que pour les oreilles que l'on craignait quelque chose, alors qu'aujourd'hui, gros tas concentré de micros onde, utilisation systématique et parfois à outrance de fumigènes au glycols qui tiennent super bien dans l'air (et dans nos poumons), des bières "de base" de plus en plus dégueulasses et des frites aux ogm...
Plus nos clients sont "gros", moins ils appliquent cette volonté d'éco responsabilité, business business...
Et plus ils sont petits, plus on bouffe bio, des champs entiers pour 1000 ou 2000 personnes.
Les gros festivals devraient peut-être sortir plus souvent sur les petits, souvent moins subventionnés et pourtant bien plus respectueux de l'environnement.

Tin-Man

"Heuuuu..... Non rien !"
Dalaï Lama

Los Teignos

On trouve effectivement dans la lutherie artisanale ou de série des initiatives liée à la protection des forêts même si tout le monde se fait plus discret quand il s'agit d'évoquer le côté polluant des produits utilisés pour la peinture et le vernissage. Pour autant, en dehors de la révolution LED qui ne vient pas nécessairement à la base du monde de l'éclairage de scène, je ne me souviens pas avoir vu un fabricant de l'industrie audio se vanter de bosser sur l'optimisation de la consommation électrique, ou sur le fait qu'il utilise des matériaux recyclables. Je pense notamment à nos équipements électroniques (qu'il s'agisse de synthés, pédales, amplis) ou encore aux enceintes et micros où, chez certaines marques, il est parfois de bon ton de brandir un matériau exotique (et polluant) comme argument technologique.
Rien que le plaquage en or de beaucoup de nos connecteurs est une stupidité marketing qui n'est en rien ecoresponsable, quand on sait que dans beaucoup de pays, l'extraction de l'or se fait grâce au Mercure et que c'est un désastre écologique.
Je ne veux pas jeter de pierre particulière, hein, mais je suis étonné que personne dans l'industrie qui nous occupe ne s'intéresse à ce positionnement.
Les "rockers" guitaristes sont conservateurs, c'est vous qui le dites dans l'édito ! Comment peut-on l'être en étant rocker ?... Le rock est, à l'origine, un mouvement de révolte ! : Presley, Jerry-Lee, Beatles, Dylan, tous criaient contre l'etablishment.
Je pensais surtout à notre rapport au matos en disant cela (la plupart des musiciens sont toujours plus prompts à acheter des rééditions de concepts des années 50/60/70/80 plutôt que d'investir dans des idées neuves), mais si je ne pense pas les artistes spécialement conservateurs en matière d'art ou de progrès social, je n'en ferai pas des révolutionnaires non plus. D'ailleurs, être révolté et signer un contrat avec une maison de disque est un brin contradictoire.
Les gamins dont vous parlez étaient sans doute révoltés mais ils l'étaient dans les limites contenues par l'industrie du disque. Avec tout son talent et son honnêteté, Elvis a été le premier produit créé par l'industrie en question : on cherchait un blanc qui chante comme un noir pour exploiter le pouvoir d'achat du public teenage blanc sans trop heurter leurs parents encore largement xénophobes. Et on l'a trouvé. Et on l'a vendu. Et on continue de le vendre.
En terme de révolte, on fera bien de relire également l'histoire des Sex Pistols, le premier Boys Band de l'histoire qui, à lui seul, discrédite complètement la 'spontanéïté' du mouvement punk, ou comment faire de la révolte un produit de supermarché.
Ca ne retire rien aux chansons des uns et des autres et aux justes aspirations qu'elles ont pu susciter auprès de leur public, mais malgré les fauteuils cassés dans les salles (quel brillant coup de pub), il faut l'admettre : le rock, comme la musique populaire dans son ensemble, est plus souvent un théâtre de la révolte où l'on paye sa place plutôt que la révolte même, car être artiste est devenu bien moins qu'une fonction sociale essentielle, c'est devenu un métier.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 30/05/2015 à 15:31:46 ]

