Editorial du 31 octobre 2020 : commentaires
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Los Teignos

Passé le premier confinement, il y en avait plus d’un pour dire qu’il serait bien resté quelques semaines de plus entre ses quatre murs, loin du tumulte de la vie ordinaire, de la société de consommation, à faire la cuisine, jouer de la musique, regarder des films et bouquiner, passer du temps en famille. Mais à l’heure de reconfiner partiellement et probablement totalement bientôt, il semble bien que cette nostalgie du printemps ne soit plus de mise en automne. Peut-être parce que l’insouciance de l’été n’a pas assez duré, peut-être parce qu’il fait froid et humide, peut-être aussi parce qu’on sent bien le radeau économique à deux doigts de sombrer, peut-être enfin parce que nul ne voit le bout du tunnel dans lequel il nous faut une fois de plus nous engouffrer. Inutile de dire que la musique sera capitale pour vivre tout cela, pour ouvrir une fenêtre loin des horizons clos et regonfler le moral des troupes.
Et la musique, c’est à vous de la faire, avec les synthés Modulus 002 de Modal ou Behringer 2600, ou encore avec les nouveautés présentées par Red Led dans sa Matinale, et en suivant les conseils de RED BEATS pour faire du Travis Scott avec Maschine+ comme mes explications sur la phase en audio. Au boulot donc : le monde compte sur vous !
Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.
Los Teignos 
From Ze Audioteam
__________________________________________________________________________________
Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

Musella

Pour une fois, on va y échapper, peut-être, dans notre petit paradis qu'est La Réunion.
Pour l'heure, nous n'avons pas de confinement, juste quelques restrictions mises en place depuis quelques temps déjà !
Ce n'est pas autant que je ne pense pas à vous tous. Mon empathie maladive se met automatiquement en route.
Il reste encore l'évasion par la musique, la redécouverte de vos machines, de vos programmes...
Le nettoyage, dépoussiérage... le changement des piles...la composition, l'interprétation !
C'est un peu comme une prison, ce confinement, certes, mais l'imagination, la création n'ont pas de meilleurs alliés, parfois, que la contrainte et la peine !
Je vous souhaite une excellente journée et faites de la musique !
[ Dernière édition du message le 31/10/2020 à 03:11:39 ]

The Acid Life

Elle aura tout ses week-ends auprès de moi au lit ou dans le canapé.

The underground doesn't stop. Passe voir, on sait jamais.

DrMAB

Peut-être parce que…
Peut-être parce que…
Peut-être parce que l’on reçoit, là où on pense venir trouver, si ce n’est du réconfort, tout au moins un un peu d’air frais, une énième couche de pessimisme.
Sincèrement, depuis quelques temps (pas mal même), que de morosité dans les newsletters d’AF !
Je comprends que les professionnels du secteur aient la sensation mortifère de tomber de Charybde en Scylla, et je suis de tout cœur avec eux, mais du coup, un peu de soleil pour entamer le week-end (et le confinement) ça ne serait vraiment pas superflu…
C’est mon avis (et je le partage
 ), libre à vous de ne pas être d’accord, mais j’aimerais tant retrouver le mail du samedi matin que je découvrais avec mon café et qui renvoyait la semaine loin derrière…
), libre à vous de ne pas être d’accord, mais j’aimerais tant retrouver le mail du samedi matin que je découvrais avec mon café et qui renvoyait la semaine loin derrière…Rien de personnel, mais s’il faut parler politique & social, est-ce vraiment sur AF qu’il faut le faire (et pas plutôt sur losteicom.gnos) ?

ripger

C'est ma chatte qui va être contente. Elle tirait la gueule depuis que j'avais repris un rythme travail en semaine et déplacements le week-end.
Elle aura tout ses week-ends auprès de moi au lit ou dans le canapé.
Euh............douteux le message, après le débat houleux qu'il y a eut sur le sexisme dans ce même Edito

Bon, je déconne
 Mon chat aussi n'a pas l'habitude de me voir aussi souvent
 Mon chat aussi n'a pas l'habitude de me voir aussi souvent 
Et à force de jouer aux cons finement, il risque de me voir longtemps.

