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Sujet Editorial du 23 décembre 2017 : commentaires

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Sujet de la discussion Editorial du 23 décembre 2017 : commentaires

Loin de la lumière hurlante des vitrines et de l’épuisante cohue des magasins, loin des faux pères Noëls Adecco et des étals de volailles mortes, l’esprit de Noël palpite encore avec tout ce que cela convoque chez les uns ou les autres : la fin d’un solstice et les jours qui rallongent après la trop longue nuit, la naissance d’un révolutionnaire à Bethléem, le festin avec la famille qu’on adore retrouver même si, heureusement, ce n’est pas tous les jours qu'on la retrouve.

Surprise !Il y en a pour fêter tout cela et d’autres qui s’abstiennent, par refus ou par qu’ils n’ont pas le coeur à ça, pas les moyens de le faire, et puis il y a les enfants surexcités qui vibrionnent depuis trois semaines déjà en songeant à cette soirée où tous les espoirs semblent permis. Dans les paquets dorésverts ou rouges auxquels ils rêvent, il y aura des voitures ou des panoplies, des ballons, des poupées ou des jeux vidéos, et puis il y aura peut-être même, pour certains, un instrument de musique. Un instrument qui changera suffisamment leur vie pour qu’à leur tour, après bien des années de travail et de patience, ils s’en servent pour changer la vie des autres. Si le 25, il y a une chance sur dix millions que ce petit miracle s’accomplisse comme il s’est accompli le jour où Al Hendrix a offert un Harmonica à son petit garçon de 4 ans, alors on tient là la preuve de la magie de Noël.

Sur ce, bon Noël donc, et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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21
Superbe et émouvant édito. Merci !
Joyeux Noël et bonnes fêtes à tous.
22
Joyeux solstice à tous les athées ! ;)
23
Un énorme merci Los Teignos ! C'est un plaisir de lire vos lignes édito toujours full réalisme, full impertinentes et tellement pertinentes. Vous arrachez sourires et larmes à chacune de vos news. Alors survivez à cette fin d'année et d'avance merci pour une suite de la même veine en 2018.
"Stratocasteriquement" votre...
24
Jolie chute, l’Os Teigneux ! :bravo: :boire: :fete:

Citation de milsabords :
le probleme quand tu offres un piano à queue grand concert Steinway Songs à Noël , c'est pas qu'il coute 120 000 € ,
non non non , c'est de trouver un paquet cadeau assez grand pour l'emballer afin de le poser au pied du sapin .

Le séquoia est préconisé pour ce genre de situation.


Citation :
notre foi dans la science et ses démonstrations

Oxymore !

[ Dernière édition du message le 23/12/2017 à 13:16:27 ]

25
Plein de naturel, cet éditorial.
26
Fortiche !
...
Bon Solstice à notre Los Bardos !

(Celui qui est si talentueusement et hebdomadairement le Barde de notre tribu des Audiofanziniens)

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

27
Merci pour vos commentaires ! Je vous souhaite à chacun un très joyeux Noël.

Citation :
La magie peut-elle faire l'expérience de la preuve ? Et tout peut-il se prouver ? Si preuve il y a, est-elle nécessairement de nature scientifique ? Du coup, notre foi dans la science et ses démonstrations est-elle le seul chemin possible de la raison, en particulier lorsqu'on évoque - ainsi que tu le fais en questionnant l'esprit de Noël - des questions qui sortent du cadre scientifique ?
Sur cette invitation à la réflexion, je te souhaite - ainsi qu'à ceux qui te sont chers - un très joyeux Noël.


Je crois que tu l'as dit : c'est à la fin une question de foi. ;)

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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et de foie c'est selon icon_facepalm.gif
29
Bel édito, très cher futur ex-collègue. :bravo:

Et que vous célébriez la naissance de quelqu'un qui apporta beaucoup d'espoir et au nom duquel on apporta tant de malheurs, que vous célébriez la chaleur des retrouvailles familiales, que vous sacrifiez au dieu du consumérisme qui règne désormais sur nos vies ou que vous sacrifiez à une sobriété à laquelle il faudra bien se résoudre un de ces jours, je vous souhaite un très joyeux noël.

x
Hors sujet :
A l'instigation de ma douce qui n'a pourtant absolument aucune autre culture chrétienne que celle qui irrigue notre société, il y a toujours chez nous pour cette fête familiale une place pour un ami ou deux qui seraient sinon seuls ce soir-là et la fête n'y perd rien, bien au contraire.

