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Editorial du 6 avril 2019 : commentaires

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Sujet de la discussion Editorial du 6 avril 2019 : commentaires

Fuck you I won't do what you tell me!Tandis que Rammstein doit expliquer de l’autre côté du Rhin que sa chanson Deutschland et son clip adolescent ne servent en rien l’idéologie nazie, en France, c’est le chanteur pour parents Aldebert qui doit se justifier du texte de Pour louper l’école qui, selon des parents d'élèves et un syndicat de police qui porte plainte, « inciterait à commettre un crime ». Autant dire qu’à ce rythme, les textes puissants de Kendji Girac vont bientôt faire figure de modèles pour les chanteurs qui ne veulent pas faire de vagues, même s’il faut bien l’avouer, être artiste, c’est précisément faire des vagues, qu’elles soient drôles, émouvantes, violentes ou engagées. Bref, quelques années après que tout le monde a bien été Charlie avec sa petite bougie à la main, il s’agira de ne pas oublier tout ce qui fut dit alors sur la liberté d’expression, sur son importance, avant d'aller la défendre en chaussant ses in-ears et en empoignant sa guitare pour rentrer dans un ampli Boss ou un simulateur d’ampli logiciel Positive Grid.

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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76
Citation :
Si je leur parle d'une mouche qui vole, qui n'a rien de second degré, tout de suite, ils font la mouche.


Et pour autant je ne crois pas qu'aucun enfant, même à six ans, pense qu'il est réellement une mouche. Ou alors c'est que nous sommes face à une pathologie mentale altérant la conscience de soi qui surgit à l'âge de deux ans, il me semble.

Citation :
Los Teignos, comme tous les généraux depuis, tu sembles abonder Jules César dans son Si vis pacem para bellum, parce que, bien sûr, l'ennemi est forcément en face. Ce n'est pas avec un tel raisonnement qu'on arrivera un jour au choix du Bhoutan que tu sembles pourtant appeler de tes vœux.


Tu m'as mal compris ou je me suis mal exprimé. Je ne suis pas un partisan de la guerre, mais je demeure convaincu que l'homme est un animal destructeur par nature depuis quatre millions d'années. La devise de César n'est donc pas la mienne, c'est celle de l'espèce à laquelle j'appartiens et qui chante à plein poumon God Bless America ou God Save the Queen pour faire croire qu'il y a une transcendance dans l'idée de nation, que cette dernière serait le fruit d'une aspiration commune vers le bien et le beau, alors que ce qui la cimente, c'est le crime commun. De fait, aujourd'hui que nous sommes confrontés aux problèmes issus du côté destructeur de notre espèce, il me semble important de ne pas oublier que ce ne sont pas là des conséquences fâcheuses de telle économie ou de telle politique et circonscrits dans une seule petite période, mais bien des choses qui sont définitoires de l'espèce humaine. Et il y a un bout de cela dans la violence de la Marseillaise qui n'est certainement pas un guide morale, une chose exaltant des valeurs à suivre, mais une vérité, tout simplement. La douce France que nous aimons, comme tous les autres pays, n'est à la baise qu'une affaire de sillons qu'on abreuve.

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 12/04/2019 à 15:58:14 ]

77
Tiens tu parles du Bhoutan, pourrais-tu en dire plus ? (Ce que tu veux)

Je connais très peu, mais le peu que j’en connais (par une amie tibétaine qui y est allé en pèlerinage) m’a paru très, très intriguant.

:boire:
78
Props
Citation :
C'était juste pour illustrer à quel point le fait de sortir une petite phrase de son contexte global, puis se contenter de balancer une punchline, peut être vide de sens.

Qui a balancé une punchline ?

Ta recherche de figure de style m’a poussé à décortiquer le texte pour en chercher.
J’en ai trouvé plusieurs (qu’on se rassure, on les emploie tous les jours, et bien plus, sans le savoir) :

  • L’énumération emballée dans de l’épithétisme et hypotypose


Là, je me place aussi en tant que professeur qui devrait expliquer le texte à des élèves en essayant d’en démontrer la logique, la progression, des moyens pour se souvenir de toutes les solutions proposées.

