Editorial du 6 avril 2019 : commentaires
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Los Teignos

Tandis que Rammstein doit expliquer de l’autre côté du Rhin que sa chanson Deutschland et son clip adolescent ne servent en rien l’idéologie nazie, en France, c’est le chanteur pour parents Aldebert qui doit se justifier du texte de Pour louper l’école qui, selon des parents d'élèves et un syndicat de police qui porte plainte, « inciterait à commettre un crime ». Autant dire qu’à ce rythme, les textes puissants de Kendji Girac vont bientôt faire figure de modèles pour les chanteurs qui ne veulent pas faire de vagues, même s’il faut bien l’avouer, être artiste, c’est précisément faire des vagues, qu’elles soient drôles, émouvantes, violentes ou engagées. Bref, quelques années après que tout le monde a bien été Charlie avec sa petite bougie à la main, il s’agira de ne pas oublier tout ce qui fut dit alors sur la liberté d’expression, sur son importance, avant d'aller la défendre en chaussant ses in-ears et en empoignant sa guitare pour rentrer dans un ampli Boss ou un simulateur d’ampli logiciel Positive Grid.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

synap6

Une conscience politique voire morale se réveillerait-elle au sein de la communauté des musiciens euh... artistes.
l'edito de Los Teignos me fait énormément plaisir et met en avant les risques d'auto-censure que j'ai déjà percus en de nombreux domaines sociétaux.
En temps que musicien je souhaiterais que toutes les musiques aient le droit de citer et pas seulement les locomotives commerciales qui font beaucoup de mal à la profession avec leurs formatages.
Mais c'est à la pensée et au droit d'expression que l'on touche maintenant. C'est grave et cela ne doit pas être.
Ni hérisson ni paillasson. Ni arrogeance ni condescendance.
Un musicien éduqué
Synapsis

Myckaël Marcovic

"On préfère... me parfumer" : c'est-y pas français ? Ou alors, au quatrième degré. Même à 90 °, a-t-on le droit à une telle erreur ? Ah ! mais oui ! Que suis-je bête ! Pour cela il faut rester au lit. Mais au lit, c'est 180 °. Mais avec 40 de fièvre, on arrive à 220 °. C'est grave, docteur ?
"Compter jusqu'à l'infini" : pour ça, faudrait déjà savoir compter... sur l'école.
[ Dernière édition du message le 06/04/2019 à 13:47:53 ]

delchambre

Khohd (Post Metal / Post Rock)
Vieux machins et autres trucs persos: remix&versions persos - Compos et Compotines AF - Mixages "blues/jazz/rock" - Vidéos kitch

Soot_and_Stars



michelgn


pemberton

Je n'arrive pas à comprendre comment un morceau sortit il y a plus de 10 ans puisse faire une telle polémique.
Un enfant parle de faire pipi sur un policier pour rater l'école... (et non pas pas de faire pipi sur la police ce qui n'est pas pareil)
Les cahiers au feu les maitres au milieu? ma grand mère le chantait déjà sur le chemin de l'école, que Charlemagne a inventé l'école? c'est une chanson de France Gall...
Brassens chantait:
En voyant ces braves pandores
Etre à deux doigts de succomber,
Moi, j'bichais, car je les adore
Sous la forme de macchabé's.
De la mansarde où je réside,
J'excitais les farouches bras
Des mégères gendarmicides,
En criant: "Hip, hip, hip, hourra!"
Heureusement qu'il est mort sinon il mériterait bien d'être embastillé pour appel aux crimes envers dépositaires de la loi....
Maintenant je vais vous laissé je dois allé lyncher le fils du voisin qui en plus d'écouter tirelipimpon de Carlos (ce qui prouve que c'est un pervers sexuel en puissance), joue à donjon et dragon...