ripger

Sincèrement, depuis quelques temps (pas mal même), que de morosité dans les newsletters d’AF !
Ne te plains pas, il aurait pu parler religion aussi

Alors, entre ça, le confinement, le réchauffement climatique, Vigipirate, les élections présidentiel aux USA et les guerres dans le reste du monde, si tu veux du soleil, j'ai ça à te proposer:
Belle journée quand même


DrMAB

Ne te plains pas, il aurait pu parler religion aussi
Alors, entre ça, le confinement, le réchauffement climatique, Vigipirate, les élections présidentiel aux USA et les guerres dans le reste du monde, si tu veux du soleil, j'ai ça à te proposer:
@ripger : merci



PS: Z'ont pris cher les Talking Heads
 !!!
 !!!Et belle journée à toi aussi
[ Dernière édition du message le 31/10/2020 à 09:08:52 ]

skarabee.nc

Quoique ...

...non, rien....

DrMAB

Citation :on va bientot être débarrassé des boomers
Pas demain la veille dans les enceintes en tous cas !
Et espérons qu'aucun 4-cordeux ne lise ce genre de post...

Wills01

L’art ne se décrète pas… il se constate..

TC Hotrod

Ou d'enrichir la Fnac au rayon bouquins mais pas de se rendre chez le libraire du coin.
De s'entasser comme du bétail dans les transports en commun en région parisienne dans la journée, mais pas d'aller voir un film le soir venu dans une salle qui, pour sa part, respecte les consignes et les distances.
Ce n'est pas le confinement qui est devenu plus souple, c'est notre capacité à encaisser. Il y a cependant une limite au coefficient d'élasticité des français et nous somme pas loin de l'atteindre.


ripger

En tout cas, ce confinement est quand même plus souple que le précédent...
Attention, le confinement c'est comme le CARAMBAR, c'est souple quand c'est chaud, mais c'est dur quand c'est froid

A l'inverse de ...
Mais il n'y a pas loin du confinement à la confiserie


chapolin

c'est souple quand c'est chaud
Et c'est là où çà colle le plus aux dents, gare aux couronnes !!

Calagan

Et je me demande même si il ne faudrait pas sortir de cette constante injonction au bonheur (qui ressemble souvent à du pur déni) et voir enfin les choses en face : la situation est objectivement déprimante si rien ne change, et rien ne semble devoir changer (qu'il s'agisse de politique franco-française ou de la catastrophe écologique globale qui s'annonce, sans même parler de la crise économique) parce que personne ne veut voir le gouffre.

Soundsystem218

Nombre de commerces seront fermés, plutôt que d'avoir laissé ouvert en imposant un vigile et un nombre maxi de clients par rapport à la surface. Nombre de ces commerces vont mourir.
Pas mieux pour les restaus, les cinémas, les lieux culturels.
On aura le droit d'aller travailler si le télétravail n'est pas possible, revenir à la rigueur en allant faire 3 courses "indispensables", et rien d'autre. Allez, 1 h max à 1km maxi pour marcher ou faire sortir le toutou.
Bossez, dépensez pour faire marcher l'économie, et confinez-vous. Et surtout ne vous rebellez pas, ne manifestez pas, puisque "bien sûr" c'est de votre faute à tous si l'épidémie est repartie.
Culpabiliser les malades alors que la médecine a très peu progressé sur le sujet et que le gvt a très peu anticipé la 2e vague qu'on nous annonce pourtant depuis 6 mois, fallait oser. La plupart des gens respectant les mesures barrière.
Les places en réa? à l'hôpital? +15% seulement, officiellement. On compare avec l'Allemagne?
Sujet polémique mais bien réel, l'IHU de Marseille qui a pourtant traité plus de 5.000 patients avec un succès indéniable et une très faible mortalité, s'est vue interdite récemment de se procurer de l'hydroxychloroquine. Même si ça ne marchait que sur 20% des malades c'était toujours ça, les autres médecins n'ont absolument rien de mieux à proposer de toute façon. Un doliprane, mais vous pouvez toujours vous le mettre où-je-pense, ça existe en suppo.
Pour un gouvernement "En Marche", imposer deux confinements à 8 mois d'intervalle est tristement cocasse.