Se faire mal à soi-même. Même si ça n’a rien de glorieux, techniquement, c’est ce qui pourrait effectivement empêcher d’aller à l’école. J’y vois deux catégories de solutions :

1. Celles impossibles :

• Sans arme, contre un gladiateur
Je serais prêt à me battre (en espérant mourir)
• Avaler une clarinette

2. Celles possibles, des plus loufoques aux plus dangereuses

• Faire le tour de la maison
En pyjama, pour choper froid
• Terminer mes choux d’ Bruxelles
• Avaler deux cents limaces
• Manger la pâtée du chien
• Boire du coca périmé
Pour attraper des boutons
Manger du beurre toute la journée
Finir aussi gros qu'un camion
• Traverser la Manche en bouée
• Faire une sieste de six mois
• Chatouiller une panthère : en espérant des représailles ?
• Manger des crayons de couleur
Pour vomir un arc-en-ciel : poésie scatologique, mais poésie quand même
• Imiter les cascadeurs
Espérer finir dans le plâtre
• Faire mon anniv' aux urgences
• Manger des tartines au goudron
Pour avoir mal à l'estomac
• Me laver à l’eau d’Javel

La fuite. Pas très glorieux non plus, mais au moins la solution la plus inoffensive :
• Devenir magicien
Pour me faire disparaître
• Prier pour que les martiens
M'enlèvent sur leur planète

Le purement gratuit, ou d’un intérêt dont je ne saisis pas très bien la portée anti-école :
• Faire mon service militaire. À quel âge ? À 6 ans ? Mais alors, quel intérêt de faire pipi sur un policier si c’est pour accepter les règles de l’armée autrement plus contraignantes que celles de l’école ? Paroles d’enfant ?
• Chanter du Lorie en latin : qu’il faudrait aussi apprendre à l’école… mais sans y aller. Là, on n’est plus dans l’absurde, mais dans le déni de la nécessité et du bienfait culturel de l’école
• Apprendre l’annuaire en chinois : préférable au bagne ?
• Ne plus jamais cligner des yeux
• Repeindre la tour Eiffel
• Ne respirer qu’une fois sur deux

Faire du mal à autrui :
• Torturer le Père Noël : dans quel but ?
• Faire pipi sur un policier : en espérant quoi ? Aller en prison qui serait encore préférable au bagne de l’école ?
• Prendre en otage ma petite sœur : quel intérêt puisqu’elle non plus, comprise dans le nous du début et le « on » de la fin, ne veut pas aller à l’école.
• Pour effrayer les instit' (à moins que cette ligne concerne l’épisode des limaces… car il n’y a pas plusieurs instit’ dans une salle de classe. D’ailleurs, il n’y a plus d’instituteurs dans les écoles, mais des professeurs d’école)
Faire sauter la salle de classe
À la dynamite : ce qui implique d’aller à l’école
• Les cahiers au feu
La maîtresse au milieu : ce qui implique aussi d’aller à l’école et d’y immoler la maîtresse

À qui s’adresse l’enfant quand il dit : « Comptez pas sur moi, les gars », à ses parents qui le réveillent, le nous du début de la chanson ? Sont-ce là des paroles d’enfants ?
Des parents irresponsables qui l’auraient laissé jouer toute la nuit à Fortnite dont il serait éventuellement prêt à se sevrer une nuit sans wifi ?

Vous avez signé : paroles d’enfants ? Les parents savent bien que leurs enfants n’ont rien signé du tout.

Non seulement, il règne la plus grande anarchie dans la construction de ce texte, mais les solutions proposées, le plus souvent sans queue ni tête, paraissent être juste dictées par la nécessité de la rime, et soit se contredisent, soit se contredisent.

Los Teignos,
je n'ai pas dit "sont" mais "font" la mouche, donc "se prennent pour" ce qui a pour effet, au moins pendant ce temps, d'affecter la conscience d'eux-mêmes.

