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Se faire rémunérer légalement pour des concerts.

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Sujet de la discussion Se faire rémunérer légalement pour des concerts.
Salut !

J'ai trouver un bon plan, je vais jouer tous les lundi soirs dans un restaurant mais se pose le problème de la rémunération.
Autant pour moi, évidemment je m'en fiche... Mais le patron a besoin (ou envie) de déclarer cela pour ses comptes personnels...
Au pire, j'avais penser à faire une facture à mon nom pour que lui fasse passer mon versement d'espèces en dépenses, comme il le fait quand il a besoin d'acheter quelque chose d'occasionnel pour son restau (des stylos, papier, salade...)

Bref, je voulais savoir sinon quelle est la démarche à suivre pour déclarer cela officiellement sachant que je ne suis pas membre de la sacem...

 

<a href="http://www.youtube.fr/thedwlion" >

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Salut à tous,
Si cela peut interresser des gens il y à ça :
[url]http://www.net-iris.fr/forum-juridique/droit-gestion-de-societe/72173-facturation-personnelle.html

Pour répondre à la question il me semble, que soit c'est le GUSO (donc on se retrouve salarié), soit on passe par une boite (société ou asso) de prod (et on est salarié), soit on est en free lance (nom propre ou société, dûment immatriculée) et on peut à ce moment là émettre une facture.
C'est personnellement les seuls moyens légaux que je connaisse pour des concerts. Mais cela reste mon expérience personnelle et portative. :D:

Pour ce qui est d'amateur ou pro, rien n'est défini par rapport à la fréquence ou le côté "j'ai un autre métier" etc... rien à voir avec le niveau ou l'intermittence non plus...
C'est simplement le fait d'exercer une activité rémunéréé...

Donc trois cas possible :
On est bénévole, salarié ou à son compte.

Autres choses, enfin, en droit français (à moins que celà est très récemment changé) il est interdit d'avoir une activité bénévole dans un lieux commercial. Il me semble aussi que les défraiments pour bénévole ont été récemmment revu à la baisse (très !) pour ce qui concerne les asso.

Voilà...
Bon courage.
Jérôme
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Concernant l'interdiction à un particulier d'émettre une facture, il y a ça http://www.virtualegis.com/bulletins/document.php?ref=57

On peut relever ceci, du lien

Citation : Si les particuliers ne peuvent pas " facturer ", ils peuvent néanmoins exercer des activités professionnelles non salariées et percevoir des revenus autres que les traitements et salaires.
Les particuliers peuvent, notamment, participer à l'activité rédactionnelle d'une revue, d'un magazine ou d'un site web moyennant le paiement de ce que l'on appelle communément des " droits d'auteur ", sans toutefois que le versement de cette rémunération d'auteur ne donne lieu à l'établissement de factures.


C'est un peu ce que font aussi les artistes peintres amateurs aussi quand ils vendent des toiles et font des "attestations" (puisqu'ils ne peuvent facturer) et les musiciens amateurs quand ils signent des reçus ou émettent des attestations. Il faut remarquer que sous l'appellation "droit d'auteur" (qu'il convient de distinguer de la sacem) on reconnait implicitement le caractère "intellectuel" de la prestation et qu'il ne s'agit pas de passer le balai ou faire la plonge ou encore de vendre des véhicules d'occasion.

Bon, ce lien date de 2000. Il faut donc tenir compte de l'évolution de la législation depuis et en particulier, pour tout ce qui concerne les musiciens amateurs, la reconnaissance de ce statut tel qu'elle ressort du projet de loi de 2007 cité plus haut dans le thread.

Sur le fait que la facture d'un particulier n'a que peu de valeur légale, il n'en résulte pas moins qu'un justificatif de type "reçu" ou "note de frais" est la plupart du temps suffisant en cas de contrôle fiscal.

J'ai lu, concernant cette question, émanant d'un expert comptable, qu'un particulier ne pouvait émettre de facture "parce qu'il n'existait aucun texte de loi qui autorisait une telle pratique". Il n'existe non plus, à ma connaissance, aucun texte de loi qui l'interdise de façon expresse. De fait, si ce n'est pas interdit... Et si on trouve tant de forums dédiés à cette question, ça prouve que les réponses légales manquent, pour le moins, de clarté, y compris par certains professionnels dont des contrôleurs fiscaux.

