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Sujet Editorial du 1 juin 2024 : commentaires

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Sujet de la discussion Editorial du 1 juin 2024 : commentaires

« Ne vous dites pas toujours : Ah, si j’avais ci, si j’avais ça… Oui, mais t’as pas… Donc : fais ! »

Alexis !C’est sans doute l’un des plus judicieux conseils qu’on puisse donner à un débutant, et on le doit à Alexis Bardinet, ingénieur du son en mastering, dans la longue interview qu’il nous a accordée il y a quelques semaines à Bordeaux. Parce qu’effectivement, on peut bien faire de la musique avec une interface audio Zen Quadro d’Antelope, une pédale Tone X One d’IK Multimedia, ou évidemment un micro C451B d’AKG… mais on peut aussi en faire sans, avec beaucoup moins, sachant que l’économie de moyens est toujours un bon vecteur de créativité, quand l’abondance serait presque contre-productive.

« La meilleure façon de tuer un artiste est sûrement de lui donner tout ce dont il a besoin » aimait rappeler Henry Miller. De fait, vous n’avez sans doute aucune excuse pour ne pas avancer dans vos projets ce week-end… ;-)

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos
From Ze AudioTeam

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Le GIEC chiffre à 3,3 milliards le nombre de victimes du réchauffement climatique. On en parle ?

 

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Bonjour,
C'est avec plaisir que je reçois à nouveau les éditoriaux de Los Teignos que je ne recevais plus depuis quelques années je ne sais pas pourquoi.
J'espère continuer à les recevoir longtemps encore (j'ai 81 ans maintenant).
Amitiés,
Jesse.


12
Citation de Lola Tance :
…les personnes qui GAS des synthés ou des pédales de fuzz par cagettes veulent en fait de l’amour c’est ça ? :mrg::oops2:


Haha tout le monde, a priori, d'après cet extrait de "La formule de dieu".
13
Oui, je suis entièrement d’accord avec Alexis, d’autant plus que ses propos se basent sur une longue expérience et qu'il sait de quoi ils parle. Moi, j’ai découvert la MAO sur le tard, il y a deux ans à tout casser, et j’en suis tombé follement amoureux. Bien que je ne sois ni musicien ni riche, je n’ai pu m’empêcher de me ruiner en investissant dans plusieurs DAW alors qu’une seule, gratuite, aurait largement suffit. Puis, alors que n’importe quel contrôleur aurait fait l’affaire, je me retrouve avec trois 49 touches, un 61, deux 25, une Maschine, un Traktor, un Circuit, un Fire et je viens de craquer pour un Push en me disant, celui-là, c’est le dernier. Et j’espère vraiment que ce soit le dernier, car il y en a d’autres, beaucoup d’autres, que j’aimerai bien avoir. Et je n'ai que dix doigts. Pire, je n'en utilise que deux ou trois pour taper sur mon clavier. De plus, je découvre avec stupeur que la plupart des musiciens dans cet immense domaine, sont aussi des ingénieurs du son. Alors, quand c’est que je vais commencer à faire de la zique ?
14
Le fait que la souffrance et la misère sont essentielles à la création artistique est un fait maintes fois démontré. De nombreux grands artistes de l'histoire, tels que Vincent Van Gogh, Edgar Allan Poe ou encore Frida Kahlo, ont produit leurs œuvres les plus marquantes dans des contextes de douleur physique, émotionnelle ou financière. Cette conception romantique du génie artistique souffrant repose sur l'idée que la difficulté et l'adversité sont des catalyseurs de l'inspiration et de la profondeur émotionnelle nécessaire à la création d'œuvres véritablement puissantes et intemporelles. Pour les artistes, la souffrance est LE moteur créatif. En étant confronté à des défis personnels et financiers, l'artiste est obligé de puiser profondément en lui-même, d'explorer les recoins les plus sombres de son âme, et de transcrire cette expérience humaine universelle dans son art. La privation peut également libérer l'artiste des contraintes matérielles et commerciales, lui permettant de se concentrer uniquement sur l'essence de son art, sans les distractions et les compromis imposés par le marché et les mécènes. Dans cette optique, pour aider les artistes à atteindre cette souffrance créatrice, il serait bénéfique de supprimer leurs subventions et les mécanismes de droits d'auteurs. Les subventions et les droits d'auteurs fournissent une sécurité financière qui peut émousser l'urgence créative. Sans ces soutiens, les artistes seraient contraints de lutter pour leur survie, une lutte qui, paradoxalement, pourrait enrichir leur œuvre en y injectant une authenticité et une intensité difficilement accessibles autrement. En supprimant les subventions, on forcerait les artistes à se confronter à la réalité brute de l'existence, à expérimenter directement les épreuves et les tribulations de la vie quotidienne. Cette immersion dans la réalité de la souffrance humaine pourrait rendre leur art plus pertinent et plus poignant, en résonance avec les expériences vécues par leur public. De même, l'abolition des droits d'auteurs obligerait les artistes à se réinventer continuellement, à ne jamais se reposer sur leurs lauriers et à constamment chercher de nouvelles manières de capter l'attention et de susciter l'émotion. Un bon artiste doit vivre dans la misère pour espérer laisser une riche postérité. Supprimons donc tout ce qui peut favoriser la professionnalisation des artistes pour le plus grand bien de l'art ! ou en d'autres termes : offrons leurs l'opportunité d'avoir moins pour que les conditions pour qu'ils nous donnent plus soient réunis :?!:

[ Dernière édition du message le 01/06/2024 à 23:42:06 ]

15
Less is More, tellement vrai mais lisant l'avis du dessus, là j'ai bien envie de dire à l'abé qu'il porte très mal son nom ! Quelle vision obscure de la création !
:beurk:

En tout cas quand on est jeune ! On est nombreux à avoir fait avec quelques trucs mais on s'en fichait, la création était le but.
Puis on vieillit, la passion est toujours là mais on a accumulé du matos, on est plus exigeant et plus expérimenté alors on regarde en arrière et on se dit tiens, là sur ce titre si j'avais eu une bonne réverbe et un petit compresseur, ...
Aujourd'hui on peut vraiment faire beaucoup de choses avec peu, l'informatique et la profusion de matos permettent de vraiment réaliser de très bonnes choses pour 1/10e des sommes qu'on engageait il y a 40 ans.
Curieusement j'entends moins de créations originales dans les médias qu'il y a 20 ans. On entend plus de choses intéressantes sur YT et surtout Soundcloud, alors cherchez l'erreur ? Conformisme et profit maximum pour les grosses maisons de disques ?
Alors je nuancerais les choses, le temps reste pour moi le plus important. L'expérience est aussi essentielle et permet d'aller plus vite et de faire de meilleurs choix.
Je continue de créer mais avec de nombreuses machines que je sélectionne et je suis heureux d'avoir enfin accès à de multiples couleurs sonores ma palette s'est enrichie et j'ai mon espace de création. Est-ce que je fais mieux ?
Oui et non mais je ne me pose plus cette question ! Avoir le temps de faire et de terminer reste la question essentielle.
Ce qui compte c'est la patience et de toujours expérimenter, créer et améliorer sans cesse la musique que l'on a dans la tête.
L'époque est tellement dans la rentabilité, la performance, le succès le plus rapidement possible que "less is more" n'est plus vraiment la question. "Together we win" me semble plus important. Je suis nostalgique de l'époque Rachid Taha et de "touche pas à mon pote".
La bise.
:boire:

Old School et Electronica

Deux filles Arc en Ciel

[ Dernière édition du message le 01/06/2024 à 23:57:01 ]

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"Le fait que la souffrance et la misère sont essentielles à la création artistique est un fait maintes fois démontré." 😃
Démontré par qui ? Énorme lieu commun. Tout le monde souffre. Et les plus "artistes" ne souffrent pas forcément plus que quiconque. : )
Mais c'est une vision romantique, et l'idée injuste d'aggraver les souffrances est assez drôle.

Les créateurs, ceux qui veulent vendre, ceux qui veulent soigner leurs souffrances, ceux qui veulent hurler leur douleur, ceux qui veulent flatter leur ego sur scène... Et ceux qui veulent faire de l'art.
La musique, ça s'apprend, ça se pratique, ça se cherche. Ok pour recommencer ma vie à 10 ans. Merci. 😐

[ Dernière édition du message le 02/06/2024 à 02:22:54 ]

17
"Le fait que la souffrance et la misère sont essentielles à la création artistique est un fait maintes fois démontré."