J'ai bien compris que tu n'étais pas un partisan de la guerre, mais que tu la jugeais inéluctable de par sa nature humaine, d'où, la nécessité de tendre vers un peu plus d'animalité, cette race vivante qui ne connaît pas ce concept, mais ne tue que pour manger. (Attention, je ne prone pas le cannibalisme, hein !) Cet oxymore passé, je tiens à souligner que, malgré toutes tes vérités sur la supercherie des sociétés dites civilisées et que je partage, il faut se battre contre ce fléau des guerres dictées, comme d'habitude par l'économie. Malgré cette construction artificielle de l'Europe que j'exècre car elle oblige à regrouper des peuples qui n'ont rien à voir entre eux, ne serait-ce qu'à cause de leurs langues, il faut reconnaître que, grâce à elle, il n'y a plus de guerre en Europe depuis 1945 (excepté le Kosovo hors UE mais bien en Europe). Y a-t-il eu une période aussi longue, 74 ans, dans l'Histoire européenne sans conflit ? C'est pourquoi, je considère toujours et encore la Marseillaise comme le furoncle de notre Constitution (3e ligne : la Marseillaise, 4e ligne la Fraternité, cherchez l'erreur) et totalement antinomique avec l'Hymne Européen que l'on demande d'apprendre aussi dans les écoles. Et aux PE de se débrouiller avec tout ça pour expliquer dans une même leçon d'instruction civique et morale que, oui, c'est bien d'aller faire la guerre, mais, non ce n'est pas bien. Au pays de Descartes, ça jure grave !





79
Citation :
•L’énumération emballée dans de l’épithétisme et hypotypose
• La schématisation
• l’antépiphore (normal dans le cadre d’une chanson à refrain),
• il aurait pu et dû y avoir une tapinose et/ou un anticlimax si la chanson avait été mieux construite, mais on verra que le grand bazar qui y règne l’en empêche,
• la logorrhée assurément tant les propos sont incohérents, pleins de contrevérités et manquant d’argumentations claires,
• L’antoligie
• Le paradoxe
• L’ellipse
• L’allusion
• L’antonomase
• L’aphorisme, si courant dans les chansons.
• De l’astéisme, ou de l’ironie selon qu’il se moque ou pas de Lorie

heu...hanouna , prête moi ton dico.:-D

(-;  Be Funky  ;-)

Soundcloud

80
Voilà, mais pour rappel, my name is Marcovic, Myckaël Marcovic !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_figures_de_style
81
Ça me rappelle l’intro de The Green Hornet. Il n’y a que l’intro de bonne dans ce film ; mais par contre elle est vraiment bonne (et double : d’un côté le fils indigne, et de l’autre la guerre des gangs).
82
Citation :
Si l'on se censure soi-même, on obéit à une injonction non-dite, on souscrit tacitement à cette oppression, sans qu'elle n'ait besoin de se manifester ouvertement.

Ou l'on peut aussi dire qu'on a une vision plus constructive de la société plutôt que de lâcher du tout et n'importe quoi au nom de la liberté d'expression.

Citation :
Eh oui hein, du politiquement correct, de la pensée unique, sinon gare à la censure, à l'opprobre!

Le politiquement correct n'est pas forcément de suivre la politique de tel ou tel gouvernement, mais de suivre une ligne directrice qui devrait nous amener vers une société plus juste, plus correcte socialement, où la lutte des classes, signe d'une disharmonie sociale, n'existerait plus, sans passer, évidemment, par la cas(s)e totalitaire, et sans toucher 20 000 Fr.

Citation :
En chantant cette chanson les enfants de cette école ne se sont pas élevés et pourtant c’était le but, surtout au sein de l’école.

Effectivement. Où est l'Éducation nationale dans tout ça. Pas celle du Gouvernement, celle que l'on veut faire passer à nos enfants qui, à l'école, sont en plus élèves et qui est l'affaire de tous.

Citation :
ce que dit l'artiste ne peut pas être extrait de son contexte par le public

Extraite ou pas, elle a exactement la même portée négative. Qu'on pisse sur un policier ou sur n'importe qui 1) est-ce la meilleure solution pour louper l'école ? 2) il faudrait déjà se lever, ce que ne veulent pas les enfants dans la chanson. Une incohérence de plus.

Citation :
Mais ne vous méprenez pas, tout ce bruit pour rien est purement politique ; je vous invite pour cela à faire une petite recherche google sur le leader du syndicat France Police qui a porté plainte : Michel Thooris.

Qu'a-t-on à faire de Michel Thooris ? Comme si c'était lui le responsable, alors que le malaise venait d'abord, et à juste titre, des parents. Si Aldebert avait choisi de faire pipi sur un boulanger, et qu'un boulanger avait porté plainte, l'aurait-on étiqueté d'extrême droite ? Est-ce qu'il faut forcément être de droite pour porter plainte ?

Citation :
Passer de phrase(s) d'un morceau à l'intégralité de l’œuvre et à sa qualité, pour gonfler et alimenter une "polémique" faut vraiment avoir un vie creuse, et pas de soucis pour s'inventer des croisades comme celle là...