En tout état de cause, je redis ce que j'ai dit plus haut : ce sont les juges qui, en dernier ressort, font la loi et décident. On peut même, si on n'est pas d'accord avec un jugement, faire appel et se pourvoir en cassation. La loi est donc une chose, son interprétation et son application en est une autre. Souvent le droit fonctionne par jurisprudence, ce qui montre que la loi ne cerne pas tous les problèmes. Concernant le cas des amateurs payés par un tôlier, il faudrait qu'un cas passe devant un tribunal et en appel et en cassation en plus, pour faire jurisprudence. En attendant...
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Bon, on ne tombera de toutes façons pas d'accord...

Ce n'est pas du ressort des droits d'auteurs. C'est une prestation de service.

Il y a lien de subordination: c'est quand même le tolier qui fixe les horaires. Si il n'y en avait pas, le musicien pourrait venir faire ses 3 heures de set quand bon lui semble.

Le risque est clairement d'être considéré comme travailleur indépendant, avec absence de payement des cotisations et amendes qui vont avec.

On peut être bénévole dans certains cas, avec payement de frais justifiés où forfaitaires (limités quand même). Mais ce n'est visiblement pas le cas ici.


MAIS

C'est vrai que le risque de controle est tellement minime...
Les montants sont tels que personnes ne va s'en inquiéter...

Mais soyons clair, ce n'est pas une voie légale, même si pratiquée par beaucoup de gens.

Citation : Bon, ce lien date de 2000. Il faut donc tenir compte de l'évolution de la législation depuis et en particulier, pour tout ce qui concerne les musiciens amateurs, la reconnaissance de ce statut tel qu'elle ressort du projet de loi de 2007 cité plus haut dans le thread.


Il faudra en tenir compte quand la loi sera passée, en attendant, pas d'exception.

Citation : Sur le fait que la facture d'un particulier n'a que peu de valeur légale, il n'en résulte pas moins qu'un justificatif de type "reçu" ou "note de frais" est la plupart du temps suffisant en cas de contrôle fiscal.


C'est vrai que cela couvrira le tolier, mais pas le musicien. On en revient à ce qui a été dit: c'est comme signer une attestation de travail au noir...

Citation : J'ai lu, concernant cette question, émanant d'un expert comptable, qu'un particulier ne pouvait émettre de facture "parce qu'il n'existait aucun texte de loi qui autorisait une telle pratique". Il n'existe non plus, à ma connaissance, aucun texte de loi qui l'interdise de façon expresse. De fait, si ce n'est pas interdit...


Bah si: il y a une loi qui dit qu'il faut répondre à certains critères pour facturer.
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Citation : Ce n'est pas du ressort des droits d'auteurs. C'est une prestation de service.



Il y a "droit d'auteur" quand il y a une prestation intellectuelle d'auteurs. Quand un artiste peintre vend ses toiles, par exemple, c'est la prestation intellectuelle sur la toile qui, en principe, fixe le prix, à la différence d'un peintre en bâtiment qui fixe son prix sur le m2 de mur peints (ou sur le temps passé). Un peintre en bâtiment fait une prestation de service ; c'est un artisan. Ce n'est pas exactement le cas d'un artiste qui vend une "prestation intellectuelle".

Citation : Il y a lien de subordination: c'est quand même le tolier qui fixe les horaires. Si il n'y en avait pas, le musicien pourrait venir faire ses 3 heures de set quand bon lui semble.



Pas d'accord. Le tôlier indique les heures durant lesquelles la prestation peut (ou doit) avoir lieu et c'est tout (on imagine mal un tôlier qui propose au musicien de faire ses sets durant les heures de fermeture ou quand il n'a pas de clients). Il appartient au musicien, et au musicien seul, de faire le nombre de sets qui lui convient, de faire le répertoire qui lui convient et d'interpréter les oeuvres qui lui conviennent. Le tôlier et le musicien se sont entendus sur cette question essentielle au préalable. Si le musicien accepte de jouer durant 3 heures, ça ne change rien au principe. C'est un arrangement entendu, pas un lien de subordination. Quand un restaurateur fait appel à un artisan plombier pour déboucher son évier, il n'y a aucun lien de subordination entre les deux. Le plombier fait le job pour lequel on le paye même si c'est le restaurateur qui dit au plombier qu'il doit déboucher l'évier après 10 H et avant midi et que le plombier s'exécute. Ce serait différent si le plombier était le salarié du restaurateur.