20cdlo

Des artistes provocateurs, on en a eu quelque uns en france. On retient lesquels aujourd’hui ???
Brassens, Brel, Gainsbar.
Pourquoi ?
Parce que c’était une provocation en phase avec son temps, ils ont su pousser le curseur dans la bonne direction et à le bon dosage. Cela leur a posé évidement des problèmes mais ils maitrisaient le message.
Moi je ne sais pas dire à un artiste « pour provoquer tu devrait faire ça ou ça », justement la bonne provocation, tu ne sais pas d’ou elle va venir !!! C’est ce qui la rend géniale parfois.
Dans le cas de cette chanson...on a entendu ça 1000 fois. Pour moi le problème est qu’elle a été chanté à l’école.
Quelles ont été les motivations du professeurs ? Qu’a t’il voulu leur laisser dans la tête pour qu’ils deviennent des citoyens responsables ? A-t’il étudié la signification de tout ça ? S’est il assuré que ses élèves ont perçu le second degré.
Ça je ne peux pas y rèpondre mais en tant qu’ancien prof, je n’aurai certainement pas choisi ce morceau sur lequel il n’y a (encore une fois à mon avis) rien à creuser.
Tient je vais aller m’écouter « supplique pour être enterré sur la plage de Sète » avec mon paquet de mouchoirs

skarabee.nc

On touche le sujet sensible de la liberté d'expression. Pour moi, cette liberté "absolue" n'a pas de sens... Oui, je sais, çà choque mais si quelqu'un peut dire n'importe quoi sur n'importe qui et qu'on dit que c'est de la liberté d'expression, c'est juste la porte ouverte au blasphème, fake news et autres joyeusetés de la vie dont nos réseaux sociaux se gargarisent accompagnés parfois par certains populistes amateurs de la théorie du complot etc... les dénonciateurs des années noires revendiquaient aussi peut-être la liberté d'expression en allant s'exprimer sur leurs voisins à la Kommandantur ! ... Donc, c'est compliqué mais non, on doit pouvoir contrôler ce que les gens disent, écrivent.... Le problème c'est alors de ne pas tomber dans la censure des propos qui ne vont pas dans le sens que l'on souhaite et là commence un travail très subtil et surtout très casse-gueule. Donc je suis pour les censeurs quand ils travaillent en mode collectif représentant un vrai pluralisme en matière de sensibilité socio-politique et surtout indépendant de toutes religion ! ... et s'ils cherchent essentiellement à censurer ce qui est faux, ce qui peut attiser la haine, ce qui peut nuire aux esprits trop faibles (et là, c'est compliqué !) ... Ils feront du bon travail. Vive le CSA donc...
Au passage, si la liberté d'expression est la porte ouverte aux fake-news, on serait en droit de faire fermer leur gueule à une large majorité de nos gouvernants, médias et grand dirigeants d'entreprise. Quand à surveiller et contrôler ce que les gens disent et écrivent, t'inquiète, c'est déjà le cas, si t'as pas remarqué. Mais tu as sans doute raison, on peut toujours faire pire...Et je vais éviter de m'étendre sur le blasphème, qui n'a rien à voir au pénal, mais a justifié des attentats, dont Charlie: rien que les relents de "ils l'ont bien cherché " que cela évoque...
Et pour la faire courte, la liberté d'expression, c'est aussi ce qui vous permet de réagir verbalement ou scripturalement (laisse, j'aime bien), sur le sujet plutôt que de ruminer et, pour les plus cintrés, de finir par tirer des bastos dans le tas.
Moi le premier, je tiens absolument à pouvoir dire que certaines paroles de chanson (on va pas limiter au rap, hein) sont de la pure daube

...non, rien....

Nicorway

Malheureusement, ce n'est pas une fiction et pas mal de politiques regardent tout ça de près avec beaucoup d'intérêt.
En Chine, ce système est en déploiement et devrait être étendu à l'ensemble de leur territoire en 2020. Ambiance.
How China Turned a City Into a Prison https://nyti.ms/2HW7P8j

gilmail

Du bruit des bottes?
Universal mother, priez pour nous!

