Sujet La musique au XXIème siècle. Qu'en sera t-il?
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anton.
Peut être un sujet qui va faire débat puisqu'il risque de brasser large. J'aimerais surtout qu'on aborde le sujet sur une analyse historique de la musique pour ne pas trop déborder.
Si l'on fait une analyse objective de ce qui s'est passé ces 10 dernières années avec l'explosion d'Internet, le piratage, le phénomène home studio, le monde du spectacle (Star academy, X-factor, clips), ces données nous donnent déjà des indices sur le devenir de la musique. On peut même faire une analyse historique plus lointaine pour tenter de saisir ce qui est en jeu et ce à quoi nous devons nous attendre.
La question pourrait être, comment voyez vous l'horizon musical dans 10 ou 20 ans? Comment aborderons nous la musique?
Internet semble autant un tremplin pour les artistes qu'un frein pour leur essor économique, peut être une guerre féroce éclatera t-elle entre les défenseurs d'Internet et ceux du CD?
Pensez vous que l'on arrivera à une musique globalisée, unifiée, en rupture avec les caractères nationaux, civilisationnels?
Dans un monde envahi de musique, finirons nous tous musiciens, avec nos PC portables et nos programmes toujours plus performant?
De quelle manière se présentera le monde du spectacle pour tout ce qui est des concerts, télés, clips?
Les shows à la Lady Gaga sont plutôt inquiétants en terme d'impact. J'ai vraiment l'impression que ce genre de spectacle annonce l'avenir de la musique toujours plus basée sur le sensationnel, la démesure, l'ego
Enfin voilà quelques pistes, je serais curieux d'avoir vos avis là dessus.
Ce sujet n'a pas toute sa place ici. J'espère voir naitre un nouveau forum sur ce qui est de l'ordre de l'histoire de la musique, ses traditions, sa philosophie, notre façon de la ressentir, etc...
Plateau of mirrors Mon blog musique et création.
Anonyme
découvrir des choses vraiment nouvelles
Admettons un changement radical : pour cela faudrait inventer de nouveau instrument, un set de batterie sera toujours un set, une grosse caisse sera tjrs le kick, comment veux tu changer le son d'un violon d'une guitare et d'une basse ?
Donc le seul moyen est cette fusion permettant d'exploiter de nouveau horyzon à moins que tu parle d'inverser radicalement le système : la snare deviens le kick et inversement, la guitare sera desormais la basse et inversement avec une technique d'EQ spécifique. Oui ce serait possible Qui veux essayer ?
Anonyme
Bon, je dis pas que j'ai la solution hein, mais comme beaucoup, j'y refléchis... Ecoute Tool, dans le monde du métal, ils étaient (et sont toujours) considérés comme des ovnis. Ils font de la musique que peu comprennent, que peu ressentent. C'est du métal (pas tout le temps, mais passons), mais ils ont su pousser une certaine recherche à l'extrême pour faire de la musique écoutable, avec un style qui leur est propre.
Anonyme
une certaine recherche à l'extrême pour faire de la musique écoutable
j'ai ecouté Tool - Schism : je m'attendais pas à ça on y retrouve bcp d'éléments intéressant et je serais pas surpris d'entendre des sonorités similaire dans des styles très populaires. Cette facon de mêler guitare et son granuleux et divers filtre ne peux que convaincre l'oreille. Donc oui t'a raison la recherche est extrème et ça ne peux que plaire.
Par contre ils ont un type de structure très inhabituel une intro très longue avec un rentre dedans loin dans le morceau et enfin une chute interminable car elle s'éternise instrumentalement durant pret de 5 min.
Les autres aussi ont leur version uniquement instrumentale pour leur morceaux phare;
Quand tu vois un producer qui passe lui aussi des heures à pofiner ses sonorités et tourner en boucle chaque partie de son morceau, ré-arranger les erreurs perçue, retirer des notes en rajouter ici et là, nous avons là aussi la 2ème partie du boulot qui est aussi importante que la 1ère.
Ne pas perdre l'auditeur en cours de route demande aussi bcp de recherche
Lhim
La musique est devenu un produit dès lors que l'on a inventé un moyen de la reproduire mécaniquement et de multiplier les pains. Alors que c'est un art vivant, organique qui ne fait sens qu'en live. Merci les majors de l'avoir tué à petit feu.
Le cinéma ne peut pas se résumer aux blockbusters (pour moi d'un ennui profond). Certains adorent sans se poser de question et consomment en jouissant par tous les trous (ou presque) les yeux, les oreilles et la bouche.
Le cinéma est redevenu une attraction de fête foraine. Un des premiers films était un train sortant d'un tunnel médusant ainsi tout le publique. Avatar plus récemment à reproduit le schéma avec la 3D (plutôt la stéréoscopie), avec le scénario de Pocahontas et beaucoup applaudissent.