Citation : soyons clair, ce n'est pas une voie légale, même si pratiquée par beaucoup de gens.



C'est là que nous ne sommes pas d'accord. L'illégalité est punie par la loi. Or, jusqu'à preuve du contraire, il n'existe aucune loi, en France, qui interdise (et donc qui punisse) des musiciens amateurs de signer des reçus ou remplir des attestations pour indiquer qu'ils se sont faits payer pour leur prestation (intellectuelle). De même, il n'existe aucune loi, en France, qui interdise un restaurateur de faire appel à un artiste amateur et le payer parce qu'il aime ce qu'il fait. On est dans le cadre de l'art, pas de l'artisanat. Rien à voir avec la cuisine ou la plonge qui sont régis par le code du travail. Le fait qu'un reçu ou une attestation ait peu de valeur légale, au regard de la loi, ne signifie nullement qu'on est dans l'illégalité.

Citation : Il faudra en tenir compte quand la loi sera passée, en attendant, pas d'exception.



Ce que je veux dire, c'est que le projet de loi montre qu'il n'existe pas de loi qui fixe clairement le statut d'amateur et sa rémunération et qu'en l'absence de loi, les exceptions sont ce qui confirme la règle.

Citation : C'est vrai que cela couvrira le tolier, mais pas le musicien. On en revient à ce qui a été dit: c'est comme signer une attestation de travail au noir...



Il n'a jamais été question de signer une attestation de travail au noir (ce qui condamnerait, de fait, le tôlier) mais de remplir une attestation qui vaut valeur de contrat entre un particulier (qui a ici le statut d'artiste) et l'acheteur (qui est ici le tôlier). Quand un tôlier veut couvrir ses murs du restaurant de toiles d'artistes amateurs, il en a parfaitement le droit, que je sache. Et s'il a payé ces toiles et a un papier de l'artiste qui l'atteste, ni le peintre, ni le tôlier ne peuvent être poursuivis pour je ne sais quelle illégalité de procédure. Le seul truc qui pourrait desservir le tôlier, ce serait qu'un fonctionnaire zélé du fisc refuse de lui déduire le prix des tableaux au prétexte qu'il a fait appel à un amateur et non un pro. Ça pourrait arriver. Il y a des cons partout.

Citation : Bah si: il y a une loi qui dit qu'il faut répondre à certains critères pour facturer.



Non. L'expert comptable dit "qu'il n'existe aucun texte de loi qui autorise une telle pratique". Ce n'est pas exactement ce que tu dis.

Citation : Bon, on ne tombera de toutes façons pas d'accord...



Meu si :lol: Le pb vient de ce qu'on veut nous faire croire que les artistes sont, au fond, des gens comme les autres qui vendent des prestations intellectuelles comme d'autres vendent des légumes ou réparent des bagnoles. Or, rien, dans la loi, ne dit qu'il s'agit des mêmes prestataires et donc, la loi qui vaut pour les artisans ne vaut pas pour les artistes. Les ingésons, par exemple, se définissent comme des "ingénieurs" et, en conséquence, ne peuvent pas, même s'ils le sont, se définir comme des artistes au sens habituel du terme. Je t'accorde que ça pourrait faire débat, mais, jusqu'à preuve du contraire, un ingénieur, bien qu'homme de l'art, n'est pas reconnu comme artiste (dans l'exercice de son métier).
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Effectivement dur de tomber d'accord...
Mais est ce le but ?

Pour éclairer les choses : voici un document de l'ursaff [url]http://www.urssaf.fr/images/ref_point-sur_2008_Orga_spec_vivant.pdf

Nous pourrons y lire que "dans le domaine du spectacle l'artiste est présumé salarié."

Ensuite un lien vers le code du travail :
[/url]https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006072050&idArticle=LEGIARTI000018050204&dateTexte=20080528

Avec en entrée : "Tout contrat par lequel une personne physique ou morale s'assure, moyennant rémunération, le concours d'un artiste du spectacle en vue de sa production, est présumé être un contrat de travail dès lors que cet artiste n'exerce pas l'activité, objet de ce contrat, dans des conditions impliquant son inscription au registre du commerce."