Il me semble plutôt que les dispositions artistiques viennent des difficultés à exprimer les choses avec le langage courant. Et ce n'est pas forcément tant une souffrance qu'on trouve chez pas mal d'artistes que ce point commun de développer un moyen pour dire ce qu'ils n'arrivent pas à dire autrement (une forme de handicap en somme), et qui peut être autant du bonheur parfois que de la souffrance : pas mal d'oeuvres doit leur existence à l'intensité d'un sentiment amoureux par exemple. Forcément, on peut trouver chez les artistes bien des gens qui souffrent, de ce problème de communiquer comme d'autres choses, mais je ne lierais pas pour autant la souffrance à la création artistique : il ne suffit pas d'endurer le martyr pour devenir poète. D'autant qu'au delà de l'étincelle créatrice, l'art c'est surtout beaucoup de travail et peut-être même est-ce du travail pour l'essentiel, vu que le génie même n'est qu'un pauvre don si on ne bosse pas derrière. Alors après, vu l'étymologie du mot travail, on peut revenir à l'idée de souffrance, effectivement. Mais bon, tout le monde travaille, non ?

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18
Citation de Los Teignos :
"Le fait que la souffrance et la misère sont essentielles à la création artistique est un fait maintes fois démontré." je ne lierais pas pour autant la souffrance à la création artistique

pareil, je ne crois pas qu'un Dali ou un Picasso aient particulièrement souffert. heureusement qu'il peut y avoir un art heureux !
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L'art est ce qui est reconnu comme tel par le plus grand nombre, par les pairs, par quelqu'un... Donc oui, il y a sûrement autant d'artistes que de typologies d'artiste.

[ Dernière édition du message le 02/06/2024 à 22:30:40 ]

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Je partage totalement le point de vue sur la sobriété qui favorise la créativité. Je l'ai maintes fois défendu et je m'étonne que cet édito ne suscite pas plus d'opinions contradictoires comme c'est souvent le cas lorsque je professe ceci.

Avec quand même un bémol : autant avoir peu de moyens (peu de matos) peut développer la créativité et trop de moyens la tuer, autant la misère n'est pas pour autant souhaitable.

Pour moi, on n'apprend pas bien à faire du son avec des prises pourries parce qu'on n'a que des micros de merde branchés dans des cartes sons anémiques (ceci dit, aujourd'hui, les cartes son d'entrée de gamme sonnent suffisamment bien, ce qui n'a pas toujours été le cas).
On n'a pas de bonnes conditions pour apprendre à mixer quand on a des moniteurs moisis avec lesquels on distingue à peine ou difficilement l'influence d'un réglage d'EQ dans le bas ou le réglages d'un compresseur.

Bien sûr qu'on peut apprendre quand même. Mais on perd énormément de temps. La courbe de progression est plus lente, parce que quand on se bat pour corriger des prises dégueulasses en n'entendant pas bien le résultat de son travail et en devant constamment le vérifier sur plein d'écoutes différentes, ben on va beaucoup moins vite que quand on sait que son micro est bon et que si la prise est mauvaise, c'est à cause du placement.

Quant aux instruments, oui, on peut apprendre sur une guitare avec un manche tronc d'arbre et une action de 1 cm. Mais on aura plus de plaisir, on progressera plus vite et on fera des choses plus intéressantes sur une guitare jouable. Et si possible qui sonne un minimum.

Voilà. Sauf que ça n'est pas la peine d'avoir 10 micros si on n'enregistre que sa voix et sa guitare. ça n'est pas la peine d'avoir 10 guitares ni même 5. Ce n'est pas la peine d'avoir 15 pédales, etc.

Il en faut peu, mais de qualité suffisante.

Coup de bol, aujourd'hui, la qualité suffisante est tout à fait accessible.

Après, quand on progresse, il est normal d'avoir plus d'exigence vis à vis de son matériel et d'acquérir plus haut de gamme. Mais là encore, préférer la qualité à la quantité.