Shreddator

Sujet polémique mais bien réel, l'IHU de Marseille qui a pourtant traité plus de 5.000 patients avec un succès indéniable et une très faible mortalité [...]
L'IHU n'a pas de service de réanimation, les cas graves sont envoyés à l'hôpital de la Timone. Si on exclut les cas les plus grave, la mortalité diminue assez logiquement.

chapolin

Alors oui il y a des raisons de l'être mais il faut aussi chercher à rester optimiste.
L'un des premiers pas est je pense, de se dire que quand on trouve que tout va mal autour de soi, c'est souvent parce que soi-même on ne va pas bien. A partir de là on peut s'occuper de soi au lieu de chercher à l’extérieur les causes et les solutions ...
A la grande époque, Pasteur pour étudier le choléra, à envoyé une équipe en Égypte, si mon souvenir est bon, en pleine épidémie. Des hommes rompus aux gestes barrières et à l’hygiène et donc capables d'aller travailler dans de telles conditions, les pires. Le soir après le travail l'équipe était confinée mais une nuit, l'un des membres, l'assistant de Pasteur je crois, n'a plus supporté l'isolement et a voulu profiter de la ville. Il a donc fait le mur pour aller s'amuser, pour rencontrer une femme peut-être ? et il en est mort ayant attrapé le choléra. Tous les autres sont revenus sains et saufs.
Personnellement ayant passé mon enfance en Afrique de l'ouest où on peut choper pas mal de maladies tropicales, tout jeune, passé toute une partie de mon temps libre chez mon meilleur copain dont la mère était médecin, puis plus tard fait une année de médecine, assisté à une opération chirurgicale dans un bloc, j'ai été bien familiarisé aux gestes barrières et à l’hygiène. Ce sont des choses simples en fin de compte mais il faut les comprendre et, les appliquer en tout temps, en tout lieu, est un exercice rigoureux de tous les jours qui demande des efforts pour être maintenu. Après on voit bien dans la petite histoire ci-dessus la puissance de protection de l’hygiène et des gestes barrières.
Je peux dire que malgré toutes les mesures imposées contre le Covid, on est loin d'être collectivement parfait. Je ne vais pas détailler mais par exemple, quand on voit une caissière, à chaque client, réajuster son masque en le tirant de l’intérieur pour le remonter sur le nez, puis manipuler les articles, on est en face d'une bonne petite chaîne à diffusion continue du virus ... c'est une simple petite anecdote parmi des centaines d'autres que j'ai pu voir chaque jour ...
Mais bon tout n'est pas parfait et pour répondre aux post précédents, après des décennies de croyance au miracle des médicaments (...) le Covid est quand même une véritable bénédiction en matière d’hygiène et de conscience collective. Voyez là de quoi se réjouir d'un progrès humain génial qui par le passé a sauvé des millions de vies, incomparablement plus que tous les médicaments réunis.

patrick_g75

Citation de Soundsystem218 :Sujet polémique mais bien réel, l'IHU de Marseille qui a pourtant traité plus de 5.000 patients avec un succès indéniable et une très faible mortalité [...]
L'IHU n'a pas de service de réanimation, les cas graves sont envoyés à l'hôpital de la Timone. Si on exclut les cas les plus grave, la mortalité diminue assez logiquement.
En effet.
Mais l'usage de la logique par les défenseurs du gourou de Marseille sont toujours assez cocasses.
Est-ce triste ?
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/
[ Dernière édition du message le 31/10/2020 à 17:32:01 ]

ripger

...le Covid est quand même une véritable bénédiction en matière d’hygiène ...
Euh....bénédiction? Tu vas un peu fort par ces temps si peu bénis, d'ailleurs.