Après chacun fait comme il l'entend.
Effectivement, rien n'interdit de travailler au noir. C'est le travail au noir qui est interdit.
Comme disais un certain Bernard T. "Ce qui est interdit c'est de se faire prendre".

Voilou.
Jérôme
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Citation : Nous pourrons y lire que "dans le domaine du spectacle l'artiste est présumé salarié."



On lit surtout que si vous employez un artiste, il est votre salarié, ce en quoi il n'y a rien à redire.

Citation : Effectivement, rien n'interdit de travailler au noir. C'est le travail au noir qui est interdit.



On peut dire les choses comme ça mais c'est assez caricatural car, là, on présume une faute. Or, la faute n'est pas commise tant que la preuve de celle-ci n'est pas faite. C'est une nuance qui vaut son pesant d'or parce qu'elle est une expression du droit français. A ne pas confondre avec :

Citation : Comme disais un certain Bernard T. "Ce qui est interdit c'est de se faire prendre".



Qui suppose l'existence de la faute.
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Effectivement j'ai peut être été un peu caricatural mais le soucis c'est qu'il n'y a pas de vide juridique :
Tout organisateur de spectacle (regulier ou occasionnel) se doit de fournir (en cas de contrôle ( et le en cas est important)) un contrat :
- un contrat d'achat de spectacle. La responsabilité de l'emploi de l'artiste est reportée sur une structure (asso, société ou nom propre) ; et il faut que ces structures soient en règles.
ou
- un contrat de travail pour employer un artiste. A ce moment là le GUSO est là pour simplifier toute les démarches.

Attention dans tout mes propos je ne juge absolumement pas le travail au noir... ça c'est l'affaire de chacun, et n'est ce pas là une manière de "travailler plus pour gagner plus", que nous avions "inventé" bien avant l'omniP.

Le seul truc c'est que j'ai bien l'impression que ton histoire de "facture", reçu, ou autre ne tiens pas la route car il n'y a aucune interprétation possible au regard du droit du travail. Il y a obligation pour l'organisateur. Et "obligation" quand "nul n'est censé ignorer la loi" ça pèse un poil.
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Je ne sais pas si on peut assimiler un restaurateur à un organisateur de spectacle, lorsqu'un musicien se produit dans son établissement. L'activité principale du restaurateur, évidemment, c'est la restauration. Ça n'a l'air de rien, mais cette nuance permet de ne pas mélanger les choses. Les organisateurs de spectacles emploient exceptionnellement des amateurs et, quand ils le font, les déclarent (leur font une fiche de paye ou leur paye une note de frais sur justificatifs). On est donc dans un contexte particulier, assez différent de celui évoqué par boule2neige.

J'ai été pour ma part, pendant 6 ans, employé dans un centre de tourisme social connu, comme "animateur spécialisé" qui était en réalité la qualification qui - puisqu'il y avait une convention collective - se rapprochait le mieux de celle de "musicien" (qui n'existait pas dans la convention). En plus de mes 40H par semaine payées et déclarées (j'étais salarié), je faisais des prestations musicales "non salariées" pour ce même organisme de tourisme social, à raison d'une fois par semaine, parce que mon salaire mensuel conventionnel, en tant qu'animateur spécialisé ne couvrait pas mes exigences en terme de cachet. C'était un arrangement entre la direction et moi-même. En tant que salarié, je faisais mes heures mais concernant la prestation "en plus", je n'étais pas salarié et signais un reçu, tout ça dans la légalité. Bon, ça date un peu (c'était dans les années 70) mais la réglementation n'a pas beaucoup évolué depuis.

Citation : Le seul truc c'est que j'ai bien l'impression que ton histoire de "facture", reçu, ou autre ne tiens pas la route car il n'y a aucune interprétation possible au regard du droit du travail.



