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Sujet La musique au XXIème siècle. Qu'en sera t-il?

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Sujet de la discussion La musique au XXIème siècle. Qu'en sera t-il?
Bonsoir,

Peut être un sujet qui va faire débat puisqu'il risque de brasser large. J'aimerais surtout qu'on aborde le sujet sur une analyse historique de la musique pour ne pas trop déborder.
Si l'on fait une analyse objective de ce qui s'est passé ces 10 dernières années avec l'explosion d'Internet, le piratage, le phénomène home studio, le monde du spectacle (Star academy, X-factor, clips), ces données nous donnent déjà des indices sur le devenir de la musique. On peut même faire une analyse historique plus lointaine pour tenter de saisir ce qui est en jeu et ce à quoi nous devons nous attendre.

La question pourrait être, comment voyez vous l'horizon musical dans 10 ou 20 ans? Comment aborderons nous la musique?
Internet semble autant un tremplin pour les artistes qu'un frein pour leur essor économique, peut être une guerre féroce éclatera t-elle entre les défenseurs d'Internet et ceux du CD?
Pensez vous que l'on arrivera à une musique globalisée, unifiée, en rupture avec les caractères nationaux, civilisationnels?
Dans un monde envahi de musique, finirons nous tous musiciens, avec nos PC portables et nos programmes toujours plus performant?
De quelle manière se présentera le monde du spectacle pour tout ce qui est des concerts, télés, clips?

Les shows à la Lady Gaga sont plutôt inquiétants en terme d'impact. J'ai vraiment l'impression que ce genre de spectacle annonce l'avenir de la musique toujours plus basée sur le sensationnel, la démesure, l'ego

Enfin voilà quelques pistes, je serais curieux d'avoir vos avis là dessus.


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Hors sujet :
Ce sujet n'a pas toute sa place ici. J'espère voir naitre un nouveau forum sur ce qui est de l'ordre de l'histoire de la musique, ses traditions, sa philosophie, notre façon de la ressentir, etc...

Plateau of mirrors Mon blog musique et création.

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Citation de JepMetalway :
Daid : Je suis d'accord dans le fin que l'on a le droit de ne pas aimer. Néanmoins, je suis aussi pour la pluralité (terme peu approprié, certes) musicale. Je suis pour que l'on puisse entendre de tout, et partout.
Tu parles d'une époque où certaines radios passaient de tout. C'est vrai. Mais j'ai l'impression que cette époque est un peu révolue (je ne sais pas de quand tu parles).
Pour trouver de la musique "autre", il faut aller sur des radios spécialisées, elles-mêmes ne diffusant pas tout le temps en FM. Je pense par exemple à Radio Nova, dont les ondes ne sont pas disponibles partout en France.
L'exemple de Radio Metal est aussi intéressant. La plus grosse radio de métal de France, mais elle n'émet pas en FM. Ce qui me ramène au tabou du Metal en France.

Alors oui, le talent est quand même chose primordiale. Mais nous laissons passer tellement de talents, juste parce que nous n'avons plus le temps de chercher, nous attrapons ce qui nous passe à l'oreille, que ce soit dans un style que l'on aime ou pas. On ne prend plus le temps de chercher, dégotter la musique de demain, la partager etc...

Réactions ?


Faut se rappeler que dans les années 90 Fun Radio etait une radio rock ou l'on pouvait y entendre les beruriers noirs, metallica, etc etc etc ... ça reviendra peut etre un jour, en fonction des modes.
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Skyrock également

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Une question que je me pose par rapport à l'avenir de la musique c'est quelles vont être les motivations de la nouvelle génération et quelle musique ça va produire? Pendant longtemps des gamins ont monté leur premier groupe pour imiter leurs idoles. Avec le rêve qu'avec un peu de chance ce serait un jour leur tour les foules en délire, les groupies, sex & drugs & rock'n'roll, tout ça!:8):aime::bravo:

Aujourd'hui il reste quelques grosses stars qui font des méga-show spectaculaires mais font-ils rêver? Les jeunes groupes sont de moins en moins dupes de la réalité d'obstacles infranchissables et de la dureté de la vocation.