zetouf

J'aimerais ajouter que nous avons eu l'audace, quand le premier album 'Enfantillages' est sorti, d'avoir osé défricher la chanson pour enfants avec un proposition fraiche, pleine de second degré et avec deux niveaux de lecture (pour que ça plaise aux parents et aux enfants), n'en déplaise aux grincheux. Tout cela pratiquement sans moyens et juste avec le soutien de quelques potes chanteurs (nous n'étions pas encore signés chez Sony...).
Pour ceux qui ne connaissent Aldebert que par cette chanson légère, je vous invite à écouter d'autres titres comme "la vie c'est quoi", "plus tard quand tu seras grand' ou 'la maison monde' pour vous faire une opinion sur un échantillon un peu plus représentatif de son répertoire.
Pour ceux qui ne comprennent pas le second degré, écoutez les chroniques de France Inter la semaine dernière de Tanguy Pastureau (https://www.dailymotion.com/video/x755yx4) ou de François Morel (https://www.youtube.com/watch?v=YmOYsRpj2VM) (car non, contrairement à ce que j'ai pu lire, ce n'est pas de la provocation, juste de l'humour).
Mais ne vous méprenez pas, tout ce bruit pour rien est purement politique ; je vous invite pour cela à faire une petite recherche google sur le leader du syndicat France Police qui a porté plainte : Michel Thooris.
Je précise que je ne parle ici qu'en mon nom et pas au nom de l'équipe qui a choisi de ne pas s'exprimer sur cette polémique stérile.
Merci Los Teignos pour ton édito et bonne soirée à tous.
[ Dernière édition du message le 08/04/2019 à 20:17:49 ]

Los Teignos

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

Myckaël Marcovic

J'aimerais ajouter que nous avons eu l'audace, quand le premier album 'Enfantillages' est sorti, d'avoir osé défricher la chanson pour enfants avec un proposition fraiche, pleine de second degré et avec deux niveaux de lecture (pour que ça plaise aux parents et aux enfants), n'en déplaise aux grincheux
1 ) Est-ce que la chanson pour enfant était à ce point en friche ? C'est vous donner un devoir de ménage dont elle n'avait certes pas besoin.
2) Plaire aussi aux parents. Qui instruit-on : les élèves ou leurs parents ? La vraie question de fond est : qui paie le CD à acheter ? Et nous aurons la réponse de ce besoin commercial de second degré. Je sais bien que les artistes doivent vivre, mais pas au prix de vendre leur âme aux marchands du Temple. Anne Sylvestre a su faire la part des choses avec deux répertoires bien distincts. Un pour enfants plein de poésie, l'autre pour adultes. Jean-Naty Boyer, l'un des pionniers de la chanson pour enfants, a écrit des incontournables toujours au répertoire dans les écoles. Idem pour Henri Dès qui a su remplir des Olympia pendant des années sans aucune chanson racoleuse. Même degré de qualité chez Alain Schneider, Carmen Campagne, Pierre Lozère, Philippe Chatel, Pierre Chêne, l'inénarrable Steve Waring, Hervé Christiani, Graeme Allwright, Michèle Bernard, Mannick et Akepsimas, Baby Boom, Pierre Batt, Yves Duteil, Marie Henchoz, Monsieur Nô, Pierre Perret, Robinson, et bien d'autres. Ah ! quelle friche à raser !
Pardon, mais on ne peut pas se permettre de faire rentrer n'importe quoi dans la tête de nos élèves. La télé s'en charge pour nous.
3 ) "pleine de second degré" et "deux niveaux de lecture" = redondance.
4 ) Comptez sur moi pour vous faire une contre-publicité au catalogue des écoles de la ville de Paris !

pemberton

Surtout qu'il est fort probable que ceux qui jugent n'ont même pas écouter le morceau et encore moins un CD pour gamin avant de juger.
Je vous conseille d'aller jeter un œil sur la vie de Pepa Pig le gouvernement Chinois l'a jugé subversif, je pense qu'en travaillant bien il y a matière à pétitions, polémique, interdiction d'antenne ,rééducation des enfants l'ayant regardé et condamnation des parents......

linn134

Hop, au goulag.
Donc on en est à prendre les enfants pour aussi déformés que leurs parents?
Eux n'ont pas encore la vision politisée et tranchée de leurs aînés, ils sont probablement bien à même de comprendre ce qu'on leur raconte à travers une chanson.
Faites un peu confiance aux gamins. Qu'on se méfie des adultes se comprend, quand c'est trop tard...
Il y a deux aspects bien distincts dans cette affaire : le légal et le moral. On peut condamner du point de vue de la loi et/ou du point de vue de la morale. La loi est stricte tandis que la morale est relativement élastique selon d'où l'on vient. Il arrive que la loi interdise ce que la morale autorise et inversement.
Et le contexte ? C'est toute la question.
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[ Dernière édition du message le 09/04/2019 à 08:35:41 ]