Demain, on ne sait pas si se joindront à la douzaine de membres de nos familles respectives une, deux, trois ou zéro personnes. Dans tous les cas, ça sera bien. :bravo:
30
Bonjour,
puisqu'on ne peut toujours pas joindre de fichier Word, et c'est bien dommage, je vous retranscris quasi in extenso un chapitre consacré à Noël à l'école laïque gtempsdans un livre pédagogique que j'ai écrit il y a fort longtemps:
"I. Noël à l’école laïque :

Faut-il le rappeler, notre école républicaine est laïque en France depuis 1905, date de la séparation officielle des Églises et de l’État, ainsi que le dit le dictionnaire :

« 1. Système qui exclut les Églises de l’exercice du pouvoir politique ou administratif et, particulièrement, de l’organisation de l’enseignement public.

2. Caractère de ce qui est laïque, indépendant des conceptions religieuses ou partisanes.

Dans le cadre des rapports généralement complexes entre le religieux et le politique, la laïcité est une valeur fondamentale pour tout État qui entend défendre son autonomie par rapport à quelque confession que ce soit et laisser chacun décider de sa propre appartenance à tel ou tel culte. »

Ce petit rappel a son importance dans le choix des chants en général, et de ceux de Noël en particulier. J’ai déjà eu à découdre avec ceux qui ont interprété mes concerts en cette période comme portant atteinte aux non-chrétiens, ou aux chrétiens ne reconnaissant pas la fête de Noël (Témoins de Jéhova, interdisant à leur enfant de participer au concert). Pour moi la question est claire : l’école est stricto sensu laïque et républicaine comme définie ci-dessus.
La fête de Noël, nationalisée depuis des lustres au même titre que celle du 14 juillet, est aujourd’hui la fête de l’enfant recevant des cadeaux (du Père-Noël), même si on peut y trouver une analogie évidente avec les Rois Mages (Saint-Nicolas, protecteur des enfants, dont la fête est pourtant le 6 décembre, cf. La légende de Saint-Nicolas) et l’enfant Jésus. Malgré cela, je connais nombre de familles non chrétiennes participant à cette tradition.
Elle est aussi l’occasion de parler de l’hiver (neige, froid, sapin, etc.). Et si pour mon premier concert de Noël, mis à part Petit papa Noël, Vive le vent et Mon beau sapin, je me demandais encore quels chants j’allais faire chanter, j’ai découvert depuis un répertoire laïque considérable, orienté jeune public on s’en doute, dont je n’ai entamé qu’une petite partie (plus de 121 chansons ).

Quant aux choix des chansons pour les différents niveaux de classe à l’intérieur même de ce répertoire, ne pas oublier que plus l’enfant prend de la graine, plus le Père-Noël sent le sapin, si je puis me permettre ce mot d’esprit.

Je considère donc plus cette fête comme un païen pouvait la fêter avant 353 (Vive le vent, Mon beau sapin), même si on peut me rétorquer que le paganisme était une religion, et que le sapin de Noël, préféré au moment de la Réforme par les Protestants à la crèche de Noël, représentait à l’origine le pommier du Paradis , d’où la présence des boules (pommes) sur les sapins. Pourtant, « à l'époque l'Église considérait l'arbre de Noël comme une pratique païenne et franc-maçonne.
Et ce fût le cas jusqu'au milieu du XXe siècle. En fait, avant que la fête de Noël n'existe, il existait déjà un rite païen lors des fêtes du solstice d'hiver : on décorait un arbre, symbole de vie, avec des fruits, des fleurs, du blé.  » « La fête chrétienne commémorant la naissance de Jésus fut instituée officiellement en Occident en 353. Le choix du 25 décembre a été déterminé par le souci de christianiser la fête païenne du solstice d’hiver, Natalis Solis invicti (célébration du Soleil invaincu), qui, dès le IIIe siècle, avait pris une importance considérable, le Soleil étant devenu à cette date la divinité tutélaire de l’Empire. » (Encyclopédie Larousse, art. Noël) . Cette célébration de l’hiver, de l’Avent à l’après-Noël, peut donc être chantée par tous les enfants, toutes confessions confondues. Il suffira donc de rétorquer aux déchanteurs que, comme l’indique l’étymologie gauloise Novo (nouveau) hel (soleil), Noël est la célébration de la (re)Naissance du Soleil Invaincu le 21 décembre d’après le calendrier julien, et non la récupération par l’église catholique de cette fête déplacée au 25 décembre dans le calendrier grégorien pour y placer la naissance du petit Jésus, dont rien dans le Nouveau Testament indique la date exacte. « Tout au plus sait-on que ce devait être l'hiver puisque St Luc nous dit que les bergers se chauffaient la nuit en gardant leurs troupeaux », (et encore, qu’est-ce qui empêcherait ces bergers de faire un feu en mars, où les nuits sont encore fraîches ?). Quoi qu’il en soit, le 25 décembre, nous ne sommes de toute façon pas dans les écoles pour double cause de vacances et de jour férié !