Mais, sinon ok pour le reste. Je dirais qu'en plus de faire des erreurs, ils s'en foutent en partie.
Je croise, chaque jour, au moins une dizaine de personnes qui met le masque sous la menton, qu'on soit dans le bus, métro ou RER
 
 Et Pasteur ne serrait jamais la main des gens, encore moins la bise...il était déjà confiné!?
Etait-ce pour se protéger ou protéger les autres


Soundsystem218

Citation de Shreddator :Citation de Soundsystem218 :Sujet polémique mais bien réel, l'IHU de Marseille qui a pourtant traité plus de 5.000 patients avec un succès indéniable et une très faible mortalité [...]
L'IHU n'a pas de service de réanimation, les cas graves sont envoyés à l'hôpital de la Timone. Si on exclut les cas les plus grave, la mortalité diminue assez logiquement.
En effet.
Mais l'usage de la logique par les défenseurs du gourou de Marseille sont toujours assez cocasses.
Est-ce triste ?
Encore un qui parle sans connaitre et qui se croit plus intelligent que les autres. Surement un macronnard?
A l'IHU (et je connais bien le sujet...), vous êtes testé systématiquement, y compris prise de sang, traitement à base d'anticoagulant pour éviter les caillots de sang aux conséquences destructrices, et si marqueur d'embolie pulmonaire dans la prise de sang, convocation immédiate pour passer un angioscanner.
Chez le médecin lambda, y compris d'hôpital, un pauvre doliprane et rentrez chez vous. Pas de radio des poumons, pas de prise de sang, rien. Si ça se dégrade et que vos poumons sont foutus, vous n'avez plus qu'à aller grossir les stats des réa et décès.
C'est trop grave pour en rire, surtout quand on a des décès parmi ses proches. Et bientôt tout le monde sera concerné.
Quand on a des "pontes" scientifiques qui passent leur vie sur des plateaux de télé et s'étripent en n'étant pas d'accord sur le sujet et en ne proposant absolument aucun traitement fiable sur cette terrible maladie, on est mal barrés.
Mais les macronnards continuent de se gausser...

[ Dernière édition du message le 31/10/2020 à 20:22:22 ]

Gam

Depuis mon dernier post je vous trouve bien pessimistes ....
Alors oui il y a des raisons de l'être mais il faut aussi chercher à rester optimiste.
Difficile d'etre optimiste quand tu perds ton taff a 50 ans, du a une situation qui aurait du etre mieux controle, mais non on repete les memes conneries.
La il veulent sauver les fetes de fin d'annees, il y aura relachement, puis une 3eme vague.
[ Dernière édition du message le 31/10/2020 à 20:38:18 ]

patrick_g75

...
Mais les macronnards continuent de se gausser...
"Macronnards" ?
Ah, là, en voilà un argument, imparable.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
http://patrickg75.blogspot.fr/
https://patrickg.bandcamp.com/