Los Teignos

Et chez Renaud, Pierre Perret, Brassens ou Brel, comme chez tant d’autres, on trouvera ça et là des propos qui n'ont certainement pas pour visée d'être des guides de bonne conduite, bien au contraire. Mon fils a récemment chanté le déserteur de Vian avec sa classe au sein d’un groupement de chansons sur la guerre, une chanson où le narrateur dit ouvertement qu’il va tirer sur des gendarmes, une chanson qui continue de poser problème à certains. Or, j’étais ravi de ce choix au milieu de la Marseillaise, de Mercy de Madame Monsieur : non pas que je veuille l’élever comme un déserteur ou comme un esprit rebelle à toute idée de devoir ou de patriotisme, mais que la chanson a été l’occasion d’une belle conversation sur la guerre en général et les rapports complexes entre un citoyen, un état et ce qui est juste. Je lui ai raconté le pantalon rouge, et cette nuit de Noel où Français et Allemands ont chanté dans les tranchée en 14-18 (ce que l'armée condamne toujours officiellement), nous avons parlé d’Harry Potter par rapport à la France de 1940, et du distinguo souvent difficile à appréhender entre résistance et terrorisme, et forcément de là, nous avons reparlé de l'histoire contemporaine qui imprègne sa vie d'enfant, des gilets jaunes au Bataclan en passant par la Syrie. Voilà, tout cela en partant d'une chanson de Vian qui fait désormais partie de sa culture, non comme une règle morale, mais comme une matière à réflexion. Merci à Vian pour l'avoir écrite, merci à son institutrice pour lui avoir appris.
Mon fils chanterait une chanson où l’on fait pipi sur un policier ? Et alors ? Il le ferait avec la même truculence qu’en détournant gauloisement des chansons d’enfants avec ses copains, comme l'ont fait des millions d'enfant avant lui, ces mêmes chansons qu’on chante depuis la nuit des temps et qui n’ont pourtant rien d’enfantin (relisez les paroles d’Au clair de la lune, des marches du palais). Et alors on pourrait aussi parler du métier de policier. Mais je n’aurais aucune crainte concernant "l’incitation au crime" de la chanson car depuis qu’il est né, je lui ai répété qu’on ne faisait pas pipi n’importe où et encore moins sur quelqu'un. Penser qu'après avoir entendu Aldebert des cohortes d’enfants vont se mettre à pisser sur le forces de l’ordre, c'est donc d’une bêtise ahurissante vu que l’une des premières choses qu'on apprend à un enfant, c'est précisément à contrôler son pipi et son caca, et que c'est bien pour cela que l'évocation des excréments les fait hurler de rire pendant les premières années de leur vie.
Du coup, que cette chanson puisse servir de support pédagogique me semble tout à fait concevable vu qu’il revient aux instituteurs d’assurer l'éducation civique des enfants et qu'un texte listant avec humour quantité d’interdits peut constituer une bonne base de discussion : comprendre les interdits, comprendre ce qui relève du fantasme, c’est aussi appréhender ce qui relève du devoir ou de la réalité. Et je suis effaré de voir des gens monter au créneau sans avoir vu la séquence pédagogique dans laquelle s'insère cette chanson.
C'est pour moi le même procès débile qu'on avait fait à Judas Priest en les accusant d'incitation au suicide, ou aux auteurs d'un jeu vidéo qui aurait incité un gamin à une tuerie dans son collège. Un gamin ne tue pas parce qu'il joue à un jeu vidéo et ne se suicide pas parce qu'il a entendu une chanson : il le fait parce que son éducation l'a amené à ça.
Enfin, il me semble que le procès que l'on fait à la chanson d'Aldebert relève de la même idiotie que la querelle du Cid, du jugement moral qu'on a appliqué à Thérèse Raquin de Zola, ou au Bovary de Flaubert, exigeant de la morale dans l'art alors que les deux n'ont strictement rien à voir. Nous sommes hélas victimes ici des conséquences de l'industrialisation, de la chute des idéaux politiques et d'une évolution particulière du statut de l'artiste au sein de la société à des fins mercantiles. Ce dernier est en effet devenu avec le footballeur un modèle alors qu'il s'est tenu pendant des siècles à la marge de la société et que c'est là qu'était sa vraie place comme la lui attribuait Platon pour d'autres raisons (pour Platon, le poète était un travestisseur de vérité qui ne devait pas intervenir dans la Chose Publique, tandis qu'Aristote a montré l'intérêt social de l'art pour la bonne santé d'un peuple), dans cette distance et cette altitude qui lui permet de s'exprimer librement sans qu'on attende de lui qu'il se comporte comme un guide politique.
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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?
[ Dernière édition du message le 09/04/2019 à 09:53:47 ]