Heureusement des artistes se sont emparés du cinéma, ont raconté des histoires, inventé le montage (le cinéma russe par ex) et en ont fait un art.
Pulp fiction a été encensé. Le film monté à l'endroit n'est qu'un nanard et l'exercice de découpe en puzzle date du début du 20ème. Palme d'or....
Les films d'auteurs (pas tous) te poussent à réfléchir et te tirent vers le haut. Ils ne passent pas dans les grands complexes 3D/PopCorn/12€ la place. Il faut aller les chercher dans les festivals, Caméos etc... Mais ce n'est pas du non-art.
En musique, je trouve plus mon compte sur le net en farfouillant qu'à la radio FM.
Je partage l'avis aussi sur les critiques qui aiguisent les sens. J'aimerai retrouver des critiques dont je partage les gouts.
L'art contemporain, assez ancien, est dans sa forme actuelle assez ennuyeux (enfin pour moi). Koons, ancien trader, à compris que l'art est une marchandise comme une autre.
Un urinoir dans un musée c'est de l'art ? (Duchamp, 1917)
Oui en le replacant dans son contexte de l'époque (art moderne).
Duchamp pense que ce n'est pas l'objet qui fait l'oeuvre mais le cadre d'exposition qui détermine l'oeuvre. Il se jouait de toute l'institution et propose un urinoir à exposer. Si un musée l'expose alors l'urinoire prend le statut d'oeuvre car le cadre (musée) définit ce qui est art ou non.
Alors oui Duchamp fait de l'art si tu possèdes les clés intellectuelles (*no offense* je ne les possèdent pas toutes) pour le comprendre et non l'absorber, il te fait réfléchir. But premier de l'art.
Ce qui donne dans une forme moderne :
Lady Gaga passe en radio, la radio passe de la musique, Lady Gaga fait de la musique.
Blockbuster(c) 23 reboot 3.0 passe en salle, les salles diffusent du cinema, Blockbuster(c) 23 reboot 3.0 est du cinéma.
Une robe en viande sur toi tu passes pour un fou. Avec des caméras qui te diffusent tu es une star.
Il avait compris avec 100 ans d'avance le futur de notre société et ses dérives.
Beaucoup de personnes consomment ce qu'on leur propose à partir du moment où cela provient d'un moyen "officiel" de diffusion sans chercher plus loin.
Tant que des personnes se posent des questions (comme ici) et résistent tant que faire se peut, et bien nous sommes sauvés, enfin pas encore totalement mort.
Pour moi il y a 2 formes d'art, une pour le publique de consommation de masse, et une pour le publique "avertit". J'ai du mal à faire écouter Messhuga, John McLaughlin et le Mahavishnu, Floyd et son Ummagumma à des personnes qui n'ont pas les "clés/sensibilités" pour rentrer dedans.
Ceci dit la musique est un art totalement différent des autres formes car elle possède son propre langage qu'aucun langage ne peut décrire. Contrairement aux visuels, aux écrits.
Bon cela ne répond pas à la question de qu'allons nous faire et comment dans un futur proche. Je n'ai même aucune réponse ni début de réflexion à proposer.
C'était mes 2 centimes sur ce fil que je trouve très intéréssant (désolé pour le post à rallonge).
Anonyme
Alors que c'est un art vivant, organique qui ne fait sens qu'en live
Moé pour moi y'a un manque de respect envers l'auditeur car une musique ça se travail. La vivacité dont tu parle est l'addition de tes humeurs du moment. Comme un poème tu couche dabord l'idée sur papier ensuite tu travail tes mots, tu les inverse, replace autrement, trouve des synonymes, utilise des techniques liés.
Imagine t'arrive avec un live improvisé, celui ci dure disons 2 minutes ok très bien, belle performance je te dis pas le contraire voici l'oeuvre. Que l'auditeur se débrouille avec y'aura pas plus ni moins. Quelle sufissance!
Alors que tout cela aurait pu se travailler à l'avance sur le fond ainsi que sur la forme pour que l'oeuvre représente toutes les facettes de l'artiste. Pour moi ça signifie tout donné (ton actif ainsi que ta passivité).
Interprété sur scène ce que tu prépare depuis un mois, représente uniquement une capacité d'interpréter. Très souvent celui qui est incapable de ré-interpreter à travailler ses compos d'une telle technicité qu'il ne peux pas les rejouer entièrement en live car trop technique pour lui.
[ Dernière édition du message le 26/08/2012 à 05:28:53 ]
Lhim
Certains savent improviser du texte tout en étant juste au bon moment (pas mon cas). L'écriture automatique révèle parfois de belles choses, parfois pas, comme le théatre d'improvisation.