patrick_g75

Chloroquine : les graves erreurs scientifiques de la méthode Raoult
Marcus Dupont-Besnard
31 mars 2020 - Sciences
Pourquoi la méthode de Didier Raoult est-elle si contestée par la communauté scientifique et médicale ? Décryptage, avec François Séverac, médecin biostatisticien, Élisabeth Bik, consultante scientifique et docteure en biologie, ainsi qu'avec Nicolas Martin, présentateur de La Méthode scientifique.
La recherche médicale ne faiblit pas pour trouver des traitements et un vaccin contre la maladie Covid-19 provoquée par le coronavirus SARS-CoV-2. Les pistes étudiées ne manquent pas. Parmi elles, la chloroquine (et plus précisément sa variante hydroxychloroquine) a été extrêmement médiatisée. La raison ? Cet antipaludique a fait l’objet de déclarations spectaculaires du docteur Didier Raoult : il estime qu’il s’agit du meilleur remède contre Covid-19. Mais rapidement, la communauté médicale a tiré la sonnette d’alarme sur cette affirmation, considérée comme précipitée, ainsi que sur sa méthode peu éthique.
« L’ÉTUDE NE RESPECTE AUCUNE MÉTHODE »
L’affaire a pris la dimension d’une polémique nationale, ce qui entretient énormément de confusion sur les faits réels entourant la molécule. Que l’étude de Raoult ne suive pas la méthode scientifique n’est pas qu’une simple question de procédure académique. « Dans l’esprit collectif, beaucoup semblent croire que ce sont juste des scientifiques et des journalistes scientifiques qui râlent alors qu’il y a des résultats positifs : mais non, il n’y a pas de résultats positifs que l’on peut attester. L’étude ne respecte aucune méthode, alors c’est comme construire un mur sans ciment, si on s’appuie dessus, il s’écroule », illustre à Numerama Nicolas Martin, présentateur de La Méthode scientifique sur France Culture.
Sur le terrain, au sein des hôpitaux, l’hydroxychloroquine est délivrée à des patients en état grave, lorsqu’il n’y a pas d’autre recours. C’est un traitement dit « à titre compassionnel ». La molécule fait également partie du solide essai clinique européen Discovery, qui vise à comparer les meilleures pistes. Pour autant, il n’est pas possible d’administrer de l’hydroxychloroquine de manière généralisée, en raison de l’absence de preuves que pointe Nicolas Martin. La méthode scientifique ne sert d’ailleurs pas qu’à évaluer l’efficacité d’une molécule, mais aussi « son innocuité et sa non-toxicité ». Or, la chloroquine « est cardiotoxique, classée dans la liste des poisons, et on atteint vite des doses aux lourds effets secondaires ». Le 29 mars 2020, une alerte était donnée sur des cas de troubles du rythme ou de la conduction cardiaque, voire des arrêts cardiaques s’avérant fatals, chez des patients traités sous hydroxychloroquine associée ou non à l’azithromycine. La chloroquine n’est pas un traitement anodin.
Pour bien comprendre l’impact concret des problèmes méthodologiques des études de Didier Raoult, nous les avons passées à la loupe avec François Séverac, méthodologiste et médecin biostatisticien à l’hôpital civil de Strasbourg. Il dresse point par point les biais de l’étude sur l’hydroxychloroquine. D’emblée, il avertit : « Vu les problèmes méthodologiques et vu le nombre de biais dans l’étude, qui est totalement préliminaire, on ne peut pas en confirmer les résultats. En revanche, si tous les biais de cette étude empêchent de démontrer que le traitement fonctionne, cela ne veut pas dire qu’il ne fonctionne pas. » Un double-constat que partage Elisabeth Bik, consultante scientifique et spécialiste du microbiome humain, qui a également lu en détail l’étude, et avec qui nous avons aussi échangé par mail.
LES 8 ERREURS DE LA PREMIÈRE ÉTUDE DE RAOULT
La remarque évidente qui apparaît au sujet de la première étude publiée menée par le docteur Raoult et son équipe, c’est qu’elle se base sur un très faible échantillon. « Le groupe des patients traités et le groupe de contrôle sont petits », regrette Elisabeth Bik. Elle ajoute qu’il faut également relever que « des données sur les résultats de l’essai ont été changées selon les différentes versions en ligne du papier ». Mais ces deux problèmes ne sont rien par rapport aux autres erreurs que les scientifiques nous ont indiquées.
L’étude n’est pas randomisée