Il existe peut-être des enseignants à la vie creuse et sans souci. Je n'en suis pas. Et la croisade vaut le déplacement.

Citation :
Surtout qu'il est fort probable que ceux qui jugent n'ont même pas écouté le morceau et encore moins un CD pour gamin avant de juger.

Je fais ça tous les jours depuis 38 ans. C'est donc fort de cette expérience que je me permets de juger.

Citation :
Les enfants comprennent très bien ce qui est permis et interdit, et justement Aldebert joue à évoquer les pires énormités pour que les enfants associent cela à des choses qu'on ne peut pas faire. Il fait justement l'inverse de l'incitation à la violence et de l'apologie du terrorisme !!!

Je crois mille fois plus à la vertu d'un bon exemple qu'à celle du contre-exemple. Cf. ce que j'ai dit sur "on ne tape pas son voisin". On a rappelé plus haut qu'il était interdit d'interdire. Si cette injonction porte en elle-même son infirmité, elle montre aussi et surtout son inefficacité. À chaque fois qu'on dit qu'il ne faut pas faire une chose, en sous-entendant parce qu'elle est mauvaise, on fait découvrir cette chose à ceux qui, peut-être, n'y aurait jamais pensé et qui, un jour de mauvais temps ou par bravade, passeront à l'acte. Si c'était Salomon qui était monté au Mont Sinaï et non Moïse, il en serait descendu, d'après sa sagesse légendaire, avec des tables positives et non une suite de commandements prohibitifs dont l'efficacité reste encore à démontrer. Comme me disait mon prof de philo, la loi est un moyen de faire le mal moyennant une punition.
Prenons un exemple plus actuel : le feu tricolore (je suis en train d'enseigner Menthe abricot cerise d'Anne Sylvestre à des CE1). Le feu rouge est présenté comme une interdiction de rouler, une injonction d'arrêt absolu et puni d'amende si on le grille (4 points + 135 €). C'est pourquoi, il est donc grillé tous les jours à Paris, quelques soient les usagers. Le feu vert, en revanche est présenté comme une autorisation à rouler, sans aucune pénalité si on ne démarre pas, uniquement si on bloque le carrefour (art. R415-2). Il ne viendrait donc à personne l'idée même de s'y arrêter. C'est tout le fond de la bonne ou de la mauvaise consigne, qui m'échappe pourtant quand je dis par mégarde "ne pas taper sur son voisin". Évidemment, ça ne marche pas.

Citation :
Vous détournez mon propos qui était juste d'expliquer que pour avoir une chance que les enfants s'intéressent aux paroles, il faut que l'emballage musical soit un minimum attrayant.

Par expérience, c'est l'inverse qui se passe. Plus l'emballage est attrayant, moins les enfants s'intéresseront aux paroles. Parfois, je vois des enfants chanter des chansons en plus ou moins anglais. Quand je leur demande s'ils comprennent ce qu'ils chantent, la réponse est sans appel : non ! Mais la musique est géniale. Je ne leur jette pas la pierre. J'avais la même attirance pour les chansons des Beatles quand j'étais jeune, sans avoir jamais rien compris à ce qu'ils chantaient. Et même réaction encore hier matin avec des CP à qui je devais enseigner une portion d'Oliver Twist. Ils ont fini par sauter comme des cabris par ce que la musique était géniale, super entraînante, mais sans rien comprendre aux paroles largement hors de leur portée.
J'ai passé toute mon enfance soit en pension, soit en colonie où l'on chantait a capella. Des centaines de chansons apprises par cœur. Impossible de passer à côté du texte quand il n'y a que le texte sans emballage.
83
Los Teignos,
J'ai retrouvé le passage où Vian parle de la guerre :
"S'il s'agit de défendre ceux que j'aime, je veux bien me battre tout de suite. S'il s'agit de tomber au hasard d'un combat ignoble sous la gelée du napalm, pion obscur dans une mêlée guidée par des intérêts politiques, je refuse." in Textes et chansons, Lettes ouverte à M. Paul Faber, (conseiller municipal de la Seine qui avait demandé que la chanson soit censurée en janvier 1955).

Et cette phrase de Rainer Maria Rilke dans les lettres à un jeune poète :" Une œuvre d'art est bonne quand elle est née d'une nécessité."