Pour clarifier mon propos sur le live/impro (avis purement personnel sans prétention) :
Le Live est une modulation écrite, encadrée à l'avance. Il est mesuré, pondéré, propose des variations sur une trame, ajoute une couche d'interaction avec le publique, l'auditeur, inéxistante sur album, et utilise à bon escient cette interaction. Des passages fonctionnent sur une durée précise sur album, en live ils peuvent être différents par cette interactivité et l'écoute active.
C'est une cohérence globale d'un spectacle, où des chansons de différents albums s'enchainent difficilement sans transitions, et montre des facettes qui ne figureront sur aucun album.
L'impro c'est autre chose de plus instinctif, moins cérébralisé. Tu n'improvises pas comme ça sans une masse de travail préalable. L'impro propose d'autres facettes en ajoutant des émotions, sensations, qui n'éxistent qu'à un instant précis. Tel un mélange de WIP et d'une fugacité (comme Doisneau, c'est un moment précis qui fait sens). Tu dévoilles des facettes de ta personnalité inconnues sur album. Pas évident d'être bon en impro (je ne suis pas bon).
Pourquoi vouloir regrouper toutes tes facettes dans une unique oeuvre ? La multiplication des oeuvres fabrique une palette riche recouvrant la compléxité de tes facettes, dont certaines naitront tardivement et d'autres disparaitront. La musique reflète notre personnalite, notre vie en perpetuelle mutation (pour le côté vivant, organique).
Pour l'interprétation, rare sont les chefs d'orchestre à être des virtuoses de tous les instruments présents dans la philarmonie, cela ne les empeche pas d'être juste dans leurs écritures.
Tout comme toi j'ai besoin de réflechir l'écriture en amont. J'essaye de laisser l'écriture un peu ouverte. L'experimentation est aussi très bénéfique.
En même temps je ne possède aucune réponse, sinon je serais en live en ce moment
Anonyme
Pourquoi vouloir regrouper toutes tes facettes dans une unique oeuvre ?
J'exagère en disant que tu donne tout lorsque tu prépare un album, tu donne ce que t'a voulu donner ainsi ce que tu n'a pas forcement voulu. Cette addition represente le caractère d'un album.
Quel sont les émotions ? la joie la tristesse, le stress, la faim, l'amour, la soif, la fatigue, l'endurance, la jalousie, la serénité...ect... On a des émotions ancrés qui ne bouge que très rarement et d'autres fluctuant suivant les jour et meme les heures. Ton album est le reflet de ces émotions au moment écris.
Lhim
En disant que c'est un art vivant, mouvant, organique, je voulais dire que cela conjugue l'écriture (studio) avec la spécificité du live et de l'impro de manière indissociable. Il y a une forme de sincérité, de fragilité dans l'interprétation live, c'est plus lissé sur album. Mais ce n'est qu'un ressentit personnel.
Pour obtenir un lieu de diffusion il va te falloir un public et le convaincre
Certains passent par la case Internet. Ensuite la machine à diffuser, tourner, emboite le pas si le public le demande. Il faut convaincre le public, pas lui servir un modèle assez érodé (2mn30, intro de 4 sec, accroche en 10sec,...).
Un ovni comme The Mars Volta à réussi cela. Ils sont balaises ces mecs.
Pour abonder dans le sens de ton idée précédente de devoir accrocher ton auditeur en 10 sec sur un passage radio/média. Ce conformisme n'est pas bon car en live le morceau est souvent identique à l'album et un manque est comblé avec un feu d'artifice, 2 écrans géants et 18 danceurs. Ca m'ennuie.
#Houba
Pour abonder dans le sens de ton idée précédente de devoir accrocher ton auditeur en 10 sec sur un passage radio/média. Ce conformisme n'est pas bon car en live le morceau est souvent identique à l'album et un manque est comblé avec un feu d'artifice, 2 écrans géants et 18 danceurs. Ca m'ennuie.
Ex-producteur retraité de la musique en 2016
peupeu
oui, mais pink floyd, comme tu le dis, c'était une autre époque.
de nos jours, pour garder une cohérence avec le public formaté qui vient en concert voir une star formatée, il faut proposer un show formaté. donc la phase impro, il peut y en avoir, mais c'est très limité: le solo du guitariste (bien souvent j'ai l'impression) sur qq minutes, mais pas plus.
transformer un single de 4 min en impro de 15 min verrait un rejet/ennui du public qui lui attend son single épissétou!
le fan de lady gaga en concert attend d'entendre interpéter "Judas" avec de la danse, de la lumière, des effets pyrotechniques, éventuellement lady gaga habillée de viande. du show, du spectacle quoi, mais une impro musicale... ces spectateurs là n'en ont pas trop grand chose à faire.
enfin ceci est vrai quand on parle de tout ce star system. après pour les artistes d'envergure plus modeste la musique redevient plus centrale. et là la place de l'impro peut se faire.
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