François Séverac et Elisabeth Bik ont tous deux pointé du doigt l’absence de randomisation de l’étude. « Normalement, pour que l’on s’assure d’avoir des groupes comparables sur tous les points, on fait un tirage au sort », nous explique François Séverac. Cela signifie qu’on demande au patient s’il souhaite participer à l’étude, puis un tirage au sort va le diriger vers le groupe de contrôle (celui auquel on n’administre pas le traitement) ou vers le groupe de traitement (celui auquel le traitement expérimenté est administré). L’étude de Raoult n’a pas procédé à cette randomisation, ce qui est d’ailleurs écrit sur l’étude elle-même. « Il apparaît que les patients traités et ceux non traités ont été choisis par les auteurs de l’étude », relève Elisabeth Bik. Un groupe est à un âge plus avancé que l’autre, par exemple.
SANS RANDOMISATION, ON NE PEUT PAS SAVOIR SI L’AMÉLIORATION PEUT ÊTRE ATTRIBUÉE AU TRAITEMENT DONNÉ
Mais pourquoi est-ce donc si important ? « Puisque l’étude s’intéresse de savoir si le patient a toujours des traces du virus à J+1, J+3… plein de choses peuvent jouer sur cela, comme l’âge, des facteurs génétiques et d’autres qu’on ne connaît pas. Si on fait un tirage au sort, ces facteurs vont se répartir aléatoirement entre les deux groupes », répond François Séverac. Donc, quand on compare les deux groupes après une randomisation, vu qu’ils ont les mêmes caractéristiques, si l’on trouve une différence entre les deux groupes, « il est facile de l’attribuer à la seule chose qui change entre les deux groupes : la présence ou l’absence de traitement ». Sans ce tirage au sort, on ne peut pas être sûr que les différences soient attribuables au traitement testé. « La randomisation est la seule méthode qu’on connaisse qui permette d’attester l’efficacité d’une molécule », insiste Nicolas Martin.
À quel stade de la maladie ?
« On ne sait pas à quel stade de la maladie sont inclus les patients », note ensuite François Séverac. On sait effectivement que la maladie n’a pas les mêmes effets sur tous les patients. Si Covid-19 entraîne parfois des symptômes plus sévères, jusqu’à quelques fois un état grave entraînant potentiellement la mort, il y a de très nombreux cas de malades ayant guéri d’eux-mêmes au bout d’un délai d’environ 14 jours. Il n’est pas impossible que la guérison de certains patients du groupe traité à la chloroquine ait guéri, tout simplement en raison d’un stade plus avancé dans la maladie au moment où ils ont été inclus dans l’étude.
Placebo, clinique de provenance : des biais de confusion
Aucun placebo (médicament sans substance active) n’a été administré au groupe de contrôle, auquel on devrait normalement fournir un faux médicament à base de chloroquine pour mesurer, justement, l’effet placebo potentiel sur des patients qui se seraient normalement rétablis. « Si on ne donne pas de placebo, le résultat est potentiellement l’effet du traitement ajouté à l’effet placebo », nous dit François Séverac. Car l’effet placebo est l’effet positif qui se produit lorsqu’on pense prendre un médicament efficace : si on administre pas de placebo à une partie des patients, on ne peut pas mesurer le rôle possible de cet effet. En l’occurrence, « il est probablement mince, car il est plus important sur un critère subjectif comme la douleur, mais il peut être là. »
Par ailleurs, en raison de l’absence de randomisation, les deux groupes se traduisent par une asymétrie importante : les patients du groupe traité à la chloroquine venaient tous de Marseille, là où l’autre groupe mélangeait des patients venant d’autres villes et donc d’autres cliniques. « Les patients recevaient potentiellement d’autres traitements, à la discrétion des médecins. On ne prend pas les patients en charge partout pareil. Quand on fait une étude multicentrique, il faut une répartition des patients des différents centres dans les deux groupes, sinon il y a un ‘effet centre’. Là cet effet n’est pas du tout contrôlé », remarque François Séverac.
Un critère biologique au lieu d’un critère clinique
« À partir de l’étude, on ne sait pas si les patients vont véritablement mieux, on sait juste que leur test de dépistage en PCR, à partir d’un prélèvement de gorge, est devenu négatif », pointe Élisabeth Bik. Cette incertitude provient d’un choix méthodologiquement étonnant de la part de l’équipe du docteur Raoult : un critère biologique au lieu d’un critère clinique.