C'est que le droit du travail ne s'applique pas au cas d'un artiste amateur qui vent une prestation intellectuelle dans un contexte où il n'est l'employé de personne, je pense. Que l'on assimile le fait de payer un artiste amateur à du travail au black alors que le dit artiste amateur signe un reçu et déclare ses revenus au fisc est, de mon point de vue, une interprétation fantaisiste de la loi. A l'appui de mon opinion, je prends le fait qu'aucun musicien amateur ni aucun tôlier n'a jamais été condamné, à ma connaissance, pour cette pratique qui, pourtant, se fait souvent avec publicité. Ce qui n'est pas le cas, au contraire, de ceux qui employent des personnes aux black pour des travaux dans le BTP par exemple. Il faudra bien qu'on m'explique ici, puisque je suis apparemment le seul à soutenir la légalité de l'attestation ou de la signature du reçu, pourquoi les tôliers et les musiciens échappent régulièrement à cette règle.
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Citation : Je ne sais pas si on peut assimiler un restaurateur à un organisateur de spectacle, lorsqu'un musicien se produit dans son établissement. L'activité principale du restaurateur, évidemment, c'est la restauration.



extrait du doc URSAFF :

Vous n’avez pas pour activité ou pour objet principal l’exploitation de lieux de spectacles, de parcs de loisirs ou d’attractions, la production ou la diffusion de spectacles (festivals, spectacles de rues, bals, anniversaires...).
Vous engagez sous contrat à durée déterminée (CDD) des artistes et techniciens du spectacle vivant.
Sont également concernés les groupements d’artistes amateurs embauchant occasionnellement un ou plusieurs artistes du spectacle vivant.


Ces infos se retrouvent aussi sur le site du GUSO.
On assimile pas. Il est organisateur occasionnel.

Par rapport à ton vécu, effectivement dans le cadre de ton contrat de travail, tu pouvais présenter un note de frais à ton patron, comme tout salarié. Il se peut juste que les impôts soit plus pointilleux maintenant quand au contenu de ces notes de frais, puisqu'elle doivent être exempte de cotisations, et qu'on pourrait y trouver du salaire déguisé.
Pour la prestation musicale hebdomadaire, elle était peut-être même intégrée dans le contrat de travail.
Et puis comme tu le dis, c'était un arrangement des années 70.

Citation : C'est que le droit du travail ne s'applique pas au cas d'un artiste amateur qui vent une prestation intellectuelle dans un contexte où il n'est l'employé de personne, je pense.



D'une part un artiste amateur ne vend pas. S'il vend il fait un commerce et cela est régi par les loi du commerce.
D'autre part ce n'est pas une prestation intellectuelle c'est une prestation artistique. Et comme le dit l'article L 762-1 du code du travail :
"Sont considérés comme artistes du spectacle, notamment l'artiste lyrique, l'artiste dramatique, l'artiste chorégraphique, l'artiste de variétés, le musicien, le chansonnier, l'artiste de complément, le chef d'orchestre, l'arrangeur-orchestrateur et, pour l'exécution matérielle de sa conception artistique, le metteur en scène".

A partir du moment où il y a transaction d'argent pour un service il y a travail. S'il y a travail il y a contrat.
Ce contrat est :
- soit un contrat de travail entre l'organisateur de spectacle (même s'il est de part la fréquence et/ou de part l'objet du lieux "organisateur occasionnel" (ce qui est le cas des bars et restaurants))et l'artiste.
- soit un contrat de vente de spectacle émis par une structures en bonne et due forme (qui emploiera l'artiste) et l'organisateur du spectacle.
- soit un contrat de vente en nom propre si on est free lance.
C'est aussi simple que cela.

Un musicien amateur ne touche pas d'argent, puisque par définition il est amateur. On peut être musicien professionnel une seul fois dans sa vie si on a touché un "vrai cachet".

Maintenant ce que je raconte c'est la loi. Ce n'est pas et nous le savons tous la réalité du terrain.
Et on s'adapte plus facilement au terrain qu'à la loi.
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Globalement, je n'ai pas grand chose à redire sur ce que tu dis. Tu donnes des informations qui sont sur le net et qui se définissent comme des informations légales. Sur le terrain, comme tu le dis et comme je le dis, il existe aussi des arrangements légaux qui, s'ils ne sont pas exactement conformes aux textes en vigueur, n'en sont pas pour autant des contraventions ou des délits. C'est ce que je veux dire depuis le début.

Je crois que boule2neige n'a pas l'intention de passer par une formule qui soit parfaitement cadrée dans un contexte juridique mais de faire quelque chose qui ne soit pas dans l'illégalité non plus (genre travail au black puni par la loi) et je crois, pour l'avoir fait à plusieurs reprises et même récemment et aussi parce que je suis loin d'être un cas unique, que la signature d'un reçu ou un document type attestation, qui s'exprime comme une sorte de contrat synallagmatique, fait parfaitement l'affaire.