En revanche, comme cela s’est fait souvent dans les deux sens tout au long de l’histoire de la musique, rien ni personne ne nous empêche d’emprunter au répertoire religieux une mélodie qui nous plaît et d’y adapter des paroles laïques, comme j’ai pu moi-même le faire sur Douce nuit, Sainte nuit. (musique de Grüber, 1818)


DOUCE NUIT

Douce nuit ! Belle nuit !
C’est Noël aujourd’hui.
Et pendant que les clochers joyeux
Carillonnent des sons merveilleux
Voici que dans les chaumières
On allume des lumières.

Douce nuit ! Blanche nuit !
Sur le sol, par magie,
Le ciel a répandu doucement
Un tapis d’étoiles en diamants
Pour souhaiter à sa manière :
“Joyeux Noël sur la Terre !”

Douce nuit ! Calme nuit !
Tout s’endort, plus de bruit.
Quand la fête vient de se finir,
Que les enfants sont allés dormir,
Comme des flocons, les jouets
Vont doucement arriver.

Dans cette nuit, à l’infini,
Du silence jaillit
Ce chant d’amour, ce chant d’espérance
Qui, à tous les Noëls recommence ;
Même si c’est un doux rêve,
Que jamais il ne s’achève !
©1998


Un autre problème peut se poser quant à la culture générale que nous sommes censés promouvoir auprès de nos élèves : les chants religieux des compositeurs classiques. Il me semble qu’il y a une différence entre faire découvrir culturellement un Ave Maria de Mozart dans le cadre des Instructions officielles de « l’écoute de musiques (anciennes, classiques, contemporaines), et obliger les enfants à l’apprendre et de plus à le produire en concert. J’ai trop de respect pour le sens des textes en demandant aux enfants comme à moi-même de s’y investir complètement afin de les chanter au mieux , pour me permettre ce genre d’incursion religieuse. Si je sais que cela ne gêne pas certains collègues, je ne vois pas au nom de quoi nous ne pourrions pas faire apprendre aussi des chants bouddhiques ou musulmans en classe avec tous les problèmes de compatibilités confessionnelles que cela entraînerait.
Il ne faut pas non plus compter sur l’imperméabilité de la langue (que ce soit le latin ou une langue étrangère) pour faire « passer la sauce », comme me l’ont suggéré récemment certains collègues nostalgiques de leurs chants d’enfance (chrétiens comme il se doit), dans une hypocrisie toute maya, espérant me voir être le prévaricateur de service. Dans un esprit d’ouverture, j’avais bien essayé, il y a fort longtemps, de me lancer dans cette démarche. Deux enfants musulmans ont commencé en classe à s’insulter et à en venir presque aux mains, l’un interdisant à l’autre de chanter ce chant parce qu’il n’en avait pas le droit. Pour éviter ce genre de « querelle d’école », ou de trottoir avec les parents, et indépendamment de mes propres convictions ou absence de convictions religieuses, j’évite, depuis, tout répertoire religieux. Amen !"

Si jamais j'avais déjà publié cet article, je vous prie de m'en excuser !
Bonnes fêtes à tous !