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Peut-on vraiment vivre de la musique en France?

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Sujet de la discussion Peut-on vraiment vivre de la musique en France?
Salut. Aujourd'hui après une longue méditation pour savoir si ça vaut vraiment le coup que je continu dans la musique (bon, j'ai que 18 ans hein, mais les études approchent...) tout en sachant que l'espoir d'un jour "réussir" est à peu près inaccessible, je me posais cette question, existe-t-il encore des groupes français qui gagnent leur vie uniquement grâce à la musique, sans faire de boulot à côté? Bon mis à part biensûr les quelques dizaines de groupes bien commercialisés (ce n'est pas forcément péjoratif), je ne pense pas que ce soit possible. Je parle par exemple de groupes dit "locaux" (bien que ça ne veuille pas vraiment dire grand chose, puisque tout est local à la base) qui tournent dans toute la France dans des salles petites ou moyennes.

Quel est votre avis sur la question? Ou bien gagnez-vous vous-même votre vie en jouant et tournant?
Personellement, la musique m'éclate, mais si c'est pour foirer mes études alors que je sais pertinemment qu'il est impossible de réussir, c'est pas la peine.

J'attend vos opinions.
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691
Citation :

Mais t'admettra que l'industrie de la musique s'est globalement tirée une balle dans le pied, et qu'il faut trouver de nouvelles pistes, parce que je vois pas comment on va revenir en arrière a l'heure ou on en vend toujours de moins en moins de disque.


D'accord avec toi sur le fait que les DA ne sont spécialement des flèches non plus.
Toutefois, à mon opinion d'auditeur lambda, de producteur musical et aussi de simple musicien, force est de reconnaitre que la qualité artistique globale est aussi en chute libre.
Je veux dire que les décideurs des majors/labels sont obligés de faire acec ce qu'ils trouvent (ou qu'on leur présente)
Je déteste cette phrase, mais quand même : c'était mieux avant.

Ca vaut pour les artistes commerciaux :disparus les gros vendeurs des 80's, capables de cumuler musique recherchée et succès public (Police, Cure, etc) ; ratiboisés ceux des 90's, qui avaient eu la recette du marketing et celle de la bonne zik en même temps( Cypres Hill, Radiohead, etc).

Et même dans l'underground, je trouve que finalement ceux qui se revendiquent comme faisant partie d'un style extrême (brutal death, electro slam, hard tech, etc) sont au final archi conformistes, se contentant de répeter à l'envi les codes du genre.

A force de vouloir plaire à tout prix, le danger est de ne plaire à personne.
Evidemment, je m'inclue là dedans.
692
nobazz
je vois vraiment pas de quoi tu te plains
il existe plein de label independant ayant les budgets pour travailler
et qui héberge des artistes avec des styles et des sonorité differentes de ceux qui t'agace

le formatage reste le même mais l'esprit est différent

donc y'a de la place pour tous les styles et si ce que tu fais est reelement prometteur tu pourra compter sur sur ton label et sur ton public pour créer le buzz que tu attends

maintenant si ca ne fonctionne pas autant que tu le prédit c'est que peu de gens ont accroché
t'a un public mais pas aussi large que tu ne l'imaginais
693
Youtou: on est bien d'accord, de toute façon sans un support commercial monstrueux, on ne taille pas son chemin dans les styles déjà pompés jusqu'à l'os par les tenors du marché. L'originalité par contre peu payer, et sans renier ses influences, c'est ce que je met derrière le terme d'intégrité" artistique. Etre artiste c'est avant tout être soi, et penser sa musique en terme d'entité de creation et non comme potentiellement viable auprès d'un public large. Je pense pas que la qualité soit moins bonne aujourd'hui, elle est juste moins exploitée... Peur de prendre des risques, de tracer de nouveaux sillons et de finir dans l'impasse... Pourtant on le voit au travers des buzz sur le net de trucs completement improbables, le public est en attente de nouveautés... Meme si en attendant il s'abreuve des recettes bien rodées sans trop se poser de question. En même temps il a tout pour se perdre dans le commun, entre le matraquage des radios et la culture par l'image.

Les majors et les gros labels ne font pas avec ce qu'ils trouvent, je pense qu'on est suffisement d'artistes a leur proposer des choses qui redonneraient un peu de souffle. C'est ou de la paresse, ou la peur que ce soit branlant et que ça nuise a leur budget et a leur image. On crée même des filiales pour se donner bonne conscience... Encore une fois les gens ne sont pas mauvais individuellement, mais sont victimes de la loi du marché, celui la même qu'il faut selon moi repenser aujourd'hui.

KAPAM: je me plains de rien, je suis toujours surpris en revanche d'entendre les autres se plaindre et s'obstiner a frapper le mur au lieu de tenter de le contourner. En ce qui me concerne, j'ai tracé ma route et j'assume ce que je dis.

La largeur du public perso je m'en branle. Quand tu ne pense plus en terme d'argent, c'est largement plus gratifiant de vendre 500 skeuds qui seront écoutés et appréciés pendant 10 ans, que d'en vendre 100 000 qui finiront a la poubelle a la fin de l'été. Ca reste mon point de vue.

 

 
PU74iN m4I2 pUI5kw3 J3 V0u2 di2 Kw3 J3 5Ui2 p42 un 933k 37 KW3 j'3n 4i h0Rr3uR, C'357 CL4IR???

