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Sujet Editorial du 16 mai 2020 : commentaires

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Sujet de la discussion Editorial du 16 mai 2020 : commentaires
* Alors que les artistes rongent patiemment leur frein en attendant ces calendes grecques où les concerts seront de nouveau permis, le ministre Franck Riester assure qu’il y aura bien une fête de la musique, mais « sans prendre de risques… » Si l’on imagine encore mal comment la chose sera possible, on voit bien comme les choses pourraient évoluer avec le récent rachat par Apple de NextVR, une société californienne spécialisée dans la retransmission d’évènements sportifs et musicaux via des casques de réalité virtuelle. De là à penser que la technologie va vider les salles de spectacle comme Uber Eats ou Deliveroo ont partiellement vidé les restaurants, il n’y a qu’un pas que le futur proche se chargera bien de franchir, obligeant tout le business de la musique Live à se réinventer comme celui de la musique enregistrée a dû le faire pour survivre au piratage, sachant que les salles de spectacles en sortiront difficilement gagnantes tandis qu'il faudra avoir les moyens de se payer un casque et un abonnement pour pouvoir "assister" aux événements…
En attendant d’être fixé sur tout cela, on en profitera pour se cultiver avec une poignée de reportages sur la musique jamaïcaine, et s’informer en lisant les tests du casque Waza-Air de Boss ou celui de la tranche logicielle JST Howard Benson Vocals.
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los TeignosFrom Ze AudioTeam
* La newsletter était partie sans édito... La revoici complète !

__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

[ Dernière édition du message le 16/05/2020 à 13:12:53 ]

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281
Citation :
Puisque, si j'ai bien compris, la finalité de l'opération est toujours la responsabilité individuelle

Non.
Citation :
rien que de séparer ce qui relève de l'individu du groupe dont on le dit membre, c'est pas évident, ça !

Oui.

Citation :
Par contre, cerner la "part de responsabilité personnelle de tel membre d'un groupe dominant", cela me semble beaucoup moins simple. Je veux dire qu'il peut y jouer tellement de paramètres, tellement de conditions non-corrélées, etc., que cela me semble risqué, de vouloir dégager une loi universelle, applicable à toutes les situations du genre "groupe dominant"...


Il ne s'agit pas de dégager une "loi universelle", mais il y a un exemple que j'aime bien.

Dans un reportage sur le harcèlement au travail, il y avait une avocate spécialiste de ces questions qui racontait que quand quelqu'un venait la voir pour qu'elle la défende, la première question qu'elle lui posait était :
- quand avez-vous vous même assisté à des pratiques de harcèlement ?
Une fois la réponse donnée, elle demandait "quand en avez-vous dénoncé ?"

Sur le coup, j'ai trouvé ça hyper violent : tu viens chercher soutien et réconfort pour te battre contre un harceleur et on te revoie à la gueule que tu ne t'es toi-même jamais battu contre cette engeance et que tu as lâchement laissé faire. En gros, on te mets le nez dans ton caca en te disant que tu payes ta lâche complicité.

Puis j'ai compris le but de la manœuvre, notamment éclairé par ce qu'elle disait pas la suite.

Le premier est sans doute de faire comprendre à la personne pourquoi elle s'était retrouvée en situation de harcèlement, la plupart du temps au vu et au su de tous (ou au moins d'autres personnes), sans que personne ne s'y oppose.

La seconde, qu'elle saisisse à quel point il n'allait pas être simple d'obtenir des témoignages pour caractériser les faits et confondre le harceleur.

Au sein de notre société, nous sommes comme des spectateurs qui regardons certains harceler les autres (remplaçons harcèlement par n'importe quel acte néfaste). Certains de ces actes sont d'ailleurs largement commis en notre nom à tous, sensément pour notre bien.
Cela ne fait pas de nous des harceleurs. Mais si nous ne faisons rien contre ceux-ci, nous devenons complices de fait, donc en partie responsables.
Et accessoirement potentielles victimes.

[ Dernière édition du message le 30/06/2020 à 23:54:36 ]

282
Voilà. Ignorer (comme je le disais juste avant), ne rien faire, c’est un certain niveau de complicité.

« Ne rien faire », dans d’autres cas, c’est de la « non assistance à personne en danger ».
283
:bravo:

Seulement, ignorer peut aussi vouloir dire "ne pas savoir" et ça peut être une certaine excuse dans notre société où la masse d'informations à digérer est tellement énorme qu'on ne peut pas tout savoir.