François Séverac nous explique que cela correspond en fait à ce qu’on appelle « critère de jugement », à savoir ce qu’on mesure pour savoir si ce qu’on teste fonctionne ou non. L’équipe de Raoult a choisi la charge virale. C’est un critère biologique : on mesure à partir d’un prélèvement s’il y a encore le virus ou non chez le patient. Or, le meilleur type de critère pour ce type d’essais est le critère clinique. Cela consiste par exemple à savoir s’il y a une véritable amélioration de l’état pulmonaire. Il s’agit d’un aspect essentiel pour savoir si le traitement peut réellement améliorer l’état des patients. Or, avec le critère biologique, « on n’est pas sûr que l’action sur la charge virale se répercute au niveau clinique. Peut-être que l’affaiblissement de la charge virale n’est pas synonyme d’amélioration clinique ».
Un suivi incomplet
Dans la partie de l’étude dédiée à l’explication de la méthode, les auteurs de l’étude parlent d’un suivi des patients de quatorze jours. Mais les résultats présentés s’arrêtent après le sixième jour. « C’est curieux d’annoncer qu’on suit les patients 14 jours, mais de ne pas dire ce qu’il se passe après le sixième jour », s’étonne François Séverac auprès de Numerama.
Des patients exclus de l’étude
On en vient maintenant à l’un des problèmes méthodologiques les plus graves de l’étude en matière de biais. Concernant le groupe de contrôle, l’étude a pu être complétée sur tous les patients impliqués : tout va bien. En revanche, sur le groupe des personnes traitées à la chloroquine, François Séverac nous montre que six patients ont quitté l’étude : l’un rentre chez lui tout simplement, car il ne souhaite pas poursuivre ; l’un a des nausées et a donc souhaité arrêter le traitement ; trois patients sont admis en soin intensif, car ils se dégradent, ils sont alors écartés de l’étude ; et un patient est décédé, ce qui l’a écarté automatiquement de l’étude. Ces six patients ne sont pas comptabilisés dans les résultats — même si le papier mentionne qu’ils ont quitté l’étude.
« SI ON EXCLUT LES CAS GRAVES DU GROUPE DE TRAITEMENT EN COURS DE ROUTE, C’EST PLUS FACILE DE MONTRER DES RÉSULTATS POSITIFS »
« Si on exclut les cas graves du groupe de traitement en cours de route, c’est plus facile de montrer des résultats positifs », pointe le méthodologiste. C’est aussi le résultat de l’absence de randomisation : avec un tirage au sort dans les règles, des patients avec des états similaires auraient été présents dans les deux groupes.
Des références inaccessibles
Comme dans toute étude, il existe une introduction. Dans celle-ci, Didier Raoult explique que des études chinoises préalables ont déjà prouvé l’efficacité du traitement, par ailleurs à la fois sur des critères biologiques et cliniques. Il met alors deux références, c’est-à-dire des sources à son propos. Normalement, si on allait voir ces références, on devrait tomber sur leurs résultats.
François Sévérac précise que ce n’est pas le cas : « La première référence est une lettre de deux pharmaciens chinois qui citent une conférence de presse du Conseil d’État chinois qui affirme qu’une étude a marché ; la deuxième référence est un lien internet vers le registre des essais cliniques chinois, mais c’est juste une liste d’essais déclarés, sans leurs résultats. Ce n’est pas comme cela que ça marche ! »
Un papier révisé par les pairs, vraiment ?
Comment un papier avec autant de biais et d’erreurs méthodologiques a-t-il pu être publié dans une revue scientifique ?
L’UN DES AUTEURS EST RÉDACTEUR EN CHEF DU JOURNAL QUI A PUBLIÉ L’ÉTUDE
« Je suis très critique envers le fait que l’étude ait été publiée comme étant révisée par les pairs sans relever aucun problème. L’un des auteurs [de l’étude] est le rédacteur en chef du journal où cela a été publié, alors il se peut très bien que le papier n’ait pas été révisé du tout », nous explique Élisabeth Bik. Une inquiétude partagée par François Séverac, qui a également noté ce lien entre les auteurs de l’étude et le comité de validation du journal.
ET LA DEUXIÈME ÉTUDE, AVEC DAVANTAGE DE PATIENTS ?
Plus récemment, Didier Raoult et son équipe ont diffusé une deuxième étude (en pre-print). Cette fois-ci, l’échantillon est plus large, puisque le test clinique est mené sur 80 personnes. Cela suffit-il à régler les problèmes ? Non, car, cette fois-ci, un nouveau problème se pose. Cela ne manque plus seulement de randomisation, il y a une absence totale de groupe de contrôle, c’est-à-dire d’un groupe de personnes ne prenant pas le traitement.