On s'engage en musique comme à la légion, prêts à prendre des baffes, ruiner sa vie privée, y laisser sa santé physique et mentale pour au mieux gagner des cacahouètes. Juste pour pouvoir raconter un jour à son gosse devenu ado "Moi à ton âge j'avais mon premier groupe de rock"? (c'était quoi le rock, papa? :???: )

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


214

Ben, créer une communauté basée sur quelque chose qui te distingue du troupeau, avoir d'autres aspirations que celles que mettent en exergue les adultes (argent, responsabilité, stabilité, etc.), la liberté créative, c'est déjà pas mal quand tu as dix-sept ans

après, de là à faire carrière, je pense que 90% des groupes s'en foutent (sans s'empêcher d'y rêver évidemment)

 

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Je me suis fait une reflexion. La musique que nous vivons actuellement fait partie d'un mouvement que je qualifierais de "Non-Art". En effet, on mise tout sur le marketing -nouveau concept à la mode), en oubliant l'asepct musical, celui qui fait vibrer.
Les maisons de disque NE proposent PAS de la musique aux gens, ils proposent ce qu'elles pensent que les gens veulent. Comme la plupart ne va pas chercher plus loin, c'est en effet ce que les gens veulent. Si elles faisaient (les maisons) leur vrai boulot, en proposant des choses nouvelles qui sortent tous les jours, mais dont personne n'entend parler, en laissant le choix aux gens d'écouter ce qu'ils veulent, sans imposer, peut-être qu'on sortirait de cette phase de non-art.
Pour moi, ce que je qualifie de non-art, est une période (paradoxalement) de l'art, de même que l'art déco, l'art nouveau, contemporain... Le non-art est donc basé sur l'utilisation à profusion du marketing sans le côté art...

J'espère que certains seront d'accords avec moi, ou rebondiront là dessus...
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Citation de JepMetalway :
Les maisons de disque NE proposent PAS de la musique aux gens, ils proposent ce qu'elles pensent que les gens veulent.
Je ne suis pas d'accord avec cette affirmation. Les majors principalement ne prennent pas de risques. Une sortie, et les moyens marketing attribués à cette sortie ne se décident pas sur une simple intuition que ça va marcher ou pas. Elle est d'abord testée sur un panel d'auditeurs. Le marketing n'a qu'un effet de levier, il va multiplier le nombre de ventes ou d'écoutes de ce dont le public veux bien. Mais ne fera jamais le succès de ce sont le public ne veut pas. L'historie de la musique (ou du cinéma, ou de la littérature) ne manque pas d'exemples d'échecs commerciaux retentissants malgré d'importantes campagnes de promotion.

Je pense que la pauvreté relative de l'offre musicale actuelle s'explique plus par les changements dans la façon dont le public "consomme" la musique. A l'époque où il fallait se lever de son fauteuil pour retourner un 45 tours ou en mettre un autre on écoutait le titre en entier. Idem pour les albums. Même les émissions de radio étaient souvent écoutées intégralement, les programmateurs étaient presque des stars. Les chroniqueurs de la presse spécialisée étaient respectés, on pouvait acheter un album sans en avoir entendu une seule mesure, sur simple recommandation d'un chroniqueur dont on savait partager les goûts.

Aujourd'hui on zappe entre des dizaines de radios musicales, des milliers en webradios. On zappe dans des playlists. On lit en alléatoire des milliers de titres sur des Go de mémoire et on appuie sur "next" si on n'accroche pas tout de suite. Même sur le vénérable CD on passe du 6ème au 8ème titre sans efforts quand sur un 33 tours il fallait lever le bras de lecture et le reposer délicatement au début du titre choisi, ce que pratiquement personne ne faisait.

La conséquence est qu'il n'y a presque plus de place pour la richesse musicale. Si en écoute radio on tombe en zappant sur un passage musical riche mais pas accrocheur à la première écoute on passe à la chaine suivante sans même attendre le refrain. Aujourd'hui un titre doit accrocher l'auditeur en 10 secondes maximum et souvent moins encore. Difficile de vendre des compositions riches, évolutives, variées dans ces conditions.

Par contre j'aime bien ton concept de non-art, même si je ne vois pas les mêmes raisons à son émergence.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


217
Citation :
Les majors principalement ne prennent pas de risques. Une sortie, et les moyens marketing attribués à cette sortie ne se décident pas sur une simple intuition que ça va marcher ou pas.