Après, chacun fait comme il veut.
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Autre cas, j'ai travaillé pour une entreprise industrielle dans laquelle j'ai fait des heures sup qui ont été payés sous forme de prime.
En apparence ,c'est legal mais officiellement, ce n'est pas des heures sup
En cas de denonciation, mon patron aurait pu avoir des ennuis.

Je pense que ton cas un peu similaire à part qu'il est plus facile de prouver qu'un musicien travaille au black en fournissant des reçus de paiement de prestation.
En cas de representation hebdomadaire, je me méfierais.
Au moins j'irais demander à des avocats ou des personnes qualifiés pour être sur.
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Je crois que la France n'a pas intérêt, sauf quand le cas s'assimile franchement à de la concurrence déloyale d'un certain point de vue, ou encore à de l'esclavage d'un autre point de vue, à supprimer complètement le travail au noir. Chacun sait que l'Italie est sortie de la crise grâce au travail au black et que c'est là bas une institution, que la plupart de RMIstes en France travaillent au black car on ne voit pas comment ils pourraient survivre autrement. Sarko a d'ailleur proposé dans son interview télévisé, pour ces derniers, la possibilité qu'ils puissent continuer à percevoir le RMI, qui s'appellerait le RSA si mes souvenirs sont exacts, tout en prenant une activité salariée déclarée jusqu'à concurrence d'1,2 ou 1,3 fois le smic. Ça montre bien que la législation actuelle est inadaptée à la réalité du terrain. Je ne pense pas qu'on règlera le pb (si c'en est un) du payement des heures sup en primes avec un reçu sauf à imaginer ce que le gouvernement est en train de nous pondre à propos de la durée hebdomadaire du travail.
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La le debat derive vers le jugement si le travail au black est bien ou pas bien.
Je pense que peu de gens sur ce forum n'ont pas profité, que ce soit en temps qu'employeur ou employé de ça.

Perso l'histoire des heures sup sous forme de prime, je trouve ça tres bien, ça arrange tout le monde.
C'est pour ça que la mesure sur les heures sup defiscalisés ne sont que du vent car la pratique se fait depuis un moment officieusement

Pour ce qui est de la musique, c'est vrai qu'il serait dommage que boule2neige cotise pour des charges dont il ne beneficiera pas au risque de payer plus d'impot , s'il peut trouver autre une solution, ce ne sera que mieux
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Citation : La le debat derive vers le jugement si le travail au black est bien ou pas bien.



C'est moins un jugement de valeur du travail au black que sa réhabilitation pour service rendu. De plus, une prime en remplacement d'heures sup ou une note de frais pour un cacheton occasionnel ne sont pas, à proprement parler, du travail au black. Je suis têtu, mais je fais toujours la différence entre une prestation artistique et une prestation artisanale, souvent pénible, pour laquelle la couverture sociale me parait le minimum eu égard au prix de la prestation (sauf si on joue pour moins de 50 € toute une soirée où là, je considère que c'est de l'esclavage).

Citation : Perso l'histoire des heures sup sous forme de prime, je trouve ça tres bien, ça arrange tout le monde.
C'est pour ça que la mesure sur les heures sup defiscalisés ne sont que du vent car la pratique se fait depuis un moment officieusement



voilà :bravo:
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Citation : une prime en remplacement d'heures sup ou une note de frais pour un cacheton occasionnel ne sont pas, à proprement parler, du travail au black.


Je crois pas qu'un controleur se fiera à ton avis
Aux yeux de la loi, c'est du black deguisé.

Citation : Je suis têtu, mais je fais toujours la différence entre une prestation artistique et une prestation artisanale,


toujours pareil tu parle de perception personnelle
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Citation : Je crois pas qu'un controleur se fiera à ton avis
Aux yeux de la loi, c'est du black deguisé.



Un contrôleur ne dit pas la loi. Il peut toujours faire un procès verbal.