ElliotValentine


zetouf

1 ) Est-ce que la chanson pour enfant était à ce point en friche ? C'est vous donner un devoir de ménage dont elle n'avait certes pas besoin.
2) Plaire aussi aux parents. Qui instruit-on : les élèves ou leurs parents ? La vraie question de fond est : qui paie le CD à acheter ? Et nous aurons la réponse de ce besoin commercial de second degré. Je sais bien que les artistes doivent vivre, mais pas au prix de vendre leur âme aux marchands du Temple. Anne Sylvestre a su faire la part des choses avec deux répertoires bien distincts. Un pour enfants plein de poésie, l'autre pour adultes. Jean-Naty Boyer, l'un des pionniers de la chanson pour enfants, a écrit des incontournables toujours au répertoire dans les écoles. Idem pour Henri Dès qui a su remplir des Olympia pendant des années sans aucune chanson racoleuse. Même degré de qualité chez Alain Schneider, Carmen Campagne, Pierre Lozère, Philippe Chatel, Pierre Chêne, l'inénarrable Steve Waring, Hervé Christiani, Graeme Allwright, Michèle Bernard, Mannick et Akepsimas, Baby Boom, Pierre Batt, Yves Duteil, Marie Henchoz, Monsieur Nô, Pierre Perret, Robinson, et bien d'autres. Ah ! quelle friche à raser !
Pardon, mais on ne peut pas se permettre de faire rentrer n'importe quoi dans la tête de nos élèves. La télé s'en charge pour nous.
3 ) "pleine de second degré" et "deux niveaux de lecture" = redondance.
4 ) Comptez sur moi pour vous faire une contre-publicité au catalogue des écoles de la ville de Paris !
Cher Myckaël,
Tant d'assurance et tant de références m'impressionnent, je ne peux que vous vouvoyer. La critique est aisée, contrairement à la création et à la production. Quant à la reconnaissance du public, elle, se construit année après années, sans concession artistique contrairement à vos insinuations, car on ne trompe pas le public. Pour finir, la reconnaissance de ses pairs s'obtient après avoir passé toutes ces épreuves précédentes, dont la plus belle illustration est le prix Sacem reçu l'an dernier, à l'initiative des sociétaires (https://aide-aux-projets.sacem.fr/actualites/concerts/guillaume-aldebert-1er-laureat-du-grand-prix-sacem-du-repertoire-jeune-public). D'ailleurs, ne vous en déplaise, parmi les artistes que vous citez, Anne Sylvestre et Steve Waring nous ont fait l'honneur de participer au premier opus d'enfantillages alors que nous n'étions rien dans le petit monde musical du jeune public. Ce sont d'ailleurs de merveilleux souvenirs de studio pour moi qui ai été bercé par les fabulettes et qui chantait à tue tête "le matou revient' dans mes jeunes années.
Une fois de plus, vous n'aimez pas notre musique, c'est votre plus grand droit et je le respecte... J'espère juste que vous avez fait l'effort d'aller écouter d'autres extraits pour vous faire une idée plus précise, comme j'ai moi même fait l'effort d'écouter plusieurs titres de votre production musicale pour savoir à qui j'avais affaire.
Je n'aime pas les débats sur les forums, pas plus que je n'aime répondre à chaud. Vous êtes probablement une personne charmante et la discussion se passerait certainement différemment autour d'une table.
Bien à vous,
Christophe
[ Dernière édition du message le 09/04/2019 à 14:52:54 ]

Dr Pouet

D’une part pour la qualité de sa réponse : claire, avec des arguments qui portent...
Et aussi pour venir la partager sur un forum, exercice toujours difficile pour plein de raisons.