Un manque de méthode que Nicolas Martin déplore, puisque cela disqualifie à nouveau les résultats. « Oui, les résultats ont l’air massivement positifs avec cette deuxième étude. Mais ils en ont seulement l’air. Pour pouvoir attester de la validité des résultats, il faut un groupe de contrôle, avec le même nombre de personnes que dans le groupe traité. On sait que 80 à 85 % des personnes guérissent spontanément du Covid-19, alors sans groupe de contrôle, qu’est-ce qui permet de dire que ces personnes ont mieux guéri grâce au traitement ? Il faut un élément de comparaison. Et là, rien ne permet de dire que ces personnes-là vont mieux en raison du traitement. »
Le méthodologiste François Séverac indique à Numerama qu’il ne comprend pas vraiment, au fond, pourquoi Didier Raoult et son équipe n’ont pas suivi la méthode scientifique. « Cela n’aurait pas pris plus de temps », s’étonne-t-il. Élisabeth Bik confirme. Et Nicolas Martin renchérit : cette mauvaise étude et la polémique qu’elle a générée ont même fait « perdre du temps à la recherche et aux patients, en plus de dégâts sociétaux ». Parmi ces pertes de temps : les chercheurs de l’essai clinique européen Discovery ont du mal à trouver des patients acceptant de tester d’autres traitements que l’hydroxychloroquine. Autre conséquence problématique : « Les gens qui ont besoin de chloroquine pour des maladies chroniques commencent à avoir du mal à en trouver en pharmacie », ajoute François Séverac. Le docteur Baptiste Beaulieu expliquait quant à lui sur Twitter que de nombreux patients atteints par Covid-19 insistent dorénavant pour être traités à la chloroquine, même quand leur état ne le justifie pas, ce qui implique davantage de travail pédagogique de la part du personnel soignant, pourtant déjà surchargé. « Communication brouillonne. Plus personne ne comprend. Et on écope. »
Nicolas Martin déplore un discours triomphaliste basée sur une étude qui n’est pas viable, dans un contexte pourtant déjà suffisamment anxiogène. Si on peut comprendre l’envie d’aller vite, « on oublie que la recherche va déjà très vite, elle met déjà les bouchées doubles par rapport à toutes les épidémies précédentes. On aimerait un médicament miracle. Mais ça n’existe pas ». Les deux scientifiques que nous avons interrogés, ainsi que le présentateur de La Méthode scientifique, nous ont précisé que la chloroquine reste une piste prometteuse, dont on peut espérer une confirmation sérieuse. Cela ne changerait toutefois rien aux dégâts provoqués par l’hypermédiatisation des études de Didier Raoult. Car même si la chloroquine s’avérait fonctionnelle contre Covid-19 et faiblement toxique grâce à une bonne posologie et une bonne combinaison, la com’ spectaculaire et précipitée ainsi que la faiblesse scientifique des études du docteur Raoult auront ralenti la recherche sur ce sujet, en plus d’avoir ajouté de la confusion dans un contexte déjà troublé par une grave crise sanitaire.
Numerama a pris contact avec Méditerranée Infection, où officient les auteurs de ces études, en indiquant les erreurs pointées par les scientifiques consultés. Nous n’avons pas reçu de réponse à ce jour.
"Le jugement est un outil à tous sujets, et se mêle partout... " (Montaigne / Essais I / chap L)
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chapolin

Je dirais qu'en plus de faire des erreurs, ils s'en foutent en partie.
Nous ne vivons pas dans une société dans laquelle l'empathie et le soucis des autres est au cœur des préoccupations, que le bonheur des autres puisse aussi conditionner ton propre bonheur ... Une fois qu'ils ont compris qu'ils ne risquent pas grand chose, comme pour la grippe, ils s'en tapent.

chapolin

Citation de chapolin :Depuis mon dernier post je vous trouve bien pessimistes ....
Alors oui il y a des raisons de l'être mais il faut aussi chercher à rester optimiste.
Difficile d'etre optimiste quand tu perds ton taff a 50 ans, du a une situation qui aurait du etre mieux controle, mais non on repete les memes conneries.
La il veulent sauver les fetes de fin d'annees, il y aura relachement, puis une 3eme vague.
Je comprends, j’espère que tu vas bien rebondir et au contraire découvrir de nouvelles choses insoupçonnées.
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