Justement, c'est ce que je dis : elles ne prennent pas de risque en faisant exactement la même ligne de conduite. Par contre, je n'étais pas au courant des tests sur panel, ça fait vraiment produit d'utilité courante...

Citation :
Même sur le vénérable CD on passe du 6ème au 8ème titre sans efforts quand sur un 33 tours il fallait lever le bras de lecture et le reposer délicatement au début du titre choisi, ce que pratiquement personne ne faisait.

Nostalgique du vinyle ? :-D C'est vrai que les gens actuellement n'écoutent plus un cd dans son entiereté... Alors que certains artistes continuent à essayer de raconter des histoires à travers leurs albums.

Citation :
Par contre j'aime bien ton concept de non-art, même si je ne vois pas les mêmes raisons à son émergence.
Tu verrais plutôt quelles raisons à cette apparition ?
218
Citation de JepMetalway :
ça fait vraiment produit d'utilité courante...
Les labels sont des marchands et la musique leurs produits. Même les majors ne sont pas indépendantes, elles appartiennent à des groupes qui vendent des abonnements téléphoniques, des téléviseurs ou des produits chimiques.

Citation :
Tu verrais plutôt quelles raisons à cette apparition ?
C'est ce que j'ai essayé d'expliquer : Les nouvelles façons d'écouter la musique qui imposent la nécessité d'accrocher l'auditeur en 5 à 10 secondes. Écoute les titres qui passent en boucle en grosses radios. Il n'y a pratiquement jamais de "pause", de passage musical supérieur à cette durée. Tout doit être efficace tout le temps, de la première à la troisième ou quatrième minute. Quel que soit le moment où on prend le morceau en route, l'attention doit être captée tout de suite. Et c'est très souvent au détriment de la richesse musicale.

L'exemple parfait de ce que tu appelles le non-art, comme je le comprends, c'est du David Guetta : Des boucles ultra-simples et ultra-courtes qui s'enchainent rapidement, sans pause.

Ex-producteur retraité de la musique en 2016


219
On peut donc remarquer une standardisation de la musique : pas plus de 4 minutes (voire 3), 2 couplets, 2 refrains, un pont, refrain et une reprise (1/2 ton au dessus si c'est du glam :-D ). La musique devient un produit, plus un art...

Citation :
Les nouvelles façons d'écouter la musique

Le non-art, je pense que l'on peut le retrouver dans tous les types d'arts, pas uniquement la musique. Regarde par exemple les mecs qui font de l'art contemporain (visuel la plupart du temps). Ils passent plus de temps à essayer d'expliquer la symbolique, le pourquoi du comment... etc de leur oeuvre qu'à la réaliser. Bon, c'est exagéré, mais je pense que tu vois ce que je veux dire. Ils font une sorte de foutage de gueule, quelques allumés trouvent ça génial, mais bon... C'est du non-art aussi pour moi.

Le cinéma, où le but actuel est de faire un film standardisé 1h30 avec une bonne fin, une super promo, un scénario fait et refait 25K fois... Aucune imagination, -> non-art.

On peut continuer encore plus loin, faire une liste encore plus complète... Mais on est dans cette période, il faut un changement, pour qu'on puisse évoluer, passer à autre chose, découvrir des choses vraiment nouvelles...

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Hors sujet :
Le changement, c'est maintenant :-D


D'un autre côté pour la musique, je pense que tellement de choses ont été faites depuis les années 60 que les artistes actuels ont peut-être du mal à imaginer une musique différente, puisque tout leur paraît déjà fait...
220
Citation :
il faut un changement, pour qu'on puisse évoluer, passer à autre chose, découvrir des choses vraiment nouvelles...


Moi je trouve que très souvent de nombreuse sortie mensuelle et même hebomadaire ont des ingrédients nouveau du point de vue sonorité et complexité d'arrangement. Il est intéressant de comprendre cette fusion entre l'ancien et la nouveauté.

je suis vite lassé tant bien même que ce sois une nouveauté il m'en faut encore plus une espèce de boulimie du son et je pense que beaucoup se retrouve dans ce schéma qui est de résumer le travail de toute une équipe artistique ayant tenté de perfectionner chaque élément durant des mois en un "c'était bien c'est pas mal"