Anonyme

On ne soulignera jamais assez la dangerosité de la chanson française.

linn134

On peut penser à ceux qui sont restés "face à la mer" en pleine tempête il y a deux ans. Une chanson affreuse et trois morts. Décidément le punk lituanien est beaucoup moins dangereux que la pop française.
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Anonyme


linn134

Qu'on apprenne du Patrick Sébastien aux écoliers et il n'y aura pas de problème.
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Myckaël Marcovic

Merci pour votre réponse.
De l'assurance et des références, heureusement que j'en ai après 38 ans de professorat musical. Maintenant, qu'elles soient bonnes est une autre chose...
Non, la critique n'est jamais aisée quand elle est argumentée car il y aura toujours des contre-arguments plus ou moins productifs (souvent moins que plus sur ce forum). Ce que je pense avoir fait et continue de faire sans traiter quiconque d'idiot, de grincheux et autres noms d'oiseaux toujours prompts à s'éloigner du sujet, mais ô combien navrants quant à leur intérêt.
Je n'insinue rien quant aux concessions artistiques. J'affirme qu'il est très facile de tromper un public dès qu'on met un arrangement dans l'air du temps, qui plus est empaqueté par les United Kids, si à la mode puisque, comme pour n'importe quel produit commercial "vu à la télé", cautionné par ce média tout puissant donc forcément fiable. J'en ai la preuve tous les jours. Aux premières mesures d'une chanson, si les élèves n'entendent pas le duo basse-batterie, ils commencent à faire la moue. Et ce, indépendamment de la qualité du texte qu'ils n'ont pas encore entendu et par conséquent de sa mélodie. Les enfants, comme les adultes, sont entièrement conditionnés par tous les médias. Il est très difficile de les ouvrir à d'autres sonorités, mais c'est notre devoir d'enseignant, ingrat certainement, mais nécessaire pour sortir du petit monde du "bien sonnant moderne".
Brassens le disait déjà : "malheureusement, la musique prime sur le texte". Donc avec une musique alléchante, on peut faire passer n'importe quoi.
Se construire un libre arbitre est un chemin ardu, même parmi des gens dits cultivés, tant il est plus facile de crier haro sur le baudet plutôt que d'y regarder à deux fois.
La reconnaissance des pairs est un leurre quand les pairs naviguent dans les mêmes eaux, et donc avec les mêmes intérêts artistico-économiques. Que la SACEM, société privée, mais pas privée d'intérêts, récompense ceux qui la font vivre, voilà qui devrait faire réfléchir sur son objectivité artistique. Hervé Cristiani, a, lui aussi, obtenu un prix SACEM en 1989 pour sa Multiplicato, complètement méconnue aujourd'hui du grand public comme des professionnels. J'ai plein de collègues PE ou professeurs d'éducation musicale qui ne la connaissent pas. Et elle est pourtant une pure merveille tant sur le plan pédagogique que musical. Donc un prix n'est pas gage de pérennité.
Ne vous méprenez pas, je ne critique pas la collection "Enfantillages" qui, par ailleurs propose de très bons titres, ("Aux âmes citoyens" à l'opposé total de "Pour louper l'école"). Et je n'ai rien contre le type de musique qu'on y trouve puisque j'en compose moi-même dans ce goût, mais pas uniquement, comme vous avez pu le constater en ayant intelligemment consulté ma page Soundcloud (je n'y ai mis aucune chanson que je compose pour les enfants). Je sais ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain musical. La polémique vient de la teneur du texte qui, je le soutiens, n'a pas à être chanté dans une école. Le second degré au collège (dans le second degré), d'accord. En élémentaire, c'est une autre affaire. Ce n'est pas qu'il faille considérer les élèves pour des demeurés, mais, par leur fraîcheur, ils sont d'une naïveté fragile. Chanter "une souris verte", ils en voient bien la cocasserie et l'incongruité. Dynamiter une classe et consort, même si je suppose qu'aucun élève ne le fera, cela émet une possibilité future. Faut-il rappeler que les djihadistes français sont sortis des écoles françaises ? Que des élèves d'élémentaire approuvent les attentats du Bataclan et autres de 2015, devrait faire froid dans le dos. Cela montre la fragilité des consciences enfantines dont on doit prendre le plus grand soin. La radicalisation de certains élèves par leurs parents musulmans n'a pas à être corroborée à l'école à quelque degré que ce soit. Et de grâce, qu'on n'aille pas encore ressortir les éternels arguments à la mords-moi le nœud sur la Chine et les bruits de bottes au nom de la liberté d'expression. Ou alors, qu'ils acceptent de se faire canarder à la terrasse d'un café, toujours au nom de cette même liberté d'expression !