Citation : toujours pareil tu parle de perception personnelle



Et la résistance, ça te dis quelque chose ? Je suis un terroriste :lol:

Sérieusement. L'artiste est reconnu légalement comme un travailleur. On a même pu établir un lien de subordination entre certains artistes et leurs employeurs. Je crois qu'il y a une dérive inquiétante dans ce domaine. Le pire, c'est quand on la cautionne au prétexte de la loi. Ce n'est pas mon cas.
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Citation : Et la résistance, ça te dis quelque chose ? Je suis un terroriste


:((( ATTENTION? IL VA METTRE DES DISCO MOBILES SAUVAGES AUPRES DES ECOLES ET DES ADMINISTRATIONS POUR FAIRE ECOUTER GRATUITEMENT DES MUSIQUES POURRI :mdr:

Citation : Je crois qu'il y a une dérive inquiétante dans ce domaine. Le pire, c'est quand on la cautionne au prétexte de la loi.


Je ne comprend pas ou tu veux en venir
Jusque la on parlait de legislation, pas d'avis personnel
Perso on fait souvent des concerts au black ou on fait nos entrées payantes
dans ce cas aussi il n'y a pas de structure, rien d'officiel, donc dans l'illegalité
Mais pour les concerts ou le mec veut officialiser, on a une asso pour faire des factures.Ce qui nous permet pas de gagner l'argent directement mais de financer un cd ou d'acheter du matos
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Citation : Je ne comprend pas ou tu veux en venir
Jusque la on parlait de legislation, pas d'avis personnel



La législation, en matière de travail, répond au code du travail. Jusque là, pas de souci, c'est clair, c'est limpide, y a qu'à. On trouve sur le net tous les articles qu'on veut sur ce sujet et je ne vois pas l'intérêt d'ouvrir un thread sur ce point.

Dans le thread, on parle de ce qui est (ou pourrait être) légal et néanmoins en marge du code du travail. Ça a l'air antinomique mais pas tant que ça à mon avis. Je ne vois pas comment échapper à mon avis personnel dans un cas comme celui-ci (donc je le donne). D'abord, pourquoi en marge ? Parce que boule2neige n'a pas l'intention de devenir le salarié du tôlier où il veut jouer 1 fois par semaine alors qu'en théorie, il devrait l'être. Et en quoi sommes-nous quand même dans le cadre de la légalité ? Je vois trois réponses (que j'ai données ici) :

1) D'abord, rien n'interdit un tôlier de faire appel à un amateur pour une prestation artistique. Montre-moi un seul article de loi qui l'interdise et je me tais. La seule chose que tu puisses m'opposer, c'est l'ordonnance de 45 (j'y reviendrai) et le code du travail qui peut s'appliquer si et seulement si il y a manifestement relation de subordination entre les deux. Cette relation de subordination doit être prouvée et la preuve doit être apportée par le plaignant. Il existe une jurisprudence d'un cas où la preuve de la relation de subordination a été apportée. Je ne connais pas les détails de cette affaire, aussi, je n'en parlerai pas. Mais je doute que l'on puisse considérer que cette relation soit systématique dans un cadre comme celui-là, surtout quand le musicien et le tôlier s'accordent pour dire qu'elle n'existe pas (cas de boule2neige à mon avis).

2) Ensuite, il existe un projet de loi (de 2007) qui veut faire évoluer la législation notamment dans la reconnaissance du statut d'amateur et de sa rémunération. Un projet de loi n'est certes pas encore la loi mais sa rédaction est susceptible d'influencer les juges qui, en dernière analyse, disent la loi. Le statut d'amateur (tant au niveau de l'artiste que de l'organisateur de spectacles) est nié dans l'ordonnance du 13 octobre 45 et dans le code du travail. Mais ce projet ne fait pas que reconnaître le statut ; il est l'aveu de l'inadéquation de la réalité du terrain (ce que tu as toi-même observé) à la règlementation en vigueur. En clair, on sait comment ça fonctionne dans la réalité (peu ou prou de déclarations) et on veut y mettre un cadre légal. On admet que l'ordonnance de 45 est inadaptée et on propose autre chose. Qui dit inadaptée, dit incapable de s'appliquer correctement au cas par cas. Exemple : un restaurant où se produit occasionnellement un musicien amateur est-il assimilable à une salle de spectacle et l'entrepreneur à un organisateur de spectacles ? Le débat est lancé et le projet de loi est l'expression de ce débat. Autre exemple : Une administration qui fait appel à un artiste pour se produire dans le cadre du CE à l'arbre de Noël pour les enfants du personnel est théoriquement dans l'illégalité au sens de l'ordonnance de 45. On peut aller très loin dans le loufoque de cette ordonnance et de son inadéquation avec le terrain.