ivanoff

Ca ne retire rien aux chansons des uns et des autres et aux justes aspirations qu'elles ont pu susciter auprès de leur public, mais malgré les fauteuils cassés dans les salles (quel brillant coup de pub), il faut l'admettre : le rock, comme la musique populaire dans son ensemble, est plus souvent un théâtre de la révolte où l'on paye sa place plutôt que la révolte même, car être artiste est devenu bien moins qu'une fonction sociale essentielle, c'est devenu un métier. quote
Il me semble que la musique populaire est contestatrice, moqueuse, satyrique oui sans doute, et parfois même un peu débile, mais un mouvement de révolte...??!! Du moins pas elle seule....elle peut y participer quand divers facteurs sont réunis.
Et le public, trés souvent va voir "un spectacle" : que ce soit un concert, un film, ou du théatre. Ce qui lui permettra d'avoir un sujet de discussion lors des repas entre amis, servant parfois de pretexte à faire admirer aux invités les dernières acquisitions de leurs hôtes. C'est sûr que là, la révolte ...
Les "révolutions" artistiques sont plus souvent le fait des classes moyennes : les Impressionnistes par exemple, qui ont changé la perception de la peinture, dans le fond et dans la forme, n'ont pas changés la société. Ils ont fini sur les boites de chocolats ,ou en puzzles.
Et il y aura toujours des gens plus ou moins engagés, donc des gens qui seront plus sensible à la fonction dans ce qu'elle a de sociale, et d'autres qui y verront juste un métier. Et ce n'est pas propre qu"au milieu artistique. Alors effectivement, aujourd'hui il y a peut-être plus de gens attirés par le coté métier.
Et c'est vrai que je préfère travailler avec quelqu'un d'engagé qui est du métier. Parce que métier veut aussi dire savoir-faire.

shri satuhra

Shri Satuhra

pierresilex


Non la seule motivation saine à mon sens de l'écologie devrait être "VIVRE EN HARMONIE" avec notre environnement, tout simplement mais ce serai sauter une étape indispensable : vivre en harmonie avec nous même ! Et dans notre société judéo chrétienne basée sur le sacrifice, et la peur de soi, des autres et de l'avenir c'est pas gagné !

Je crois qu'on prend le problème à l'envers ! Commençons par avoir foi en nous même et en l'avenir plutôt que d'être dans la réaction avec des mesures précipités, contradictoires et donc inefficaces pour être plus concret le vrai débat n'est pas pour ou contre les GIBSONs en acajou mais qu'est ce que l'on attend de la musique et de nos instruments de musiques ! je vous renvoie à la question de l'importance de la lutherie dans le son des guitares électriques et de tous les fantasmes et autres mythes qui tournent autour de son soi disant rôle mais ce n'est qu'un exemple... bref le vrai problème n'est pas pratique il est philosophique

[ Dernière édition du message le 31/05/2015 à 12:15:25 ]

bzx88c

Il y a pourtant quelques voies "vertes" à continuer d'explorer :
- les haut parleurs et enceintes à HAUT RENDEMENT permettent des économies d'énergie ( et de puissance électrique ) considérables : une enceinte avec un rendement de 100 dB/1W à 1 mètre consomme 8 fois moins de puissance ( et donc d'énergie ) qu'une autre avec un rendement de 91 dB/1 W à 1 mètre. Inconvénients connus ; encombrement, poids, prix ; avantages ( autres que "verts" : dynamique très importante ; faible distorsion...
- les amplis en classe D ( qui on fait beaucoup de progrès ) ont un rendement énergétique très supérieur aux autres classe d'amplification
- les alimentations à découpage( pour tous types d'appareils ) ont aussi un bien meilleur rendement
- les "comportements" collectifs : avons nous BESOIN de niveaux sonores dépassant 110 dB lors des concerts ? La partie de basse DOIT elle absolument ressembler à un tremblement de terre ?
- côté éclairage, les LED bien sûr - mais les HMI et autres lampes à décharge ont aussi un excellent rendement en lumens/watt consommé
Michel, énergéticien, mélomane et maquettiste sonore

Samady

je ne me souviens pas avoir vu un fabricant de l'industrie audio se vanter de bosser sur l'optimisation de la consommation électrique, ou sur le fait qu'il utilise des matériaux recyclables.
Genelec : https://www.genelec.com/company/quality-environment/

pierresilex

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