Comme je l'ai déjà écrit dans un manuel de pédagogie, les professeurs d'éducation musicale, bien plus que les PE, ont une responsabilité citoyenne encore plus accrue parce qu'une chanson, contrairement à une leçon d'instruction civique plus ou moins bien ficelée, ça reste dans la tête. C'est pour cela que je parlais d'auto-censure. Tous les jours je me demande : quel message fais-je passer en proposant tel texte ? Tout en sachant qu'il reste toujours une part d'aléatoire dans la réception de n'importe quelle leçon, croyez-moi, il faut assumer ce cas de conscience quotidien.
Actuellement, je fais chanter à 8 classes, parce qu'on ma l'a demandé, Carmen, une étoile du cirque, tiré de l'œuvre de Bizet, l'opéra le plus joué au monde. Opéra participatif proposé par le Théâtres des Champs-Élysées. Même si le décor change, le fond reste le même. Un femme libre et volage qui en meurt à la fin. Que montre-t-on aux élèves ? L'infidélité et un assassinat à une époque où la peine de mort n'existe plus ! Où l'on ne parle que du bien vivre ensemble. Eh ! oui, ma conscience citoyenne s'interroge. Bien sûr, l'amour et la mort font partie de la vie. Mais sont-ce les meilleurs vecteurs pour inculquer une morale au fond très bourgeoise : la vilaine femme tuée par son amant trompé ? Quel écho cette histoire peut-elle avoir dans des familles musulmanes ou non ?
Dernièrement, j'ai proposé une chanson qui parlait de suivre les pas de papa et maman jusqu'à devenir grand et s'en détacher. Eh ! bien le texte a été retoqué par deux PE parce que, dans leur classe, un élève avait perdu leur père et que ça risquait de les traumatiser... le texte, pas de perdre son parent ! Allez, comprendre !
À propos, Los Teignos, "Le déserteur" de Vian na va pas tirer sur un gendarme, mais se laisser tirer dessus par eux ! La nuance est de taille. Comment, un homme de ta qualité littéraire, peut-il détourner le sens des paroles qui n'ont, pour le coup, aucun second degré ? D'ailleurs, au passage, Vian n'était pas contre la guerre, mais contre une guerre injuste, celle d'Algérie.
Mon fils chanterait une chanson où l’on fait pipi sur un policier ? Et alors ? Il le ferait avec la même truculence qu’en détournant gauloisement des chansons d’enfants avec ses copains,
Il y a un monde entre ce que des enfants peuvent inventer entre eux et qu'ils savent irrespectueux, (et je suis aussi passé par là comme tout enfant), et ce qui vient du maître, qui doit servir de référence. Il ne faut pas tout mélanger !
Mais je n’aurais aucune crainte concernant "l’incitation au crime" de la chanson car depuis qu’il est né, je lui ai répété qu’on ne faisait pas pipi n’importe où et encore moins sur quelqu'un.
Pour un parent qui fait son devoir, combien ne le font pas ! Même ceux qui sont parents d'élèves n'ont aucune idée de la difficulté d'enseigner aujourd'hui. Et je ne suis pas le seul enseignant à s'en plaindre.
. Penser qu'après avoir entendu Aldebert des cohortes d’enfants vont se mettre à pisser sur le forces de l’ordre, c'est donc d’une bêtise ahurissante vu que l’une des premières choses qu'on apprend à un enfant, c'est précisément à contrôler son pipi et son caca, et que c'est bien pour cela que l'évocation des excréments les fait hurler de rire pendant les premières années de leur vie.
Quel étrange argument ! Pour pisser sur un policier, il faut justement contrôler son pipi et devenir tireur des litres !
Et dans les arguments avancés dans la chanson pour louper l'école, il y a encore un monde entre se faire du mal pour être malade, et là, avec un certain humour, et faire du mal aux autres ! L'enfant ne joue pas avec les interdits, il est prêt à les transgresser avec la caution du maître qui lui donne le feu vert.
C'est bien la première fois sur ce forum qu'on me trouve d'un côté charmant, et d'un autre, idiot du village (même si Los Teignos a la délicatesse de ne pas citer expressément la personne visée malgré la liberté d'expression qu'il réclame). Allez ! J'assume aussi. Après tout, un idiot du village a le droit d'être charmant.
Bien à vous.

Dr Pouet

il y aura toujours des contre-arguments plus ou moins productifs (souvent moins que plus sur ce forum)
Oui, il y a toujours des gens qui dénigrent les autres en masse.

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