En marge d'une interview, j'ai entendu un artiste dont j'avais produit l'album et qui connaissait fort bien Alep discuter longuement avec la journaliste qui allait l'interviewer qui connaissait elle-même fort bien les lieux. Ils avaient chacun des contacts sur place. Ce qu'ils racontaient m'a donné une image d'Alep et de la situation fort différente de celle que j'avais eue au travers de nos chers médias dont j'ai plutôt pourtant tendance à consulter les alternatifs que les mainstreams aux mains d'une poignée de milliardaires.

Je pense cependant qu'il y a des ignorances coupables (il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas voir). Mais comme dirait Patrick, "le curseur peut être difficile à placer".

Cependant, celui qui ignore les violences faites aux femmes, l'évasion fiscale, le racisme de la société française ou l'artificialisation des sols, c'est clairement pas parce qu'il ne "pouvait pas savoir". :mrg:

[ Dernière édition du message le 01/07/2020 à 00:39:50 ]

284
Citation de Will :
Citation :
Puisque, si j'ai bien compris, la finalité de l'opération est toujours la responsabilité individuelle

Non.
Citation :
rien que de séparer ce qui relève de l'individu du groupe dont on le dit membre, c'est pas évident, ça !

Oui.

Citation :
Par contre, cerner la "part de responsabilité personnelle de tel membre d'un groupe dominant", cela me semble beaucoup moins simple. Je veux dire qu'il peut y jouer tellement de paramètres, tellement de conditions non-corrélées, etc., que cela me semble risqué, de vouloir dégager une loi universelle, applicable à toutes les situations du genre "groupe dominant"...


Il ne s'agit pas de dégager une "loi universelle", mais il y a un exemple que j'aime bien...............


Lorsque je te vois répondre d'un 'Non' succinct, sans trop d'explication, à ma proposition ("la finalité de l'opération est toujours la responsabilité individuelle"), je reste coi.
Je ne sais plus trop, d'ailleurs, de quoi on parle vraiment. Un peu de reformulation ne ferait pas de mal ?
;-)
J'en profite pour une précision : je vois que je suis passé, moi-même, de la notion de responsabilité "individuelle" à celle de responsabilité "personnelle"...
Dans la pratique, on ne se prive pas de ne pas faire la différence. Pourtant, les mots en disent souvent plus, que ce que nous croyons leur avoir fait dire. Et, dans ce glissement entre l'individu et la personne, je vois le germe de celui que l'on peut faire entre le personnel et le collectif.
Parler d'un individu dans un groupe, c'est, à strictement parler, ne désigner qu'un échantillon, réplicable, et qui ne va compter, en définitive que comme... unité de compte : un de plus, dix de moins, etc. A la fin, plus aucun des individus composant le groupe n'a de caractères propres. Plus aucun ne peut être, de lui-même, une personne - distincte de toutes les autres personnes du groupe.
Et c'est ainsi que l'on passe de la sanction personnelle à la "punition collective".
Pour résumer ma position (personnelle...), la "finalité de l'opération" restera toujours la responsabilité personnelle.
Mais, j'ai bien compris, que tu n'étais pas d'accord avec cette conception des choses.

En conséquence - pour moi - la "part de responsabilité personnelle de tel membre d'un groupe dominant" (ou de n'importe quel groupe humain) restera finalement circonscrite à (cernée par) sa seule et unique responsabilité personnelle, c'est-à-dire aux seuls actes qu'il aura personnellement commis.
Après, de savoir qu'un acte, ça peut aussi consister - dans certaines conditions - à "ne rien faire", "ne pas dénoncer", à "laisser faire", etc. - je te l'accorde, et sans réserves.
Comme tous les actes avérés, cet acte "négatif" pourra être jugé, évalué, par chacun de ceux qui estimeront pouvoir en être les juges ou les évaluateurs.
Nous comptons sur eux pour qu'ils le fassent toujours au regard de toutes les circonstances de la "situation" dans laquelle cet acte a été commis, de ses conditions réelles, et non pas idéologiquement fantasmées.