 

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Hors sujet :
Et même dans l'underground, je trouve que finalement ceux qui se revendiquent comme faisant partie d'un style extrême (brutal death, electro slam, hard tech, etc) sont au final archi conformistes, se contentant de répeter à l'envi les codes du genre.

l'underground même est un argument de vente, et y'a pas un seul style musical qui n'ai pas fait l'objet d'une tentative de récupération... Jusqu'a inventer même des mouvements comme la tektonik quand le filon se tarie... L'underground au sens noble est un état d'esprit, comme le hiphop ou le jazz. Mais ca échappe a l'entendement des financeurs, parce qu'ouvrir un mouvement pour le faire apprécier par un public plus large, c'est aussi le dénaturer tout logiquement.

PU74iN m4I2 pUI5kw3 J3 V0u2 di2 Kw3 J3 5Ui2 p42 un 933k 37 KW3 j'3n 4i h0Rr3uR, C'357 CL4IR???

 

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Citation :
Les majors et les gros labels ne font pas avec ce qu'ils trouvent, je pense qu'on est suffisement d'artistes a leur proposer des choses qui redonneraient un peu de souffle. C'est ou de la paresse, ou la peur que ce soit branlant et que ça nuise a leur budget et a leur image. On crée même des filiales pour se donner bonne conscience...

ce que tu dis n'est pas faux, mais pas tout à fait juste non plus.
Pour me trouver dans la position de celui qui présente les artistes aux décideurs, ou plus simplement de celui qui va chercher les artistes, je peux t'affirmer que tout simplement des artistes à promouvoir y en a de moins en moins.

Déjà numériquement, c'est un fait, y a moins de groupes/artistes qu'avant. Et je parle là des groupes amateurs, même celui répétant dans le grenier de Mémé pendant les grandes vacances.
Ensuite, paradoxalement, y a beaucoup plus de groupes qu'avant qui font leur promo (myspace, blogs, etc).

Ma conclusion est que tout simplement les groupes ne bossent pas assez leur musique, et passent trop de temps sur le net ou ailleurs, à montrer ce qu'ils ne savent pas faire.
Mon grand père aurait dit qu'ils mettent la charrue avant les boeufs.
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lol
suis pas d'accord avec toi. Je ne sais pas si c'set rellement quantifiable, mais je suis convaincu que d'abord beaucoup de gens font de la zik aujourd'hui, en partie parce que c'est beaucoup plus abordable de démarrer: mon fils de 3 ans a déja tout le matos, de la gratte au clavier en passant par la batterie et le micro... Les succés de stars et les icones de genres musicaux ont créés des vocations... Qui dans le lot continuera serieusement? peu sans doute en pourcentage, mais beaucoup quand même !

Difficile de dire le contraire quand tu as assisté a la flambée de myspace, en terme d'investissement des groupe et de tentatives (vaines?) d'exposition. Un groupe n'existe que quand il commence a avoir un debut de lisibilité, et c'est a la portée de tous. Après on travaille plus la forme que le fond, ça je suis bien d'accord... Mais les talents sont la, noyés dans la masse des amateurs éphémères et des stars qui monopolisent l'attention. Les talents sont la, y'a qu'a se baisser...
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....... on peut pas leur repprocher d'etre mefiants par contre, et de travailler a coté lol
la ou l'editeur a 20 contrats, l'artiste lui ne pourra compter que sur son travail a lui... On peut l'excuser s'il passe pas 90% de son temps a gratter sa guitare, parce qu'il doit bouffer a coté... 
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Citation :
Ma conclusion est que tout simplement les groupes ne bossent pas assez leur musique, et passent trop de temps sur le net ou ailleurs, à montrer ce qu'ils ne savent pas faire.
Mon grand père aurait dit qu'ils mettent la charrue avant les boeufs.

+ 1 mais par contre je ne trouve pas qu'il y ait moins de groupes qu'avant, au contraire. Mais qu'ils ne bossent pas assez c'est un fait. Au moins en partie la faute à la MAO. Avant l'éditing numérique il n'y avait que la crème qui rentrait en studio, des groupes capables de jouer ensemble, sans faute, droit, et exactement la même chose, autant de fois que nécessaire.

Aujourd'hui même des artistes signés bâclent le travail. L'ingé arrangera ça. Une médaille quand même au batteur qui a engueulé l'ingé-son qui n'avait pas assez bien recallé sa batterie. Mais qu'il apprenne à jouer droit, Bordel! Mais quand on confond répétition et Jam tout ça est assez difficile. Combien de groupes sont encore capables d'enregistrer en studio en prise live, que ça sonne et qu'il n'y a plus qu'à retoucher?

Bref, pour revenir dans le sujet, vivre de la musique d'accord, mais ça se mérite. Ce que les décideurs ont le plus de mal à trouver ce n'est pas des talents potentiels, il y en a assez, mais des bosseurs.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


699
des bosseurs, c'est a dire des gens qui vont prendre le risque d'y consacrer leur energie et leur temps, quitte a pas pouvoir faire de l'alimentaire a coté. C'est sur que ca va se faire rare. En même temps, on est pas obligé de sortir un album par mois...
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700
Des bosseurs, même des très jeunes, qui sortent du boulot pour rentrer en répet, 8 à 12 heures/semaine, qui travaillent leur instrument chez eux le reste du temps, qui ne vivent que pour ça, j'en connais encore quelques uns. Ceux-là ont une chance de passer pro.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016