3) Enfin des administrations (et des grandes entreprises) appliquent encore aujourd'hui le système des attestations, des primes et des notes de frais. Si elles étaient dans l'illégalité, on mettrait pas mal de maires, conseillers généraux, entrepreneurs et autres députés en prison. On le fait parfois, mais pour des affaires autrement plus graves. Je considère pour ma part et serais capable de l'opposer à un tribunal le cas échéant, que la pratique de l'administration dans ce domaine a valeur d'exemple. On doit d'abord balayer devant sa porte.

Pour au moins ces trois raisons, je considère que si j'étais dans le cas de boule2neige, je signerais un reçu à son tôlier (je l'ai déjà fait et à plusieurs reprises, l'esprit tranquille). Ce dernier veut être en règle avec le fisc, pas avec l'inspecteur du travail de qui, semble-t-il (ça n'a pas été évoqué par boule2neige mais on peut le supposer), il n'a pas de crainte à avoir. Du reste, les inspecteurs du travail ne sont pas des monstres sans cervelle qui envoient les entrepreneurs devant les tribunaux sans mise en garde, puis mise en demeure le cas échéant. Quand ils constatent un délit de ce genre, ils invitent le contrevenant à se mettre en règle. Le cas échéant, donc... et dans ce cas, l'affaire est bouclée, pas la peine d'en discuter.
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Ok on repart sur ce que tu disais avant

Je n'ajouterais qu'une chose, pour moi lorsqu'on est payé, on devient semi pro
L'amateur ne touche pas d'argent de son activité en principe.
C'est peut etre une perception personnelle fausse
Apres boule2neige peut tenter, il verra bien
Il risque pas grand chose en tout cas
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Citation : pour moi lorsqu'on est payé, on devient semi pro
L'amateur ne touche pas d'argent de son activité en principe.



On disait ça, à une certaine époque. Sauf que le terme "semi pro" n'avait pas de sens au regard de la législation du travail (on est pro ou on ne l'est pas). On l'a donc (parait-il) abandonné. J'ai consulté la DRAC à ce sujet il y a quelques temps. Eux aussi pensent que des amateurs ne peuvent pas recevoir de rémunération, d'où la très forte incitation à créer des associations. En clair, eux ne veulent pas rémunérer des particuliers mais acceptent de payer sur facture des associations.... Sauf que les dites associations rémunèrent ensuite des amateurs (souvent les musiciens qui se sont constitués en association) et on tourne donc en rond. Ça montre en tout cas les failles de ce système.
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"Menace sur les artistes amateurs", par Nicole Vulser (Le Monde du 19.08.08).

Before you play, ask yourself: will it improve upon the silence ?

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Déterrage de post :
J'ai pour habitude de faire des enregistrements et clip, de façon gratuite.
Un des groupes que je suis depuis un moment organise un festival, et souhaite me rémunérer pour le travail ( enregistrement et film ), pour cela ils me demandent si je peux faire une facture !!??
Et là, je me renseigne et je me rends compte que visiblement : Je ne peux pas.
Car je n'ai aucune structure, mon métier n'a rien à voir avec mon activité d'ingé son. Existe-t-il une solution légale qui me permettrai de ne pas monter une assos ou société pour effectuer une seule prestation ?
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En passant par une boite de portage salarial, peut-être ?

Je ne sais pas si les modalités de fonctionnement s'appliquent parfaitement à ton deal mais dans le principe cette société se placerait alors comme intermédiaire entre les organisateurs et toi.
Elle leur facturerait ta prestation et te rémunèrerait sous la forme d'un salaire moyennant un pourcentage bien sûr.
Au niveau des charges (salariales/ patronales) j'ignore comment ça fonctionne.
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pff, c'est tout de même con... ( en plus je ne connais aucune société dans le milieu à Montpellier ).
Et puis faire appel à un tiers juste pour qu'il empoche de la tune sans rien faire...
Ce système pousse pas vraiment à faires des factures ( pour un amateur, et donc à déclarer des revenus... )icon_facepalm.gif