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

285
Ah, ah, ah !
Roselyne Bachelot ministre de la culture ! J'ai cru d'abord à une blague, mais non en fait ! Vous croyez qu'elle va prendre Hanouna ?
:beurk:

Old School et Electronica

Deux filles Arc en Ciel

286
Pour en revenir, brièvement, à notre sujet (les rapports de domination/soumission dans le contexte social) : sans doute certains d'entre vous suivent "l'affaire Ubisoft" ?
('Libération' publie une série d'articles copieusement documentés sur la question)
On voit là à l'œuvre toute la 'mécanique sociale' suscitant, provoquant, permettant tout un système "de groupe", intégrant mais aussi dépassant les situations et comportements individuels (personnels), où une partie du groupe domine abjectement une autre partie du groupe.

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

287
Oui. Mais là chez Ubisoft, c’est complètement dingue.

Encore plein de révélations extrêmes :

En fait, c'est pas juste de la très grosse misogynie comme souvent dans le jeu vidéo ; chez eux c'est une vraie "culture" d'entreprise, qui cultive et protège des actes barbares répétitifs. Du genre : faire tourner périodiquement un trombinoscope d'employées "baisables", enfermer dans un placard une femme trans pour lui faire reconnaître qu'elle n'est pas une vraie femme... et ce sont des boss qui font ça, avec une forte protection des RH si jamais des femmes se plaignent.


Harcèlement sexiste et sexuel à Ubisoft : « Il a tenté de m’embrasser, tout le monde rigolait »
https://www.numerama.com/politique/635049-harcelement-sexiste-et-sexuel-a-ubisoft-il-a-tente-de-membrasser-tout-le-monde-rigolait.html

« Toi, je sais que tu veux ma bite » : à Ubisoft Monde, qui protège les femmes ?
https://www.numerama.com/politique/635193-toi-je-sais-que-tu-veux-ma-bite-a-ubisoft-monde-qui-protege-les-femmes.html

Ubisoft Employees Have 'Grave Concerns' Over Toronto Studio's Misconduct Allegations
https://kotaku.com/ubisoft-employees-have-grave-concerns-over-toronto-stud-1844277486
288
Lamentable !
:fache2:

Old School et Electronica

Deux filles Arc en Ciel

289
Citation de Dr :
Oui. Mais là chez Ubisoft, c’est complètement dingue.


Encore plein de révélations extrêmes :


En fait, c'est pas juste de la très grosse misogynie comme souvent dans le jeu vidéo ; chez eux c'est une vraie "culture" d'entreprise, qui cultive et protège des actes barbares répétitifs. Du genre : faire tourner périodiquement un trombinoscope d'employées "baisables", enfermer dans un placard une femme trans pour lui faire reconnaître qu'elle n'est pas une vraie femme... et ce sont des boss qui font ça, avec une forte protection des RH si jamais des femmes se plaignent.




"Complètement dingue"

C'est vrai que, à prendre connaissance de tous ces témoignages, on se dit qu'on est "chez les fous".

...

Mais ce qui vraiment intéressant, là, 'sociologiquement parlant', c'est que nous sommes en face d'un système, de l'organisation systématique, rationnalisée sinon rationnelle, d'une entreprise de dimension mondiale, des relations entre sa hiérarchie (direction, services) et ses employés. Disons : ses employées.

Ce qui est intéressant, c'est le croisement (je n'ose pas dire la copulation) entre des délires individuels d'un côté, et les enjeux purement économiques et financiers d'un groupe.

Ce qu'il ne faut pas oublier ici, c'est que la "permission" qui est donnée à certains, d'assouvir leurs ... besoins toxiques personnels (?), est justifée, explicitement, par le souci de les garder pour "raisons économiques", pour le bien ("social") de l'entreprise !

Une "culture d'entreprise" donc ? En effet. Mais qui n'est pas restée au stade des bavardages devant la machine à café, ou des fantasmes partagés qui souvent constituent, plus ou moins consciemment, ce que l'on désigne par "culture d'entreprise. C'est une "culture" agissante, quotidiennement, irriguant les comportements réels, effectifs, d'une multitude de personnes.

Et tout ça, en définitive, pour quoi ? 

Pour les sous !


:8O:

"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... "  (Montaigne / Essais I / chap L)

http://patrickg75.blogspot.fr/

https://patrickg.bandcamp.com/

 

[ Dernière édition du message le 11/07/2020 à 11:55:34 ]

290
Oui. Bon ce n’est pas « pour l’argent » qu’ils ont érigé un système de prédation sexuelle. Mais c’est à cause de l’argent que ce système se maintient.

Et ce qui est hallucinant, c’est bien l’aspect «  système », de ces comportements de harcèlement sexuel chez Ubisoft.

[ Dernière édition du message le 11/07/2020 à 12:41:48 ]